On est le mercredi 19 août 2020. Il est 13h24. Ça fait 3h24 que je suis sobre. Je me suis préparé, j'ai même passé 2 semaines à ne penser qu'à ça ou presque. J'ai déjà fait 14 sevrages, mais celui-ci est nettement plus compliqué, car depuis la mort de ma mère, en 2018, ma consommation d'alcool est monté à des niveaux que je n'avais jamais atteint : 1 L de vodka / jour, par exemple. Si les autres sevrages n'étaient qu'une affaire de volonté, là, j'ai besoin d'aide médicamenteuse, anxiolytiques et vitamines. Et des tonnes de bouteilles d'eau fraiche dans mon frigo. J'ai dormi de 10h à 12h45, heure à laquelle j'ai pris un demi comprimé d’anxiolytique. Pour l'instant je suis dans un coton bienveillant, les tremblements, l'irritabilité et le mal-être que je connais quotidiennement depuis plusieurs mois quand je suis en manque ne sont pas là. Mais je sais d'après ce que j'ai lu que ça ne devrait pas tarder. Mais cette fois doit être la bonne : j'ai 55 ans, une femme merveilleuse à laquelle j'essaye, surement inutilement, de cacher ma dépendance, un métier que j'adore, une maison qu'on vient tout juste d'acheter. Je ne VEUX PLUS que l'alcool vienne se mettre en travers de ma route. Je continuerai à vous raconter ma traversée du désert du sevrage, puis mon ascension de l'Everest de la liberté, si jamais cela peut donner envie à un ou une autre esclave de cette saloperie de lever le poing et de sortir de la mine.
Par Sunshine
02/11/2023 à 00:07
Merci Olivier54150 pour l’info du livre de Matthew Perry ou devrais-je dire Matty pour ses amis ;)
Je suis entrain de le lire du coup. Dès que je trouve un livre sur l’alcoolisme et/ou les addictions je ne peux pas m’empêcher de le lire.
J’ai appris par la même occasion que Matthew Perry a quitté ce monde il y a peu. RIP Mister Chandler…
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Par Olivier 54150
02/11/2023 à 13:01
Bonjour Sunshine, bonjour tous.
Les livres sur le sujet mon beaucoup aidé aussi.
Il y a "le dernier pour la route" d'Hervé Chabalier qui et un grand classique et que j'ai trouvé très bien... Bien mieux que le film.
Lu aussi "comment l'alcool détruit la jeunesse" du pr Benyamina et Samitier. Là il s'agit du lobby, du médical, des chiffres... Très instructif.
"60 conseil pour en finir avec ses addictions " de G Rodriguez. Simple, pratique et qui va à l'essentiel.
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Par Olivier 54150
02/11/2023 à 15:10
Et un qui m'a très surpris, qui m'a appris énormément : "l'amour et une drogue douce" de l'excellent Michel Raynaud.
Pour moi le meilleur sur les addictions que j'ai pu lire.
Neurosciences, irm, expérience animal.. Bien écrit.. Michel Raynaud est pour moi le boss des addictions en France.
Voilà voilà.
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Par rewinder
08/11/2023 à 13:00
Salut à tous, amoureux de la liberté
En fait je crois que cette histoire de 365 jours me met une sorte de pression glauque. Une pression qui a rallumé « l’usine à me pourrir la vie », cette usine qui fabrique des bouteilles vides, des séparations, des projets qui échouent, une santé pourrie et de la détestation de soi.
Alors que j’étais complètement zen depuis plusieurs mois, je suis à nouveau nerveux quand je passe à proximité d’un rayon alcool. Je fais des cauchemars de dingue, dans lesquels j’ai recommencé à boire : je me réveille le matin dans le même sentiment de malêtre et de honte que celui dans lequel j’étais quand je buvais et que je revenais à la conscience. J’ai déjà fait ce genre de cauchemar : mais jusque là, quand je me réveillais, j’éprouvais un immense soulagement quand je prenais conscience que ce n’était qu’un cauchemar. Là, je passe la journée englué comme un foutu pétrel dans une marée noire. Il me faut plusieurs jours pour retrouver de l’allant.
Pourtant, je n’ai aucune envie de boire, aucun craving, rien, pas l’ombre d’une petite voix, ou d’une pensée parasite. Juste, je suis nerveux. Hypervigilant. Limite parano. Comme si une bouteille allait se jeter sur moi, me pincer le nez et se vider de force dans mon gosier. C’est n’importe quoi. J’ai interviewé une fois une femme qui s’était faite agresser, et qui me disait qu’elle avait passé des années a avoir peur de chaque coin de rue. D’une certaine manière, c’est un peu ça que je ressens. Le boulot me sauve la vie, je fais plein de trucs passionnants en ce moment. Mais impossible d’écrire, de jouer de la musique, de prendre des photos « pour moi » - heureusement que j’arrive encore à le faire pour les autres. Je vais vous dire : vivement le 24 novembre.
PS : Olivier, merci pour tes conseils de lecture, j’ai commandé le bouquin des Pr Benyamina et Samitier. je crois que quand j'aurais terminé "Sparadrap", je vais utiliser mes capacités professionnelles pour mener le combat cotre le lobby des alcooliers.
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Par Liv
23/11/2023 à 17:16
Cher Rewinder,
Je viens de lire ton dernier message et donc je suis là pour te dire, simplement : tu n’es pas seul. Je suis là. Un peu trop prise par le travail, mais il ne passe pas un jour sans que je ne pense pas à la Horde, à toi, à notre chemin. Cette journée est ou n’est pas une journée joyeuse, peu importe, demain ça ira mieux. Aujourd’hui, il n’y a qu’aujourd’hui. Un jour de plus, par rapport à hier.
Je connais la sensation dont tu parlais le 8 novembre. J’ai aussi bien frémi, j’ai frôlé le bord de plus près que toi je crois, mais tu sais quoi ? J’ai pensé à ce que tu martèles (figure-toi que ça rentre :) ) : que si même je tombais aujourd’hui, la seule chose qui importerait est de ne pas rester au sol. D’un coup, ça m’a permis de dédramatiser ma peur de la rechute, et donc de la remettre à distance, ne plus la laisser me grimper dessus, me rentrer dedans. Aurais-tu oublié ça, pris par la pression d’un jour….quelconque ?
Bien sûr que je comprends la sensation d’être assailli. J’ai déjà rechuté simplement parce que j’ai été incapable de faire autrement. Avais-je envie de le faire ? Non, pas du tout. Donc reste sur tes gardes, viens me dire comment tu vas à minuit.01 ce soir si écrire avant ne te fait pas du bien, ou avant si ça te fait du bien.
Je me reconnecterai beaucoup plus souvent dorénavant, je vais rester aux aguets de tes messages.
Je suis désolée de t’avoir lu si tard. Mais je suis là, et il n’y a pas que moi. Ta petite Horde ne te lâche pas !
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Par rewinder
23/11/2023 à 21:27
Salut la Horde des amoureux de la liberté,
Et bien voilà, j'y suis : 3-6-5. Une pige. Un balai. Il m'est arrivé trois choses, concernant cet anniversaire qui me faisait presque peur.
D'une part, après vous avoir écrit le dernier message... eh ben ça a fait pssschht, comme disait un ancien résident de la république. Le fait de vous avoir confié cela, je crois, a dégonflé le ballon. J'ai littéralement zappé cet anniversaire.
En tout cas, jusqu'à ma rencontre avec Gina, la semaine derniere. Ah, Gina.... Elle est superbe. un corps ni trop fin, ni trop massif, avec de belles courbes. Une voix claire et puissante, comme une cascade au coin du jour. Et puis, le truc qui tue : sa belle couleur, indéfinissable, entre le bleu et le vert.
Ben, oui, Gina est une guitare....
La semaine dernière, je vais chez Thierry, qui tient un petit magasin de musique sympa. C'est plus cher chez lui que sur le net, mais Thierry est musicien, il donne de bon conseil, il ne pousse jamais à la conso, et chez lui je peux essayer les instrus.
Donc je pousse la porte, je tchatche avec Thierry, le téléphone sonne, il répond, je fais un tour dans le magasin, et je tombe nez à nez avec Gina. Une folk signé Ovation. Je la chope, fait sonner un bon vieux mi tout simple...et je tombe raide amoureux.
Je rentre chez moi, deux jours plus tard. Et tout à coup je réalise que Gina est mon cadeau d'anniversaire. Gina est là grâce à mon abstinence, parce que grace à l'abstinence j'ai eu de quoi me la payer, parce que grace à l'abstinence j'ai pu monter The Sales Gosses, le groupe dans lequel je vais jouer avec Gina.
Enfin, c'est aujourd'hui, en début d'aprés midi, qu'il m'est arrivé la dernière chose concernant cet anniversaire. Hier soit en me couchant, je me rappelle que c'est le J+365 qui me trouvera au réveil le lendemain. Sauf qu'au réveil, je pense à plein de trucs, la manip' d'entretien que je dois faire sur mon ordi, les cartons que je veux récupérer dans le garage chez mes cousins, mon rendez-vous de l'aprés midi chez un négociant en truffe. Mais je zappe complétement l'anniv. Je fais ma vie, à 13h30 je monte dans ma caisse, direction le négociant en truffe. Et là, là seulement, je me rappelle que je suis un super héros depuis 365 jours. Et là, tout seul dans ma voiture, je souris comme un dingue. Un tel sourire que les muscles de mes joues me font mal, parce que ça fait tellement longtemps que j'ai pas souri comme ça. Voilà. 365 pour moi. Bientôt 365 pour toi, Liv, pour Sunshine, un paquet de 365 pour Olivier.
Vous savez quoi, les copains ? La vita e bella.
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Par rewinder
23/11/2023 à 21:30
Et, Liv', merci du fond du coeur pour ton message. Je le mets précieusement de côté en cas de futurs jours cahotiques. Grazie mille.
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Par Liv
24/11/2023 à 10:41
Alors je vais enfin le dire.... Joyeux anniversaire !!!!!
Ça l'aura donc vraiment été au final et je suis tellement contente pour toi. Tu as géré comme un chef, chapeau mon bon monsieur !
Ahhh...Gina... Quelle magnifique rencontre, ça a l'air de très bien marcher entre vous, un vrai coup de foudre il me semble!
Et tu as bien raison de t'être fait ce beau cadeau, il est tout à fait plus que mérité. La récompense tangible de ta persévérance. Je suis très fière de toi!
D'ailleurs, hier je parlais de toi, de ton anniversaire justement, à mon mari et il m'a dit de t'adresser ses remerciements de sa part, pour être une épaule solide pour moi dans mon chemin. Certes, les autres ne connaissent de nous que ce qu'on veut bien écrire ici, mais si je te croisais dans la rue en te reconnaissant, je te claquerais la bise d'anniversaire mon ami !
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Par Liv
29/11/2023 à 23:03
Chers camarades,
Comment allez-vous ?
Je suis pleine de fatigue d'excès de travail et je me tourne vers vous pour me sentir moins seule. C'est difficile parfois. Je ne veux pas jeter l'éponge, loin de là mais quand les journées sont aussi chargées je me vois perdre quelques centimètres de terrain à la fois et ça me fait trembler.
C'est comme si je n'arrivais pas à récupérer les centimètres perdus. Il faudrait peut-être du repos. Sûrement même. Mais ne pouvant pas m'arrêter, ni même relentir, c'est difficile de ne pas glisser vers les vieux automatismes.
J'ai hate que Noël arrive...
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Par rewinder
30/11/2023 à 09:26
Salut Liv',
Tu as raison de t'inquiéter, l'épuisement est une vraie fragilisation de nos "bonnes résolutions". Et il y a effectivement des moments où on est à fond sur l'autoroute, et où la prochaine aire de repos n'est pas avant 50 km...
Il y a quelques outils que j'ai trouvé efficaces dans ces situations. Un outil de fond, les "micro-sieste" à la japonaise. Ca n'a l'air de rien, mais c'est extrêmement efficace. Ca se pratique n'importe ou, y compris en voiture. Il te faut 15 à 20 minutes max, pas plus, tu peux programmer une alarme sur ton téléphone pour être sur de te réveiller. Tu t'installes, assise (surtout pas couchée), tu fermes les yeux et tu respires profondément et lentement. Tu vas au bout de quelques minutes entrer en somnolence. Tu rentreras encore plus facilement en somnolence si tu la pratiques à un moment ou tu as repéréer que tu était fatiguée. Tu te réveilleras avec une sensation de repos (attention, ton corps ne sera pas reposé physiquement), et surtout un regagin de concentration. Juste aprés ces sieste, c'est précisémment un moment de forte efficacité dans les taches intellectuelles.
Autre outil : des médiations simplifiées. Je les pratique partout, me^me dans une salle d'attente, ou à un feu rouge un peu long. Je ferme les yeux, je me concentre sur la ma respiration, et au rythme de celle-ci, je compte de 10 à 0, en essayant de visualiser les chiffres dans ma tête. Tu fait autant de cycle que tu peux. Ces médiations apaisent le stress et les pensées parasites, ces affreuses araignées colporteuses d'idées alcoolisées. (J'aime pas les araignées, mais tu peux les remplacer par n'importe quelle bestiole - ou humain - qui t'insupporte... )
Voilà, Liv, et n'oublie pas que tu as en toi les ressources, la force, la beauté d'âme qui te permets de toiser la gnole droit dans les yeux et de lui tirer la langue.
May the Force be with you, et surtout, Get up, stand up, don't give up the fight !
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