Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par barti
29/04/2022 à 14:07
Salut à tous les amis!
Bravo Jessy et merci pour ton message qui prouve une fois de plus cette belle solidarité et humanité de ce fil et de ses échanges.
Olivier, tes mises en perspective sont toujours passionnantes et non que je n'ai pas pris le temps de te lire et te répondre mais je n'ai toujours pas trouvé quoi répondre à cette question du sentiment de honte de ne pas boire.
L'article de mise en perspective historique est éclairant mais il faut peut être chercher dans notre rapport à notre intimité pour comprendre ce sentiment de malaise ou de honte. Encore trop tot pour moi pour m'y pencher!
Ici tout va bien et j'ai repris une vie à 100 à l'heure. Sans alcool!
Bientôt 18 mois d'abstinence, la semaine prochaine.
Viva la vie!
Portez vous bien et à très vite
Barti
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Par Davidoff31
02/05/2022 à 16:54
Bonjour a toutes et tous !
Je ne suis pas venu écrire depuis un moment, mais je suis le fil malgré tout, étant un des premiers a avoir écrit, ça correspondait à ma sortie du déni , le fameux déclic !
Pour moi tout va bien. La vie suit son cours. Toujours des hauts et des bas bien sûr, mais beaucoup plus de hauts heureusement !
Savoir palier les habitudes de l'alcool par d'autres habitudes.
Pour moi c'est le sport , méditation, yoga et la musique.
Après, la musique, faut être bien entouré, les boeufs peuvent souvent tournée à la soirée bières etc etc .
Je reste sur mes gardes, aillant chuté 1 fois, je sais que c'est vite arrivé..
J'en suis a 190 jours sans alcool ni tabac. Je suis fier, heureux et surtout en bien meilleur santé . J'ai fait un footing de 11km hier, ce qui m'était complètement impossible il y a peu .
Voilà pour moi .
Un grand salut à mon vieil ami Barti , Virginie, Olivier, Jess , Drunkette , et toutes les personnes qui font vivre ce fil et qui, comme nous, cherchent les solutions pour sortir de ce poison.
Ce qui, pas simple certes mais faisable !
Bon courage à tous..
Amicalement.
David de Toulouse.
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Par barti
24/05/2022 à 14:48
Bonjour à tous !
J’espère que vous allez bien et que les épisodiques messages de ce fil sont bon signe..
Ca fait toujours du bien d’avoir des nouvelles des pionniers de « jour j » et de voir que tout le monde s’accroche comme il peut.
De mon côté, l’abstinence tient toujours et ce depuis 569 jours…
Le moral est moyen en ce moment e je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai pris un gros coup de blues ce we en entendant les voisins festoyer durant le we surchauffé. Tous les vieux démons sont revenus comme un seul homme : et pourquoi je ne tenterai pas une consommation modérée, pourquoi je devrais vivre abstinent, à quoi bon etc. etc. etc…
J’ai quelques bons et maintenant vieux réflexes d’ancien alcoolique qui me font m’écarter de ces sombres pensées mais je ne pensai pas qu’elles reviendraient de façon aussi fulgurante et violente épisodiquement. Pas toujours simple.
Gros changement de vie professionnelle et aux impacts personnels non négligeables (très positifs sur le papier !) à venir très prochainement. Ça doit me remuer un peu, ça renvoie aux grandes questions existentielles qu’on adore se poser et qu’on accompagnait jadis joyeusement de beuveries solo ou en groupe.
Je m’accroche à cette idée qui m’a beaucoup aidé durant tous ces mois passés de se construire une histoire sans alcool. Bah là, c’est la première fois que je vais gérer de tels changements tout seul comme un grand sans ma pire ennemie la bouteille. Ça va bien se passer…
Je pense bien à vous et vais lire régulièrement les échanges du site, juste en spectateur, ça fait du bien !
A très bientôt et portez-vous bien !
Petite pensée pour mon David. Tu tiens le bon bout camarade !
Barti
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Par Olivier 54150
24/05/2022 à 15:30
Hello Barty. Depuis peu, j'ai découvert un groupe sur FB. J'aime bien. Je profite de ton post pour joindre ici mon histoire de cocotte minute que j'avais publié sur le groupe : Bonsoir. Inspiré par Hannah et bien d'autres.. "rapidement je prenais un verre car je ne supportais pas la frustration ressentie." En sortie, c'est à dire aller dans des endroits avec des personnes qui s’imbibent avec de l'alcool pour faire la fête, car c'est comme ça qu'il faut faire et c'est ce qui fonctionne. Cela fonctionne effectivement pour faire tomber pas mal de barrière, timidité, enfin pouvoir rire aisément, oublier les préjugés, la "dure réalité" d'un quotidien pas aussi satisfaisant que l'on voudrait... Bref, Décompresser, Se Détendre comme on dit. Mais qu'est-ce qui est si Compressé et si Tendus dès le départ ? Un cumul d'émotions non exprimés peut-être ? Un certain ras-le-bol... Pas difficile avec les actualités. Un besoin de récompense évident. Un peu comme dans une cocotte minute. Avec l'alcool, on enlève la soupape, la pression baisse, ça fait un bien fou. Mais le lendemain, la soupape est remise en place bien sûr, pour redevenir la personne sérieuse que nous devons être. Hélas la pression revient à son point de départ, voire plus élevée encore. L'envie de recommencer revient vite. L'alcool enlève la pression uniquement lors des consommations. Quel mauvais traitement, quelle mauvaise solution, n'est-ce pas ? Si éphémère et sans apporter de réels résultats. Rien, nada. (Je parle même pas de la santé physique) Alors comment faire ? S'alcooliser tout le temps? Ou alors... Baisser la température, mettre hors du feu. (sevrage). La pression baissera d'elle même. C'est pas toujours facile à vivre...sans feu. Mais à un moment, on peut même ouvrir le couvercle. Que voit on dans la cocotte ? Un belle bouillasse de névroses, des peurs, des non-dits, des blessures, des rêves enfuis collés dans le fond, beaucoup d'inconscience, des rancœurs, des passions caché, des regrets, des tabous...des trucs moches mais des choses merveilleuses aussi. Soit on remet le couvercle comme si rien n'était, (racheter du vin) . Car ça fait trop peur. Soit on fait le tri dans cette triste mixture. Pas mal d'ingrédients doivent être sortis: (grâce à l'écriture ou un psy...) ️ d'autres ingrédients doivent être ajoutés: CNV, estime de soi, connaissance du psychotropes, nouvelles passions, des livres, la reconnaissance de ses émotions. Les émotions sont la clef, surtout les laisser nous traverser. Pleurer. Mais chacun à sa propre recette. C'est souvent un travail de longue haleine, mais à la place de se limiter à ces fameuses soirées cocotte minute, cela peut, nous apprendre à apprécier une autre vie, peut être avec la sensation d'une moindre intensité, en fonction des nouvelles activités, mais beaucoup plus sereine, c'est certain. Genre, un petit plat qui mijote avec assurance parfumé de bienveillance, d'ouverture, d'amour, de conscience, ... un parfum qui vas se propager tout autour de vous, et attireront des êtres de goûts et moins de cocotte minute. "" C’est de voir les autres qui me fait envie. Mais envie de quoi ? "" Voir toutes ces cocotte minute sans leurs soupape, ben oui, ça donne envie lorsqu'on et prêt à exploser. C'est logique. Cuisinons la vie d'une autre façon. Le goût de ces "sorties" finissent par nous ennuyer, il y a tellement d'autres choses... -Bon, je sais pas si cette histoire de cocotte vous à parlé. Ça m'a amusé de l'écrire. C'est sans prétention bien sûr. Merci de m'avoir inspiré. -Pour mon histoire, je buvais trois bt de Ricard par semaine et +++) Quand j'ai ouvert le couvercle...Oh my God ! J'en ai versé des larmes. Je n'ai jamais remis le couvercle depuis 23 ans et j'ai pas encore fini de trier et d'ajouter des ingrédients, de gratter le fond. Alors oui, il faut aimer un peu cuisiner, A la chaleur du soleil, pas avec les flammes de l'enfer. C'est plus long et fastidieux mais couvercle ouvert, avoir conscience de ce qu'on mange au quotidien, je trouve ça pas mal. Désolé si cela vous semble un peu tordu. Bon courage. Oliv
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Par Today
24/05/2022 à 21:04
Bonsoir à tous.
Oliv, ton histoire de cocotte n'est vraiment pas tordue mais plutôt criante de vérité pour moi.
1er arrêt de 3mois....sans ouvrir le couvercle, sans même penser à le faire ! Résultat, j'ai rallumé à feu doux d'abord puis évidemment de plus en plus fort comme avant l'arrêt.
Et puis, un beau matin, la soupape a violemment sauté !
La cocotte n'a pas cassé....mais le couvercle si !
Depuis j'ai exploré le contenu (et je continue encore).....et progressivement j'ai commencé à révisiter la recette, en ôtant certains ingrédients par exemple, en osant en ajouter d'autres....petit à petit....avec l'objectif d'en faire un bon plat où les saveurs s'harmonisent bien les unes avec les autres...
Ça fait un peu plus de 8mois maintenant que j'y travaille....et je ne ressens plus ou que très rarement l'envie de rallumer le feu !
Pour moi, l'arrêt de l'alcool n'est que le commencement....sans travailler sur la recette (=reconstruction, connaissance/acceptation/estime de soi....), le risque est de remettre le couvercle et de relancer le feu !
Courage à tous....et prenons soin de la cocotte !
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Par barti
25/05/2022 à 14:33
Excellent Olivier la métaphore de la cocote minute!
Bon, j'ai un peu mal aux cheveux à force de décortiquer l'image mais oui, tu vois juste comme souvent (toujours?) et l'enjeu est maintenant de gérer le contenu de la cocote sachant qu'il restera toujours un fond de sauce.
Autre métaphore qui m'a beaucoup aidé et venant de David: celle de la guerre (une bonne et une mauvaise nouvelle quand on arrête de boire: j'ai perdu la guerre - mauvaise nouvelle - la guerre est finie - bonne nouvelle). Et alors si je me risque à fusionner les deux images, guerre et cocote, cela revient à identifier le défi qui se pose à nous comme la nécessaire construction de la paix. Et il est plus simple de faire la guerre que de construire la paix comme il est plus simple de cuisiner sous pression que d'apprendre à cuisiner autrement.
Nouveau défi, ou tout au moins, nouvelle manière d'appréhender ce défi: ça ça m'excite et me passionne! Merci de m'avoir reboosté avec ces mots si simples.
Bon courage à tous et à nos fourneaux ou nos conférences de la paix...!
Barti
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Par Olivier 54150
25/05/2022 à 15:13
Oui Barty, la guerre et fini.
Mais le truc maintenant, c'est d'entretenir la paix. Comme Vauban à su très bien le faire avec ses remparts très élaborés...
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Par lyna11
28/05/2022 à 10:56
Merci pour cette image de cocotte Olivier ... elle va parler et faire bcp de bien à pamal de monde.
Quand je m'alcoolisais mochement sur la fin, la soirée était géniale jusqu'à ce que mon autre moi fasse bouillir la cocotte et que le fond de ma marmite ne remonte par bribes incompréhensibles. Le problème c'est que ça ressortait avec tellement de colère refoulée que je suis devenue violente...
Depuis un an et demi j'ai ouvert ma cocotte j'ai vidée les trois quart avec un psy et puis j'ai fais pause... il reste des choses très au fond mais j'ai toute la vie pour la nettoyer maintenant...
Si on m'avait dit que le simple fait d'arrêter de boire m'aurait apporté autant je l'aurai peut être fais plus tôt...et si on retourne la situation dans l'autre sens je me remercie d'avoie fait siffler ma cocotte, d'être aller eteindre le feu avant de tout perdre...
La guerre est finie:)
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Par barti
08/06/2022 à 09:50
Salut les amis !
J’espère que vous allez bien et que vous tenez le coup en ce début d’été propice à toutes les tentations, observant penauds tous ces gens normaux prendre tranquillement un verre avec insouciance et légèreté…
J’ai de plus en plus de mal à de plus penser à l’alcool, à rester déterminé et sûr de mes croyances, de ma volonté et de ma détermination.
J’ai beau théoriser avec vous, et Dieu que vous m’aidez, je ne pensais pas qu’après 580 jours d’abstinence, je ressentirai encore ce mal-être tenace et cette envie irrépressible de boire qui revient plus souvent que de raison. Furtivement mais régulièrement, me traverse l’idée que je vais re-boire un verre de temps en temps, raisonnablement, en pleine conscience, goûtant un plaisir limité et fugace des effets de l’alcool. Je résiste, reviens à la raison mais je sens que la rupture est proche.
Je vais être seul une semaine, sans femme et enfants cet été et avoue redouter ce moment. Non que je craigne la solitude mais ce que je crains par-dessus tout c’est au contraire tellement l’apprécier que je ne me mette deux trois murges en cachette, loin des yeux des miens, comme un petit retour à la normal et une introspection alcoolique bien méritée après tous ces efforts.
Bref, vous l’aurez constaté, je ne suis pas au meilleur de moi-même, et bien entendu et comme toujours, dans un contexte où tout devrait rouler : nouveau boulot en septembre bien plus intéressant que celui que je fais aujourd’hui, nouveau défi professionnel d’un métier que je rêvais de faire (bon, rêver c’est un peu fort, tout ça reste que du boulot), enfants et épouse en grande forme, plein de projets familiaux… Et pourtant. Ou, et justement. Fichue culpabilité, fichue confiance en soi, fichue incapacité à maîtriser mes passions.
Alors, là, maintenant, je crois que j’ai besoin d’autre chose que ce fil pour avancer, pour poursuivre ce magnifique chemin débuté avec et grâce à vous.
J’ai envie de franchir le pas des groupes de parole, en physique, face à face. Je m’interroge un peu sur les deux associations bien connues, AA et Vie libre. Les deux organisent des réunions dans mon coin. Avez-vous un avis sur l’une et l’autre ? Des différences d’approche, de méthodes ?
Ça nécessitera aussi que j’en parle à mon épouse car ce n’est pas tout à fait anodin de consacrer une ou plusieurs soirées par mois à aller s’occuper d’un putain de problème dont on est responsable (peut-être pas coupable…) mais je suis prêt, je crois qu’il en va de ma poursuite de l’aventure de l’abstinence et par ricochet de ma vie !
Comme à mes débuts, hors de question d’aller voir un psy ou un addictologue, vous m’avez fait découvrir tout le bien fondé de l’aide entre pairs et je crois j’ai trouvé là ma béquille et ma solution.
Merci à ceux qui auront quelques conseils à me donner sur la question !
Je pense bien à vous.
Barti
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Par Modérateur
08/06/2022 à 12:59
Bonjour Barti,
Je suis rarement intervenu dans ce remarquable fil de discussion d'entraide dont vous êtes l'un des moteurs. Mais aujourd'hui vous avez besoin de soutien. Je vois que vous êtes victime de craving, il y a encore une marche que vous avez à monter pour vous en débarrasser. J'espère pouvoir vous aider par ces quelques réflexions.
Dans votre avenir proche, vous le dites vous-même, vous allez avoir une formidable occasion pour reboire. Personne autour de vous pendant une semaine alors que vous avez cette petite musique lancinante du "pourquoi pas ?" qui vous trotte dans la tête. Après tout, après 580 jours et +, pourquoi ne pas se récompenser un peu, n'est-ce pas ?
Le (mauvais) tour qu'est en train de vous jouer votre cerveau c'est de valoriser intensément la perspective de la "récompense alcool" à court terme et de diminuer la valeur d'une vie sans alcool pour vous. Cela arrive maintenant parce que vous savez que vous allez avoir une occasion en or et parce qu'aussi, jusqu'à présent, vous avez vécu votre abstinence dans la maîtrise. Le contrôle c'est bien pour commencer mais cela ne peut pas durer toute une vie non plus. Vous avez un besoin de "relâchement" et c'est là qu'est le danger aussi bien que la marche que vous avez encore à monter.
On ne peut nier votre besoin de vous relâcher et de vous récompenser. D'ailleurs vraiment bravo pour tout ce parcours que vous venez de réaliser. Vous méritez amplement une récompense pour vos efforts mais vous savez aussi que cela ne peut pas être l'alcool.
L'enjeu de vous relâcher sur votre abstinence sans en faire une cause de rechute passe, je crois, par l'acceptation pleine et entière de votre différence. Vous êtes (ancien) alcoolique, vous avez cette allergie à l'alcool qui fait que vous n'êtes pas comme les autres à pouvoir boire à la moindre occasion ni à pouvoir faire de l'alcool une récompense. Ce cap que vous avez à passer c'est de ne pas en faire une frustration mais une libération. Je vous conseille de revenir sur ce qui pourrait vous aider à accepter cela, à accepter que vous avez évolué et que c'est votre nature, désormais, de ne pas boire d'alcool et que cela vous apporte plein d'avantages. Votre cerveau essaye de ne pas vous faire voir ces avantages aujourd'hui mais ils sont réels et ce sont les seuls.
Peut-être sera-t-il bientôt temps pour vous, d'ailleurs, d'arrêter de compter vos jours d'abstinence tout en continuant à l'être bien entendu ? Je ne dis pas qu'il faut le faire demain mais c'est une manière de lâcher prise et d'en faire quelque chose de naturel. Cela participe du lâcher prise et de l'intégration de votre condition de non buveur comme étant dans votre nature pleine et entière désormais.
Si vous passez le cap de cette tentation, de cette petite musique qui monte en vous, vous allez vraiment faire un grand pas encore. Si cela vous aide, les groupes de parole sont les bienvenus. Comme vous le dites l'entraide c'est votre truc et c'est très bien. Je ne prendrai pas parti entre les AA et Vie Libre, je vous invite tout simplement à essayer un groupe puis l'autre. Vous verrez bien celui dans lequel vous vous sentez le mieux. Chaque groupe, même au sein de la même association, a ses spécificités et ses affinités, personne ne peut dire à l'avance celui qui vous correspondra le mieux.
Même sans cette aide, revenez sur vos fondamentaux : sur ce qui vous a poussé à arrêter de boire, sur ce que vous faisait l'alcool, sur ce que l'abstinence vous a apportée.... Mettez les choses en perspective : vous êtes en train de vous tracer un avenir professionnel - peut-être est-ce un peu angoissant ? - qui a l'air de vous plaire. Est-ce que la reprise de l'alcool ne remettrait pas cela en cause ? Parfois la "réussite" fait peur et on préfère échouer. C'est peut-être aussi cela le piège actuel pour vous. Ne vous posez pas trop de questions sur pourquoi vous seriez comme cela, vous savez juste ce qu'il faut faire : qu'il ne faut pas reboire pour ne pas tout remettre en cause et pouvoir profiter de vos avancées.
Barti vous avez tout notre soutien ! N'hésitez pas aussi à appeler notre ligne d'écoute pour en parler.
Cordialement,
le modérateur.
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