Vous avez envie de boire de l'alcool : comment résister ?
Vous avez arrêté votre consommation d’alcool et vous avez toujours de fortes envies de boire ? C’est ce qu’on appelle le « craving ». Découvrez nos conseils pour y résister.
Sommaire
Ce que vous devez savoir sur le craving
- C’est normal d’avoir ces envies, ce n’est pas un signe de faiblesse. Cela prend du temps de se défaire d’une habitude.
- Ces envies ne durent en général que quelques minutes.
- Elles sont fréquentes au début mais vont s’espacer dans le temps et devenir moins fortes.
- Elles sont favorisées par des situations, des moments ou des personnes associées à votre consommation d’alcool.
- Elles sont favorisées par la fatigue, le syndrome prémenstruel, la frustration et certaines émotions (comme la joie ou la tristesse).
Nos conseils pour résister à l'envie de boire
- Dites-vous que l’envie de boire va vite passer.
- Ne vous focalisez pas sur cette envie.
- Surtout ne vous imaginez pas en train de boire.
- Mangez quelque chose, ça peut faire passer l’envie.
- Préparez-vous une boisson sans alcool.
- Occupez-vous l’esprit avec une activité manuelle.
- Marchez pour vous détendre, courez ou pratiquez une activité physique qui vous plaît pour vous défouler, etc.
Si vous sentez que vous pouvez craquer
- Repensez à vos motivations, à ce qui vous a conduit à la décision d’arrêter de boire.
- Pensez à tout ce que vous ne voulez plus revivre avec l’alcool.
- Concentrez vos efforts sur le moment présent. Dites-vous « aujourd’hui je ne bois pas et demain, je verrai ».
- Appelez un ami ou Alcool info service au 0 980 980 930 pour en parler.
Tenez bon, vous allez y arriver ! N’hésitez pas à faire appel à la communauté sur le forum, elle saura vous soutenir.
Alcool info service présente
L’addiction, on s’en parle ?
Comment faire face à la rechute ?
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Marion, 32 ans :
« J’étais sobre depuis six mois, mais j'ai craqué lors d'une soirée entre amis. Je me sens vraiment coupable. J'ai l'impression de repartir de zéro. »
Dre. Morgane Guillou :
Le sentiment de culpabilité lors d'une reconsommation est naturel, mais il faut vraiment être attentif
à distinguer la notion de reconsommation, qui peut être occasionnelle, d'une rechute. Il faut aussi avoir en tête que le processus de rechute fait vraiment partie de l'addiction et du processus de guérison et qu'à chaque rechute, vous allez apprendre à mieux vous connaître et à mieux connaître votre maladie. Il y a des facteurs qui sont contextuels, extérieurs. Ça peut être de se retrouver dans une situation où habituellement on consommait ou une situation où on vous propose de l'alcool et vous n'allez pas anticiper forcément le risque de rechute à ce moment-là. Mais il existe aussi de nombreux facteurs plutôt internes, qui vont être liés à des émotions qui peuvent être à la fois positives suite à des événements agréables de votre vie ou des situations émotionnelles plutôt négatives suite à des évènements plutôt tristes dans votre vie et c'est important de savoir l'identifier et de pouvoir en parler, ce qui vous aidera aussi à ne pas rechuter.
Dre. Amandine Luquiens :
Il faut voir que l'addiction est comme un peu un virus informatique. Toutes les ressources de mon cerveau qui d'habitude m'aident à faire le bon choix, à prendre des décisions qui me rendent service et à éloigner les choses qui me mettent en danger, vont être utilisées par l'addiction pour me faire reconsommer de l'alcool et maintenir ce comportement. Ça prend du temps de reprogrammer le cerveau. Vous ne repartez pas de zéro.
Jean-Baptiste, 40 ans :
« Ça fait trois ans que j'ai arrêté et j'ai peur de craquer. J'aimerais savoir s'il existe des conseils pour éviter les rechutes. »
Dre. Amandine Luquiens :
Il existe beaucoup d'outils pour prévenir la rechute. Ça peut être rééquilibrer son style de vie, introduire plus d'activités pour prendre soin de soi, mais aussi éviter certaines situations qui sont trop à risque pour moi, où je ne me sens pas confiant. Ça peut être aussi développer un plan d'urgence. Qu'est-ce que je peux faire si j'ai vraiment une grosse envie de consommer ? Par exemple, je peux appeler un proche avec qui je me suis mis d'accord à l'avance et qui est OK pour ça.
Émilie, 49 ans :
« Après ma dernière rechute, je pense que j'ai besoin d'une aide professionnelle, mais j'hésite car je ne sais pas bien ce qu'elle peut m'apporter de plus que mon entourage. »
Dre. Amandine Luquiens :
Contrairement à votre entourage, les professionnels de santé sont extérieurs à la situation. Ils sont moins impliqués émotionnellement. Par contre, ils sont formés à vous accompagner. Ils ne seront pas déçus si vous rechutez, ils seront toujours là pour vous aider à avancer. Ils pourront vous aider à faire le point pour comprendre ce qui a précipité la rechute. Comprendre les freins peut-être, qui sont là et qui vous empêchent d'avancer, mais surtout vous proposer une aide adaptée après avoir évalué vos difficultés sur le plan psychologique, social, professionnel et l'ensemble de votre situation.
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