Alcool : 7 conseils pour oser dire non
« Allez, juste un verre, quoi ! » « T’es pas drôle ! » « Une petite bière, c’est rien ! » Ces réflexions, vous les avez sans doute entendues ou prononcées vous-même. L’alcool est tellement ancré dans notre quotidien qu’il paraît presque anormal de refuser un verre quand on nous en propose un. Voici quelques conseils pour vous aider à résister à la pression de votre entourage.
Sommaire
Sandra : « C’est OK de ne pas boire si on n’en a pas envie »
Durée: 8 min
Introduction
Avec l'alcool, on peut parfois se sentir dépassé. Pourtant, presque tout le monde en boit. Et si on s'interrogeait sur notre propre consommation ? Sandra ne veut pas dépendre de l'alcool pour faire la fête. Une des raisons est que l'alcool n'a pas apporté que du bonheur autour d'elle. Elle teste des moyens de réduire sa consommation.
Mais comment maintenir le cap tout en conservant la même vie sociale ?
Sandra
Ce qui me plaît dans le fait de consommer de l'alcool, ce n'est pas vraiment le goût de l'alcool, j'aime pas ça particulièrement. C'est plus le moment qui est associé au fait de boire de l'alcool et en général la fête ou le moment social.
Je pense que j'ai eu un peu une réflexion sur le fait de moins consommer. En vieillissant, comme tout le monde, mais à l’approche des 30 ans, je pense vachement à la santé. Et puis je trouve ça dommage de se dire d'associer un bon moment à un produit en fait, alors que je pense qu'un bon moment ça ne s'associe à rien en fait, ça se vit avec les autres ou tout seul. Mais je ne pense pas qu'un objet ou une boisson doit impacter ou pas un moment.
Ce qui a pu me donner conscience aussi de ça, de réguler ma consommation, de l'importance de le faire, ce sont les accidents de la route qu’il y a pu avoir autour de moi, de près ou de loin. Et en grandissant, c'est aussi de voir un peu autour de moi les accidents de vie liés à l'alcool, les parents qui ont une dépendance, qui sont alcooliques ou des personnes autour de moi, ou même des amis proches où je vois que dans leur consommation, ils cherchent plus une solution dans l'alcool.
Ce que je veux, c'est surtout pas tomber là dedans. Donc en fait, je me suis dit là, dans les soirées, quand c'est pas nécessaire, si tu n’en n'a pas envie, tu ne bois pas. Tu te forces pas à boire ou si tu vois que tu as bu tout le week end, tu n'as pas de nécessité et tu n'as pas l'envie de boire directement le lundi, le mardi. Et puis on peut dire non quoi.
J'ai testé mes limites entre guillemets, les quelques soirées où je suis allée un peu plus loin que ce qu'il fallait, où j'ai fini par vomir ou à me réveiller, à plus me souvenir de quelques soirées en étant jeune. Je parle de quand j'avais 18-20 ans. J'ai pas aimé en fait déjà et je me suis dit j'ai pas envie de me retrouver dans cet état-là.
Donc l'idée, les fois d'après, petit à petit, c'était de s'arrêter au bon moment. D'avoir que le bon côté de cette consommation, de ne pas avoir tous les effets négatifs derrière. Mais en tout cas, ce que je vois, c'est que ma consommation, elle est différente de ma consommation jeune, où l'idée était vraiment de boire et d'être en état d'ivresse ou de se désinhiber, de se découvrir. On teste aussi ses limites. Je savais pas boire en fait, c'était boire pour boire et attendre que l'alcool monte et voir en fait ce qui va se passer derrière. Et maintenant c'est plus pareil, c'est plus vraiment pour décupler un moment de joie ou quand on est avec des amis, etc.
L'alcool ou la cigarette, je l’ai associée vraiment à des moments en particulier, des moments festifs, des moments sociaux. Et du coup, je ne bois pas seule et je n'ai jamais fumé seule. Par contre, quand je suis en soirée avec des amis qui boivent ou même si moi je bois, je trouve que je bois vite. Et du coup, c'est là que je me suis dit mais c'est fou comme le cerveau, il associe vraiment des addictions à ça. Et c'est dur en fait de casser ce schéma-là de de consommation.
J'ai fait le Dry January l'année dernière, ça s'est super bien passé parce que maintenant il y a plein de substituts. Donc au final, en soirée, il y a des boissons sans alcool, il y a des moktails ou des choses comme ça. J'ai l'impression que mes cheveux étaient mieux, que ma peau était mieux, que je dormais mieux.
Je me cale beaucoup sur les autres, sur leur consommation, parce que je trouve que je bois vite. Et en fait, quand je vois qu'on commande tous en même temps et que j'ai déjà fini mon verre, avec les autres qui sont à la moitié, je me dis bah en fait t'as bu un peu vite. Donc du coup soit tu bois de l'eau ou j'attends, j'attends d'être au même niveau des autres pour reconsommer. Ou alors, déjà j'alterne un verre d'eau et un verre d'alcool en soirée et depuis que je fais ça, mes lendemains de soirée ne sont plus les mêmes. Les gueules de bois ne sont plus les mêmes.
Quand on est avec des gens proches qui nous connaissent et qui nous comprennent, en général, il n’y a pas de soucis. Les quelques fois où tu dis pas non, moi en tout cas, c'est plutôt en famille ou avec des personnes plus âgées. Il y a un peu une hiérarchie qui s'installe et où derrière j'ose pas. J'ai l'impression que je vais être malpolie de dire non.
Ça peut être dans des repas de famille ou au travail, à des repas, où on se dit on te propose et t’as l’impression que ça va être mal perçu de dire non derrière. Les petits défis c'est l'été je trouve, c'est quand même hyper propice. Et c'est surtout que c'est très simple, c'est présent partout et ça se prête super bien à plein de moments festifs. Et on a l'impression que du coup on est un peu en décalage si on boit pas ou que le moment va être moins bien. Donc c’est vrai que l'été, c'est plus dur.
On parle de tout ça avec mes amis et je pense qu'on a tous un peu cette même réflexion par rapport à la santé. Il y a une prise de conscience aussi, où on n’a pas envie de se faire du mal et on a envie de vivre le mieux possible. Ce corps-là je vais vivre avec toute ma vie, donc j'ai pas envie de le ruiner avant mes 30 ans.
Il y a toute une réflexion aussi autour de l'âge où je veux des enfants, etc. Et moi je me suis toujours mis en tête que je ne pourrais pas faire un enfant si mon corps n'était pas sain. Donc déjà, si je veux faire un enfant, j'aimerais bien que ce soit sans cigarettes, que l'alcool soit loin, que ce ne soit même pas un problème, que je n'aie pas peur d'avoir un enfant pour me dire faut que t'arrêtes de boire pour avoir un enfant.
On voit aussi avec l'âge plus de dégâts de l'alcool autour de nous, donc ça te fait prendre conscience et je pense qu'on est ok avec ça. On est conscientes de se dire que en fait, c'est normal de se contrôler. Il faut arrêter de dédramatiser l'alcool comme si c'était rien, alors qu'on sait qu'on a vu autour de nous par des parents ou des amis pour qui l'alcool n'a pas eu un impact que positif, voire très négatif.
Et on se dit tant qu'on a le choix et qu'on y arrive, autant commencer maintenant plutôt que d'attendre que ce soit trop tard. Pas plus tard que la semaine dernière, on s'est vues. Elles ont toutes pris une bière. On était deux à pas en vouloir, on nous a demandé pourquoi on a dit bah parce qu'on a pas trop envie, donne-moi un thé, et puis c'est passé quoi.
Et puis du coup ça fait du bien et ça renforce pour la fois d'après de se dire bah en fait c'est juste ça. C'est si simple de dire non, même si il y en a partout et même si les autres ont envie d'en boire trois ou quatre. Toi t'es forcé à rien.
J'ai une nièce qui est plus jeune, qui a 20 ans et je vois sa génération consomme vachement moins parce que je pense qu'ils ont une génération de parents aussi qui est différente de la nôtre. Ou du coup, leur génération de parents a déjà eu cette balance ou des mauvaises expériences avec l'alcool. C'est plus quelque chose dont on fait la promotion et donc ils se permettent cette réflexion et de voir en fait qu'elle a fait ce choix et que ça l'intéresse pas du tout. Et je me dis elle a une vie sociale exactement la même que celle que j'avais à son âge et ça se passe très bien. Donc c'est pas une fin en soi en fait de boire. Je veux jamais me dire que je bois parce que j'en ai besoin. Je veux toujours me dire que c'est un choix.
Conclusion
Ce podcast vous a été proposé par Alcool Info Service.
Comment réagir si votre entourage insiste ?
Voici quelques petites phrases pour refuser un verre si vous n’avez pas envie de boire de l’alcool :
- Je me lève tôt demain.
- J’ai un rendez-vous important.
- J’ai une session de sport de bonne heure.
- Je fais une prise de sang demain matin.
- Je prends des médicaments qui ne font pas bon ménage avec l’alcool / je suis sous antibiotiques.
- Je conduis.
- Je fais attention à mon poids / Je suis au régime.
- Je n’aime pas le goût.
- Je me sens déjà un peu soûl, je vais m’arrêter là.
- L’alcool, ça me rend malade.
- Je ne préfère pas, j’ai l’alcool triste / mauvais.
- C’est contre ma religion.
- Je fais le défi « mois sans alcool ».
- Je fais une pause.
Nos conseils si vous n’avez pas envie d’alcool
1 - Éviter les endroits et les situations où la consommation d’alcool est assez importante.
2 - Choisissez un lieu qui offre une grande variété de boissons sans alcool. Faites-vous plaisir avec un cocktail sans alcool, ça change des softs.
3 - Un ami vous offre un verre d’alcool : dites non et demandez une boisson sans alcool.
4 - Si vous n’osez pas dire non, posez le verre d’alcool qu’on vous a servi et allez chercher une boisson sans alcool.
Nos conseils pour vous limiter
5 - Commandez de petites quantités d’alcool plutôt que des doubles doses ou des bouteilles.
6 - Gardez un verre rempli à la main. Ça évite qu’on vous resserve.
7 - Alternez avec des softs. Ça fait une pause et pendant ce temps-là, on ne vous propose pas d’alcool.
Et vous, comment faites-vous pour refuser un verre ?
Partagez avec nous vos meilleures excuses pour dire non sur les forums de discussion d’Alcool info service.