Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par Albertin
22/08/2023 à 09:07
Bonjour Helen,
Je comprends vos interrogations, et vous me posez la question de la durée de ma trop grosse consommation passée. J'ai 50 ans, et la consommation vraiment problématique a commencé avant l'âge de 30 ans. Je suis complètement abstinent depuis plus de 6 mois.
J'avais déjà essayé la modération des dizaines de fois depuis plus de 15 ans. Pour ce qui me concerne, après une abstinence de par exemple une semaine, on se croit « guéri » et le cerveau réclame une récompense pour avoir été « bon élève » pendant la période d'abstinence : une récompense sous forme d'un ou deux verres, pas plus : promis. Mais ensuite, très rapidement, si on réussit à ne boire qu'un verre ou deux cette fois-là, le cerveau voudra tester l'étape suivante : si on est « guéri », alors on peut se permettre une bonne cuite « exceptionnelle » parce qu'on est samedi, on a été tellement sage cette semaine, n'est-ce pas ? Et la fois d'après on retourne dans la consommation excessive permanente, non plus par récompense, mais parce qu'on en a repris l'habitude, tout simplement.
Dans le fond ce n'est pas pour se punir d'avoir trop bu qu'on devient abstinent, il n'y a pas de côté « moral » non plus à le devenir, et encore moins de prosélytisme à entraîner la terre entière dans la démarche d'abstinence pour ne pas être tout seul à ne pas boire. Simplement, la ligne de crête de la modération ne marche pas pour moi. J'aime bien la formule des autres contributeurs, l'abstinence, ce n'est pas une journée « sans alcool » mais une journée « bien être ».
Tenez bon !
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Par Lilith510
22/08/2023 à 09:47
Bonjour,
Je rebondis sur le Post d’Albertin, moi aussi je me suis auto-testee apres l’arrêt d’un mois… ce fut pire encore j’ai encore bu plus qu’avant.
Je pense qu’il est plus dur de se dire bon je ne bois pas une semaine et je reprends que de dire stop ! J’arrête et je n’ai plus cette pensée envahissante de me dire vivement samedi, je pourrais boire ! Arrêter la bataille avec l’alcool c’est être le vainqueur contre celui-ci… ce perfide qui n’attends que vos faiblesses pour se nourrir.
Se dire tous les soirs en passant devant la superette « non pas ce soir » c’est samedi…
Maintenant je passe devant la superette sans penser, elle est là.
Passer dans le rayon alcool et se dire « ok ce ne sont que des bouteilles ».
Je ne bois aucun substitue « biere sans alcool ou vin sans alcool ». Au Csapa, ma psychologue m’avait conseillé de ne jamais acheter le vin si on invite des gens chez soi… ils amènent leur bouteille et repartent avec.
Les alccoliques anonymes j’ai essayé et ils m’ont fait peur ! J’avais arrêté depuis un an et c’est quelqu’un qui avait arrêté depuis 4 mois qui m’avait laissé son numero de telephone. Heu c’est gentil mais non.
Se présenter « bonjour je m’appelle XXX je suis alcoolique » c’est rabaissant. Je prefererais me presenter comme « bonjour, je suis xxx et je suis abstinente ». Il faut valoriser le fait que l’on soit abstinent et non pas se rappeler que nous avons cette perfidie en nous.
Nous sommes forts…
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Par Anonyme
22/08/2023 à 16:14
Bonjour,
Je vous remercie Lilith510 et Albertin, je comprends tout à fait vos explications, j'ai malheureusement tenté hier, et trop mais pas autant qu'avant. Je sais maintenant que je ne peux rien me permettre comme boisson alcoolisée.
Je suis positive, je repars pas vraiment à zéro, je reprend mon chemin d'abstinence dès aujourd'hui et ne m'arrête plus sur un si bon élan.
Le médecin du Csapa m'a effectivement déconseillé les substituts, mais je n'y arrive pas, je bois souvent du thé glacé a l'heure de l'apéro.
Pour l'instant je me dis que c'est le moins pire.
Bonne journée à tous
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Par Anonyme
22/08/2023 à 16:27
Une dernière question : est ce que c'est aussi dur pour vous que pour moi de voir les acteurs boire dans les films ? Merci
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Par Albertin
23/08/2023 à 12:00
Bonjour Helen,
Merci pour ces nouvelles encourageantes !
Sur le sujet de la représentation de personnes en train de boire de l'alcool (au cinéma, dans les séries, ou dans les romans), je comprends ce que vous voulez dire. Les cinéastes représentent souvent des situations a priori enviables, où l'on boit avec modération ; et on voudrait faire pareil.
En ce qui me concerne, ces scènes me mettent désormais mal à l'aise, parce que je sais que pour moi la bascule de la modération vers l'abus est inévitable. Alors ces représentations ne me semblent plus autant enviables, j'évite de les regarder.
Tenez bon !
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Par Anonyme
23/08/2023 à 13:39
Bonjour Today et Albertin,
Cela me rassure tout ce que tu expliques. Dans les films, effectivement les acteurs rentrent chez eux après une journée de travail, les femmes souvent prennent du vin, les hommes plutôt des alcools forts.
Hier, j'ai regardé un film sur Netflix, qui était étonnant d'ailleurs, mais pendant tout le film toutes les 10 minutes d'acteur reprenait un verre d'alcool, et pour moi c'est toujours un peu difficile.
On fait des slogans pour expliquer que l'alcool est nocif mais on en voit partout.
Ce soir, je donne ma bouteille d'alcool à un ami, tant qu'elle n'était pas ouvertes j'avais l'impression de résister, et maintenant je crains que ce soit plus tentant.
Je ne ressens pas de manque par rapport à ma rechute ça me rassure. Je reprends mes bonnes habitudes jours après jours, mois après mois, et années après années, j'espère.
Je vous souhaite à tous pleins de bonnes choses et de l'abstinence.
Bonne journée.
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Par Lilith510
23/08/2023 à 13:49
Moi aussi cela me faisait ça et même les affiches et pubs me dérangeaient.
Maintenant moins, je suis plus revoltée par des « eaux alcoolisées » c’est de pire en pire.
En terrasse, je demande toujours aussi du vrai thé glacé et je me suis rendue compte que je le buvais moins vite que l’alcool…
Tenez bon !
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Par Today
23/08/2023 à 20:41
Bonsoir Hélène.
Vous avez fait le test. Une expérience qui vous aide à consolider votre choix d'abstinence.
Vous faites bien de rester positive et de continuer à aller de l'avant.
Je pense que l'on déconseille plus les substituts type boisson "désalcoolisée" car elles contiennent tout de même un peu d'alcool même minime.
Par contre, pas de contre-indication à consommer du thé glacé ou autres sodas jus de fruits/légumes. Moi c'était le Schweppes ! Et j'en ai consommé pas mal !
Concernant les pubs à outrance pour l'alcool, les films/séries où tout le monde se boit son verre.....ça ne m'a pas perturbée au final.
Je me suis effectivement fait la réflexion de la "banalisation" d'une surconsommation.....vous avez vu la taille des verres qu'ils utilisent ?!?! Un verre = 1/2 bouteille !!! Un peu ridicule lorsque l'on y regarde bien !
Je crois que je suis devenue hermétique.
L'alcool est partout tout le temps. Ça me glisse dessus maintenant.
Plus vous avancez dans l'abstinence, moins la vue de l'alcool perturbe.
Savez-vous pourquoi vous avez bu l'autre soir, qu'est ce qui vous a poussé à boire ?
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Par Anonyme
24/08/2023 à 10:31
Bonjour Today,
Très bonne analyse de la situation au niveau des films....
J'ai bu malheureusement parce que j'étais très bien moralement et trop sûre de moi, je pensais pouvoir boire un verre ou 2 sans conséquence.
Par contre, les bières sans alcool Leffe blondes a priori n'ont pas d'alcool du tout et je trouve des vins sans alcool qui je pense n'ont rien du tout non plus. Ces derniers temps j'en buvais lorsque j'avais une légère envie d'alcool, sinon je bois en priorité le thé glacé car sans bulle, et sinon des sodas, et beaucoup d'eau aromatisée.
Je sais maintenant que je ne peux plus boire, je vais m'y faire et m'y habituer. Je ne suis pas la seule, d'autres personnes y arrivent soit par choix, soit par obligation, donc je dois forcément y arriver.
Merci et bonne journée.
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Par Anonyme
09/09/2023 à 10:07
Bonjour,
J'en suis pour ma deuxième fois de 19 jours d'abstinence, et m'aperçois que ma dernière rechute ne me donne pas vraiment de leçon. Depuis quelques jours je recommence à avoir envie de boire. J'ai validé un drive avec un whisky dedans, depuis ce matin je me dis qu'il faut que je la refuse. Difficile . Mais je pense que je n'ai pas le choix. Le médecin du Csapa m'a expliqué que je suis une dépendante psychologique et donc que de boire un verre de temps en temps ne m'est plus possible. Je n'arrive pas à me le rentrer dans la tête et à m'en faire une raison il faut reconnaître que boire un verre de temps en temps était agréable.
Je vous souhaite à tous un bon week-end et de bien résister.
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