Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par Anonyme
17/10/2022 à 12:02
Bonjour tout le monde !
Je ne suis pas très assidu ici mais je vous ai lus ces derniers jours et je constate que beaucoup d'entre-vous êtes encore en train de vous chercher et , j'espère me tromper, vous vivez encore votre abstinence ou votre envie de rester abstinents, comme une privation et non comme une libération . Et pourtant c'est tellement mieux de capituler devant l'alcool et de ne plus se chercher la moindre excuse pour reprendre le premier verre et ici je pense à toi Didou qui va bientôt goûter aux joies de la montagne . Du thé chaud, c'est l'idéal pour toi et tu passeras un excellent séjour .
Je crois qu'il est impératif de se reconnaître alcoolique , d'admettre son impuissance devant l'alcool tout en sachant qu'alcoolique un jour , alcoolique toujours .
Olivier a pas mal d'années d'abstinence et est toujours là pour saisir les mains qui se tendent . Je fais de même sur un forum AA depuis de nombreuses années, pas par obligation mais pour rendre ce que j'ai reçu en AA . C'est chaque fois pour moi un bonheur renouvelé de voir l'un'e) ou l'autre sortir la tête de l'alcool et ne plus l'y remettre . Il y en a de ces heureux , de ces heureuses, qui ont capitulé devant l'alcool . Je reste en AA par plaisir , pas par obligation car en AA on y entre et on en sort quand on veut ; aucun compte à rendre à personne sinon à soi-même .
Le Dieu employé chez AA est une puissance supérieure telle que chacun la conçoit . Moi qui suis athée , j'ai pris le Mouvement des AA comme puissance supérieure et cela m'a suffi.
Alcoolique un jour , alcoolique toujours mais je vous assure que l'on vit très bien avec cette maladie en n e prenant pas le premier verre un jour à la fois , même les samedis et les dimanches .
Je fais mon abstinence pour moi et ne la lie à rien ni à personne , ni à mon ex qui m'a quitté , ni au cancer qui est venu me perturber un peu il y a quelques années, ni le décès de mes parents . Non, rien ni personne .
Bonne route à vous sur le chemin de l'abstinence, mais surtout ne rester pas seuls . Croyez-en vous, aimez-vous , respectez-vous.
salmiot1 .
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Par Anonyme
17/10/2022 à 13:09
bon courage fontdeboutanche
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Par Anonyme
17/10/2022 à 13:43
Bravo Fontdeboutange ! Persévère et même si un jour tu rencontres une difficulté car il y en a pour tout le monde, traverse-la sans alcool. C'est tout à fait possible , l'alcool n'en a jamais résolu aucune , bien au contraire , il les a aggravées.
Bonne continuation à toi !
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Par jessy77
17/10/2022 à 22:37
Bonsoir à tous,
Je suis une ancienne sur cette discussion mais je n'écris pas souvent... Pourtant j'ai besoin de vous lire, de lire vos parcours, votre courage.
C'est ce forum qui m'a sauvée. Voilà bientôt 2 ans que j'ai accepté de voir la maladie en face.
J'ai d'abord cru pouvoir être plus forte que la bouteille mais j'ai accepté de perdre le combat. J'ai compris grâce à vos témoignages que quand on est alcoolique, il faut accepter que le seul moyen de se relever est d'abandonner, de renoncer à l'alcool.
" un verre c'est trop, dix verres c'est pas assez".
Cette phrase formulée par l'un d'entre vous me porte.
J'ai essayé de diminuer mais impossible, le premier verre appelle le deuxième puis le troisième.
Dire "stop, c'est assez" demande une énergie que je n'ai pas.
Alors l'abstinence s'est imposée.
Voilà un an et demi que je revis. Plus d'angoisses nocturnes pas de lendemain vaseux, plus de trou noir en me demandant quelle bêtise j'ai pu bien faire ou dire.
Je suis libre.
Mercredi après un moment difficile au boulot, je suis rentrée avec cette envie de me réfugier dans l'alcool. Comme quoi rien ne sera jamais gagné.
Mais je pense à demain et je sais ce que je ne veux plus vivre.
Dans un mois je marie ma fille. Je trinquerai sans alcool avec à la clef une merveilleuse récompense (puisqu'il faut parler de récompense) : celle d'être certaine de profiter de cet instant et surtout de m'en souvenir... je n'ai plus aucun souvenir de ses 18 ans. Si ce n'est celui pitoyable de regarder les photos et films faits par ma mère le lendemain. Je les regardais discrètement pour voir ce qui s'était passé, vérifier que je n'avais rien fait de regrettable et tenter de dissimuler mon état...rien de bien glorieux...
Je garde ces lendemains en tête (et ils sont nombreux) dès que l'envie de boire un verre me prend.
Et quel bonheur de commander fièrement un cocktail sans alcool quand je sors dans un bar.
Je sais d'où je viens, qui je suis..
Je n'oublie pas l'attente du vendredi soir pour enfin boire le verre mérité, puis l'autre, puis le suivant.
Je n'oublie pas l'appréhension des premiers vendredis soirs, des premiers restos, premiers barbecues, premiers anniversaires,.. lors de mes premiers mois d'abstinence.
Aujourd'hui c'est mon mode de vie et je suis heureuse.
Pourtant j'étais la première à dire "trop triste la vie sans alcool, on a qu'une vie, faut profiter quand même "
Mais c'est maintenant que je profite vraiment.
Je ne sais pas s'il y a des mots justes qui feront écho comme les mots qui m'ont portée sur ce forum et qui me portent encore.
Merci à tous, je suis alcoolique, je suis vous.
Jessy
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Par Anonyme
18/10/2022 à 09:39
Bonjour à tous,
Et merci pour tout.....
J+10 ....c'est toujours difficile ....mais vous lire me fait un bien fou ...
Belle journée,
Arnaud
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Par Anonyme
18/10/2022 à 13:51
Yo (handcheck)
Petit jeu un peu futile mais dans lequel je suis immergé. Les situations où il y a de l’alcool, ou votre personnalité représentait une identité disons de buveur, et qu'il vous faut remodeler.
Tout est mélangé.
Les contexte ou :
- Simple verre de circonstance, avec des personnes connues ou découvertes, généralement petite consommation conviviale
- Avec vos ami(e)s proches, ou collègues dont – forcément – le moment serait alcoolisé, ce dans un esprit soit de fête, soit d’habitudes (le déjeuner arrosé), l’anniversaire, la soirée où l’on se lâche, danse, chante, un peu improvisée… mais alcoolisée.
- Les invitations avec des personnes présentées, qu’elles soient de nature amicales, professionnelles, autres… et où il y aura de l’alcool plus ou moins banalisé, de haute qualité ou pas.
Que vais-je dire, comment répondre à la fameuse question (aux questions) :
- Vous ne buvez pas ?
- Vous ne buvez plus ?
Elles paraissent innocentes mais selon la personne en face de vous il y a aura tellement d’implicites (ou peu), de questionnement (ou peu) non verbalisés
Les implicites :
- Tu es malade ?
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Un accident ?
- Tu deviens abstinent radical ?
- Un effet de mode ?
- T’as plus envie de t’amuser ?
- Tu nous rejettes ?
- Tu deviens snob ? (ah ah)
- T’es triste , pas envie d’être heureux avec nous ?
- Bizarre ce refus... toi qui était "bon vivant"
- … à vous d’en trouver
Viendra le moment où vous pourrez sans obligation et selon les personnes en face de vous vous exprimer.
J’ai envie de dire avec un peu de fermeté que les gens qui vous respectent, vous aiment, sauront vous accompagner et jamais vous juger… et même vous encourager dans votre démarche. Ceux qui vous dévalorisent, vous rejettent ou sont trop moqueurs (dans le sens de la malveillance), sont à mon avis des personnes toxiques, ou dans un déni tellement fort qu’ils préféreront sacrifier une amitié, la considérant comme trop liée à l’alcool, l’ivresse, la défonce.
Que faire avec des personnes toxiques ? Vous le savez déjà. C'est malheureusement comme les champignons.
Le plus important ici : le regard de ceux qui découvrent votre abstinence. Vous le savez, il faut plus ou moins justifier. Vous aurez différents comportements.
- Ceux qui s’interrogent et qui étonnamment vous répondent « tiens moi aussi je devrai faire une pause, tu as bien raison », et iront même jusqu’à s’intéresser à la démarche.
- Ceux qui fuit le débat avec une certaine maladresse (le regard) – moi je bois, ton problème n’est pas le mien.
- Ceux qui s’interrogent sur leur consommation (suis-je capable aussi ? Suis-je alcoolique avec mes deux verres de vin, single mal, Ricard du soir ?)
- Ceux qui s’en moquent en enchainent et peuvent vous motiver à les suivre (allez, lâche toi !), rhooo t’es chiant ave ton abstinence ? Tu l’arrêtes quand ?
- Ceux qui aimeraient enchainer, commander plus mais qui souffrent du regard des autres, du contexte (une pinte ok, mais deux ou plus c’est délicat, je suis regardé). Et ils se sentent regardé par vous (alors que vous en fichez)
- Ceux qui ne boivent jamais, et sont presque rassurés d’être enfin accompagné, encore plus par un ancien buveur.
- Ceux qui y voient une agression manifeste : ne plus boire c’est devenir con, influençable aux modes puritaines. L'alcool c'est la convivialité, le rire, la désinhibition et surtout un moi dans un univers culturel. Vous vous en excluez, tant pis pour vous.
- Ceux qui vous disent un « merci ! » dans le sens où votre présence ne les conditionnent plus à être seul(e) et même (entendu deux fois) à enfin refuser l’alcool des soirées (ils buvaient peu, mais par obligation, pour être un peu au même niveau d’ébriété).
Forcément, je travaille mes réponses, parfois j'improvise mais plus je suis proche de la vérité, plus c'est simple : j'arrête, je fais un break, je ne maîtrise plus. Tout va bien ! Je m'offre cette parenthèse. C'est un cadeau que je m'offre.
:)
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Par Fleurdelys
18/10/2022 à 21:24
Merci Illassandre
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Par Today
18/10/2022 à 23:43
Bonsoir à tous.
Alors à ce petit "jeu" du "questionnement" ou de la réaction des autres face à mon abstinence?
De mon côté, j'ai eu le droit à des :
"c'est bien ! Tu comptes faire ça combien de temps ?"
"bah, t'as pas une cirrhose ou autre cochonnerie quand même pour ne plus boire ?!?!"
"oh ! C'est super ! Je devrais me modérer un peu aussi"
" Quoi??? Toi qui ne bois plus ?!?! J'y crois pas !!!! T'es sûre que tu vas pas prendre au moins un kir ??".
"hey! C'est pas le club des vieux au Scrabble là !"
"Mais quand même, c'est pas un verre qui va te tuer !"
" C'est courageux ce que tu fais, mais tu sais, on n'a qu'une seule vie donc autant en profiter !"
"T'as pensé à apporter ton sans alcool parce qu'ici il n'y en a pas"
"T'es sûr que tu ne veux pas goûter au moins, t'as fait que le sentir ! tu verras qu'il est pas trop mal ce vin !"
........ect......
Dernièrement, c'est plus l'étonnement que je ne boive toujours pas après autant de temps. Même de la part de ceux à qui j'avais clairement dit que je n'avais pas une bonne relation avec l'alcool et que c'est pour ça que j'arrêtais.
J'ai usé au départ du prétexte de soucis de santé (bénins) mais non compatibles avec l'alcool pour ceux avec qui je n'ai pas de rapports proches.
Les rares proches à qui j'ai "avoué" avoir un sérieux problème avec ma consommation d'alcool, la plupart n'avaient pas dû prendre au sérieux mon addiction vu leur étonnement face à mon abstinence qui perdure.
Il n'y a finalement qu'une amie et mes enfants qui ont compris et m'encouragent, m'accompagnent. J'oubliais, mon psy aussi !
Aujourd'hui, je ne me sens plus en devoir de me justifier de ma sobriété.
Parfois ça me "saoule" d'entendre après un peu plus d'une année de zéro alcool des remarques négatives mais ça passe assez vite et je reprends la zen attitude en disant juste "non je ne bois plus d'alcool.....oui je suis vieille....oui je suis chiante...". Ça clôt le sujet assez vite ainsi et surtout je perds moins mon temps.
Finalement, ils pensent comme ils veulent ou peuvent ! Et j'en fais de même.
Si ça a fait le tri dans mes relations ?
On va dire que globalement oui. Et c'est pas un mal ! Ma relation avec l'alcool n'était à priori pas la seule relation toxique à laquelle je m'accrochais !
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Par Anonyme
19/10/2022 à 10:05
Bonjour Today
Très intéressant votre publication. Je n'arrive pas à remonter le fil de votre histoire. Par quel moyen avez-vous réussi à arrêter l'alcool et devenir sobre ?
Je suis suivie au CSAPA depuis environ 1 an avec des traitements divers, des jours sobres puis rechute, et de moins en moins de jours sobres et de plus en plus de difficulté à ne pas boire. J'en suis arrivée à demander une cure ambulatoire dans les prochaines semaines en espérant que j'arrive enfin à m'en sortir.
Tous les matins, comme beaucoup, je me dis" c'était le dernier soir", et tous les soirs beaucoup de mal à résister, et craquage. Mauvaise nuit bien entendu, et le lendemain le cercle infernal recommence.
Bonne journée à tous
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Par Carte
19/10/2022 à 15:16
Bonjour Helen
Bravo pour ta persévérance et surtout ne lâche rien.... Il y a rechute et faux pas...
Apprendre sa maladie mentalement est long et l'acceptation aussi.
Parfois et même souvent, il faut parler en plusieurs années avant de reprendre le contrôle de sa consommation.
Stopper, reprendre, stopper et reprendre est très commun et cela est dans la normalité des choses.
Ne pas être dans la frustration et prendre toute les journées sans alcool comme une journée de gagné dans ta re fondation mentale. Avec le temps, tu y arriveras.
A titre perso pour te donner un aperçu, cela fait 13 ans que j'ai compris que j'étais malade.
2 à 3 ans sans alcool et oupssss rechute... Les faux pas, je ne les comptes plus.
24H sans alcool est une journée de gagné....
Reste surtout dans ton suivi CSAPA, c'est très important et si tu dois faire ou re faire une cure, n'hésite pas un instant. Il n'y a aucun remords à avoir, bien au contraire
C'est un travail de fond
Sylvain
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