La manipulation du produit

Bonjour à tous,

J'entame mon 2eme jour sans alcool, ce soir j'ai un dîner avec mon compagnon qui étaient ces derniers temps très arrosés (surtout pour moi), il n'y aura pas d'alcool.

C'est tellement ancré en moi ce schéma que j'ai peur su'il s'ennuie si je ne suis pas ivre. Quelle idée saugrenue, très bon manipulateur ce cerveau addict...

Je vous souhaite à tous une bonne journée. Toujours garder espoir que cette fois ci c'est la bonne 😉

Bonjour Valsaph

Ton message vient tout juste d'arriver dans le forum. 

Tout d'abord j'espère que tu vas bien et je t'envoie plein de courage. Je vais essayer de t'aider un peu à y voir plus clair.

Ma dépendance à l'alcool s'est installée depuis 25 ans, j'ai la quarantaine, j'ai essayé maintes fois d'arrêter sans succès car je n'avais pas pris la mesure du problème. Pour moi je manquais juste de volonté. Mais comprendre la dépendance m'a permis d'avoir ce déclic qui j'espère est le bon.

Je pense qu'il faut que tu comprennes que ton cerveau a développé un automatisme vis à vis de la consommation du produit et ce dans les situations où tes premières consommations ont créé du plaisir ou eu une conséquence positive : desinhibition donc moins de timidité, joie...

Comme c'est un réflexe ( comme celui de mettre un pas devant l'autre) tu ne peux pas lutter sachant qu'en plus la consommation chronique met ton pouvoir de décision et de raison sur off.

Il est important de comprendre (en tout cas pour moi et pour beaucoup visiblement) le mécanisme de dépendance pour pouvoir s'en sortir, pour être en capacité de mettre en place des solutions pour ne pas craquer.

Pour ma part je regarde beaucoup de vidéos sur YT et notamment "ivre de vie", Ange qui est abstinente  y explique très bien tout les mécanismes développés par ton cerveau pour te pousser à consommer et les solutions à mettre en place pour arrêter ce foutu poison en se basant sur sa propre expérience.

Peut-être aussi que tu devrais te faire aider car il faut en parler pour s'en sortir. Mais je sais pertinemment que faire le premier pas est difficile. J'ai parlé pour la première fois de mon problème il y a 2 mois à mon médecin traitant car j'étais à bout. Il aurait dû m'hospitaliser en urgence mais il ne l'a pas fait parce qu'il savait que cela n'était pas pour moi. Il m'a fait confiance, j'ai arrêté 3 jours et recommencé. J'aurais dû me pencher plus sérieusement sur le problème comme je le fais aujourd'hui. Ce n'est pas une question de volonté et ça j'y tiens. 

Voilà pour les conseils si je peux me permettre d'en donner.

J'en suis à mon 6eme jour d'abstinence , ce weekend je me suis retrouvée dans une situation à risque, chez des amis avec lesquels la dernière soirée s'était terminée comme d'habitude pour moi c'est à dire complètement bourrée et black out J'étais évidemment morte de honte comme d'habitude.

Donc samedi, je me suis d'abord excusée et je leur ai dit de suite que j'étais en sevrage et que c'était difficile , c'était mon 4eme jour d'arrêt et j'avais encore quelques symptômes physiques de sevrage. Ils m'ont rassurée, les 3 premières heures ont été difficiles (gros craving) mais ensuite à l'apéro et au dîner plus rien. Parce que l'on en a parlé, je leur ai expliqué le mécanisme de dépendance et cela m'a aidé, soulagée et il m'ont épaulée. Ils ont bu mais pas moi, je précise qu'ils boivent raisonnablement. Finalement j'ai passé une super aprem, soirée et on s'est couché très tard. Quel bonheur de se souvenir de tout ça et d'avoir tenu. De rendre ton entourage fier de toi et surtout d'être fière de moi. Mais tout ca n'aurait pas été possible sans que je connaisse (et anticipé) ce qu'il se passe dans mon cerveau quand j'ai envie de boire.

Pour l'instant je tiens, je me sens beaucoup mieux, mais c'est parfois très difficile. Rien n'est jamais gagné mais je sais que les craving vont d'espacer, je suis déjà beaucoup moins déprimée et fatiguée .

Merci de m'avoir lue, en espérant avoir de tes nouvelles, courage !

Hope

Bonjour Guizmo,

Ne te culpabilise pas trop, je me suis tellement souvent retrouvée à ta place, cela me touche.

je t'envoie plein de courage.