Boire moins : quels bénéfices ?
Quels sont les bénéfices de la réduction d’alcool ? Comment trouver la motivation pour changer vos habitudes et boire moins ? Toutes les réponses dans cet article.
Sommaire
Les bénéfices de la réduction d’alcool
Le premier bénéfice, c’est qu’en buvant moins, vous prenez moins de risque pour votre santé. Pour rappel, toute consommation d’alcool comporte des risques, donc plus vous diminuez, mieux c’est. C’est scientifiquement prouvé.
Réduire votre consommation d’alcool présente également beaucoup d’autres avantages. Voici ce que disent les personnes qui ont tenté l’expérience, sur nos forums et dans une étude réalisée à l’occasion du Dry January* :
• faire des économies d’argent,
• retrouver un meilleur sommeil,
• avoir plus d’énergie au quotidien,
• perdre du poids,
• avoir une meilleure concentration,
• avoir une plus belle peau,
• être moins irritable,
• ne plus avoir la gueule de bois les lendemains de fête.
Chaque cas est particulier, donc il est possible que vous ne ressentiez pas tous ces avantages avec la même intensité. Mais une chose est sûre : plus vous réduisez votre consommation, plus les bénéfices ressentis augmentent.
Nos conseils pour trouver votre motivation
Vous avez envie de réduire votre consommation d’alcool, voici quelques conseils pour vous lancer.
• Conseil n°1 : Faites la liste de vos motivations
Pourquoi voulez-vous réduire ? Qu’est-ce qui ne vous convient pas dans votre consommation actuelle ? Quels sont les évènements qui vous ont amené à vouloir boire moins ?
Identifier vos propres motivations vous aidera à atteindre votre objectif.
Exemples :
- Je veux perdre deux kilos.
- Je ne veux plus me mettre dans une situation embarrassante à cause de l’alcool.
- Je veux économiser de l’argent.
- Je veux passer des moments agréables avec mes enfants, même les lendemains de fête.
- Je veux être en forme pour une compétition sportive.
- Je ne veux plus passer mon temps à somnoler en soirée.
- Je veux mieux dormir et avoir plus d’énergie le matin.
- Je ne veux plus revivre de trou noir.
• Conseil n°2 : Relisez cette liste quand vous avez besoin de vous remotiver
• Conseil n°3 : Lisez notre article « Astuces pour réduire »
- Conseil n°4 : Ecoutez nos podcasts
Durée: 8'15 min
Introduction
Avec l'alcool, on peut parfois se sentir dépassé. Pourtant, presque tout le monde en boit. Et si on s'interrogeait sur notre propre consommation ? Sandra ne veut pas dépendre de l'alcool pour faire la fête. Une des raisons est que l'alcool n'a pas apporté que du bonheur autour d'elle. Elle teste des moyens de réduire sa consommation.
Mais comment maintenir le cap tout en conservant la même vie sociale ?
Sandra
Ce qui me plaît dans le fait de consommer de l'alcool, ce n'est pas vraiment le goût de l'alcool, j'aime pas ça particulièrement. C'est plus le moment qui est associé au fait de boire de l'alcool et en général la fête ou le moment social.
Je pense que j'ai eu un peu une réflexion sur le fait de moins consommer. En vieillissant, comme tout le monde, mais à l’approche des 30 ans, je pense vachement à la santé. Et puis je trouve ça dommage de se dire d'associer un bon moment à un produit en fait, alors que je pense qu'un bon moment ça ne s'associe à rien en fait, ça se vit avec les autres ou tout seul. Mais je ne pense pas qu'un objet ou une boisson doit impacter ou pas un moment.
Ce qui a pu me donner conscience aussi de ça, de réguler ma consommation, de l'importance de le faire, ce sont les accidents de la route qu’il y a pu avoir autour de moi, de près ou de loin. Et en grandissant, c'est aussi de voir un peu autour de moi les accidents de vie liés à l'alcool, les parents qui ont une dépendance, qui sont alcooliques ou des personnes autour de moi, ou même des amis proches où je vois que dans leur consommation, ils cherchent plus une solution dans l'alcool.
Ce que je veux, c'est surtout pas tomber là dedans. Donc en fait, je me suis dit là, dans les soirées, quand c'est pas nécessaire, si tu n’en n'a pas envie, tu ne bois pas. Tu te forces pas à boire ou si tu vois que tu as bu tout le week end, tu n'as pas de nécessité et tu n'as pas l'envie de boire directement le lundi, le mardi. Et puis on peut dire non quoi.
J'ai testé mes limites entre guillemets, les quelques soirées où je suis allée un peu plus loin que ce qu'il fallait, où j'ai fini par vomir ou à me réveiller, à plus me souvenir de quelques soirées en étant jeune. Je parle de quand j'avais 18-20 ans. J'ai pas aimé en fait déjà et je me suis dit j'ai pas envie de me retrouver dans cet état-là.
Donc l'idée, les fois d'après, petit à petit, c'était de s'arrêter au bon moment. D'avoir que le bon côté de cette consommation, de ne pas avoir tous les effets négatifs derrière. Mais en tout cas, ce que je vois, c'est que ma consommation, elle est différente de ma consommation jeune, où l'idée était vraiment de boire et d'être en état d'ivresse ou de se désinhiber, de se découvrir. On teste aussi ses limites. Je savais pas boire en fait, c'était boire pour boire et attendre que l'alcool monte et voir en fait ce qui va se passer derrière. Et maintenant c'est plus pareil, c'est plus vraiment pour décupler un moment de joie ou quand on est avec des amis, etc.
L'alcool ou la cigarette, je l’ai associée vraiment à des moments en particulier, des moments festifs, des moments sociaux. Et du coup, je ne bois pas seule et je n'ai jamais fumé seule. Par contre, quand je suis en soirée avec des amis qui boivent ou même si moi je bois, je trouve que je bois vite. Et du coup, c'est là que je me suis dit mais c'est fou comme le cerveau, il associe vraiment des addictions à ça. Et c'est dur en fait de casser ce schéma-là de de consommation.
J'ai fait le Dry January l'année dernière, ça s'est super bien passé parce que maintenant il y a plein de substituts. Donc au final, en soirée, il y a des boissons sans alcool, il y a des moktails ou des choses comme ça. J'ai l'impression que mes cheveux étaient mieux, que ma peau était mieux, que je dormais mieux.
Je me cale beaucoup sur les autres, sur leur consommation, parce que je trouve que je bois vite. Et en fait, quand je vois qu'on commande tous en même temps et que j'ai déjà fini mon verre, avec les autres qui sont à la moitié, je me dis bah en fait t'as bu un peu vite. Donc du coup soit tu bois de l'eau ou j'attends, j'attends d'être au même niveau des autres pour reconsommer. Ou alors, déjà j'alterne un verre d'eau et un verre d'alcool en soirée et depuis que je fais ça, mes lendemains de soirée ne sont plus les mêmes. Les gueules de bois ne sont plus les mêmes.
Quand on est avec des gens proches qui nous connaissent et qui nous comprennent, en général, il n’y a pas de soucis. Les quelques fois où tu dis pas non, moi en tout cas, c'est plutôt en famille ou avec des personnes plus âgées. Il y a un peu une hiérarchie qui s'installe et où derrière j'ose pas. J'ai l'impression que je vais être malpolie de dire non.
Ça peut être dans des repas de famille ou au travail, à des repas, où on se dit on te propose et t’as l’impression que ça va être mal perçu de dire non derrière. Les petits défis c'est l'été je trouve, c'est quand même hyper propice. Et c'est surtout que c'est très simple, c'est présent partout et ça se prête super bien à plein de moments festifs. Et on a l'impression que du coup on est un peu en décalage si on boit pas ou que le moment va être moins bien. Donc c’est vrai que l'été, c'est plus dur.
On parle de tout ça avec mes amis et je pense qu'on a tous un peu cette même réflexion par rapport à la santé. Il y a une prise de conscience aussi, où on n’a pas envie de se faire du mal et on a envie de vivre le mieux possible. Ce corps-là je vais vivre avec toute ma vie, donc j'ai pas envie de le ruiner avant mes 30 ans.
Il y a toute une réflexion aussi autour de l'âge où je veux des enfants, etc. Et moi je me suis toujours mis en tête que je ne pourrais pas faire un enfant si mon corps n'était pas sain. Donc déjà, si je veux faire un enfant, j'aimerais bien que ce soit sans cigarettes, que l'alcool soit loin, que ce ne soit même pas un problème, que je n'aie pas peur d'avoir un enfant pour me dire faut que t'arrêtes de boire pour avoir un enfant.
On voit aussi avec l'âge plus de dégâts de l'alcool autour de nous, donc ça te fait prendre conscience et je pense qu'on est ok avec ça. On est conscientes de se dire que en fait, c'est normal de se contrôler. Il faut arrêter de dédramatiser l'alcool comme si c'était rien, alors qu'on sait qu'on a vu autour de nous par des parents ou des amis pour qui l'alcool n'a pas eu un impact que positif, voire très négatif.
Et on se dit tant qu'on a le choix et qu'on y arrive, autant commencer maintenant plutôt que d'attendre que ce soit trop tard. Pas plus tard que la semaine dernière, on s'est vues. Elles ont toutes pris une bière. On était deux à pas en vouloir, on nous a demandé pourquoi on a dit bah parce qu'on a pas trop envie, donne-moi un thé, et puis c'est passé quoi.
Et puis du coup ça fait du bien et ça renforce pour la fois d'après de se dire bah en fait c'est juste ça. C'est si simple de dire non, même si il y en a partout et même si les autres ont envie d'en boire trois ou quatre. Toi t'es forcé à rien.
J'ai une nièce qui est plus jeune, qui a 20 ans et je vois sa génération consomme vachement moins parce que je pense qu'ils ont une génération de parents aussi qui est différente de la nôtre. Ou du coup, leur génération de parents a déjà eu cette balance ou des mauvaises expériences avec l'alcool. C'est plus quelque chose dont on fait la promotion et donc ils se permettent cette réflexion et de voir en fait qu'elle a fait ce choix et que ça l'intéresse pas du tout. Et je me dis elle a une vie sociale exactement la même que celle que j'avais à son âge et ça se passe très bien. Donc c'est pas une fin en soi en fait de boire. Je veux jamais me dire que je bois parce que j'en ai besoin. Je veux toujours me dire que c'est un choix.
Conclusion
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Françoise : « Le collectif est un puissant moteur »
Durée: 7'44 min
Introduction
Avec l'alcool, on peut parfois se sentir dépassé. Pourtant, presque tout le monde en boit. Et si on s'interrogeait sur notre propre consommation ? A l'aube de sa retraite, Françoise a choisi d'adopter un mode de vie sain pour préserver sa vitalité et pose sur la table la question de sa consommation d'alcool. Elle partage avec nous ses petites victoires.
Et si la force du collectif était un vrai moteur et sa motivation ?
Françoise
La consommation d'alcool, en fait, chez moi, c'est surtout au niveau du vin puisque je suis dans une culture de personnes qui s'intéressent à ce qu'on mange et ce qu'on boit, qui sont des bons vivants. Avec des moments aussi de consommation probablement excessive et un peu décomplexée. C'est à dire que la consommation c'était bah oui mais nous on boit que du bon et du bon vin, donc tout va bien et d'ailleurs on n'est pas dépendants, etc.
Au tournant de la soixantaine, moi j'ai voulu réfléchir un peu, faire un petit bilan sur moi et sur ma santé surtout. Donc je me suis mise à regarder cette consommation qui devenait quotidienne et j'ai trouvé que c'était trop régulier. Et donc je me suis dit mais au fond, là, il y a peut-être quand même un tournant à prendre et j'ai eu envie que ça change. Parce que je me suis dit au fond, là, si ça dure comme ça, là, ça va être un naufrage, quoi. Parce que inévitablement, on sent que ça glisse vers quelque chose de trop régulier, de moins festif en fait.
Je ne savais pas trop par quel bout le prendre. Le passage à l'acte, c'est au défi de janvier, en 2023. Groupe Facebook le défi de janvier également, que j'ai rejoint parce que le collectif, c'est très important pour moi. J'ai découvert un groupe de personnes qui s'entraidaient pour tenir le plus grand nombre de jours possible en étant sobre et je suis rentrée dedans et du coup ça m'a aidée à installer ce changement.
J'étais mûre pour changer en fait, j'avais juste besoin d'une petite aide pour passer à une vraie action de réduction sérieuse de ma consommation.
J'ai trouvé l'entraînement du collectif alors que je n'utilisais presque plus les réseaux sociaux. Je me suis connectée beaucoup plus souvent pour voir où tout le monde en était et pouvoir échanger sans tabou en disant oui, euh voilà, moi je me fais un écart ce week end, j'ai décidé que je pouvais m'accorder un joker parce que j'ai un anniversaire ou quelque chose comme ça, revenir vers le groupe après en disant ok c'est reparti, je remets les compteurs etc. Et ça c'est presque ludique. Et puis il y a des gens extraordinaires sur ce groupe, que ce soit les participants ou les modérateurs. Moi ça m'a aidée. C'est du collectif, donc je m'y suis retrouvée.
La programmation de ma modération se fait en fonction aussi de l'agenda de nos sorties, de nos rencontres. D'une manière générale, c'est de ne pas boire la semaine, sauf s'il y a une invitation ou des invités qui arrivent. Et là, on peut s'accorder quelque chose et après, suivant les week-ends. Si on a quelque chose, on peut consommer. Si on a une activité festive, on consomme modérément.
Au début, il y avait la crainte de ne pas être comprise, d'être un peu raillée. Parce que oui, tu fais ce truc là, mais en fait pourquoi tu bois pas tant que ça, etc. J'avais des craintes infondées. Mon entourage a suivi et s'est abstenu de commenter, en fait. Ou si ce n'est pour aller dans mon sens en disant oui mais tu as raison, en fait on se rend compte que on supporte moins bien, etc.
Et puis je me sens un petit peu fière aussi de l'avoir fait, puisque dans mon groupe d'amis, je pense que je suis un petit peu pionnière et que d'ailleurs il y a des gens qui se demandent s'ils vont pas également regarder de ce côté-là.
Donc en fait, je me suis lancée en utilisant tous les codes de l'alcool, avec une boisson pétillante dans une flûte. Quand les autres boivent du champagne, je mets autre chose de pétillant et de jaune ambré, du pétillant de raisin sans alcool, du kéfir. Donc tous les codes de l'alcool. Je trinque et je savoure et je savoure. Je me choisis des bons trucs aussi. Je me fais des spritz sans alcool.
Les ingrédients d'une fête ou les ingrédients d'une rencontre ou d'une belle journée sont tellement nombreux que si on m'en enlève un, ça ne va pas ternir la journée ni la rencontre. J'en suis toujours à noter mes consommations et à les partager parce que j'en ai trouvé tellement de mieux être. Je ne garde que les moments de vrai, de vrai plaisir, les moments de dégustation, les moments très festifs.
J'introduis la modération avec l'alcool comme j'ai géré ce que je voulais manger, du pain au levain, des choses de saison, beaucoup de légumes et des fruits de saison. Et ça fait partie pour moi de la même dynamique. Donc je trouve que c'est plutôt une démarche qui est en cohérence avec ce que je suis et avec ce que j'ai envie de transmettre.
Maintenant, j’ai une consommation modérée, raisonnée et réfléchie. Il n’y a plus de consommation régulière, automatique. Donc j'espère continuer sur cette lancée de modération heureuse. Je ne retournerai pas à une consommation automatique ou non raisonnée ou non réfléchie. Je veux que ça reste exceptionnel.
Je n'ai trouvé que des bienfaits, donc je continue à me modérer. J'ai pour prétention de respecter les recommandations de deux verres par jour et pas tous les jours. Et moi, le grand bénéfice que je ressens là, c'est d'être plus présente à moi-même et plus présente à autrui même en fait, quand je ne consomme pas et que et que d'autres consomment, ou en repas amical, c'est un vrai plaisir de pouvoir être extrêmement attentif aux autres, être extrêmement présente, c'est dans les bienfaits.
Conclusion
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Clara : « J’avais peur de ne plus être drôle sans alcool »
Durée: 7'39 min
Introduction
Avec l'alcool, on peut parfois se sentir dépassé. Pourtant, presque tout le monde en boit. Et si on s'interrogeait sur notre propre consommation ? Clara aime la vie et la fête. Mais récemment, elle a pris conscience de sa difficulté à s'arrêter, une fois qu'elle commence à boire de l'alcool. Déterminée à réduire sa consommation pour son bien-être, elle explore diverses méthodes.
Et s'il était possible de poser ses limites sans compromettre son plaisir ?
Clara
Ce qui me plaît, comme je consomme de l'alcool, je pense que c'est surtout l'ivresse que ça apporte. Je me suis rendue compte aussi avec le temps que il y avait un aspect un peu anxiolytique, c'est à dire que après une journée stressante, la pression redescend, on va dire, après un ou deux verres.
Ce qui m'a donné envie de réduire d'abord, c'était une réflexion. L'année dernière, j'ai été très fatiguée et j'ai été arrêtée de mon travail pendant trois semaines et au sortir de ça, je me suis dit qu'il fallait que je trouve un moyen d'être moins fatiguée et la question, entre autres, de ma consommation d'alcool s'est posée. En fait, quand j’ai commencé à y réfléchir, je me suis dit depuis mes quinze ans, à part le mois sans alcool, l'année dernière, il n'y a pas eu une seule semaine sans alcool.
Et je me suis dit que c'était quand même un peu grave. Et que ce n'était pas normal et que je pense que je me rends pas compte des effets que ça a sur mon corps et sur ma santé.
Alors ma consommation avant, c'était pas forcément tous les jours, mais ça pouvait être plusieurs fois par semaine parce qu'il y a eu un moment où je faisais des semaines sèches, donc je ne buvais pas du lundi au vendredi soir. Mais par contre du coup c'était tous les week-ends pendant la période d'été. Ce truc-là, de ne rien boire pendant la semaine, ne fonctionnait pas.
Il y a eu une très grosse soirée où j'ai beaucoup bu et le lendemain où j'ai été très très mal. Mais vraiment, vraiment, je pense que c'était la pire, une des pires journées de ma vie et où là, vraiment, je me suis dit en fait, ça ne vaut pas la peine et ça n'a pas de sens de boire autant.
Surtout que la veille, je m'étais dit je ne bois pas trop parce que j'ai envie de profiter de ma journée du lendemain et. Et donc là, je me suis dit qu'effectivement, potentiellement, j'étais peut-être pas capable de boire modérément et que donc il fallait que je trouve un autre moyen de maîtriser ma consommation d'alcool.
Au début, je m'étais dit je vais faire le mois d'octobre sans alcool. Et puis je me suis dit que finalement, j'en avais quand même un peu marre aussi, là, de boire. Donc j'ai décidé de commencer plus tôt. En fait, j'ai fixé entre septembre et Noël un certain nombre d'occasions dans lesquelles je m'autorisais à boire. Et sinon, tout le reste du temps, c'était sans alcool.
Pour maîtriser cette consommation, je me suis dit que ça pouvait pas être quelque chose que je choisis sur l'instant. Parce que la tentation est trop grande en fait, de suivre le groupe ou de me dire bon bah c'est pas grave ce soir, mais pas le week-end prochain ou pas demain, ou je sais que ça ne marche pas avec moi.
Donc justement, je m'étais fixé à l'avance, j'avais un peu regardé mon calendrier pour me dire ben c'est quoi les événements ? En gros jusqu'à Noël ? Au début, c'était pas facile parce que je me suis retrouvée à être inquiète de me dire est ce que je vais réussir à m'amuser dans les soirées dont j'ai l'habitude sans boire de l'alcool ?
C'était un peu une inquiétude et ça, c'est un truc qui m'embête un peu. Voilà, ça m'embête du coup de me dire que j'ai besoin de l'alcool pour m'amuser alors que j'ai des amis super avec qui je m'éclate. Mais ça me plaît pas trop de me dire que je suis dépendante d'une substance pour un pour m'amuser.
Il y a eu tout de suite tout mon entourage, même familial aussi. Un respect de ça. Et on ne m'a jamais posé la question. On ne m'a jamais ni dit mais pourquoi tu fais ça ? Donc ça c'est assez chouette, on me laisse un peu tranquille avec ça, on me laisse faire mon truc quoi.
Ce qui fonctionne bien avec moi, c'est que les palliatifs me satisfont totalement. Donc que j'aime bien la bière sans alcool. Je pense que ça trompe assez bien mon cerveau aussi, donc j'ai pas l'impression d'être frustrée ou quoi que ce soit. Comme je buvais moins régulièrement, j'étais plus sensible à l'alcool. Du coup, j'ai moins eu besoin de boire parce que voilà, y'avait aussi une accoutumance en terme de dosage qui s'était constitué.
Et en fait, j'arrive à passer des très bonnes soirées sans. Sans être ivre quoi.
En fait, il y a vraiment un moment clé. C'est le moment où justement j'ai envie de rentrer chez moi, où là je me dis en fait là, je serais mieux dans mon lit au chaud. Et donc en fait, il n'y a pas de frustration. Enfin, je n'ai pas l'impression de rater quelque chose, de manquer un truc, de ne pas avoir passé une bonne soirée parce que c'est assez en accord avec ce que je veux là, maintenant, tout de suite.
L'autre moment un peu clé, c'est le lendemain matin, quand je me réveille et que je suis pas mal et que j'ai bien dormi et que j'ai de l'énergie pour faire d'autres activités et d'autres choses, je me dis ben ouais, ça valait le coup de pas boire hier. Et il y a aussi, je me rends compte que finalement, ce cours, il est pas si grand que ça quoi.
Et finalement, je me rends compte que ça me manque pas tant que ça. Je pensais que ce serait beaucoup plus difficile. Je pensais que vraiment, y aurait, ouais, de l'ennui, que je découvrirais vraiment que c'était impossible de m'amuser sans alcool. J'avais peur d'être beaucoup moins drôle aussi. Et en fait non. Je continue à faire rire les gens, donc ça va.
Le truc qui me motive le plus, c'est de voir que je me sens mieux. En fait, je me sens mieux. Ouais, je me sens mieux dans mon corps, je me sens plus reposée au niveau de mon humeur. Mais je pense que c'est aussi parce que j'ai un sommeil de meilleure qualité et que aussi peut être, sûrement, le fait de faire plus d'activités autres le week-end où en fait je m’aère vraiment la tête.
Conclusion
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Dominique : « Ma pause ne s’est jamais arrêtée »
Durée: 8 min
Introduction
Avec l'alcool, on peut parfois se sentir dépassé. Pourtant, presque tout le monde en boit. Et si on s'interrogeait sur notre propre consommation ? Il arrivait à Dominique de consommer seul de l'alcool chez lui, ce qui l'a mené à la décision de calmer le jeu. Ce qui n'était au départ qu'une simple pause et devenue une sobriété choisie.
Et si c'était l'occasion de réfléchir en profondeur à la place de l'alcool dans nos vies ?
Dominique
Quelques temps avant d'avoir à peu près 45 ans, j'étais seule, je passais du temps devant Internet ou des trucs comme ça le soir et je buvais un peu de vin rouge le soir devant mon écran. Et je me suis rendu compte qu'il y avait un truc un peu cyclique. C'est à dire que je j'ouvrais une bouteille en me disant bah, je vais boire un verre ou deux ou trois, puis j'aurai l'autre moitié de la bouteille pour demain. Et puis qu'en fait, je finissais la bouteille et pareil le lendemain et pareil le lendemain. Et puis au bout de quelques jours, une dizaine de jours, je sentais que c'était un petit peu, que ça repartait un peu quoi. Et c'était un peu, beaucoup. Et je me disais faut peut-être que je lève le pied. Je n'arrivais pas en fait à ne pas boire la bouteille que j'avais ouverte en entier.
Une bouteille de vin, d'après les recommandations, c'est beaucoup. Mais pour quelqu'un qui a un tout petit peu l'habitude, c'est pas non plus la folie. Sauf que tous les jours, c'est vrai que ça finit par un petit peu s'entasser quoi. Et du coup, je me suis retrouvée dans une espèce de cycle où pendant deux ou trois semaines, je buvais une bouteille à peu près tous les jours, et puis je me disais faut que j'arrête. Alors je faisais un arrêt brutal, ça piquait mais il fallait que je me fasse un tout petit peu violence pendant deux trois jours. Et puis après, c'était naturel, il n'y avait pas trop de soucis. Et puis au bout de deux ou trois semaines, je me disais c'est vrai que ça peut être sympa de s'autoriser un petit verre de vin le soir, peut être que j'arriverais à ne boire que la moitié de la bouteille. Et c'était reparti. Et à force de faire cette espèce de yoyo là, il y a un moment où je me suis dit mais pourquoi je fais ça en fait ? C'était pas vraiment un plaisir. J'achetais du vin, j'achetais pas de la piquette, mais j'achetais pas non plus du bon vin.
J'achetais du vin pour avoir des bouteilles à la maison. Et en fait, j'ai fini par me rendre compte que c'était plus une espèce de façon de tuer le temps ou d'esquiver quelque chose. Et puis du coup, je me suis un peu documenté, j'ai lu des articles, des bouquins, des trucs comme ça et j'ai décidé de faire l'essai, de faire une pause, de faire une vraie pause.
Pas en me disant l'alcool est un vrai danger pour moi, mais en me disant tiens, ayant lu des témoignages de gens qui dès le matin, avaient les mains qui tremblaient ou des trucs comme ça, j'en étais pas du tout là et tant mieux. Et du coup, j’ai décidé de faire cette expérience d'une pause.
Et bien en fait, là, ça fait un peu plus de onze ans qu'elle dure.
Il y a eu d'abord, aller dîner chez ma mère sans et en refusant la bouteille qu'elle ouvrait juste pour moi. Il y avait une espèce de rituel quand j'allais voir ma mère. Et ça, ça a été un premier truc. C'est à dire d'arriver effectivement d'aller passer deux ou trois heures chez ma mère sans une bouteille de vin et de voir ce que ça a joué.
Ça, c'était une sorte d'enjeu pour moi.
Ce qui est intéressant, c'est tout ce qui se passe socialement. Toutes les informations que j'ai reçues, ça a duré pas mal de temps. C'est vraiment sur les interactions avec les gens. En premier lieu, les collègues de travail qui me disaient mais qu'est ce qui t'arrive tu bois plus, tu bois pas un whisky, une bière, du vin avec nous.
Tu veux autre chose ? Tu veux de la vodka ? Et moi qui disais non, non merci, rien. Mais qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi pas ? Et j'ai répondu bah non, en fait, j'ai un peu décidé de faire une pause, pour voir. Ah bon ? Mais t'es sûr ? Mais pourquoi ? Qu'est ce qui t'arrive ? Ça n'a pas été compliqué pour moi de répondre, tout simplement parce que j'ai envie de faire une pause.
J'ai envie de ne plus en boire pendant un certain temps pour voir ce que ça fait. Et je me souviens bien, il y avait un ou deux collègues au travail qui me disaient mais avec qui je vais boire, moi, samedi ? Des choses comme ça. Et moi je lui répondais ben j’en sais rien, tu te débrouilles, ça ne sera pas moi en tout cas, c'est tout. Et puis je me suis rendu compte de ce que ça redistribue dans les relations avec les autres. L'alcool est un vrai moteur social. Je me suis rendu compte concrètement que il y a des gens avec qui on se donne rendez-vous pour aller boire un coup. Et en fait, si on enlève le boire un coup, c'est comme si on n’avait plus rien à se dire.
Et finalement, le vrai sens de qu'est ce qu'on a à faire ensemble ? Il y a des relations dans lesquelles il y en avait plus et où on s'est éloignés et d'autres où ça s'est redistribué et où on a transformé la relation. Mais c'est vachement intéressant parce que c'est l'humain qui l'a emporté et pas la substance, pas l'alcool. Et ça, c'était vraiment un enseignement très important, j'ai trouvé.
Je continue de me dire le jour où, l'occasion, qu'elle soit conviviale, gastronomique, se présenterait et où elle serait suffisamment bonne, il n'y a pas de raison que je me l'interdise. Mais en onze ans, vous pensez bien que l'occasion elle s'est présentée, et à chaque fois, je me suis posé mentalement est ce que c'est le moment ? Et la réponse est venue d'elle-même.
A quoi bon ? Non, pas vraiment. J'ai eu mon quota. En fait, j'aime toujours le fromage, mais je me passe très facilement du verre de rouge. C'est pas vrai que c'est indispensable. Ça fait onze ans que j'ai pas bu une seule goutte. Il s'est passé un truc qui m'a interpellé. Un jour j'étais dans un vernissage ou un truc comme ça.
Et puis je sais plus très bien ce qui s'est passé, mais à un moment, je me suis retrouvé avec la coupe dans la main, prêt à porter les lèvres dedans. Et à ce moment-là, je me suis dit mais c'est pas mon verre, mais pourquoi j'ai ça dans la main ? Et j'ai un truc machinal. Ce qui veut dire que même six ou sept ans plus tard, il y avait une espèce de mémoire du geste qui fait que j'étais prêt à machinalement y aller.
Mais là, ça m'avait surpris parce que j'avais vu que insidieusement ou pas, je sais pas, mais en tout cas, il y avait quelque chose d’ancré dans simplement la présence du verre et l'habitude du geste qui fait que j'étais pas loin de prendre une gorgée. Et en fait, je me rends compte aussi quand je vais dans une fête, le fait de ne plus avoir l'alcool pour me désinhiber fait que si je me désinhibe, c'est mon choix. C'est moi qui le fais, donc danser comme un con, dire des conneries, chanter à tue-tête, je peux le faire et c'est moi qui le fait. C'est pas l'alcool qui me force ou qui m'aide.
Les bénéfices que j'ai retirés, que j'ai ressentis, en tout cas au niveau du corps, de ne plus me sentir empâté et de ne plus me sentir un peu bouffi par l'alcool, l'éventuelle gueule de bois ou semi gueule de bois du lendemain ou des choses comme ça. Cette espèce de libération d'un rituel social qui n’était pas vraiment le mien en fait, qui était celui imposé par des circonstances, par des règles de pseudo convivialité.
Pour moi, le fait d'arrêter l'alcool ne m'a donné que des choses positives et c'est ça qui l'a emporté.
Conclusion
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