Alcool : quelles sont les aides pour l'entourage ?
Quand un proche est dépendant à l’alcool, il est parfois difficile de réaliser que l’on est soi-même en souffrance. Vous pouvez vous autoriser à demander de l’aide : plusieurs accompagnements pour l’entourage existent.
Sommaire
Quelles sont les aides pour l'entourage ?
Alcool info service présente
L’addiction, on s’en parle ?
Quelles sont les aides pour l’entourage ?
Docteure Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Docteure Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Pierre, 42 ans
« Ma sœur est alcoolique et cela crée beaucoup de tensions dans notre famille. On commence à être tous épuisés. Je ne sais plus quoi faire. »
Docteure Morgane Guillou
Il est normal de ressentir un épuisement lorsqu'on vit auprès de quelqu'un qui a une dépendance à l'alcool. La dépendance à l'alcool peut prendre beaucoup de place au sein des familles et au sein des relations intrafamiliales. On peut se sentir parfois inquiet, mais aussi en colère, épuisé, impuissant et c'est tout à fait naturel de ressentir toutes ces émotions parfois contradictoires. Il ne faut pas porter la honte et au contraire pouvoir en ressortir de cette situation-là en s'appuyant sur des aides potentielles. Il faut comprendre qu'il s'agit vraiment d'une maladie, que ce n'est pas une question de volonté. Les personnes qui boivent de l'alcool et qui ont perdu le contrôle vis à vis de leur consommation et qui sont dépendants veulent la plupart du temps réduire ou arrêter. La capacité à stopper ne fonctionne plus et c'est un des éléments clés de la dépendance à l'alcool.
Docteure Amandine Luquiens
Le plus important quand on vit avec une personne qui souffre d'une addiction à l'alcool c'est aussi de pouvoir se protéger et prendre soin de soi. Cela peut passer par poser des limites, définir ce qu'on ne veut pas tolérer dans la relation ou sous notre toit, comme par exemple éviter toute forme de violence. On peut aussi tout simplement faire part de son ressenti et parfois cela suffit à provoquer un déclic pour une demande d'aide.
Estella, 31 ans
« Mon mari est dépendant à l'alcool et je me sens dépassée. Qui peut m'aider ? »
Docteure Amandine Luquiens
D'autres personnes qui vivent ou ont vécu des difficultés similaires aux vôtres avec l'alcool pourraient vous aider, par exemple sur des forums en ligne ou bien dans des associations pour l'entourage de personnes qui vivent avec des maladies addictives ou d'autres problèmes psychologiques. Vous pouvez aussi prendre conseil auprès d'un professionnel de santé. Votre médecin traitant est le premier interlocuteur quand vous vous sentez en difficulté. Vous pouvez aussi consulter dans un service d'addictologie comme un CSAPA qui est en mesure de recevoir l'entourage. Enfin, rappelez-vous que le site Alcool info Service s'adresse aussi à l'entourage.
alcoolinfoservice.fr
0 980 980 930
7/7 de 8h à 2h
Appel anonyme et non surtaxé
Logos
« République Française – Liberté Égalité Fraternité » et « Santé publique France »
Pourquoi vous faire aider ?
Vivre avec quelqu’un qui boit peut être difficile et éprouvant émotionnellement. On ne parvient plus à dialoguer, on s’épuise à régler tous les problèmes, à tout prendre en charge (lien vers les conséquences de l’alcool dans la famille).
Demander de l’aide dès que vous en ressentez le besoin peut vous permettre :
- d’être compris et soutenu dans votre difficulté,
- de recevoir des informations, des conseils,
- de mieux connaître les démarches possibles,
- de regarder la situation différemment,
- de retrouver de l’énergie, de l’estime de soi,
- d’être à nouveau capable de dialoguer avec votre proche.
Tous les accompagnements reposent sur la bienveillance et le non-jugement. Certaines aides sont proposées par des professionnels, en présentiel ou à distance. D’autres sont apportées par des personnes qui sont dans une situation proche de la vôtre.
Si vous ne savez pas à qui vous adresser, vous pouvez vous tourner vers votre médecin traitant. Il pourra vous écouter et vous orienter vers la bonne aide.
Les formes d’accompagnement et de soutien
• L’aide des professionnels de l’addiction : les CSAPA
Les centres d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), proposent des consultations individuelles pour venir en aide et apporter un soutien à l’entourage.
Vous serez reçu par un professionnel de l’addictologie (médecin addictologue, psychologue, infirmier ou éducateur spécialisé).
Les entretiens sont confidentiels et gratuits. Vous pourrez exposer votre situation, parler de vos difficultés, de la consommation de votre proche mais aussi de la situation de la famille, de votre couple, des enfants…. De tout ce qui vous préoccupe.
Faire la démarche ensemble
Certains CSAPA peuvent vous accueillir en couple ou en famille. Ces accompagnements permettent d’évoquer les problèmes d’alcool mais aussi le ressenti et la place de chacun.
Ce type d’aide peut exister en parallèle d’une prise en charge individuelle.
• L’entraide, grâce aux groupes d’entraide et de parole, aux forums
Si vous préférez parler avec des personnes qui, comme vous, ont un proche qui boit, vous pouvez rejoindre un groupe d’entraide et de parole dédié à l’entourage. En partageant vos expériences, vous vous entraidez pour trouver des façons d’agir et de dialoguer avec votre proche en difficulté. Ces groupes sont anonymes et gratuits. Ils peuvent se dérouler en visio ou en présentiel. De nombreux groupes d’entraide existent.
Certains CSAPA proposent des groupes de parole pour les personnes de l’entourage. Ils sont animés par un ou deux professionnels, le plus souvent psychologues.
Vous pouvez aussi trouver de l’entraide sur les forums d’Alcool info service pour l’entourage.
Trouver une aide pour l'entourage
• L’aide à distance : le soutien des professionnels par téléphone ou par chat.
Les écoutants d’Alcool info service vous accueillent par téléphone 7j/7 de 8h à 2h (appel non surtaxé) ou par chat tous les jours de 14h à minuit. Les échanges se déroulent de façon anonyme, dans la bienveillance et sans jugement. Vous serez aidé pour faire le point sur la situation qui vous préoccupe.
N’hésitez pas à solliciter ces aides. Vous vous sentirez moins seul et plus « armé » pour faire face à la situation.
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Vous obtiendrez une réponse dans les jours qui suivent.
