Vous êtes enceinte : où trouver de l’aide ?
Vous envisagez d’avoir un enfant et vous êtes en difficulté avec l’alcool ? Vous êtes enceinte et vous n’arrivez pas à arrêter de boire ? Il existe des lieux et des professionnels pour vous aider.
Sommaire
Faites appel à une équipe spécialisée
Ces équipes ont une grande expérience dans l’accompagnement des femmes enceintes en difficulté avec l’alcool. Elles interviennent dans des hôpitaux ou maternités et vous recevront avec bienveillance et sans jugement.
Vous serez soutenue et accompagnée dans vos difficultés. Les professionnels qui interviennent sont gynécologues, sages-femmes, psychologues, addictologues… Ils ont des compétences à la fois sur la grossesse mais également sur les problèmes de consommation d’alcool. Cela va vous permettre d’aborder librement tous les sujets qui vous préoccupent et d’être prise en charge de façon globale.
Vous bénéficierez de l’expertise de ces soignants : ils vous proposeront les examens adaptés à votre situation pour déterminer si votre bébé va bien et si la grossesse se déroule normalement. Ils mettront en place avec vous les soins et le suivi qui vous conviennent.
Ces équipes peuvent vous suivre, vous et votre enfant, aussi longtemps que vous en ressentirez le besoin. Vous serez accompagnée durant toute la grossesse, au moment de l’accouchement, après la naissance et durant la petite enfance de votre bébé.
Addiction et grossesse : être aidée
Addiction et grossesse : être aidée
Olivier THOMAS Psychologue, chef de service du Fil Rouge – Marseille
Claude LEJEUNE, Professeur des universités, médecin chef du service de néonatologie - Hôpital Louis Mourier – Colombes
Nathalie LE BOT, Sage-femme
Olivier THOMAS
La première chose à avoir en tête, c'est qu'une femme qui a un problème d'addiction, c'est une femme comme une autre. C'est-à-dire qu'elle aura besoin d'un suivi médical, comme une autre femme, de grossesse et qui aussi sera préoccupée, bien évidemment, par l'enfant à venir.
Claude LEJEUNE
Pour une femme alcoolodépendante enceinte, ce qui est important de savoir, c'est que si on arrive à la convaincre de diminuer ou, mieux encore, d'arrêter ses consommations, on diminue très nettement les risques à long terme et on peut faire un sevrage d'alcool en cours de grossesse. C'est un petit peu compliqué, mais c'est tout à fait faisable.
Nathalie LE BOT
Les possibilités pour diminuer, voire complètement arrêter (ça c'est l'idéal) la consommation problématique d'alcool pendant la grossesse : Il y a soit l'hospitalisation pendant laquelle on fait un sevrage, et il est possible – alors ça c'est en fonction des maternités – de faire cette hospitalisation en maternité, alors que normalement ça se passe dans des services de psychiatrie, d'addictologie. Il y a possibilité, après, de prolonger cette abstinence par des consultations dans des centres de soins spécialisés avec un soutien psychologique. Il y a possibilité aussi de faire ce qu'on appelle des sevrages, mais en ambulatoire, c'est-à-dire des consultations rapprochées dans des centres de soins spécifiques. Et il y a aussi des possibilités d'hospitalisation mais en soins de suite, où il y a des thérapies, des groupes qui sont faits. Et puis ça, on peut l'utiliser pour consolider l'abstinence jusqu'à la naissance du bébé. N'importe quelle période d'abstinence pendant la grossesse, même si courte soit-elle, est de toute façon bénéfique pour l'enfant qu’on porte.
Nathalie LE BOT
Pour la dépendance aux opiacés, c'est différent de l'alcool. Tout arrêt brutal peut avoir une conséquence néfaste sur le déroulement de la grossesse et sur le bébé, notamment entraîner des morts in utero. Il faut instaurer le plus rapidement possible ce qu'on appelle traitement de substitution, soit par Méthadone, soit par Subutex (à buprénorphine), à un dosage qui est assez libéral pendant la grossesse, c'est-à-dire obtenir le bien-être de la femme enceinte. Tant qu'elle est bien, son bébé est bien. Si elle a des signes de manque, le bébé c'est pareil in utero.
Nathalie LE BOT
Il ne faut pas hésiter à pousser la porte. N'importe qui. En parler, au moins dans le cadre du suivi de la grossesse. Ça peut être son médecin généraliste, la sage-femme, le gynécologue-obstétricien qui la suit pendant sa grossesse, même à un pédiatre, si elle a déjà d'autres enfants. Parce que c'est important pour eux, notamment, cela a des conséquences sur les enfants.
Olivier THOMAS
Nous, ce qu'on propose, c'est d'accompagner ce temps de la grossesse. L'accompagner, ça veut dire prendre en compte toutes les dimensions de la personne, c'est à dire les dimensions psychologiques, les dimensions médicales, les dimensions éducatives et sociales pour faire en sorte que cette grossesse se passe au mieux.
alcoolinfoservice.fr
0 980 980 930
7/7 de 8h à 2h
Appel anonyme et non surtaxé
Comment ça se passe ?
D’abord, vous pourrez faire le point sur votre situation personnelle, votre grossesse et votre consommation d’alcool. Vous pourrez exprimer ce que vous souhaitez et ce que vous vous sentez capable de faire : arrêter ou diminuer votre consommation par exemple.
Si vous souhaitez arrêter de boire, l’équipe vous proposera peut-être une hospitalisation. C’est une prise en charge complète et sécurisée qui peut aussi être un temps de prise de recul précieux. Dans d’autres cas, l’ensemble du suivi se fera en consultations, sans hospitalisation.
Si arrêter ou diminuer votre consommation d’alcool vous semble trop difficile, vous pourrez l’exprimer et recevoir tous les conseils pour que votre grossesse et l’arrivée de votre enfant se déroulent au mieux.
Dans tous les cas, vous pourrez être écoutée et soutenue par un psychologue si vous le souhaitez.
L’équipe vous accompagnera lors de votre accouchement et une attention particulière sera portée à votre nouveau-né dès sa naissance. Selon votre souhait, l’accompagnement peut se prolonger bien après la naissance et offre ainsi toutes les chances à votre enfant de bien grandir.
Quelle que soit votre difficulté avec l’alcool, il est conseillé de faire appel à l’une de ces équipes. Pour cela, entrez le lieu de votre choix :
Vous pouvez aussi appeler les équipes d’Alcool info service, tous les jours de 8h à 2h au 0 980 980 930 ou chatter avec elles sur ce site. Elles vous aideront et vous donneront toutes les adresses utiles.
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