Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par Anonyme
08/12/2020 à 11:42
Coucou coucou !
Je suis là ;-)
Et sans mauvaise nouvelle.
Le week end s'est super bien passé. C'est mon mari qui est venu me voir et non l'inverse, ce qui rend les choses plus faciles : pas de voisin tentateurs !! 16ème jour aujourd'hui
Bienvenue à Anne, Louis et CasaDelSol !! Je suis contente d'avoir suscité des "vocations" pour vous emmener sur le bon chemin ;-)
On en parle beaucoup avec mon mari. (Louis, c'est bien d'en avoir parlé ! )Il m'avoue régulièrement y penser, en avoir envie. Je suis surprise de me rendre compte que moi non. Tant que je suis avec lui ou mes enfants je n'y pense pas. J'y pense si je suis seule ou si je suis entourée de potes à l'apéro.
Ce qui a vraiment changé entre nous, c'est qu'aucun de nous deux n'ose plus proposer ce fameux verre à l'autre. Avant, si l'un ou l'autre tentait se s'abstenir, ou de ralentir, même une seule soirée, l'autre l'entrainait, "allez , fais pas ton/ta rabat-joie !. C'est fini, on garde nos envies de déraper pour nous. On est plus fort ! ;-)
Nous avons disserter sur le mécanisme de récompense et de compensation du stress. Ne plus se récompenser d'une dure journée par l'alcool (ça c'est plutôt mon mari qui a un travail très physique) , ne pas essayer de calmer son énervement quelqu'il soit boulot, enfant.... avec un verre. (ça c'est moi )
Nous avons analyser à quel point notre cerveau appelle l'alcool dans ces moments là.
Du coup, mon homme mange une pomme et moi je bois un grand verre d'eau gazeuse. Le cerveau va peut être changer de réflexe... ;-) Etre addict aux fruits ou à l'eau , c'est mieux !
Je ne peux que remarquer le lien entre arrêt de l'alcool et motivation. Je procrastine toujours au boulot, et là , je rejoins Barti , tout ne s'explique pas par l'alcool, il faut que j'y réfléchisse....
Par contre, j'ai retrouvé motivation à tenir correct ma maison, à faire du sport, à faire des repas équilibrés... Ca fait tellement de bien. Se coucher avec de petites fiertés plutôt qu'avec le cerveau éteint pour ne pas penser.
Lire plutôt que de trainer alcoolisée devant des conneries à la télé.
Acheter des légumes plutôt que des bouteilles
Boire une eau pétillante avec ses enfants plutôt que de cacher le cubi derrière la cafetière
Discuter avec ses enfants plutôt que de les envoyer devant l'ordi pour boire tranquille
Et se lever, un nouveau jour de plus, fière de soi plutôt qu'en pensant qu'on est une faible !
Vous avez aussi tout à fait raison sur la réalité de la vie que l'on prend en pleine gueule quand on arrête de s'évader dans les brumes de l'alcool. Antidépresseur sur le coup mais complètement drepresseur le lendemain !!!
Plus de brume, le temps est clair, la réalité est là, les aléas de la vie à assumer sans compenser. Mais du coup qu'est ce qu on avance !
Nous aussi on se questionne beaucoup sur les fêtes. Je ne crois pas mon mari capable de s'abstenir ce jour là , il me l'a d'ailleurs dit. Son objectif reste de ne plus boire du tout sauf aux événements, dont il a fait une liste précise : anniversaires et fêtes de famille. Plus jamais seul ou que tous les deux. Plus jamais sans raison très précise et exceptionnelle...Je ne sais pas quoi en penser. Ce sera dur s'il boit sans moi...
merci d'être là pour se soutenir !
a bientôt
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Par casadelsol
08/12/2020 à 15:42
Hello,
Merci pour l’accueil !! Je ne pensais pas m'inscrire, la honte, la paresse et je ne sais pas quoi encore. J'ai trouvé le site il y a quelques mois, grâce aux pubs sur FB d’après confinement. Ça disait en substance : « votre consommation a-t-elle augmentée pendant le confinement » ? et là j’ai commencé à me dire que non… car elle était déjà pas mal avant, et je commençais à me l’avouer…. Je n'osais aller sur le site, ce n’est pas pour moi, mais ça me restait en tête. J'y suis finalement retourné quelques semaines plus tard et j'ai lu quelques articles, et puis re quelques semaines encore et j'ai lu des forums, et j’ai recommencé et je suis tombé sur ton post Drunkette dimanche soir (ndlr)…. et oui c'est quand même pas mal pour moi...
En fait c'est « bien », ça me réveille de lire vos histoires ou j'm'y retrouve aussi, surtout quand on parle de nos petites hontes à cacher un verre et faire comme si de rien n'était, se dire que c'est vendredi donc apéro et finir les soirs à morfler devant la tv ou à écouter de la zic... que de toute façon on a oublié le lendemain. Que ouf on ne boit pas tous les jours donc c’est normal de décompresser… bah oui mais finalement pas de cette manière-là, on peut faire mieux, beaucoup mieux !!
Si cette attitude pouvait être marrante étant jeune, être celui qu'est toujours prêt à boire un verre de plus que les autres... à 40 ans on n'a plus l'air de rien. C'est un peu comme si un écart s'était créé d'années en années entre les gentils et les « fêtards » du temps de notre adolescence, ou j’étais le rois de la fête et aujourd'hui ou, finalement, tout le monde fait ça vie en prenant des chemins différents (géographique notamment j’ai pas mal bougé), et les potes partent, mais les bouteilles restent.
Il va surement y avoir des ascenseurs émotionnels, mais je trouve que les discussions de ce fil sont positives, on ne tourne pas autour du pot et sans se lamenter, c’est réaliste et optimiste, oui on veut faire mieux, et il y a pas mal d'idée pour trouver des solutions – celle du Pulco et des fruits frais me tente bien... En fait ça motive bien. J’espère que ma motivation va rester ! Avant d'appréhender les fêtes, mon premier test sera vendredi !
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Par barti
09/12/2020 à 10:08
Bonjour à tous,
Bientôt les fêtes alors je vous propose de nous distraire un peu et de nous remémorer nos plus belles cuites, nos moments d’anthologie, ces tranches de vie qui doivent nous rappeler pourquoi nous sommes abstinents et pourquoi nous le resterons, pourquoi nous allons résister à l’approche de ce moment pas simple des festivités qui furent marquées, me concernant, pas de grands moments de solitude !
Je me lance :
- La cuite la plus honteuse (celle qui vous fait dire que vraiment vous êtes complètement alcoolo) : celle durant l’anniversaire d’un de mes enfants qui fêtait ses 8 ans. Aucun souvenir le lendemain matin, j’avais oublié de rentrer dans la maison son beau télescope tout neuf et il a plu… Je crois que je n’ai jamais eu aussi honte de moi
- La cuite la plus douloureuse : réveil matin horrible après une grosse cuite avec des copains en ville. Énorme bosse au front et aucun souvenir…
- La cuite la plus joyeuse qui devient la plus triste : La naissance de mon dernier enfant, je rentre seul à la maison guilleret comme un pinçon vers 22h. Tout s’était super bien passé. J’étais euphorique. Et donc, un verre tout seul (faut bien fêter ça !), puis 3, puis 5,6, 7.. Vasouillard comme il y a pas le lendemain matin pour aller revoir tout le monde à la maternité et grosse déprime le jour où justement, j’aurais du être un homme heureux !
- La cuite la plus égocentrée : veille de départ en vacances, ma femme rentre à minuit de l’hopital où elle a du subir en urgence une petite intervention chirurgicale à la main. Elle se questionne sur le maintien du départ le lendemain car elle souffre et a des pansements à faire et nous partons à l’étranger. Là, je m’énerve comme pas possible (vous vous serez doutés que j’avais plus que ma dose d'alcool consommé en l’attendant, enfants aux lits, normal, je m’inquiétais, alors on a bien le droit de s’en jeter 1 puis 7 !). Je lui en veux, lui renvoie qu’elle gâche nos vacances, on se dispute. Lamentable.
- La cuite la plus pathétique (là, forcément il y en a plein): Soir du 24 décembre 18h, mes aînés et ma femme et ses parents partent à pied à la messe de Noël (tradition familiale oblige). Je les rejoins en voiture avec le dernier d’un an (il est trop petit, son brave papa va venir en voiture avec lui et fera un léger détour par l’épicerie du quartier). Un bon flash de vodka acheté l’air de rien en passant avec mon fils dans les bras, la classe ! Et une bonne rasade dans la voiture avant la messe, on ne fait pas choses à moitié.
- La cuite la plus grotesque (il y en beaucoup aussi, naturellement...) : veille de vacances, on fête ça ! Lendemain matin, levé à 6h, beaucoup de route à faire, malade comme un chien et obligé de m’arrêter à une station service pour vomir mon dû. De plus en plus classe.. (bien entendu, je prétexte à mon épouse un début de gastro, une indigestion.. et je me persuade qu’elle y croit…)
- La cuite la plus dégradante : Il y a un ou deux ans, je m’alcoolise gentillement mais surement en cachette dès 18h en plus d’un ou deux apéros en famille (en tout, je dois bien en être à 10 verres à la fin). 21h endormissement sur le canapé. Ma femme me réveille et me conseille d’aller me coucher, j’ai l’air si fatigué… et la journée de boulot fut si rude… Je exécute, m’effondre dans le lit dans un état grandiose. Réveillé vers 23h par ma femme qui vient se coucher et découvre avec horreur que le chat a déposé sa crotte sur le lit et ça ne semble pas dater de quelques heures. L’odeur est pestilentielle. Et moi ? Et bah j’ai réussi à me coucher et m’endormir dans un lit dégueulasse ni vu ni connu. (j’avais prévenu, c’est la plus dégradante !)
- La cuite la plus drôle (aux yeux des autres, et puis en fait, non elle était pas drôle) : Un vendredi soir, semaine difficile au boulot, je rentre vers 21h, alors normal de se récompenser par un petit passage chez l’épicier pour recharger les batteries.. Seulement ce soir là, je devais vraiment vouloir me récompenser comme il faut et ingurgite en 10 minutes un flash entier d’alcool fort. Résultat, je me trompe d’allée de garage et confond ma maison avec celle du voisin. L’angle pour tourner n’est plus du tout le même… Et j’emplafonne la voiture sur le poteau de séparation. 800€ de réparation, un voisin furax, une fois de plus un gros mensonge à inventer à l’arrache à ma femme et mes enfants.
- La cuite la plus humiliante : Veille de la naissance d’un de mes enfant, ma femme commence à avoir des contractions mais sur le moment, comment dire.. je suis un peu ailleurs dans ma tête et l’apéro commencé à 18h commence à taper gentillement (c’était ma période amateur de whisky, ça faisait classe..). Je ne m’aperçois pas qu’elle a besoin de moi et prolonge l’apéro avec les voisins sans jamais m’apercevoir qu’on est sans doute à la veille du grand événement. Les voisins partent vers 22h, ma femme m’en veut à mort de ne pas les avoir mis dehors avant. Elle n’aura pas eu sa dernière soirée avant l’accouchement avec son mari attentionné. La honte..
- La cuite la plus dangereuse : Trop honte de la raconter et trop personnel mais Dieu qu’elle était dangereuse et Dieu qu’elle me fait honte. Je suis certain que vous en aurez à vous raconter !
- La première cuite : nulle, malade, j’ai 15 ou 16 ans, je finis pas vomir et m’endormir comme une merde lors d’une soirée prometteuse filles et garçons post-booms des 14 ans..
- La dernière cuite : le 4 novembre 2020 au soir. Rien d’exceptionnel, alcoolisation en cachette, endormissement canapé, réveillé 4h du matin avec brûlures d’estomac terribles et état second. Je vais vomir aux toilettes, seul, j’ai froid, j’ai honte, je me déteste.
Faites votre choix, il y en a pour tous les goûts... J’ai cherché à me souvenir de la cuite la plus heureuse, je n’ai pas trouvé…
J’ai cru que l’exercice serait drôle, qu’il fallait mieux rire de ses déboires que d’en pleurer. J’adore le cynisme et l’humour noir. Mais là, en fait ce n’est pas drôle. Mais ce fut notre réalité. Plus jamais ça..
En bons quadras que nous sommes, cette citation vous parlera : « L’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». L’important c’est l’avenir, ce n’est pas ressasser le passé. Même si ressasser le passer, c’est se rappeler que non, au grand jamais, l’alcool n’a jamais été une fête pour nous.
Alors quand l’idée d’un seul petit verre (ou deux, ou trois, soyons fous !) durant les fêtes nous titillera, rappelons-nous de ce petit bilan personnel. Et passons à autre chose, pour de bon !
Ce petit exercice d’introspection, si douloureux soit-il, si personnel soit-il, a été utile pour moi. Si certains veulent le tenter, n’hésitez pas ! Pardon si je choque certains d'entre vous, c'est un peu trash mais au moins, on peut passer soit même à autre chose, exorciser le passé pas glorieux..
Alors pour les fêtes, amusons-nous, prenons du plaisir, pensons à nous et tentons de passer le premier noël festif pour de bon depuis bien longtemps.
Je pense fort à vous.
Barti
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Par Anonyme
09/12/2020 à 12:25
Quel travail d’introspection Barti. Bravo !
Je pense que c’est probablement LA clé de la réussite. ”Connais-toi toi-même ” pour faire en sorte de devenir celui que nous souhaitons au fond de nous être.
Je prendrai le temps de réfléchir aux anecdotes qui conforteront certainement mon choix d’abstinence.
Bonne continuation à tous et à bientôt !
P.S : @ Virginie : je crois que l’idée du Pulco n’a pas retenu que mon attestation
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Par Anonyme
09/12/2020 à 14:35
Salut à tous
Quel courage Barti !
Tu pourras relire ce post de temps en temps ;-) Petite piqure de rappel de ces jolis moment !! ;-)
Le sentiment premier (y'a qu'à compter le nombre de fois où tu l'écris ! ) et que je partage, c'est bien la honte.
Je ne veux plus jamais ressentir cela. Ces lendemains honteux. Même si personne ne voit rien, personne ne commente, toi, tu l'as, cette honte, qui te digère petit à petit et te rend malheureux...
On est pas là pour faire un concours hein, mais moi, dans mon malheur, je n'ai pratiquement jamais fait de telles choses alcoolisées. Pas vomi, pas mal au crâne le lendemain, pas d'accident.
Et oui, au grand dam de mon mari, je peux boire trois bouteilles de vin à moi toute seule et juste somnoler un peu sur le canapé avant d'aller me coucher...
Le pire truc a surement été tout simplement de conduire en ayant bu avec mes enfants à bord (même si je "gère" ah ah mais bien sur... ils ont tous dit çà avant l'accident), de tomber une fois dans l'escalier en allant me coucher parce que quand même on vacille après trois bouteilles, , et surtout, surtout, les pertes de mémoire qui me font radoter. Des fois il me manque la fin de la soirée évidemment mais les pertes de mémoire qui me font plus flipper sont plus graves je pense: au quotidien, comme un début d' alzheimer. Je ne sais plus si j'ai dit çà ou fait çà. Ça fait flipper. Et ça, les autres s'en rende compte, mais ça les fait juste marrer. Moi je sais. Je sais d'où ça vient... Et en toute franchise , cela va mieux depuis 15 jours...
Ma première cuite, à 18 ans , des "amis" qui me font boire un "cercueil" je crois qu'on dit comme çà. Un mélange de tous les alcools qu'ils ont trouvé. Résultat lit qui tourne et vomissement. La seule et unique fois où j'ai vomi et eu mal au crâne le lendemain. A croire que cette cuite monumentale a mis le curseur très haut dès le début question résistance...
Je reviens aussi sur ce qu'a dit CasdelSol et que je partage tout à fait : à 40 ans , c'est plus drôle, on est plus drôle, on est plutôt pathétique. Etre celui qui dit jamais non, qui ressert pour se resservir, qui est incapable de laisser une bouteille à moitié pleine...C'est glauque. Cette dépendance de merde nous fait perdre tout recul , toute gestion. On ne se voit pas faire mais cela ne doit pas être beau à voir.
Ma médecin m'a dit un jour : à votre âge il faut arrêter de déconner avec votre santé , vous avez plus 20 ans. Je l'ai très mal pris à l'époque mais je comprends mieux maintenant.
Bien sur qu'il faut réfléchir un peu et se calmer si on veut rester longtemps en vie en bonne santé.
Bien sur que c'est la loose d'être ceux des potes qui ont la meilleure descente, qui viennent avec le plus d'alcool, qui font les plus grosses teufs...
Je crois que j'ai perdu des amies à cause de çà. Car je ne savais pas faire la fête autrement. Je sais que certains m'ont catégorisé alcoolique bien avant que je n'y pense pour la première fois. D'autres sont là justement parce que je suis alcoolique...
Ma dernière cuite, pour relever le défi de Barti, c'est ce fameux week end Canards Gras le 21/11 ! Le bilan est rude. A 3 filles, nous avons bu un cubi de 5l et deux bouteilles de vin blanc. Les "hommes" étant à la bière toute la soirée...
Ben ouais ça en fait de la quantité quand même. Une des deux copines est parti en bagnole. Je m'en suis voulue terriblement le lendemain. La deuxième copine a vomi et dormi tout le lendemain. Et moi, j'ai arrêté de boire...
Je pense fort à vous aussi ! ;-)
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Par Olivier 54150
09/12/2020 à 15:16
Bonjour à tous.
Barti ton dernier récit, ma ému.
C'est le style de témoignage qui m'inspire pour le roman que j'écris.
J'ai fait cette exercice lorsque j'étais en cure, chaque jour je remplissais des pages et des pages.
J'encourage aussi à le faire sur du papier pour des choses que personne ne pourrai lire et destinés à être brûler.
C'est très libérateur, ça nettoie, ça fait le trie dans ses pensées ça les renouvelles. Ça chasse des croyances limitantes, ce qui n'est pas facile à faire par définition.
Parceque mine de rien, sur les 70 000 pensées qu'on à chaque jour, 80% sont les mêmes que la veille.
De ce côté là, il y à quelque chose de magique dans l'écriture... Je trouve.
Celà fonctionne pour tout les problèmes que l'on peut ressasser en boucle.
Et lorsque que c'est le moment d'en parler de vive voix, au personne intéressées, on est bien plus clair.
Plus personnellement, ça me fait toujours un bien fou de voir, lire, des personnes qui se sortent de ce guêpier qu'est l'alcool.
Je sais pas trop pourquoi... peut être cela me donne espoir pour des personnes qui me sont chères et qui reste dans le déni.
Merci Barti.
Merci à tous pour vos témoignages.
Olivier.
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Par casadelsol
09/12/2020 à 17:41
Hello Barti,
Moi aussi je ne suis pas fier de mes cuites et j’ai mes conneries aussi, et ce qui nous fait prendre conscience j’ai l’impression aussi, c’est ce verre qu’on cache à tout le monde, ou le regarde que nos jeunes enfants peuvent avoir sur nous, et j’avoue que c’est désagréable.
C’est bien de faire ce bilan mais à mon avis il ne faut pas non plus rester dessus, pour ne pas déprimer et re-sombrer. Rappelons-nous de ces moments qui nous font honte car cela nous a fait un déclic, et rappelons-nous aussi qu’ils ne sont pas une fin en soi, que chaque être humain fait des conneries. Si on veut vraiment se passer de l’alcool, je pense qu’il faut être aussi exhaustif que possible pour bien comprendre et pour s’en sortir de façon durable.
- Les débuts de l’alcool pour comprendre pourquoi on en est là aujourd’hui
- Les conneries qui nous ont fait réfléchir et prendre conscience
- Nous et notre entourage
- Et demain ?
Concernant le 1er point, dès l’adolescence j’étais un fêtard, et comme je suis d’origine bretonne (ça fait toujours rire…. moi aussi ), c’était inconcevable d’avoir une verre vide. Ça commence avec les 1ères cuites entre potes, ça donne de l’assurance en soirée, ça permet de tenir debout toute la nuit... Comme on est jeune, on résiste, médaille d’or aux JO des teufs étudiantes, bref si les résultats scolaires suivent à coté pourquoi s’inquiéter ? Breton donc, ça voyage. Ça m’a pris rapidement. Alors on se teste avec les autres pays, (cela dit moi ça m’a permis, aimant les bars et non les boites, d’apprendre rapidement la langue).
Donc en fait l’alcool, pour moi en tout cas, laissait une image « positive » car c’est des supers souvenirs…. Et en fait c’est ça qui, à mon avis, fait que je n’ai pas vu les choses devenir hors de contrôle.
Puis j’ai commencé à bosser dans une grosse boite un peu partout, j’ai eu des postes à responsabilité, j’ai eu mes enfants… bref tout s’accélère, j’ai été vite pris par tout ce qu’il y avait autour de moi, et le côté excessif de la vie sociale que j’avais avant, a commencé à devenir plus routinière, plus casanière, mais la consommation d’alcool elle n’a pas baissée (avec les excuses qu’il faut : le taf, le stress…). Je ne suis pas du tout en train de me plaindre, ou mettre la faute sur quelqu’un …, mais juste j’essaye d’analyser comme je suis dans une période ou j’en ai marre et qu’il faut changer de cap.
Concernant le 2eme point Barti je ne vois pas quoi rajouter ça n’apporterait rien de plus. On a tous se ras le bol en nous, c’est pour cela qu’on est là.
Pour le 3ème, je pense que les 2 confinements sont un peu comme le coup de grâce. Ma vie sociale s’est effondrée car il a fallu rester chez soi ; entre les 2 confinements le télétravail a continué donc y’avait quasi personne dans les entreprises ; étant rentré depuis peu dans ma ville actuelle je n’ai pas un réseau de potes énorme…. Mais j’ai continué à picoler, et c’est là où ça me titille encore plus, picoler seul !! et pour le coup sans plus aucune résistance car n’ayant plus que des soirées à la maison, c’est bières en cachette et mort dans le canap….
Finalement ça a du bon le confinement, ça m’a réveillé. Je ne veux plus de ça. L’alcool n’est plus festif à 40 ans, je ne revivrai jamais ma jeunesse, j’ai plus cette pêche, j’ai une famille dont je suis responsable, mes relations ne sont plus les autres avec qui on finissait les bouteilles à 6h00 du mat mais des parents qui viennent chercher leurs gosses à l’école …. Bref l’alcool comme je le consomme est « insortable », et j’ai l’impression qu’à 40 ans, c’est vrai qu’on a ce petit coup de blues de l’âge, si on ne gère pas l’étape dans laquelle on est, l’alcool va devenir une ancre, un boulet qui va faire couler notre bateau.
A mon avis faut être bien conscient de notre passé avec cela, ne pas non plus le regretter sans cesse car cela n’apportera rien, voir empêchera un nouveau départ. Alain disait : « Le passé et l’avenir n’existent que lorsque nous y pensons ; ce sont des opinions, non des faits. Nous nous donnons bien du mal pour fabriquer nos regrets et nos craintes ».
Et demain ? il se construit maintenant. Comment le voir ? En essayant de contrôler l’alcool, ou de le supprimer totalement ? A chacun de voir. Me concernant, j’ai peur que je n’arrive pas à contrôler donc peut-être un arrêt définitif. En tout cas, ces derniers temps j’ai bien compris pourquoi il faut que cela change et plusieurs commentaires du forum me motive particulièrement à prendre ce cap, et je suis preneur de toutes idées pour se passer de l’alcool
Bonne soirée à toutes et à tous
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Par Anonyme
09/12/2020 à 23:12
Bonsoir à tous.
Cela fait plusieurs jours que je vous lis, et que je me retrouve dans vos messages.
Hier soir était le dernier jour de mon ancienne vie, une vie rythmée par l'alcool. Et ce soir j'ai bien besoin de poser des mots sur cette addiction, de pouvoir en parler librement, sans mensonge, sans tabou, sans jugement.
Il y a 5 ans, après la naissance de ma fille, mon ex-conjoint a préféré que je reste à m'occuper de nos deux enfants alors que j'étais très active professionnellement.
Ma descente en enfer à débutée lentement... Un verre le soir, puis un le midi, puis deux, puis trois, puis de plus en plus tôt dans la journée.
Il m'a fallu deux ans à ce rythme infernal pour décider de changer de vie.
Je suis partie avec mes enfants sous le bras dans une autre région pensant que tout rentrerai dans l'ordre mais les aléa de la vie (pas d'emploi, pas de famille dans la région, plus vraiment d'amis) m'ont conduit à un certain isolement et n'ont fait qu'accroître mon alcoolisme...
Mais hier soir à été LE soir de trop... Nuit terrible, brûlures d'estomac, insomnie à 2h après m'être endormie lamentablement sur le canapé à 21h...
J'ai réalisé à ce moment la que ce n'était pas ce que je voulais pour moi etpour mes enfants.
La journée a été calme en terme d'envies d'alcool mais le moral ne suit pas, sentiment de honte, de dégoût de moi même, d'ennui et de fringales... Mais je ne veux pas céder à la facilité de me servir un verre, puis deux...
Félicitations à vous tous pour votre abstinence et merci de l'aide que vous m'apportez en vous lisant.
Bonne soirée à tous et toutes.
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Par Anonyme
10/12/2020 à 13:58
Bonjour à tous,
Je viens juste de me décider à arrêter. Bap trip mardi soir... J'ai envoyé promené l'homme que j'aime et j'ai peur de le perdre.
Je veux reprendre le contrôle de ma vie, je me retrouve dans chacun de vos témoignages.
Je sais aussi que cette décision peut faire fuir l'homme que j'aime car lui aussi a un rapport malsain avec l'alcool et nous prenons généralement beaucoup de plaisir à partager des moments enivrés... La plus part du temps j'ai "l'alcool amoureux", ça n'embête personne... Mais parfois je suis mal lunée et c'est souvent après ce moments-là que je ne sais plus ce que j'ai dit ou fait... Seules quelques images me reviennent.. Rien de bien glorieux.
J'ai peur de ne pas y arriver, d'être trop tentée. Je pense pouvoir y arriver quand je suis seule, mais avec les autres?
Je sais que je ne peux pas me contenter de limiter ma consommation car quand je commence, je ne sais pas m'arrêter.
Alors défi!
Je pense qu'il est important de partager avec des personnes qui vivent la même chose et j'aimerai constituer un groupe avec qui partager mais doutes, mes écarts (en espérant qu'il n'y en ait pas, mais je suis réaliste)... Ce n'est pas la première fois que je tente l'aventure, mais c'est la première fois que je suis vraiment motivée par de bonnes raisons.
voilà voilà...
Bon courage à tous!
Jessy
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Par Olivier 54150
10/12/2020 à 17:41
Hello Jessy
Bienvenue et bravo pour cette sage décision.
"L'alcool amoureux" que c'est jolie comme expression.
C'est pour minimiser l'effet dévastateur de l'alcool ?
Tu as besoin d'être alcoolisé pour vivre un état amoureux ?
Je comprends ce que tu veux dire, mais avoue qu'il y à de quoi se poser des questions et pas seulement sur une surconsommation d'alcool.
L'alcool à un effet inihbiteur, il supprime des barrières et des peurs. C'est pratique pour oser ou se lâcher et donc atteindre de hauts degrés d'intensité dans nos relations.
Voilà pour les bénéfices mais au bout du compte tu vois bien que ce n'est pas si simple. L'envers de la médaille peu être terrible à vivre.
On peux vivre cette état amoureux sans alcool bien sûr mais il faut visiter ses peurs, les balayer ou les apprivoiser.
Les peurs sont des émotions et les émotions ne parle que de soi, son vécu, ses expériences, ses traumas, son éducation...
Ce sont des moyens de défense, de protections enracinés, le plus souvent depuis l'enfance et devenu obsolètes car nous sommes adultes maintenant.
Voilà Jessy, merci pour ton témoignage et j'espère ne pas avoir été trop brusque.
Bon courage et au plaisir de te lire.
Oliv
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