Enceinte, je n’arrive pas à arrêter de boire
Depuis que vous êtes enceinte, vous essayez d’arrêter de boire de l’alcool sans y arriver. Peut-être que votre grossesse vous fragilise ou que vos difficultés avec l’alcool ont toujours été présentes. Dans tous les cas, en parler peut vous aider.
Sommaire
La grossesse, une période particulière
Quand on apprend qu’on est enceinte, que la grossesse soit souhaitée ou non, cela peut être un grand bouleversement et une source de questionnements ou d’inquiétudes nouvelles. Ces neuf mois sont une période particulière durant laquelle on peut parfois douter, se sentir mal dans son corps ou dans sa tête, se demander si on saura accueillir son enfant comme on le voudrait.
Toutes ces préoccupations peuvent rendre difficile l’arrêt de la consommation d’alcool. Certaines femmes, plus angoissées durant la grossesse, vont même ressentir le besoin de boire plus souvent qu’auparavant.
Parfois, c’est à l’occasion d’une grossesse que l’on se rend compte que l’alcool est bien installé dans notre quotidien, que l’on a du mal à s’en passer et que les tentations sont nombreuses. Peut-être qu’au fil du temps, sans forcément en avoir conscience, on a développé une dépendance à l’alcool.
Ne restez pas seule avec vos questions
Ces situations sont plus fréquentes que vous ne le pensez et de nombreuses femmes enceintes rencontrent les mêmes difficultés que vous. Il arrive que des femmes ressentent un sentiment de honte, c’est pourquoi il est important de rechercher dès que possible des solutions qui éviteront de vous laisser envahir.
Osez en parler aux soignants qui suivent votre grossesse (sage-femme, gynécologue…) ou à une équipe spécialisée dans l’accompagnement des femmes enceintes en difficulté avec l’alcool. Vous serez soutenue et conseillée. Ils ne vous jugeront pas, c’est leur métier de vous aider. Cela vous permettra de bénéficier d’un accompagnement personnalisé et de la meilleure prise en charge pour vous et votre bébé.
Trouvez de l'aide près de chez vous :
Si vous êtes en couple, et si vous le pouvez, confiez votre difficulté à votre partenaire. Votre proche pourra être avec vous lors de vos rendez-vous et vous épauler dans vos efforts quotidiens.
L’arrêt ou la diminution de la consommation d’alcool est bénéfique à tout moment de la grossesse. Vous pouvez demander de l’aide dès à présent et le plus tôt sera le mieux.
Addiction et grossesse : être aidée
Addictions et grossesse : être aidée
Olivier THOMAS Psychologue, chef de service du Fil Rouge – Marseille
Claude LEJEUNE, Professeur des universités, médecin chef du service de néonatologie - Hôpital Louis Mourier – Colombes
Nathalie LE BOT, Sage-femme
Olivier THOMAS
La première chose à avoir en tête, c'est qu'une femme qui a un problème d'addiction, c'est une femme comme une autre. C'est-à-dire qu'elle aura besoin d'un suivi médical, comme une autre femme, de grossesse et qui aussi sera préoccupée, bien évidemment, par l'enfant à venir.
Claude LEJEUNE
Pour une femme alcoolodépendante enceinte, ce qui est important de savoir, c'est que si on arrive à la convaincre de diminuer ou, mieux encore, d'arrêter ses consommations, on diminue très nettement les risques à long terme et on peut faire un sevrage d'alcool en cours de grossesse. C'est un petit peu compliqué, mais c'est tout à fait faisable.
Nathalie LE BOT
Les possibilités pour diminuer, voire complètement arrêter (ça c'est l'idéal) la consommation problématique d'alcool pendant la grossesse : Il y a soit l'hospitalisation pendant laquelle on fait un sevrage, et il est possible – alors ça c'est en fonction des maternités – de faire cette hospitalisation en maternité, alors que normalement ça se passe dans des services de psychiatrie, d'addictologie. Il y a possibilité, après, de prolonger cette abstinence par des consultations dans des centres de soins spécialisés avec un soutien psychologique. Il y a possibilité aussi de faire ce qu'on appelle des sevrages, mais en ambulatoire, c'est-à-dire des consultations rapprochées dans des centres de soins spécifiques. Et il y a aussi des possibilités d'hospitalisation mais en soins de suite, où il y a des thérapies, des groupes qui sont faits. Et puis ça, on peut l'utiliser pour consolider l'abstinence jusqu'à la naissance du bébé. N'importe quelle période d'abstinence pendant la grossesse, même si courte soit-elle, est de toute façon bénéfique pour l'enfant qu’on porte.
Nathalie LE BOT
Pour la dépendance aux opiacés, c'est différent de l'alcool. Tout arrêt brutal peut avoir une conséquence néfaste sur le déroulement de la grossesse et sur le bébé, notamment entraîner des morts in utero. Il faut instaurer le plus rapidement possible ce qu'on appelle traitement de substitution, soit par Méthadone, soit par Subutex (à buprénorphine), à un dosage qui est assez libéral pendant la grossesse, c'est-à-dire obtenir le bien-être de la femme enceinte. Tant qu'elle est bien, son bébé est bien. Si elle a des signes de manque, le bébé c'est pareil in utero.
Nathalie LE BOT
Il ne faut pas hésiter à pousser la porte. N'importe qui. En parler, au moins dans le cadre du suivi de la grossesse. Ça peut être son médecin généraliste, la sage-femme, le gynécologue-obstétricien qui la suit pendant sa grossesse, même à un pédiatre, si elle a déjà d'autres enfants. Parce que c'est important pour eux, notamment, cela a des conséquences sur les enfants.
Olivier THOMAS
Nous, ce qu'on propose, c'est d'accompagner ce temps de la grossesse. L'accompagner, ça veut dire prendre en compte toutes les dimensions de la personne, c'est à dire les dimensions psychologiques, les dimensions médicales, les dimensions éducatives et sociales pour faire en sorte que cette grossesse se passe au mieux.
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