« L’addiction, on s’en parle ? » : Toutes nos vidéos
Retrouvez ici toutes nos vidéos « L’addiction, on s’en parle ? ». Trois psychiatres addictologues répondent concrètement aux questions que vous vous posez sur l’addiction, la réduction ou l’arrêt d’alcool, le sevrage, la rechute, et les aides disponibles. Une vidéo est également dédiée à l’aide pour l’entourage des personnes alcoolodépendantes.
Où commence l’addiction à l’alcool ?
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L’addiction, on s’en parle ?
Où commence l’addiction à l’alcool ?
Dr. Michaël Bisch, Psychiatre addictologue au CHU de Nancy
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Élodie, 42 ans :
« Au début, je consommais de l'alcool pour des soirées ou fêtes entre amis. Mais ces dernières années, je me rends compte que je bois le soir, même seule, pour me relaxer du travail, ça devient une habitude. Suis-je en train de développer une addiction à l'alcool ? »
Dr. Michaël Bisch :
Tout d'abord Élodie, c'est une bonne chose de se poser la question. L'addiction se caractérise par une perte de contrôle sur les usages d'alcool, par le fait de consommer par exemple plus souvent ou en quantité plus importante que prévue. Elle se caractérise aussi par des efforts peu efficaces pour réduire ou arrêter sa consommation.
Dre. Amandine Luquiens :
L'addiction, ça peut être aussi attendre de l'alcool qu’il nous aide à gérer certaines émotions, comme par exemple, qu’il nous relaxe. C'est aussi constater qu'on a du mal à faire autrement pour gérer certaines situations.
Fabien, 39ans :
« J'ai toujours bu des verres, mais avec le temps, j'ai commencé à boire plus fréquemment. Au début, c'était un verre de vin le soir, mais maintenant, je ne peux plus passer une journée sans alcool. Comment une habitude peut-elle se transformer en addiction aussi rapidement ? »
Dr. Michaël Bisch :
L'addiction, c'est une maladie qui s'installe différemment chez les personnes parce que toutes les personnes ne sont pas égales devant les effets du produit. Certaines personnes ont des fragilités particulières. L’environnement joue également une place extrêmement importante dans la survenue d'une addiction, d’autant plus que l'on est exposé de manière fréquente ou intensive à l'alcool.
Dre. Amandine Luquiens :
On peut développer un problème d'alcool à tout âge de la vie. C'est toujours intéressant de remarquer qu'il y a eu un changement. Par exemple, si on s'expose à une conséquence négative et qu'on arrive à modifier son comportement, à se protéger, alors on n'est pas forcément rentré dans un processus addictif. Si on continue à reproduire ce comportement malgré les conséquences négatives, alors ça peut être un signe de l'addiction.
Sophie, 33 ans :
Je pensais avoir le contrôle sur ma consommation d’alcool, mais j'ai récemment manqué une réunion importante au travail parce que j'étais trop ivre de la veille. Est-ce que je dois consulter ?
Dr. Michaël Bisch :
Sophie, vous avez raison de vous interroger. Effectivement, manquer à une obligation professionnelle ou scolaire, c'est quelque chose qui doit amener à s'interroger sur sa consommation d'alcool. Il y a d'autres symptômes qui peuvent alerter, le fait de passer du temps à récupérer des effets, c'est-à-dire avoir une gueule de bois, sont des signes qui peuvent alerter et doivent amener à consulter. Quoi qu'il en soit, réduire sa consommation d'alcool est toujours bon pour la santé.
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Alcool : réduire ou arrêter ?
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L’addiction, on s’en parle ?
Alcool : réduire ou arrêter ?
Dr. Michaël Bisch, Psychiatre addictologue au CHU de Nancy
Dre. AMANDINE LUQUIENS, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Noémie, 46 ans :
« Alcoolique depuis plusieurs années, j'ai essayé plusieurs fois de changer ma consommation, mais c'est difficile. Est-ce normal ? »
Dre. Amandine Luquiens :
Effectivement, l'addiction, le cœur de l'addiction, c'est la perte de contrôle. C’est une forme de perte de liberté de consommer ou de ne plus consommer de l'alcool.
Dr. Michaël Bisch :
Être accompagnée peut vous aider. Votre médecin traitant joue un rôle essentiel. Il peut vous accompagner. Il peut également vous adresser vers un spécialiste. Vous pouvez également directement consulter auprès d'un addictologue en ville, d'un hôpital ou d'un CSAPA, centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie. Parler de vos difficultés avec l'alcool, avec des personnes ayant eu des problèmes d'alcool, dans des groupes d'entraide, des associations est également quelque chose qui peut vous aider.
Yann, 34 ans :
« J'aimerais arrêter de boire, mais pour l'instant, je n'y arrive pas, alors j'essaie de réduire ma consommation. Cela peut-il être une transition vers l'arrêt total ? »
Dr. Michaël Bisch:
Oui Yann, réduire sa consommation peut être une étape intermédiaire vers l'arrêt de l'alcool. C'est vous qui faites le choix et les professionnels de santé sont là pour vous aider à prendre une décision en ayant toutes les informations pour le faire. Arrêter de boire est un objectif qu'il est plus facile de tenir sur la durée que réduire sa consommation. Toutefois, si arrêter vous semble impossible, les professionnels peuvent vous accompagner à réduire votre consommation et à reprendre le contrôle. Il existe aussi des médicaments qui peuvent vous aider à maintenir votre arrêt de l'alcool et aujourd'hui des médicaments qui peuvent vous aider à réduire cette consommation.
Dre. Amandine Luquiens :
La question d'arrêter ou de réduire sa consommation d'alcool n'est pas forcément une finalité en soi. On pourrait finalement envisager plutôt la réduction ou l'abstinence comme des outils pour, à la fin, améliorer sa qualité de vie, se sentir mieux ou tout simplement plus en accord avec ses valeurs vis-à-vis de l'alcool.
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Comment se passe le sevrage ?
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Comment se passe le sevrage ?
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Caroline, 33 ans :
« J'ai entendu dire que le sevrage peut être très éprouvant pour la personne qui souhaite arrêter. Que veut-on dire par là ? »
Dre. Amandine Luquiens :
Effectivement Caroline, quand on s'expose régulièrement, parfois quotidiennement, à une substance comme l'alcool, le cerveau va essayer de s'adapter en retrouvant un nouvel équilibre avec l'alcool. Si j'enlève brutalement l'alcool, mon cerveau va être à nouveau en déséquilibre et il va lui prendre quelques jours pour retrouver une forme d'équilibre sans l'alcool.
Dre. Morgane Guillou :
Lorsqu'on arrête l'alcool, il peut y avoir des symptômes de sevrage qui apparaissent très rapidement après l'arrêt dans les premiers jours à type de sueur et de tremblements notamment. Il est bien normal d'anticiper de manière anxieuse ces symptômes-là, mais il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi.
Ahmed, 45ans :
« Je me demande si c'est possible d'arrêter de consommer seul, si l'on peut y arriver sans aller en cure ou sans consulter un médecin. »
Dre. Amandine Luquiens :
Si l'on ne consomme pas tous les jours ou si l'on ne ressent jamais aucun signe de sevrage, il est bien sûr possible de diminuer progressivement sa consommation, voire de l'arrêter.
Dre. Morgane Guillou :
Il faut par contre être très attentif aux signes de sevrage qui sont les tremblements qui peuvent commencer par des tremblements, des doigts, des mains et les sueurs, par exemple les sueurs du front, les sueurs des paumes des mains, ou alors la sensation d'être confus. Si vous ressentez ce type de symptômes, il est important d'en parler à un professionnel de santé pour être accompagné afin d'éviter des complications liées au sevrage.
François, 50 ans :
« J'ai entendu parler de groupes de soutien, de traitements, de thérapies. Quelle est la meilleure manière de faire si je veux complètement arrêter l'alcool ? »
Dre. Morgane Guillou :
Il n'existe pas une manière ou une meilleure manière d'arrêter l'alcool. Ce qui est important, c'est de connaître les différentes ressources existantes qui peuvent vous aider à un moment donné, selon vos objectifs et selon votre situation personnelle. Le premier recours possible, c'est le médecin traitant. Mais vous avez aussi beaucoup de possibilités de consultation en addictologie. Tout d'abord dans les CSAPA, les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie, mais également des consultations hospitalières ou des possibilités d'hospitalisation sur des durées variables selon vos besoins. Toutes les informations, vous pouvez les retrouver sur l'annuaire d'Alcool info service.
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Comment faire face à la rechute ?
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L’addiction, on s’en parle ?
Comment faire face à la rechute ?
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Marion, 32 ans :
« J’étais sobre depuis six mois, mais j'ai craqué lors d'une soirée entre amis. Je me sens vraiment coupable. J'ai l'impression de repartir de zéro. »
Dre. Morgane Guillou :
Le sentiment de culpabilité lors d'une reconsommation est naturel, mais il faut vraiment être attentif
à distinguer la notion de reconsommation, qui peut être occasionnelle, d'une rechute. Il faut aussi avoir en tête que le processus de rechute fait vraiment partie de l'addiction et du processus de guérison et qu'à chaque rechute, vous allez apprendre à mieux vous connaître et à mieux connaître votre maladie. Il y a des facteurs qui sont contextuels, extérieurs. Ça peut être de se retrouver dans une situation où habituellement on consommait ou une situation où on vous propose de l'alcool et vous n'allez pas anticiper forcément le risque de rechute à ce moment-là. Mais il existe aussi de nombreux facteurs plutôt internes, qui vont être liés à des émotions qui peuvent être à la fois positives suite à des événements agréables de votre vie ou des situations émotionnelles plutôt négatives suite à des évènements plutôt tristes dans votre vie et c'est important de savoir l'identifier et de pouvoir en parler, ce qui vous aidera aussi à ne pas rechuter.
Dre. Amandine Luquiens :
Il faut voir que l'addiction est comme un peu un virus informatique. Toutes les ressources de mon cerveau qui d'habitude m'aident à faire le bon choix, à prendre des décisions qui me rendent service et à éloigner les choses qui me mettent en danger, vont être utilisées par l'addiction pour me faire reconsommer de l'alcool et maintenir ce comportement. Ça prend du temps de reprogrammer le cerveau. Vous ne repartez pas de zéro.
Jean-Baptiste, 40 ans :
« Ça fait trois ans que j'ai arrêté et j'ai peur de craquer. J'aimerais savoir s'il existe des conseils pour éviter les rechutes. »
Dre. Amandine Luquiens :
Il existe beaucoup d'outils pour prévenir la rechute. Ça peut être rééquilibrer son style de vie, introduire plus d'activités pour prendre soin de soi, mais aussi éviter certaines situations qui sont trop à risque pour moi, où je ne me sens pas confiant. Ça peut être aussi développer un plan d'urgence. Qu'est-ce que je peux faire si j'ai vraiment une grosse envie de consommer ? Par exemple, je peux appeler un proche avec qui je me suis mis d'accord à l'avance et qui est OK pour ça.
Émilie, 49 ans :
« Après ma dernière rechute, je pense que j'ai besoin d'une aide professionnelle, mais j'hésite car je ne sais pas bien ce qu'elle peut m'apporter de plus que mon entourage. »
Dre. Amandine Luquiens :
Contrairement à votre entourage, les professionnels de santé sont extérieurs à la situation. Ils sont moins impliqués émotionnellement. Par contre, ils sont formés à vous accompagner. Ils ne seront pas déçus si vous rechutez, ils seront toujours là pour vous aider à avancer. Ils pourront vous aider à faire le point pour comprendre ce qui a précipité la rechute. Comprendre les freins peut-être, qui sont là et qui vous empêchent d'avancer, mais surtout vous proposer une aide adaptée après avoir évalué vos difficultés sur le plan psychologique, social, professionnel et l'ensemble de votre situation.
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Vers quelles aides me tourner ?
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Vers quelles aides me tourner ?
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Dr. Michaël Bisch, Psychiatre addictologue au CHU de Nancy
Louis, 29 ans :
«J'ai essayé de gérer mon problème d'alcool seul, mais ça n'a pas fonctionné. Je ne sais plus quoi faire. J'ai peur de me décourager. »
Dre. Morgane Guillou :
La première étape est déjà de reconnaître que vous avez une difficulté avec l’alcool, de pouvoir l'identifier et de pouvoir en parler. Si vous vous posez des questions sur votre consommation d’alcool, il est tout à fait légitime d'en parler avec votre entourage ou avec un professionnel de santé pour faire le point et si vous avez besoin d'aide pour avancer vis-à-vis de vos difficultés.
Dr. Michaël Bisch :
Dans un certain nombre de cas,être accompagné après le sevrage ou après l'étape de réduction de consommation par des professionnels est nécessaire.
Émilie, 36 ans :
« Je suis prête à chercher de l'aide, mais je ne sais pas par où commencer. »
Dre. Morgane Guillou :
Tout d'abord, les structures qui s'appellent les CSAPA : les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie. Dans ces structures, vous avez une prise en charge globale, à la fois médicale, psychologique et sociale, avec des suivis en consultation. Il y a également des possibilités de suivi en hospitalisation avec des durées d'hospitalisation qui vont varier de une à trois semaines, voire plusieurs mois pour les soins résidentiels. Vous avez aussi la possibilité de solliciter des associations, des groupes d'entraide qui vont pouvoir proposer soit en complément d'un suivi avec des professionnels de santé, soit de manière totalement indépendante.
Sara, 29 ans :
« Je sais que j'ai un problème avec l’alcool, mais je ne me sens pas encore prête à franchir le pas. Est-ce normal ? »
Dre. Morgane Guillou :
Il est normal d'être hésitant vis-à-vis d'une décision d'arrêt d'alcool. Il est important de savoir que vous pouvez néanmoins vous appuyer sur de l'aide à distance. Par exemple, sur le site Alcool info service, vous avez accès à des informations et à des possibilités d'échanges. Vous avez la ligne téléphonique d'Alcool info service, mais également le site Internet d'Alcool info service où vous pouvez échanger sous forme de forums ou de tchat, sachant que tous les échanges seront anonymes.
Dr. Michaël Bisch :
Les professionnels de l’addictologie ou votre médecin traitant sont disponibles pour vous recevoir et vous accompagner à savoir où vous en êtes et surtout, rappelez-vous que vous êtes au centre de la prise en charge et qu'aucune des décisions qui vous concernent n'est prise sans vous.
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Quelles sont les aides pour l'entourage ?
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Quelles sont les aides pour l’entourage ?
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Pierre, 42 ans :
« Ma sœur est alcoolique et cela crée beaucoup de tensions dans notre famille. On commence à être tous épuisés. Je ne sais plus quoi faire. »
Dre. Morgane Guillou :
Il est normal de ressentir un épuisement lorsqu'on vit auprès de quelqu'un qui a une dépendance à l'alcool. La dépendance à l'alcool peut prendre beaucoup de place au sein des familles et au sein des relations intrafamiliales. On peut se sentir parfois inquiet, mais aussi en colère, épuisé, impuissant et c'est tout à fait naturel de ressentir toutes ces émotions parfois contradictoires. Il ne faut pas porter la honte et au contraire pouvoir en ressortir de cette situation-là en s'appuyant sur des aides potentielles. Il faut comprendre qu'il s'agit vraiment d'une maladie, que ce n'est pas une question de volonté. Les personnes qui boivent de l'alcool et qui ont perdu le contrôle vis à vis de leur consommation et qui sont dépendants veulent la plupart du temps réduire ou arrêter. La capacité à stopper ne fonctionne plus et c'est un des éléments clés de la dépendance à l'alcool.
Dre. Amandine Luquiens :
Le plus important quand on vit avec une personne qui souffre d'une addiction à l'alcool c'est aussi de pouvoir se protéger et prendre soin de soi. Cela peut passer par poser des limites, définir ce qu'on ne veut pas tolérer dans la relation ou sous notre toit, comme par exemple éviter toute forme de violence. On peut aussi tout simplement faire part de son ressenti et parfois cela suffit à provoquer un déclic pour une demande d'aide.
Estella, 31 ans :
« Mon mari est dépendant à l'alcool et je me sens dépassée. Qui peut m'aider ? »
Dre. Amandine Luquiens :
D'autres personnes qui vivent ou ont vécu des difficultés similaires aux vôtres avec l'alcool pourraient vous aider, par exemple sur des forums en ligne ou bien dans des associations pour l'entourage de personnes qui vivent avec des maladies addictives ou d'autres problèmes psychologiques. Vous pouvez aussi prendre conseil auprès d'un professionnel de santé. Votre médecin traitant est le premier interlocuteur quand vous vous sentez en difficulté. Vous pouvez aussi consulter dans un service d'addictologie comme un CSAPA qui est en mesure de recevoir l'entourage. Enfin, rappelez-vous que le site Alcool info Service s'adresse aussi à l'entourage.
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Alcool et grossesse : et si on en parlait ?
ALCOOL GROSSESSE
Voix off :
Si on vous propose de l'alcool et que vous êtes enceinte, refusez ! Parce que quand vous buvez de l'alcool, votre bébé en boit aussi. L'alcool peut créer des dégâts comme un accouchement prématuré, des malformations du bébé, un retard de croissance ou encore un retard intellectuel de l'enfant. Même un verre est dangereux pour les bébés. Vous avez déjà bu alors que vous êtes enceinte ? Pas de panique. Parlez-en à un professionnel de santé. Ou appelez Alcool-Info-Service.
Addiction et grossesse : être aidée
ADDICTION ET GROSSESSE : ÊTRE AIDÉE
Olivier THOMAS Psychologue, chef de service du Fil Rouge – Marseille
Claude LEJEUNE, Professeur des universités, médecin chef du service de néonatologie - Hôpital Louis Mourier – Colombes
Nathalie LE BOT, Sage-femme
Olivier THOMAS :
La première chose à avoir en tête, c'est qu'une femme qui a un problème d'addiction, c'est une femme comme une autre. C'est-à-dire qu'elle aura besoin d'un suivi médical, comme une autre femme, de grossesse et qui aussi sera préoccupée, bien évidemment, par l'enfant à venir.
Claude LEJEUNE :
Pour une femme alcoolodépendante enceinte, ce qui est important de savoir, c'est que si on arrive à la convaincre de diminuer ou, mieux encore, d'arrêter ses consommations, on diminue très nettement les risques à long terme et on peut faire un sevrage d'alcool en cours de grossesse. C'est un petit peu compliqué, mais c'est tout à fait faisable.
Nathalie LE BOT :
Les possibilités pour diminuer, voire complètement arrêter (ça c'est l'idéal) la consommation problématique d'alcool pendant la grossesse : Il y a soit l'hospitalisation pendant laquelle on fait un sevrage, et il est possible – alors ça c'est en fonction des maternités – de faire cette hospitalisation en maternité, alors que normalement ça se passe dans des services de psychiatrie, d'addictologie. Il y a possibilité, après, de prolonger cette abstinence par des consultations dans des centres de soins spécialisés avec un soutien psychologique. Il y a possibilité aussi de faire ce qu'on appelle des sevrages, mais en ambulatoire, c'est-à-dire des consultations rapprochées dans des centres de soins spécifiques. Et il y a aussi des possibilités d'hospitalisation mais en soins de suite, où il y a des thérapies, des groupes qui sont faits. Et puis ça, on peut l'utiliser pour consolider l'abstinence jusqu'à la naissance du bébé. N'importe quelle période d'abstinence pendant la grossesse, même si courte soit-elle, est de toute façon bénéfique pour l'enfant qu’on porte.
Nathalie LE BOT :
Pour la dépendance aux opiacés, c'est différent de l'alcool. Tout arrêt brutal peut avoir une conséquence néfaste sur le déroulement de la grossesse et sur le bébé, notamment entraîner des morts in utero. Il faut instaurer le plus rapidement possible ce qu'on appelle traitement de substitution, soit par Méthadone, soit par Subutex (à buprénorphine), à un dosage qui est assez libéral pendant la grossesse, c'est-à-dire obtenir le bien-être de la femme enceinte. Tant qu'elle est bien, son bébé est bien. Si elle a des signes de manque, le bébé c'est pareil in utero.
Nathalie LE BOT :
Il ne faut pas hésiter à pousser la porte. N'importe qui. En parler, au moins dans le cadre du suivi de la grossesse. Ça peut être son médecin généraliste, la sage-femme, le gynécologue-obstétricien qui la suit pendant sa grossesse, même à un pédiatre, si elle a déjà d'autres enfants. Parce que c'est important pour eux, notamment, cela a des conséquences sur les enfants.
Olivier THOMAS :
Nous, ce qu'on propose, c'est d'accompagner ce temps de la grossesse. L'accompagner, ça veut dire prendre en compte toutes les dimensions de la personne, c'est à dire les dimensions psychologiques, les dimensions médicales, les dimensions éducatives et sociales pour faire en sorte que cette grossesse se passe au mieux.
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Alcool au féminin : un tabou
ALCOOL AU FÉMININ : UN TABOU
Eric HISPARD, Médecin addictologue Hôpital Fernand Widal - Paris
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE, Psychiatre addictologue Montrouge
Témoignage :
La femme ne reconnaît... Déjà, il faut déjà reconnaître que l'on a un problème avec l'alcool. Je me cachais parce que j'avais honte vis-à-vis de mes collègues, surtout. Mais je ne me cachais pas au niveau de mes proches, de ma maman et de mon fils.
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE :
Il y a énormément d'idées reçues et le tabou est extrêmement fort sur la question de l'association femmes et alcool. Parce qu'une femme qui boit signifie une femme qui se désinhibe, et qui dit désinhibition dit forcément désinhibition aussi sexuelle. Cette image qui pèse sur les femmes est extrêmement handicapante pour elles, et ça les limite dans leur demande de soins et leur demande d'aide. Elles expriment ça comme une profonde honte, un profond désespoir et elles culpabilisent de souffrir de cette maladie, dont elles ne savent pas que c'est une maladie, puisque la société entière leur fait comprendre que c'est un vice, que c'est une tare.
Eric HISPARD :
En gros, ma consultation est 42 % de femmes, et ce qui a évolué, c'est qu'on est parti d'une honte, plus compliquée encore chez les femmes. Les patientes que l'on voit ont du mal à venir en consultation, quand elles décident, elles sont en général plus fiables dans l'accompagnement. La complexité de l'image d'elles-mêmes, des différents rôles que leur fait porter la société, je veux dire, comme toute femme, n'est pas si simple. Il faut forcer des fois l'être pour arriver à un niveau égal. On n'a pas encore une parité qui soit claire.
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE :
Vous avez des facteurs environnementaux qui sont des facteurs à risque et les dernières études montrent que les femmes qui boivent aujourd'hui, ou en tout cas qui ont un problème avec l'alcool, sont les femmes les plus instruites et les plus diplômées et celles qui ont le plus de responsabilités managériales.
Eric HISPARD :
Sur la question, bien entendu que de faire attention aux personnes et aux femmes particulièrement insérées, avec un très bon niveau d'études, qui ont des fois appris pendant leurs études, voire des conduites comme ça de suralcoolisation. Cette ressource humaine, qui va être leur faculté intellectuelle, leur capacité de développement, ça sera dramatique si bien entendu, la toxicité de l'alcool va tout à coup faire de ces jeunes femmes en pleine forme des femmes qui seraient comparables à leur grand-mère, en termes d'efficience et de capacité de développement.
Témoignage
Oui, il faut s'accrocher, parce qu'après vous avez tellement de reconnaissance au niveau de votre famille et de vos enfants et de vos amis qui vous félicitent. Et ça, ça fait du bien. Et soi-même. J’ai des photos de moi lorsque je m’alcoolisais, j'étais toute bouffie et c'est du passé pour moi. Il ne faut pas hésiter à se faire soigner, ce n'est plus une honte. Maintenant il faut plus, il faut plus, c'est plus n'est plus tabou.
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Comment savoir si j'ai un problème avec l'alcool ?
COMMENT SAVOIR SI J’AI UN PROBLÈME AVEC L’ALCOOL ?
Eric HISPARD, Médecin addictologue Hôpital Fernand Widal - Paris
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE, Psychiatre addictologue Montrouge
Philippe BATEL, Psychologue addictologue Clinique des addictions Montévidéo – Boulogne Billancourt
Eric HISPARD :
Il serait tout à fait moderne que chacun se dise : « Où j'en suis un peu de mes consommations ? Est-ce que je suis capable de ne pas en prendre ? Est-ce qu’à chaque fois que j'en prends, comme par hasard, je dépasse ? »
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE :
On peut avoir un problème avec l'alcool sans avoir de dépendance. Vous pouvez aussi entendre des personnes vous dire : « Et moi je m'assomme tous les week-ends. »
Est-ce que vous trouvez ça normal ? Non, ça n'est pas normal.
Eric HISPARD :
La dépendance physique de l'alcool peut arriver. Au début, c'est des petits signes de nervosité, des petits signes aussi qui font de petits débuts de tremblements. Je veux dire, des extrémités, des mains qui tremblent un peu. Et puis des mains franchement qui tremblent, et si je n’ai pas les deux ou trois verres qui me permettent de ne plus trembler, ce sera quelqu'un dont on dira on valide la dépendance physique dans le temps, le manque peut aller jusqu'à convulser.
Philippe BATEL :
Les signes d'alerte, ils doivent être bien avant la question de la dépendance. Pourquoi ? Parce que la quantité d'alcool qui est nécessaire pour générer une dépendance, elle est souvent assez élevée chez un individu, et bien avant la quantité d'alcool qui est consommé, produit des dommages avant même qu'il y ait une dépendance. Perte de maîtrise, par exemple, c'est le fait qu'on a prévu de boire une bouteille. Et puis ça ne suffit pas. On va aller en racheter, ou bien on va switcher sur un autre alcool. Et l'autre perte de maîtrise, c'est par exemple, le fait de lier comme ça deux choses : Une chose à faire, qu'on redoute souvent, et puis ce coup de pouce, qu'on croyait initialement être un coup de pouce, qui est de boire un ou plusieurs verres. On ne peut pas imaginer passer une journée sans boire. On ne peut pas imaginer d'aller à une occasion sans boire. Tu ne peux pas aller faire la fête sans avoir bu. Je ne peux pas passer un coup de fil difficile sans le faire.
Eric HISPARD :
À un moment donné, quand je consomme des produits à partir d'un seuil, je ne sais plus ce que je fais et, en général, ça aboutit à des troubles de la mémoire, de la mémorisation des conduites à risque.
Fatma BOUVET DE LA MAISONNEUVE :
Ce qui est important chez une personne, homme ou femme, qui se demande si elle a un problème avec l'alcool, c'est justement le fait de se poser la question très souvent. C'est ce que je dis aux patients. C'est à dire que quand on se dit : « Ah, peut être que j'ai un problème avec l'alcool », c'est qu'il y en a un.
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Où commence l'addiction ?
OÙ COMMENCE L’ADDICTION ?
Jean-Michel DELILE, Médecin psychiatre, thérapeute familial, addictologue CEID – Bordeaux
Marc AURICOMBE, Professeur de médecine et responsable du pôle addictologie Université de Bordeaux et CH Ch. Perrens/CHU de Bordeaux
Témoignage 1 :
Je pense que l'addiction, c'est quand on ne peut pas se passer d'un produit, quel qu’il soit : drogue, cigarette, café, peu importe. Et quand ça empiète vraiment sur le quotidien je pense. Quand tous les jours, on cherche à assouvir un besoin.
Témoignage 2 :
Ce n'est pas forcément lié à un produit, mais ça peut être un comportement. Ça peut être une façon de faire.
Témoignage 3 :
Pour moi, l'addiction c'est quelque chose de mauvais, nocif.
Témoignage 4 :
Pour moi, l'addiction ça commence quand il y a un début de dépendance au produit.
Témoignage 5 :
Quand on ne peut plus s'arrêter tout seul et qu'on a besoin de quelqu'un d'autre aussi, là ça montre vraiment qu'on commence à être touché par l'addiction.
Jean-Michel DELILE :
Une addiction, c'est la perte du pouvoir de contrôler ses consommations ou ses pratiques. C'est le moment où on fait quelque chose non plus par plaisir, mais par besoin. C'est là qu'on ne peut pas s'empêcher de le faire, alors même qu'on commence à repérer que ce comportement a des conséquences négatives sur soi.
Marc AURICOMBE :
Dans ce qui est particulier à l'addiction et que l'on a découvert au cours des dernières années, il y a un phénomène qui est le phénomène qu'on appelle le phénomène du craving. C’est-à-dire l'envie irrépressible de consommer, contre sa volonté, ce qu'on ne voudrait pas consommer à ce moment-là. Et cette expérience du craving, elle est très douloureuse pour les personnes.
Jean-Michel DELILE :
C'est un phénomène progressif, continu. Ce qui explique en partie le fait que beaucoup ne se rendent pas compte, en fait, qu'ils sont en train de franchir une étape, parce que cela se fait de manière insidieuse. Notre boulot sera de repérer ce niveau d'usage effectivement, de préciser les choses, mais d'essayer de repérer surtout quels sont les facteurs de vulnérabilité. Et c'est là où l'on voit en fait que parmi les personnes qui expérimentent, un certain nombre d'entre elles ont des fragilités ou des difficultés de vie, en fait toutes sortes de paramètres aussi bien psychologiques que sociaux, parfois psychopathologique aussi, qui font que ces jeunes-là sont beaucoup plus à risque d'évoluer vers des complications, et peut être y compris vers une addiction.
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Drogues et alcool : le dépistage et les risques sur la route
DROGUES ET ALCOOL : LE DÉPISTAGE ET LES RISQUES SUR LA ROUTE
« - Monsieur, Bonsoir, Vous coupez le moteur s'il vous plaît ?
- Allez-y, quand vous voulez.
- 0,35, il est positif. »
Le gendarme : Pour le moment, c'est contraventionnel. Ça restera contraventionnel de toute façon, quoiqu’il arrive.
Le conducteur : Donc là, Monsieur est en train de rédiger l’amende que je règle en même temps : 90€ et 6 points.
Christophe Grenèche - Commandant de gendarmerie – Yvelines
La limite légale, c'est 0,25 milligramme par litre d'air expiré.
La personne souffle dans l’éthylomètre. Si le résultat est inférieur à 0,25, il n'y a pas d'infraction. À partir de 0,25 milligramme par litre d'air expiré, c'est une contravention.
À partir de 0,40 milligramme, c'est un délit, c'est à dire que c'est passible d'un retrait immédiat du permis de conduire mais en plus, c'est un délit pénal, c'est à dire que c'est susceptible d'entraîner une peine d'emprisonnement et une forte amende.
Patrick Daimé - Médecin généraliste, addictologue et secrétaire général ANPAA-Paris :
Les effets de l'alcool sont d'abord sur la capacité à percevoir la route, percevoir la circulation et donc là, on va avoir des phénomènes, notamment visuels, par exemple avec une diminution du champ visuel, une diminution de la capacité à apprécier des distances, une diminution de l'appréciation aussi des reliefs et puis surtout une modification de l'attention, des capacités de concentration et des capacités de vigilance. Donc tout ça aboutissant à une dangerosité de l'alcool sur la route.
Christophe Grenèche - Commandant de gendarmerie – Yvelines
Le contrôle de stupéfiants aujourd'hui, il se déroule un peu comme l'alcoolémie. Lorsqu'on contrôle une personne, on lui prélève de la salive et il y a un réactif chimique qui permet d’avoir un résultat positif ou négatif pour l'ensemble des drogues, c'est à dire notamment le cannabis, la cocaïne, les amphétamines, les méthamphétamine, l'ecstasy.
Si ce test est positif, immédiatement il y a rétention du permis de conduire, c'est à dire que le conducteur est immédiatement empêché de conduire pour une durée de 72h.
Patrick Daimé - Médecin généraliste, addictologue et secrétaire général ANPAA-Paris
Le cannabis va avoir des effets lui aussi sur le comportement, notamment la capacité à suivre une trajectoire, la capacité d'anticipation. Ça va diminuer aussi les possibilités de concentration du conducteur et ça va augmenter aussi sa sensibilité à la distraction. La distraction : ce qui se passe dans la voiture et puis difficulté aussi à intégrer plusieurs informations, les informations de la conduite dans l'habitacle, mais aussi les informations extérieures, lecture des plaques, circulation. Et plus c'est compliqué, plus la difficulté se fait sentir.
« - Vous avez consommé du cannabis ce soir ou dans la Journée ?
- À midi…
- De l’herbe ou de la résine ?
- Cannabis »
Le conducteur :
Je sais que ce n'est pas comme quand on roule ou quand on est tout clair. Ce n’est forcément pas au top, on n’est pas à 100 %.
« - Et le mélange, est ce que vous avez déjà… ?
- Oui.
- Et alors ?
- Non, il ne faut pas. Ça par contre, il ne faut pas. »
Patrick Daimé - Médecin généraliste, addictologue et secrétaire général ANPAA-Paris
C'est surtout l'alcool et le cannabis qui sont qui sont les plus visés puisque le risque d'avoir un accident mortel avec le cannabis est multiplié par 1,8. Pour l'alcool il est multiplié par 8,5.
Mais quand on associe alcool plus cannabis, le risque est multiplié par 14, c'est à dire non pas l'addition, mais quasiment la multiplication des risques. Donc, cette notion de poly-consommation est extrêmement importante et aujourd'hui, c'est extrêmement fréquent, notamment chez les jeunes, d'avoir fumé du cannabis, d’avoir consommé de l'alcool, et là, la dangerosité est extrême sur la route.
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Qu'est-ce qu'une CJC ?
QU’EST-CE QU’UNE CJC ? Consultations Jeunes Consommateurs
Jean-Pierre COUTERON - Psychologue clinicien au Trait d’Union et Président de la Fédération Addiction
Les CJC, c'est des Consultations Jeunes Consommateurs. C'est un dispositif qui a été mis en place pour recevoir un public qui est plutôt au début de ses expériences avec les produits, qui donc ne se considère pas comme malade, n'a pas forcément envie d'aller se faire soigner et qui pourtant s'inquiète, ou en tout cas inquiète ses entourages. Donc on s'est rendu compte que pour recevoir ce public, il fallait peut-être faire une proposition différente, pas forcément créer des choses, mais faire une proposition différente. Et c'est cette proposition qu'on a baptisée les Consultations Jeunes Consommateurs.
Véronique GARGUIL - Psychologue au pôle addictologie du CH Charles-Perrens de Bordeaux - Consultation jeunes consommateurs CAAN’abus
L'accompagnement dans une Consultation Jeunes Consommateurs va de la réduction des risques et des dommages jusqu'à l'aide à l'arrêt. Ici, c'est gratuit, c'est anonyme, comme dans toutes les Consultations Jeunes Consommateurs. Ce sont des lieux qui sont généralement pluridisciplinaires. Il peut y avoir des psychologues, des éducateurs, des infirmiers, parfois des médecins, moins souvent. Et ces lieux permettent d'évoquer tranquillement, sans stigmatisation, ses habitudes de consommation.
Jean-Pierre COUTERON
Les CJC sont appuyés sur le savoir-faire des professionnels de l'addiction. Et puis elles sont appuyées sur un deuxième savoir-faire qui est le travail avec les familles et les adolescents. On ne préjuge pas d'un état, et on dit on fait un bilan ensemble et on voit comment on peut accompagner le mieux possible.
Témoignage 1
Ma problématique, c'est le cannabis, mais surtout la MDMA. Ici, je ne me sens pas jugée. Je sais que je peux parler de tout. C’est un endroit fait pour, et dès le début je savais que je pouvais parler de tout ici.
Témoignage 2
Le moment où j'ai commencé à y venir, c'est quand mon fils était un petit peu tombé dans l'emprise du cannabis. Et en fait, pas que mon fils, je dirais mes deux, parce que j'ai deux garçons. L’un qui avait à l’époque 17 ans et l'autre 14 ans et demi. J'ai pu discuter avec une psychologue qui m'a permis de partager avec elle les soucis que je rencontrais avec mes garçons. Et ça m'a permis également de mieux comprendre et de mieux savoir comment je devais aborder le sujet avec mes garçons. Quel type d'attitude je devais avoir, quels comportements.
Jean-Pierre COUTERON
Il faut imaginer que le moment où l’on découvre que son adolescent consomme, consomme plus qu'on ne le croyait, c'est un choc pour n'importe quel parent. Et la première étape, ça va être de permettre à ses parents de remettre un peu en perspective la part légitime de leur inquiétude, la part de confiance qu'ils peuvent continuer de faire à leur adolescent et du coup de reprendre un peu un rôle un peu constructif en disant : « Ok, je vois en quoi j'ai raison de me mobiliser. Je vois encore, j'avais tort de paniquer et je recommence à fonctionner un peu plus intelligemment. »
On a beaucoup de situations qui vont se résoudre en quelques mois parce qu'on aura permis de retrouver ces marges de manœuvre du côté de l'adolescent et du côté de la famille.
Alcool, cannabis, cocaïne, ecstasy, jeux vidéo, tabac… Pour en parler, c’est ici.
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La prise en charge en centre thérapeutique résidentiel (CTR)
LA PRISE EN CHARGE EN CENTRE THÉRAPEUTIQUE RÉSIDENTIEL (CTR)
Alain MOREL, Psychiatre et directeur général de l’association OPPELIA CTR Kairos - Andresy
Frédéric BRZOZOWSKI, Directeur du pôle addictologie de la Sauvegarde du Nord – Lille
Témoignage 1 :
C'est une démarche de ma part personnelle. Dans le sens où j'ai senti qu’après mon hospitalisation, avant de retourner dans un environnement hostile qui est la vie tout simplement, il me fallait de solides bases afin d'acquérir de l'autonomie et pouvoir au quotidien gérer mon budget, savoir faire des courses, être en capacité de cuisiner, s'adapter à des situations, gérer les papiers, l'administration, etc. La vie en communauté est vraiment très conviviale.
Alain MOREL :
Un centre thérapeutique résidentiel, c'est une séquence dans un parcours qui comporte un avant-séjour en santé thérapeutique résidentiel et un après. C'est un moment dans lequel il va se passer des choses qu'on ne peut pas faire en un accompagnement ambulatoire. Donc, on est à l'écart de son milieu de vie et puis on est en groupe, on est en résidentiel, donc avec d'autres.
Frédéric BRZOZOWSKI :
Nous sommes en capacité, ou en tout cas habilités, à accueillir tout type d'addiction. Quand on évoque tout type d'addiction, c'est de produits illicites : cannabis, héroïne, mais aussi licites. Donc là, c'est des gens qui consomment de manière importante de l'alcool ou des médicaments. Donc, on accueille vraiment tout type de dépendance à un produit.
Témoignage 2 :
Et le fait d'entendre simplement d'autres personnes parler d'eux comme ça, ça fait aussi résonner des choses chez soi, et ça, c'est une aide très précieuse. C'est beaucoup plus facile en atelier comme ça, à plusieurs, que de parler à une personne seule en face à face, comme chez un médecin par exemple. Et je pense que l'ambiance, le cadre de cet endroit m'a aidé justement.
Alain MOREL :
Soigner des addictions, accompagner de façon thérapeutique une addiction, c'est la prise en compte à la fois du problème de l'addiction elle-même, c'est à dire du lien parfois très aliénant avec un ou des produits, mais aussi une autre partie, un autre versant de la problématique qui est toujours là de manière plus ou moins importante, mais qui est toujours là chez toutes les personnes qu'on rencontre. C'est un mal être, c'est une souffrance psychologique, sociale, qui a différentes origines, qui peut être d'ailleurs à la source même du comportement addictif.
Frédéric BRZOZOWSKI :
L'idée de cet accompagnement, en ces termes, il y a, je dirais, trois axes. Le premier, c'est la durée, l'idée de pouvoir inscrire le changement dans lequel on est. Et là, je l'évoquais, c'est plusieurs semaines à plusieurs mois, voire deux ans, en fonction de la prise en charge. Il y a aussi un élément, un axe important, qui est l'éloignement géographique. C'est vrai que changer d'environnement permet à la personne de s'écarter de ces sollicitations du milieu dans lequel il est. Et le troisième axe est celui ce qu'on pourrait appeler le programme thérapeutique, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait en en post-cure ? Et puis il y a aussi un point qui est très important dans cet accompagnement, c'est celui qu'on appelle l'accompagnement socio-éducatif. L'équipe est composée de personnes et d'une équipe pluridisciplinaire. Et donc un accompagnement psychologique et un accompagnement médical.
Alain MOREL :
La séquence du centre résidentiel, elle est intéressante que si elle est choisie par le patient. Comme d'ailleurs le reste, on peut dire que c'est l'usager ou le patient qui est finalement le maître de son processus de traitement. C'est même un auto-traitement. C'est un auto-changement. Fondamentalement, c'est ça se sortir d'une addiction. C'est soi-même qui le fait.
Témoignage 1 :
L'encadrement qu'on a avec les éducateurs, le suivi psychologique, les ateliers et tout ce qu'on apprend sur l'autonomie, vraiment, j'en ressens les bénéfices aujourd'hui et j'ai un sentiment de progresser. L’avenir me fait moins peur.
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L'alcool en France : ses traditions et ses conséquences
L’ALCOOL EN FRANCE SES TRADITIONS ET SES CONSÉQUENCES
Alain RIGAUD, Président de l’ANPAA Paris
Philippe BATEL, Psychologue addictologue Clinique des addictions Montévidéo - Boulogne Billancourt
Alain RIGAUD :
Il y a un rapport culturel de l'Europe et de la France lié à son vignoble qui valorise les boissons alcooliques et le bien boire.
Philippe BATEL :
L'alcool est investi en France comme le produit liant le produit de la désinhibition avec une tolérance sociale majeure. Dans notre pays, il y a encore, y compris dans les administrations et dans les entreprises, le fait qu'on va célébrer une promotion ou un départ en retraite. Il n'y a pas d'option : c'est du champagne, du mousseux ou bien rien. On a une intolérance majeure aux abstinents.
Alain RIGAUD :
C'est le deuxième produit bénéfice français à l'exportation. C'est un secteur d'emploi avec à peu près 500 000 personnes entre la production, le commerce et la distribution. Mais il faut le mettre en rapport avec le coût social. Ce qu'on appelle le coût social, c'est par exemple l'absentéisme, les coûts de traitement des maladies. C'est aussi la mortalité, qui est importante et qui est prématurée.
Philippe BATEL :
Donc il y a non seulement des économies à faire en termes d'argent, mais surtout en termes de souffrances et en termes de maladies.
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Binge drinking et jeux d'alcool
BINGE DRINKING ET JEUX D’ALCOOL
David MOURGUES, Anthropologue, association Clémence Isaure - Toulouse
Franck MOULIUS, Animateur de prévention l’ANPAA
David MOURGUES :
Qu'est-ce que le Binge Drinking ? On l’a traduit par, en français, par biture express. Et donc le binge drinking a été défini dans ces années 2005 comme un usage important d'alcool dans un temps très court.
Témoignage 1 :
On boit avant pour être bien après. On avait une bouteille de gin, quelques bières et un peu de vodka. On a bu tout ça en 2 h.
David MOURGUES :
On expérimente la nuit, on teste ses limites et les limites du social. Donc ça, je dirais, parmi ces usages-là, il y a des usages d'alcool et parfois des usages effectivement excessifs. Et l'excès peut devenir la norme.
Témoignage 2 :
Le problème, c'est quand même sur le coup, c'est quand tu bois, tu ne te rends pas compte. Sur le coup, tu ne te sens pas bourré. En fait, c'est le moment où tu ne te rappelles de rien. Mais toute la soirée, sur le coup, tu te dis. « Je ne suis pas bourré, je peux picoler. » Tout le monde va nous dire : « vous étiez normal. » Mais le lendemain on ne s’en souvient pas. Et après, en fait, c'est ma mère qui m'a récupérée dans une maison de retraite à 7 h du mat, sans sac, sans chaussures et juste une robe, et ouais, ce n’était pas très sympa ça.
David MOURGUES :
Il y a des vraies fonctions sociales de la fête, il faut les reconnaître. C'est à dire on se distancie un petit peu plus de sa famille, on gagne en autonomie, on se socialise aussi. Donc là je crois que c'est aussi intéressant au titre de l'émancipation. Bien évidemment, les filles disent : « les garçons le font, je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas. »
Témoignage 3 :
Faire des jeux, c'est super social en soit, ça permet de d'animer une soirée, je dirais. Une soirée où on a envie d'être éméché justement pour enlever ses contraintes, pour s'amuser plus. Des jeux de cartes, des jeux oraux ou juste avec des mots.
David MOURGUES :
Le fait de se lancer un défi à boire. Est-ce que tu es capable de boire, par exemple, telle quantité d'alcool ? Et bien ça, c'est quelque chose qui a déjà existé, qui existe depuis longtemps. La différence avec l'époque, c’est que ce genre de défi peut se faire chez soi. Donc via les réseaux sociaux, on a vu apparaître la pratique, du moins en France, de la « neknomination ». Et donc cette idée de se filmer en train de boire une quantité importante d'alcool et de poster cette vidéo sur les réseaux sociaux et de lancer un défi à quelques amis de son réseau. Ça peut donner lieu à des usages problématiques, c'est-à-dire des usages plus réguliers, excessifs mais réguliers, et donc avec des risques parfois addictifs.
Franck MOULIUS :
Depuis une dizaine d'années, le rapport à l'alcool évolue, et particulièrement chez les plus jeunes où ils sont dans des consommations très massives d'alcool, avec une recherche vraiment de défonce, avec tous les risques que ça engendre. Que ce soit des malaises, comas éthyliques, des rapports sexuels non protégés par la suite. Mais également, on peut observer qu'il y a quand même beaucoup de jeunes qui glissent vers une dépendance à l'alcool très précoce. Donc nous, en tant que professionnels, c'est quelque chose qui nous qui nous alerte. Le fait qu'ils entrent déjà dans les consommations massives et très régulières, très jeunes.
David MOURGUES :
Chacun doit faire sa part pour fonder, participer, contribuer à une culture de prévention et de réduction des risques, et traverser ce temps de la jeunesse et ce temps festif de la meilleure manière possible pour que la fête puisse durer, là aussi beaucoup plus longtemps.
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