Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par Toustroke
10/12/2020 à 23:42
Bonjour Drunkette et bonjour à vous tous héros au quotidien.
Oui, j’ai bien dit héros, vous ne vous en rendez peut être pas compte mais il faut une sacrée dose de courage pour venir sur ce forum et se livrer comme jamais on ne l’a fait, en exposant ces tortures mentales qu’impose l’alcool, psychologiques et physiques. C’est admirable, cela montre des perspectives complètement différentes pour vos lecteurs, toute l’énergie qui gicle littéralement de vos écrits fait tomber des barrières, ouvre des portes, repousse le mauvais réflexe.
Mais pourquoi il nous raconte ça ? Et bien vous m’avez tellement inspiré que ça fait juste quinze jours que je n’ai pas touché une goutte d’alcool, ce qui n’est plus arrivé depuis ….? sais pas, sais plus ...
La prise de conscience est longue et difficile à accepter, et l’entourage toujours enclin à minimiser, alors j’ai essayé d’arrêter plusieurs fois en me disant que j’allais ralentir après la diète, mais ça, ça ne marche pas, et la machine à excuses toutes trouvées se met en marche, et puis la diète dure trois, quatre jours, deux fois dans l’année, et combien on est dans ce cas ? À partir de la quarantaine, beaucoup ! Et la cinquantaine alors … mais mon corps n’encaisse plus aussi bien à force d’assauts répétés, mais “je ne suis pas alcoolique”, même ma femme me le dit il y a trois ans alors que je me brouille avec un vieil ami de lycée après une soirée entre potes qui dégénère dans le “in vino veritas” qui dévie. Premier contact avec un questionnaire d’addiction, première claque, une fissure apparait, dix jours d’abstinence réussie, alors donc je ne suis pas dépendant et ça repart !
Mais la montée en régime continue, toutes les occasions sont bonnes en sauvant au mieux les apparences à la maison avec les enfants, les déjeuners du midi s’alcoolisent et chaque soirée en extérieur m’empêche de prendre le volant et ma femme me le rappelle heureusement, et la honte s’insinue progressivement dans la fissure … puis l’été arrivant, la traditionnelle sortie entre potes nous emmène dans des consommations que je tiens de moins en moins, alors que je pensais faire face et pouvoir rentrer tranquillement en moto: motard émérite depuis quarante ans, je me suis vautré lamentablement sur un séparateur de piste cyclable ! Pas blessé mais traumatisé, alors que vingt-cinq ans plus tôt, bourré, donc joyeux, je remontais chez moi a deux heures du matin en oubliant les lois de la gravité bien vite rappelées par une loooongue glissade finissant à l’hôpital, mais, croyez le, à aucun moment je ne me suis alors jugé alcoolique, c’est dire si l’acceptation est un long cheminement.
Mon boulot m’ayant appris le contrôle par les chiffres, je décidais alors de tenir le compte de ma consommation. Quelle bonne idée pour un esprit cartésien. Forcément faux (allez vous rappeler ce que vous avez bu ), forcément minoré (doses “maison”), j’arrive fin novembre un an après à 5 doses d’alcool par jour, 335 jours par an. S’y ajoute une cuite nécessitant que l’on me ramène à l’hôtel et dont je ne me souviens plus, mais surtout, une incroyable sortie de route en moto après ce qui devait être une simple bière … transformée en 5 pintes plus vin. Vingt trois heures, j’arrive sur un énorme rond point bien connu à … 120km/h au lieu de 50 et, émergeant soudainement, je freine trop tard, traverse les deux voies roue arrière bloquée, monte sur le rond point et m’arrête 50m plus loin, moto couchée. Rien, pas une égratignure, c’était pas mon heure, je suis désemparé et pas en état de relever 250 kilos. Un gars s’arrête et m’aide, me regarde dans les yeux, il me dit “ je suis policier, pas en service, tu as beaucoup beaucoup de chance – douche froide, je réalise la situation – et tu as surement de bonnes raisons que je ne veux pas connaitre. Tu vas marcher une demi heure et tu rentres et demain tu réfléchis”.
Et j’ai réfléchi. Dans les expériences citées il y a toujours le même ami, mon entourage qui minimise, une consommation avérée, un comportement à risques. Je cerne mieux le problème c’est décidé je vais d’abord arrêter un mois: reprise, 10 jours après, grosse désillusion.
Néanmoins, quelque chose s’est déclenché, j’appréhende ma dépendance. Un clash avec mon ado qui lui est dans la dépendance numérique achève le processus. Dans la réflexion, j’avais omis la recherche d’information, si facile si on le veut bien.
C’est comme ca que vous avez fait irruption, ce fil est une vraie corde qui m’a permis de m’agripper et tenir bon, sachant dire non, et peut être se découvrir. Olivier, ton blog est une mine, je me suis équipé d’un extracteur pour mieux gérer l’heure fatale, puis la santé et … j’ai découvert Jacques Salomé. Ma femme m’a dit “tu as changé, il y a une meilleure ambiance dans la maison”.
Pourvu que les vents restent portants
Merci
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Didou
11/12/2020 à 06:20
Bonjour à tous et bienvenue à Anne, Casadelsol, Louis, Ninidrunk, Jessy, et j'en oublie peut-être !
Merci encore à toi Drunkette car, par ton premier post, écrit un toute honnêteté et simplicité, tu as su nous mettre en confiance et nous inviter à témoigner plus facilement sur ce site ! La preuve, nous sommes de plus en plus nombreux à partager nos expériences, à nous soutenir par nos récits, c'est formidable !
J40 pour moi, 6ème semaine. J'ai été un peu absente ces derniers temps, entre les décorations de Noël et les achats de cadeaux. Et pourtant je n'ai pas encore démarré les bredele (dans ma région alsacienne, c'est un peu la tradition !). je n'ai pas écrit mais ce n'est pas pour autant que je ne vous ai pas tous lu !
J'ai apprécié lire Barti, toutes tes aventures (ou mésaventures plutôt) concernant tes cuites. Pas choquée, tout simplement admirative de pouvoir ainsi tout dévoiler. J'en aurai aussi quelques-unes à raconter dont je ne suis pas fière et dont j'ai vraiment honte : notamment la veille de la communion de mon fils où je me suis torchée, et je me suis réveillée le lendemain avec un mal de tête à devoir supporter la cérémonie à l'église puis le repas avec tous les convives. D'un moment de plaisir à partager on en passe à un moment de "torture" à supporter. Quelle honte :(
Jessy, tu parles "d'alcool amoureux", et je vais vous dévoiler quelque chose que je n'ai jamais dit, à personne d'ailleurs, car je trouve cela plutôt bizarre, malsain peut-être, je ne trouve pas les mots. Il est vrai, qu'avec plusieurs verres, voir bouteilles, je me sens plus libre sexuellement, et je m'amuse davantage avec mon époux. Je suis moins "timide", plus avenante ou provocatrice, Quand je ne bois pas, je n'en ai pas l'envie... Et je crois que, malheureusement, c'est ainsi depuis le début. Alors oui, je me pose beaucoup de questions : est ce le bon mari ? Suis-je encore amoureuse ? Pourquoi avec l'alcool je suis toute excitée alors que sans, je n'en ressens ni l'envie ni le besoin ? J'ai presque honte de vous avouer tout ceci, mais c'est au fond de moi et parce qu'on est anonyme, je me sens de pouvoir le dire, peu importe vos pensées ou vos jugements.
En ce qui concerne les fêtes, toujours en pleine réflexion mais à ce stade j'en suis encore à me dire que je m'autoriserai une ou deux soirées. Je ne veux pas être frustrée et recommencer (pour rien) un autre jour. Je me dis que je peux arriver à me limiter à deux soirées. Rêve ou réalité ?
Je vous souhaite ou belle journée à tous et un bon week-end ! Tenez bon !!!
Didou
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Anonyme
11/12/2020 à 09:26
Bonjour à tous,
J'attaque mon troisième jour sans alcool en ayant jamais autant bu d'eau gazeuse... Du coup je passe ma journée aux toilettes !
Le moral s'améliore. Je commence à me sentir mieux et fière de ne pas craquer bien que la fin de journée soit un peu compliquée en terme de tentation. Mais je resiste !
Ce fil m'aide beaucoup. Je lis chaque témoignage pour me rappeler que je ne suis pas seule devant ce défi.
Merci à tous pour vos témoignages salvateurs.
Bonne journée et bon week-end à vous tous et toutes.
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Olivier 54150
11/12/2020 à 15:47
Bonjour à tous.
Didou, je me souviens m'avoir souvent posé cette question jeune adulte :
As tu déjà fait l'amour sans être alcoolisé ?
Sérieusement, jusqu'à l'âge de 28 ans, je ne sais pas, si c'est arrivé, c'était très rare.
Mais après tout, dans mon monde, c'était tellement normal de boire...
Même mon épouse qui, avait vu boire son père toute sa vie n'était pas plus étonné que ça.
Quand je me suis rendu compte que je ne pouvais pas rester sans alcool plus de six heures (sauf quand je dormais), quand j'ai cassé une voiture acheter la veille, quand j'ai oublié une fois mon fils de 8 ans au bistrot, quand j'appelais mon médecin le soir pour qu'il m'arrête, incapable de prendre la route pour aller travailler de nuit, quand un tiers de mon salaire servait à payer l'ardoise du bistrot....
J'me suis dis, ben faut qu't'arrête.
Et la question m'est venue : comment faire pour faire l'amour après ?
Bon, j'étais si mal que ce n'était pas vraiment la priorité.
L'arrêt de l'alcool à provoquer chez moi une perte de libido heureusement provisoire.
Mon couple est principalement basé sur le sexe donc ça va de se côté même si c'est une addiction aussi.
Pour moi, c'est une porte vers le cosmos, si j'ose dire, et une vie ne suffit pas pour en exploiter toutes les possibilités de jouissance.
Que la dépendance à l'alcool soit tabous, je peux comprendre, mais pour le sexe notamment dans un couple, c'est très bizarre pour moi.
Bien sûr nous sommes tous différents.
Pour les fêtes, tu parles de t'autoriser une petite consommation... Lorsque tu y penses ton cerveau produits déjà de la dopamine, juste en y pensant. C'est ce qui t'aide, à tenir je pense.
Il n'y a aucun mal mais ça peut être bon à savoir.
Sache qu'après cette exceptionnel consommation tu refabriqueras d'autres événements exceptionnel pour reconsommer, anniversaire, retrouvailles, pâque, vacances, nouvelle chaussures, weekend, un rayons de soleil ou une forte pluie....
C'est le côté démon et maléfique de l'alcool, des connexions neuronales encore mystérieuse même pour les neurologues.
Sans vrais explications, on peut quand même voir le côté positif du phénomène :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/184896-alcoolisme-le-seul-bo…
Avec le recul, j'arrive à dire que l'alcoolisme est un cadeau tant cela permet de se découvrir lorsqu'on arrête, et je le pense vraiment.
Ceci est juste mon témoignage, pas la vérité.
Merci toustroke. Ha, Jacques Salomé mon ami, un des acteur principal de mon abstinence. Il m'a appris entre autres à me responsabilisé, ne plus jamais dire "c'est a cause de..." (Le courage d'être soi)
Merci Jacques et Valeria.
Oliv.
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Anonyme
11/12/2020 à 16:02
Bonjour à tous et merci pour votre accueil sur votre forum.
Hier soir j'ai annoncé (par téléphone car on ne s'est pas vu depuis mon bad trip de mardi) à mon chéri que j'arrête de boire. Sa réaction était prévisible, il me dit qu'il ne veut pas boire seul qu'il faut juste que je sache m'arrêter... J'ai beau lui expliquer que si je pouvais m'arrêter il n'y aurait jamais eu tous ces problèmes, il ne comprend pas.
On doit passer la soirée ensemble et j'appréhende... Vais-je craquer sous sa pression ? J'ai pris cette décision après avoir une fois de plus été méchante sous l'effet de l'alcool parce que c'était la fois de trop !
Je me réveille en pleine nuit, il n'est plus là... Je ne me souviens plus de la fin de soirée (enfin 22H la fin de soirée car assommée) des morceaux me reviennent... Une histoire de lumières et surtout je m'entends lui dire "rentre chez toi !".. Voilà il est parti...
Ce n'est pas la première fois et si je ne m'arrête pas de boire, ce ne sera pas la dernière. Je veux être heureuse sans boire, savoir faire la fête sans boire, savoir faire l'amour sans boire (pour revenir sur le témoignage très touchant de Didou). J'en suis même à me demander si finalement avec mon chéri nous ne partageons pas que ça... ça fait peur...
Bref, ce soir la grande épreuve... Il va vouloir boire un verre et je compte me servir un jus de tomate! Je me dis qu'est-ce que ça change pour lui si moi je ne bois pas. Mais j'avoue que l'année dernière j'ai refusé l'invitation d'une amie le 31 décembre car elle ne bois pas et je n'imaginais pas faire vraiment la fête si elle ne partageait pas un verre avec moi.J'ai donc peur de faire fuire mon homme si nous ne partageons plus ça ensemble.
Et très sincèrement, j'ai cette petite voix, toute petite qui me murmure... Si tu continues, ce n'est pas si grave.. évite juste les black-out... Je sais qu'au bout d'une gorgée, le black-out risque d'être l'issue... Triste sort....
Je vais essayer de tenir bon car j'aspire à une vie meilleure où j'aurais moins de mépris pour moi.
A bientôt
Jessy
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Davidoff31
11/12/2020 à 18:21
Bonsoir a toutes et tous ! Et bienvenu Toustroke ! Bravo pour ton témoignage.
Bravo Barti pour ton témoignage et ton idée sur les moments alcoolisés !
Aujourd'hui, avec l abstinence et le fait de combattre ce démon, j'ai du mal a trouver des bons souvenirs, par contre je dirai pas le pire mais les pires ...
Jeune , quand je buvais, je m'étais promis certaines choses a ne pas faire... je les ai toutes transgresser cette dernière année. Et vous dire qu'aujourd'hui j'ai honte , je m'en veux, c'est peu dire. Conduire bourré, conduire bourré avec ma fille derrière alors qu'elle n'a que 3 ans et demi....
Jouer au foot avec des copains, suivi d'un apero. Je ne me souviens pas comment être rentré (un ami m'a ramené, je l'ai su le lendemain)
Je me réveille le matin, encore en short maillot et chaussettes de foot au pied, je me lève, la porte de la maison grande ouverte.... je regarde dehors, une bouteille de bière pas terminée... direction la salle de bain et la impossible de me déshabiller pour prendre une douche, grande douleur a l'épaule. J'étais sensé aller travailler ben non direction urgences. Fracture de la clavicule arrêté 3 mois , sans aucuns souvenirs de comment ca a pu m arrivé... bref voilà petite compilation. Mais d'en parler aujourd'hui me soulage, malgré la honte.
J'ai regardé le film Un dernier pour la route , qui parle , une histoire vraie, d'une personne qui devient abstinent... ça m'a beaucoup marqué, sur certaines choses que je faisais. Ça m'a un peu choqué de voir ou j'en étais arrivé. Une chose est sur pour moi, fêtes ou pas fêtes, pas d alcool !
Didou , c'est bien de se confier ici , personne ne te jugeras. Je trouve qu'on s'est bien tous trouvé, encore merci a Drunkette pour avoir ouvert cette discussion
J'en suis a presque 40 jours d arrêt. J'y pense de moins en moins. Le sevrage physique est passé je pense. Maintenant c'est sur la durée, a faire attention a la moindre tentation !
Merci a tous encore.
Bon week-end à tout le monde et faîtes attention à vous et à vos proches !
David
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Olivier 54150
11/12/2020 à 18:45
Construire une relation basé sur l'alcool. Pourquoi pas, c'est une expérience comme une autre.
Ceci dit, il y en à qu'on essayé... Zon eu des problème.
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Anonyme
13/12/2020 à 03:55
Bonjour à tout le monde ,
Voilà après un an et demi d abstinence , cela fait 8 mois que j ai replongé .
Il me semble que ma consommation est encore plus excessive qu avant . Je bois des bières des le matin , c'est une véritable obsession pour moi dès que je suis réveillée . Je me dégoûte chaque jour un peu plus alors que j étais tellement fière durant mon abstinence , sans parler du bonheur de mes enfants ....
J ai honte de moi , je n arrive plus à me dire que je pouvais être bien sans alcool car je souffre d une dépression sévère , et pourtant j'ai été bien , et pourtant c'est revenu , cette envie folle de m enivrer et de me déconnecter de cette réalité trop dure parfois .
Aujourd'hui je n' ai pas bu et j'aimerais tenir même si j'ai du Mal à me faire confiance maintenant . Merci de m avoir lu , bon weekend à tous en espérant pouvoir trouver du soutien , je veux m en sortir ,
L alcool peut procurer un certain bien être à un moment mais détruire tellement de choses .
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par barti
13/12/2020 à 07:48
Bonjour les amis,
Je commence ce matin ma 39ème journée sans alcool, je termine mon 6ème we abstinent.
Fier mais pas tout à fait serein quant à l’avenir. Beaucoup de questions se posent encore et l’alcool reste obsessionnel même si cela va de mieux en mieux.
Je suis heureux de vous compter parmi nous Toustroke, Jessy, Ninidrunk.
Cela donne le vertige de vous voir nous rejoindre : sommes-nous si nombreux à connaître ce mal, à nous être empoisonnés depuis si longtemps. Probablement.
Nous sommes probablement des milliers, des millions peut-être mais pas si nombreux finalement à prendre le taureau par les cornes et mettre fin à ce calvaire.
Preuve en sont comme vous le dites très bien les sollicitations de proches, d’amis, de conjoints, de collègues, de voisins que nous dérangions parfois avec notre exubérance alcoolique, nos comportements quelque peu asociaux mais qui « minimisent » notre problème comme le dit Toustroke, qui nous découragent parfois à une prise de conscience, à cesser cette autodestruction.
Probablement, renvoyons-nous des sentiments encore plus insupportables à certains de nos proches quand nous cessons de boire que lorsque nous continuons à nous enferrer dans notre spirale infernale.
Ne sommes-nous tout simplement pas totalement responsables de cet état de fait : nous avons passé une partie de notre vie à mentir, nous cacher, minimiser notre problème, le nier souvent. Et nous voudrions comme par enchantement que le copain de boissons de toujours accueille favorablement le fait que nous ne boirons plus ensemble, que le conjoint qui nous connait et nous aime sous alcool se mette subitement à nous chérir sans se poser de question, sans se demander si ce changement n’en entraînera pas d’autre, sans se questionner sur les raisons véritables de cette décision ô combien personnelle et individuelle ?
Non, je entraînerai pas les autres dans ma décision, je ne les culpabiliserai pas d’être au mieux dubitatif, au pire décourageants.
Nous autres alcooliques avons je pense un léger problème d’égo mal réglé. Le roi de la fête, le bon copain qui ne dit jamais non à un apéro de réconfort, le bout en train des soirées, le rigolo de service sans limite, le gars ou la fille décalé, différent, fêtard, éternel adolescent.
En fait, je me suis construit avec l’alcool une identité sociale probablement par manque de confiance en moi et besoin d’exister aux yeux des autres. Comme si ma seule personne ne pouvait intéresser personne sans ces excès. Besoin d’être aimé, admiré ? Même pour ces travers honteux..
Je ne pensai pas qu’arrêter de boire me mettrait le cerveau en branle à ce point-là, soulèverait tant de questions, de considérations philosophiques (bon philosophiques n’exagérons peut-être pas !) mais au moins me ferait m’interroger sur moi-même et mon rapport aux autres et à moi-même.
C’est probablement salutaire mais Dieu que c’est fatigant !
Didou, ton message est plein de sincérité et tu abordes un sujet que nous sommes surement nombreux à questionner. Nous n’avons pas de réponse, nous sommes tous différents et semblables à la fois.
Le fait d’en parler et le fait de s’apercevoir que nous, alcooliques abstinents, vivons nos doutes et nos questionnements selon une chronologie très semblable montre que peut-être, je dis bien peut-être, tout cela pourrait être engendré par l’alcool et rien d’autre : notre rapport à l’autre, à nos enfants, au sexe, à l’amour. Ce que je veux dire c’est que nous sommes dans une période très intense d’introspection et d’examen de notre rapport au monde mais cette période est encore très polluée par notre arrêt de l’alcool, par notre processus de guérison de notre maladie.
Et cette pollution doit nous obliger par moments à ne pas aller plus loin dans cette réflexion.
Personnellement, je dois me contraindre (et j’y parviens avec plus ou moins de réussite !) à cesser de penser, d’analyser certains pans entiers de mon existence pour me concentrer sur le moment présent et me promettre d’y revenir quand j’y verrai un peu plus clair vis-à-vis de mon abstinence.
Comme on se l’est déjà dit, nous nous prenons en ce moment de plein fouet la vie normale qui n’avait jamais cessé d’exister et que nous abordions en permanence avec un pas de côté. Ce n’est pas simple, c’est nouveau, ça fait peur parfois.
Mais c’est notre vie et je la trouve bien plus belle aujourd’hui!
Alors un pas après l’autre, un jour après l’autre, ne pas penser à demain, à l’après, mais simplement à maintenant, tout de suite, ce que nous sommes en train de réaliser. Ce n’est pas un miracle, c’est notre œuvre du moment présent, et c’est seulement grâce à nous !
Je vous embrasse – Tenez bon et pensez à vous, rien qu’à vous, c’est nouveau et c’est déjà beaucoup.
Juste un dernier mot pour vous dire que mon dernier message très personnel sur mes cuites passées m’a complètement déboussolé. J’ai pensé le faire retirer : trop personnel, trop intime. Et puis, non, je n’ai pas lu le fil pendant 3 jours, peur de me faire juger, de choquer.
Mes retrouvailles avec le fil ce matin me montrent que j’ai bien fait de le laisser. La bienveillance, l’empathie dont nous faisons preuve les uns vis-à-vis des autres est admirable. Ici, nous pouvons tout nous dire, tout explorer, pour ne jamais recommencer, pour regarder les choses comme elles sont, sans jugement et sans enjeu affectif avec ceux qui nous entourent.
Merci et à très vite. Bienvenue à tous ceux et celles qui souhaitent avancer avec nous
Barti
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Anonyme
13/12/2020 à 17:02
Bonjour à tous et bienvenue à Toustroke, Ninidrunk et Jessy !
19ème jour d’abstinence. Comme le ressenti de David et Barti dans un de leurs précédents messages, je me sens mélancolique.
Peut-être est-ce le froid et la grisaille ?
Peut-être est-ce le COVID qui nous empêche de nous divertir et de nous rencontrer comme on le souhaiterait ?
Peut-être est-ce mes vacances prévues qui seront probablement encore annulées ou reportées à cause du COVID ?
Peut-être est-ce mon boulot qui me prend la tête ?
Peut-être est-ce l’absence de mon ancienne récompense ???
Accepter les tracas du quotidien sans l’artifice de l’alcool pour me déconnecter de la réalité et d’avoir une sensation euphorisante n’est pas chose forcément évidente.
En effet, après une certaine joie d’arrêter les premiers jours vient le temps d’un sentiment d’amertume.
Certes, j’ai couru hier mais je n’y ai pas pris de plaisir (sans doute parce que cela faisait trop longtemps que je n’avais pas couru.)
Certes, j’ai fait le plein de jus de fruits et bien sûr de Pulco (j’ai vidé la moitié d’1 bouteille en 2 jours) mais cela ne m’apporte pas la sensation d’un apéro alcoolisé.
J’y pense + en ce moment. Un verre pourrait me donner le sourire ? Et ne faut-il pas sourire à la vie ?
Malgré ces pensées, je m’abstiens en me disant que c’est un moment passager et que ce serait pire si reprenais 1 verre car 1 verre ne me suffirait pas et que le démon reprendrait progressivement ses mauvaises habitudes.
Bon courage à tous !
@Freddi et Anne : Quelles sont les nouvelles pour vous ?
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Échangez avec des professionnels
Chattez en direct avec Alcool Info Service
Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.
Trouver un professionnel près de chez vous
Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.