Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par CROC33140
08/09/2022 à 12:06
JUMBO, salut à toi; peut-on échanger ? j'aimerai te poser quelques questions
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Par Anonyme
08/09/2022 à 13:04
Bonjour croc33140
oui
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Par Anonyme
08/09/2022 à 16:39
Désolé d'avoir été un peu froid, mais j'ai du mal avec le tutoiement d'emblée. J'ai mes petites manies...
Cela dit, je suis tout ouïe.
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Par Anonyme
08/09/2022 à 17:52
Hello à toutes et à tous,
J'ai écris un fil plus personnel ailleurs mais je profite de celui-ci très complet.
Je ne sais pas si d'autres personnes ont eu la même histoire que moi, soit une polytoxicomanie modérée. Alors de façon festive (vilain mot en pente glissante), je veux dire avec un oeil plus ou moins rigoureux sur les addictions, les fréquences, les quantités, et quand elle se manifesta, j'ai su mettre en place une prévention puis une abstinence, des dérapages mais jamais de rechute.
Et ces substances il y en eu pas mal. Toutes vaincues avec beaucoyp d'efficacité, de patience aussi et de fiereté. Toutes ne sont pas addictives par ailleurs.
Sauf une que j'ai complètement négligée, la considérant comme facile, maitrisable, voire insignifiante.
L'alcool.
Comment des substances (certes illicites) qui font peur à toutes la planète furent vite délaissées (toutes ne furent pas addictives d'ailleurs) alors que ce breuvage si installé dans nos vies et disponible partout, puis même devenu un trésor culturel (certes emitouflé de nom de château ou d'appelations contrôlées), demeure énormément difficile à arrêter ?
Comment en presque 30 ans si je prends depuis la post adolescence ai-je pu glissé du festif, du mondain, du petit apero à 8 à 12 verres de vin par soir (depuis 3 ans) ? Et la demi bouteille de vodka ou ricard (c'est là que j'ai pris peur) car plus efficace ?
Pire... comment ai-je pu accepter de la culpabilité chaque matin (3 ans fois 365 jour donc 1095 jours) pendant 1095 jours ? allez... 1000 jours à se dire "flute, hier j'ai encore bu..."
Mais autre point très important : un "non" je ne boirai pas solide du matin jusqu'au soir, inébranlable, qui vers les 18h/20h en à peine quelques secondes se métamorphosa en achat de bouteilles, ce avec une facilité déconcertante, une sérénité merveilleuse, et même une délicatesse affectueuse.
C'est par ses comparaison que j'ai compris l'aspect très insidieux de l'addiction alccolique. D'autres drogues ont leurs propres identités, craving différent, appel différent. Mais dame alcool, enfin pour moi, restera la plus maligne.
Et cette capacité à ne pas parraître alcoolique, pas de bar chez soi, pas de bouteilles qui s'accumule. Une génétique généreuse certes accompagné de 4 jours de sports/semaine, de compléments alimentaires diverses... aucun signe de ce diable d'alcoolisme tel qu'on l'imagine (donc tragique, décadent).
Comme d'autres, j'en suis à peu, 15 jours, un dérapage léger. Mon premier grand succès ne sera pas de boire mais de me dire "tiens voilà plusieurs jours que je n'ai pas pensé à boire".
Une année m'attend : refuser les maintes et maintes occasions qui vont émerger sur 365 jours.
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Par albanmagon
09/09/2022 à 09:42
Bonjour Illeassandre,
J'ai beaucoup aimé ton post, sincère et transparent, surtout venant d'une personne qui a touché à tout, et qui souligne comment l'alcool est sibyllin. Dans mon cas, j'étais alcoolique, mais je n'avais pas touché à d'autre substances (sinon le cannabis de manière occasionnelle durant mon adolescence). Mais lors de ma cure de réhabilitation, j'ai eu la chance de connaître plusieurs camarades, quelques uns amis intimes maintenant, qui étaient poly toxicomanes, la grande majorité avaient un lien fort entre alcool et cocaïne par exemple. Et oui, leur plus grande peur après le long traitement, était plus l'alcool, de par son facile accès, son acceptation sociale, et puis son bas prix. Et donc moi aussi, ma peur était énorme: Comment fais je faire face à la vie normale à ma sortie, si tout mon entourage consomme, valorise, et le traite comme tu l'as bien dit, comme un trésor.
Après presque 2 années d'abstinence, c'est une drogue dangereuse, et l'une des plus dures, car tu ne vois pas le mal venir... je me pensais normal, comme les autres, jusqu'au jour où tout est parti en vrille sans que je comprenne comment... (je le fais simple).
Merci pour avoir témoigné et soulevé la dangerosité de cette drogue!
Je te souhaite beaucoup de courage, et mille bravos pour tes petit pas. Même si je n'ai jamais suivi les AA, mais j'aime beaucoup leur moto (que je m'applique tous les jours dans tous les aspects de ma vie): One Day at a time (un jour à la fois).
Bonne journée à tous!
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Par Anonyme
09/09/2022 à 11:17
Merci pour ton message plein de sympathie Albanmagon,
Et bravo pour ces 2 années, c'est très encourageant.
Heureusement je ne touche à plus rien d'autre que cet alcool. J'ai rechuté hier mais contrairement à avant j'ai la sensation de tenir le bout d'une corde. Puis s'opére aussi une transformation psychologique soit ne plus regarder l'abstinence complète comme une sanction parce que j'aurai atteint les limites de la modération (incapable de savoir modérer, je tomberai dans le fossé du non choix). Comme pour les autres substances (dont la cocaïne), une abstinence est la solution parce que la "normalité" est là, en tout ca la mienne,et encore plus les jours heureux à venir.
Donc ce matin grosse deception, limite envie de chialer.
Pour les AA il y a en de très bien (ceux à coté de chez moi m'ont juste un peu inquiété car dans un lieu catholique (je ne suis pas anti catholique loin de là mais je ne veux pas de spriritualité religieuse dans ma quète, étant en plus agnostique et non athée, bref) Oui, leur manuel est très précieux. Merci à toi, j'avais déjà oublié "un jour à la fois".
Ceci dit je vais pariciper à des groupes de parôles.
Pensées aussi à tous ceux qui luttent sur ce drame, leur vie toute entière chamboulée (et celles de leur entourage ou pas). Fleau qui touche toute les couches sociales sans exception.
J'ajoute une anedocte qui a un sens profond.
Lors de ma consomation de différentes drogues j'étais sur des forums relatant des témoignages, toutes les subtances étaient présentes. J'y ai participé, presque tous lu... sauf la catégorie alcool, comme si elle se présentait comme un repoussoir.
Et pourtant c'était bien elle qui avait le plus grand nombre d'écrits, de très très loin.
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Par albanmagon
09/09/2022 à 12:19
Salut Illeassandre
Je sais ce que tu ressens, la déception dont tu parles. Mais donnes toi du répit.
Tu l'as très bien dit: l'abstinence ne doit pas se vivre comme une sanction, sinon un mode de vie, et le meilleur. C'est comme ça que je le vis, et ce qui m'aide à rester abstinent sans avoir d'envies de rechuter. Aussi, je sais qu'il faut toujours rester vigilant, nombre de personnes ont rechuté de longues années après, pourquoi ferais-je l'exception? Mais heureusement ce n'est pas généralisé, et puis dans mon plus profond, l'alcool ne fait plus partie de ma vie dans mon jour le jour, sinon je me connecte à ce forum parfois parce que je sais ce que c'est que vivre ce drame, et si je peux aider ne serait ce qu'en écrivant, et bien je le fais. Mais répit, et Un jour à la fois :)
Bon courage, aie une excellente journée, regarde les cotés positifs, et ce qu'a eu lieu hier, on s'en fout, c'est passé :)
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Par barti
19/09/2022 à 06:36
Jumbo, Illeassandre, bienvenue !
C’est toujours épatant de voir à quel point ce fil de discussions est une pépite de réconfort, d’entre-sois salutaire, d’inspiration et de force à puiser sans limite.
Ce fil m’a sauvé la vie et m’accompagne dorénavant épisodiquement lorsque ça va très bien ou que que ça va très mal…
Soyez tous rassurés, à un moment donné, l’alcool n’est plus une obsession, plus une souffrance, il devient une question métaphysique, notre abstinence devient un véritable trésor qui donne un sens à notre vie.
Une petite maxime glanée ici de notre ami David que j’ai fait mienne et à laquelle je repense souvent avec délectation, je vous la livre de nouveau car elle résume en une phrase ce que doit être notre combat : « Il y a une mauvaise et une bonne nouvelle quand on arrête de boire : la mauvaise c’est qu’on a perdu la guerre, la bonne, c’est que la guerre est finie ».
Mes chers amis, la guerre est finie !
Je partage pleinement votre avis ; l’alcoolisme est, de ma courte vie, la maladie la plus violente, la plus dure, la plus sournoise de tous les maux que j’ai eu à affronter à maintenant 43 ans. Mais elle se vainc, elle se combat, et comme tout accord de paix, il s’entretient, il nous rappelle que l’histoire ne doit jamais être niée. L’histoire est là pour nous rappeler pour toujours que nous ne sommes que des humains régis par nos passions. A nous de les accepter pour mieux les dompter (vaste programme…).
Je suis et resterai toujours un alcoolique qui ne boit plus. Et ça ne me dérange nullement !
Le temps passant, on reconsidère la défaite.. et on se dit que peut-être, nous nous n’avons pas tout à fait perdu la guerre au regard de ce que la paix nous apporte.
Accrochons-nous, acceptons nos faiblesses, nos rechutes. Nous sommes en vie !
Je vous embrasse.
Barti
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Par Anonyme
19/09/2022 à 10:47
Hopla,
J'attaque le 8ème jour (sans dérapage) qui s'inscrit ici comme un exploit (sur les 5 voire 7 dernière années). j'ai plus détaillé dans le post "de l'autre coté de la rivière" les effets du traitement pris (Alcamprosate et Naltrexone).
J'ai su éviter la soirée du samedi (un anniv avec des ami(e)s) pour rester tranquillement chez moi, un coin sur le web, le match de rugby d'un demi oeil, la guitare dans la main, des bouquins ici et là.
La fatigue des débuts se dissout pour laisser place à une autre énergie que j'ai pu apprécier dimanche en salle, soit de la corde à sauter beaucoup plus efficace, et des séances agréables (elles l'étaient avant mais moins sereines car penser comme en "compensation" de l'alcool bu la veille). Demeure un fond de fatigue qui s'amenuise.
Un peu tôt pour s'exalter mais le corps change, il devient plus svelte, fit pour reprendre un terme plus actuel.
Une fatigue toujours un peu présente mais douce.
A partir du 5 jours et probablement grâce au traitement, je n'ai plus eu d'envie fulgurante, sinon dimanche m'offrir un kebab après le sport, avec l'un des garçons. Troqué l'assiette kebab sauce samouraï avec de la vodka, je m'en sors pas mal.
Vont arriver, mais j'attends un peu, les prochaines "mises en situation" soit, des déjeuner, soirées, les premières, où je vais installer ma consommation de non alcool. Je me sais fan des jus de gingembre (que je prenais d'ailleurs souvent sans alcool), ou sinon du simple perrier tranche, bref, au delà des boissons, je vais m'immerger dans ces ambiances avec un autre regard.
Pour répondre à Barti, j'ai complètement adopté ce fait : je ne sais pas/plus gérer cet alcool, donc, je sors du jeu. La guerre je veux bien la perdre, tant que je me retire du théâtre des opérations.
J'ai aussi moins "peur" des rechutes. Etonnamment non par leur identité d'échec mais pour l'horreur du lendemain qu'elles imposent, surtout après un arrêt. Cerveau ravagé, maux de crâne et j'en passe. c'est déjà parfois pénible de se lever tôt quand arrive l'automne :)
J'ai accompagné mon sevrage depuis 15 jours d'argile verte que je touille dans un verre, puis je bois le petit lait le lendemain. Je dis ça parce que depuis qui correspond aussi à l'arrêt de l'alcool, mon système digestif va à merveille. Ca ne gargouille plus à 250 décibels, énormément moins de gonflements, de gaz (air surtout). j'exclus les effets secondaires des medoc (légère diarrhée), pour le reste mes intestins semblent calmés.
J'étais une usine à gargouillements.
Je cesse mon bavardage mais parmi tant de renouveau, les retrouvailles qui me sont inestimables :
- Plus serein, plus solaire,
- Des soirées pleines (lectures, web, séries, guitare). Pour ces dernières c'était "beurré" et réseau sociaux, video facebook, le scrolling abrutissant.
- Une Energie mentale à faire les choses
Je commence à perdre aussi un peu le nombre de jours (8ème), j'ai une appli qui compte pour moi. L'obsession, petit à petit (soyons vigilants aussi), s'éloigne.
Merci à tous.
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Par Lilith510
23/09/2022 à 12:06
Bonjour,
Merci pour vos nombreux témoignages. Pour moi, cela fait 10 mois que je suis abstinente. Suivie psychologique et psychiatrique, on m'a conseillé d'aller à un groupe de parole AA. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre le mot Dieu durant cette réunion. Pour moi qui suis agnostique, ce n'est pas Dieu qui m'a mis le verre dans la main, ce n'est pas Dieu qui ait décidé de re-prendre ma vie en main. Même Dieu nous demande de boire du vin (buvez mon sang...). Les présentations également : bonjour je suis X et je suis alcoolique.... tout cela m'a mis mal à l'aise. N'oublions pas le "je ne montrerai à personne que me fait de la peine ; si on me blesse, je ne le laisserai pas voir ! Mais c'est à cause de cela que j'ai bû, à me taire, à tout encaisser sans ne rien dire !! cela me bouffait de l'intérieur. Tout cela vient à l'encontre de tout ce que j'ai appris en clinique. Je voulais juste vous apporter le témoignage de cette réunion à laquelle je ne pense pas revenir.
Je continue ma route de petit chaperon rouge en ayant au coin de l'oeil le loup alcool qui attends que je tombe.
Merci de m'avoir lu,
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