Bonjour. Ma présence sur ce site est régulière depuis quelques semaines, mais voici que pour la première fois j'écris. Je me reconnais tellement dans ce que je lis ici. Je suis juste dans l'étape de prise de conscience : oui je suis alcoolique. Il faut que je me l'avoue une bonne fois pour toutes. Car peu importe que je ne boive que du vin, peu importe que je sois capable de ne pas boire pendant quelques jours. ce ne sont pas des excuses qui feraient que je ne suis pas "tout à fait " alcoolique. Si je le suis, complètement. Alcoolique. Alors bien sur, tant que c'est festif , ou même en couple, on fait comme si c'était pas grave. Même si les quantités sont là, même si la régularité et l'envie irrépressibles sont là. Mais quand , comme depuis deux mois, j'achète et bois de l'alcool seule car mon mari n'est plus là la semaine, et bien on est face à ses réalités. Bien obligée d'assumer. quand la bouteille se transforme en cubi parce que c'est plus facile à jeter, (et parce qu'on ne compte pas bien combien on boit ??), quand on s'arrête que parce que c'est vide ou parce qu'on s'endort comme une merde, quand on se cache de ses enfants qu'on colle devant la TV pour pouvoir boire, quand on se dit "pas demain " mais que demain on recommence, quand on se rend compte qu'on a oublié une partie de sa soirée canap tv quand on se dit que le week end on peut se lacher, sans s'avouer qu'on s'est laché toute la semaine quand on se rend compte qu'à la dernière invit chez des amis, on a amené une bouteille qu'on s'est sifflé toute seule quand on commence à se dire que finalement un ou deux verres le midi pourquoi pas... Alors OUI on est alcoolique. Comment ai je pu faire semblant de ne pas le voir depuis tout ce temps ? Et maintenant ? Je suis perdue ! Que dois je faire ? Vais je y arriver seule ? sans aide ? sans médicament ? dois je avoir le courage d'aller en parle à quelqu'un ? Je sais que je ne suis qu'au début d'un long chemin. La libération risque d'être longue et semée d'embûches. Je n'écrirai pas aujourd'hui c'est mon dernier verre car je suis faible. Et que je pressens que ce serait mentir, évidemment. Mais j'ai au moins écrit "je suis alcoolique"
Par Anonyme
09/11/2020 à 14:22
Davidoff, c'est pas ton contact que je veux ;-) c'est plutôt celui de ta psy ! Je viens d'arriver et c'est dur de savoir vers quel professionnel aller. J'avais repéré l'anpaa également.
Merci !
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Davidoff31
09/11/2020 à 14:33
Re ! Désolé effectivement, je n'avais pas compris hihi
A priori ma psy ne prendrai pas de nouveaux patients. Elle m'a accepté, connaissant ma médecin traitant. Je peux toujours te donner les noms si t'es intéressé, c'est sur les boulevards.
Après, tout est une affaire d alchimie, avec moi , le courant passe très bien et me sens écouter, conseiller et pas juger. Ce qui est très agréable en soi.
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par barti
09/11/2020 à 16:13
Ça fait du bien tout à coup de pouvoir discuter le plus sincèrement du monde avec vous, nous partageons tant de choses..
Justement, c'est un vrai questionnement pour moi auquel je n'ai pas de réponse: dois-je en parler à mes proches..
Pour le moment, je n'en ai pas le courage. Avouer à mon épouse ma surconsommation, mon alcoolisme, c'est reconnaître que je lui ai menti depuis tant d'années, que je ne lui ai pas fait confiance, que je lui ai caché ce problème alors que nous sommes si proches et que nous nous sommes jurés de n'avoir aucun secret l'un pour l'autre.
Comme tant d'autres, je pense que nos proches sous-estiment au plus haut point notre capacité à encaisser notre rythme de consommation quotidienne! Car probablement qu'on ne renvoie pas l'image classique de l'alcoolique lourdingue. Et pourtant...
Je me dis au fond que je me suis mis tout seul dans cette situation et que je dois m'en sortir seul. Pour moi, pour mon épouse, pour mes enfants mais leur en parler me fait l'effet de leur ajouter aujourd'hui un problème qu'ils n'ont pas à supporter.
Alors je m'essaie sur ce fil! et ces premiers échanges me font un bien fou. Je me reconnais en vous et m'amuse de nos points communs dont il faut mieux rire, ou sourire..
Bon, pour le ski Didou, je vais approfondir les stratégies de contournement.
Je suis preneur de vos conseils et de vos ressentis vis à vis de vos proches.
Bonne soirée sobre
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Olivier 54150
09/11/2020 à 18:02
Bonsoir tous.
"" Le témoignage d'Olivier est d'une certaine façon dur à lire.
Le fait que vous soyez là, à en parler plus de 20 ans après, montre à quel point il faut être fort sur le long terme, que cela ne sera jamais un lointain souvenir....""
Je voudrais vous rassurer, qu'avec le temps, ne pas consommer d'alcool n'es pas un problème. Loin de là.
Je n'y pense plus depuis longtemps, heureusement.
Alors, quesque je fais ici ?
Je témoigne, tout simplement.
Comme tout le monde je vois défiler des familles, des vies détruites par cette drogue, cela me désole et je voudrais montrer que oui, on peut arrêter et vivre sans, même sur le très long terme.
Je ne suis pas plus fort quun autre, je pense qu'il s'agit plus de comprendre, de prises de consciences que de volonté ou de détermination.
Ne plus consommer change le vie c'est certain, et pour ne jamais y retoucher, d'une certaine façon, il faut en faire sont histoire d'une manière ou d'une autre...
En parler à ses proches ou pas, impossible de donner conseil, chaque histoire différentes malgré tout.
Bien sûr ça perturbe, ça fait peur, ça juge, ça conseil, c'est inévitable.
Les conséquences dans mon entourage on fait que chacun a revu sa consommation à la baisse. Aussi les relations qui tourne uniquement autour de l'alcool disparessent naturellement, évidemment.
Même mon bistrot préféré a fait faillite quand j'ai arrêté...
Je crois que quelques part au fond de nous, nous savons que l'abus d'alcool est juste un symptôme de quelques choses qu'on ne veut pas voir, qui fait peur...
C'est bien plus que de "s'abstenir" c'est une révolution personnelle.
Au plaisir de vous lire.
Olivier.
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par barti
09/11/2020 à 18:18
Davidoff, je n'ai aucun conseil à donner, loin de là! mais arrêter simultanément alcool et tabac, c'est bougrement ambitieux et tu mets la barre haut! Des deux poisons, il y en a quand même un qui empoisonne plus et qui détruit la confiance en soi, la relation aux autres; l'estime de soi, c'est bien l'alcool.. bravo si tu arrives à mener de front ces deux défis, mais à l'inverse, ne sois pas trop dur avec toi même si tu t'en grilles quelques unes au prix de ne pas reboire un verre.
Bon courage!
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Davidoff31
09/11/2020 à 18:48
Bonsoir Barti !
Oui j'ai placé la barre très haut, j avoue , d'ailleurs c'est ce que m'a dit ma psy :-)
Mais j'ai deux addictions qui me tuent à petit feu . Alors oui , mon plus gros souci, c'est clairement l'alcool. Boire en cachette quand je suis en famille, m alcoolisé avant que ma femme et ma fille rentre quand je suis de repos en semaine, juste ce qu'il faut pour faire semblant d'être sobre puis une fois ma fille couché, faire semblant d aller au garage pour réparer un truc et boire en cachette , quelques bières que j avais prévu pour la soirée... j'ai honte aujourd'hui. Le dimanche, prétexte je vais chercher le pain, m arrête a la supérette, m achete 4 ou 5 cannetes de bière forte 50 cl que je bois dans ma voiture en 10 minutes chrono .... l enfer, je ne gérais plus rien
Lors de ma prise de conscience, début octobre, j'en ai parlé à ma femme mais elle n'a pas conscience de ma consommation réelle ou la minimise, pense que c'est festif. Ca l'a été oui , mais plus aujourd'hui, clairement.
20 ans d'alcool régulièrement, dont les deux dernières années dans la descente aux enfers . C'est à chacun de voir si on peut en parler à ses proches. Je sais que ma femme me soutient déjà sur ma dépression du a l alcool et des soucis professionnels arrivés il y a peu.
Alors oui , sacré challenge j avoue . Si j'y arrive, j'en serai d autant plus fier
Bonne soirée à tous !
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Olivier 54150
09/11/2020 à 20:17
Est-on alcoolique à vie ?
Voici un article sur le sujet très juste à mon sens.
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/184896-alcoolisme-le-seul-bo…
Oliv
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par Anonyme
10/11/2020 à 10:10
Bonjour barti, que je n'avais pas encore salué.
Et bravo à toi aussi de venir en parler avec nous.
C'est vraiment assez incroyable pour moi de comprendre à quel point mon histoire est banale. Semblable aux vôtres.
Jusqu'ici je n'avouais pas mon problème comme étant celui d'un alcoolique car : je ne tombe pas raide morte par terre, je ne danse pas nue dans la rue, je ne bois pas d'alcool fort, je n'ai pas de problèmes d'argent à cause de çà, je ne tremble pas le matin, je ne pense pas avoir besoin de médicament pour arrêter....
Pas besoin d'en arriver là pour être alcoolique. Et mieux vaut s'arrêter avant.
Les déclics que nous semblons partager :
ressentir la honte de se cacher pour boire
vouloir ne gâcher ni sa santé ni sa vie de famille.
Pour ma part je n'ai jamais eu d'effets secondaires. Ni aigreur, ni même aucun mal de tête. Je ne connais pas la gueule de bois et pourtant je me dis que cela aurait pu être utile pour prendre conscience du problème....
Evidemment je me dis que de ne pas en parler à sa famille, ça facilite le fait d'y replonger, discrètement, en se cachant encore plus. Il est sans doute dangereux de se conserver cette possibilité. Affronter sa famille fait sans doute parti du processus, une façon de matérialiser et d'assumer.
Ceci dit ne pas en parler c'est aussi moins de pression et un défi personnel à relever...
De mon côté si j'arrive à refuser de boire ce week end, amis et mari vont commenter, pousser, mais comprendre et y réfléchir au fond d'eux j'en suis sure... Tout le monde autour de moi a un alcool festif dérapant sérieusement.
Mon mari a sans aucun doute plus de contrôle que moi. Cela m'étonnerait beaucoup d'apprendre qu'il boit seul quand on est séparé la semaine. Mais nous avons eu ensemble très souvent des discussions sur notre consommation excessive. Un vendredi soir tous les deux, c'est apéro avec une bouteille de rosé pour moi et une bouteille (75cl) de bière forte pour lui. Et on se partage une bouteille de vin de nouveau en mangeant. Les repas entre amis atteignent des quantités d'alcool complètement délirantes...
Il me suffira "juste" de tenir le coup. Dire que je fais une pause et la faire durer... Eternellement.
Je suis sure que mon mari m'emboitera le pas. Mais j'espère ne pas perdre mes amis.
Car nous sommes aussi apparemment tous conscients que limiter n'est pas une solution. Nous avons tous essayé. Sans succès. J'ai regardé cette vidéo, c'est un peu brouillon mais il en parle très simplement https://www.youtube.com/watch?v=YdRgQZ8gJwk&t=16s
Merci pour les encouragement Olivier, nous y arriverons aussi et un jour ce ne sera plus insurmontable !
Davidoff , je fume quasiment systématiquement quand je bois entre amis, loin de mes enfants. Je suis encore assez accro mais c'est complètement lié à l'alcool. Je n'ai jamais besoin de fumer non alcoolisée.
Je dis ça car je pense que tu as raison de tout arrêter en même temps même si c'est dur. Nous sommes des personnes fragiles, sensibles à l’addiction. Nous ne sommes pas égaux vis à vis de çà. Ce n'est pas anodin qu'un alcoolique ait d'autres addictions, en même temps ou au fil de sa vie : alcool, cigarette, cannabis voir d'autres drogues... Moi même j'ai fumé du cannabis à forte dose pendant 10 ans, puis la clope, puis l'alcool.
Ma seule crainte serait de médicamenter mon arrêt de l'alcool au point de tomber dans une autre addiction aux médicaments , anti dépresseurs ou autres... Je sais que j'en serai bien capable...
Hier, première soirée sobre depuis je ne sais pas quelle date ! Ma motivation m'a empêché de craquer. Pas de passage à l'épicerie prétendant que j'avais oublié un ingrédient pour préparer le repas. Repas à table à la bonne heure, tranquillement , avec mes enfants. Bien sur, l'esprit était ailleurs, chaque seconde à penser à l'alcool. Penser au fait que j'étais en train d'arriver à ne pas boire... Il va falloir que j’apprenne à remplir mes soirées d'autres choses car j'ai eu vraiment la sensation de m'ennuyer, de ne pas savoir quoi faire, j'étais au lit super tôt. Mais finalement je me suis endormie très tard (pas d'alcool pour m’assommer !) et ce matin comble du comble : j'ai mal au crâne !
C'est reparti pour une journée sobre ! Bon courage à tous
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par barti
10/11/2020 à 10:31
Oh comme je me reconnais dans ce message Davidoff. Boire en cachette, au garage, dans sa voiture, dans les toilettes. Vite fait, bien fait, grosse dose et hop, ça repart, sans rien laisser entrevoir, tout au moins le pense-t-on..
Un signe non négligeable de cette addiction; quand ton épicier te tutoie, pas plus choqué que ça de te voir plusieurs fois par semaine t'acheter deux, trois bières, un flash d'alcool à 40° parce qu'une bouteille entière ça fait alcoolique et jamais une remarque déplacée!
Je n'ai pas fouillé ce sujet mais comme je l'ai dit, j'ai également des jeunes enfants et, c'est d'autant plus culpabilisant, je bois alors même que devrais profiter de leur présence, leur joie de vivre et leur amour indéfectible. On se dit qu'ils sont petits, qu'ils ne s'aperçoivent pas que leur père est légèrement saoul mais toujours joyeux. Je crains que leur amour soit au mieux aveugle, au pire beaucoup trop compréhensif..
Pas toujours simple cette charge émotionnelle et affective qu'ils nous renvoient. Alors peut-être l'alcool nous permet-il de mettre un peu de distance ou au contraire de se donner le sentiment de sublimer ces moments émouvants.
Je suis à J+5, tout commence, il va falloir apprendre à vivre différemment.
Pour le moment, sommeil pourri, question de l’alcool légèrement obsessionnelle.., frénésie gustative et je m'interdis de penser au lendemain, aux vacances, aux retrouvailles avec les amis et la famille. Vive le confinement!
Bonne journée à tous. Merci
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Par barti
10/11/2020 à 10:37
Davidoff, pour la clope, personnellement, j'ai réussi à vaincre cette addiction en vapotant. Seul remède efficace pour moi après avoir tout essayé (patchs, abstinence sans rien pour compenser, limitation...). C'est décrié, c'est peut-être mauvais pour la santé mais c'est mon ORL qui me l'avait conseillé il y a plus de 5 ans et depuis, certes je n'ai jamais arrêté de vapoter mais à dose plus faible et plus jamais eu de soucis ORL de sinusites ou rhino et grippes qui tournent mal. Plus une cigarette en 5 ans. C'est ma béquille assumée et ça a marché.Bon, c'est un peu hors sujet alcool mais si ça peut aider...
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
Échangez avec des professionnels
Chattez en direct avec Alcool Info Service
Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.
Trouver un professionnel près de chez vous
Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.