Bonjour. Il y a 3ans environs mon mari a plongé dans l'alcool suite à une anxiété chronique et un burn out. J'ai mis 3ans pour ouvrir les yeux et sortir du déni car je le voyais sombrer mais je ne pouvais pas croire qu'il était alcoolique.

Nous avons deux enfants de 3 et 9ans.

J'ai vu petit à petit au fil du temps des comportements bizarres, des bains de bouches partout, il est devenu de plus en plus irascible et agressif envers nous. Il a perdu 3emplois à la suite mais avait toujours une bonne raison.

La crèche de notre fille m'a contacté pour me signaler en 2022 qu'il était arrivé alcoolisé à la crèche. Je l'ai cru quand il m'a dit que c'était faux.

Il a convulsé plusieurs fois y compris devant les enfants. Mais je n'ouvrais pas les yeux.

Je voyais bien qu'il sentait le bain de bouche en permanence mais je n'ouvrais pas les yeux.

Je voyais bien les verres à l'odeur de ricard dans le lave vaisselle mais je n'ouvrais pas les yeux.

Il me faisait peur, me mettais dans une angoisse permanente. J'avais peur pour lui, je me demandais comment l'aider. Mais je me sentais perdue.

Et puis un jour je suis rentrée du cinéma, il avait gardé les enfants. Il était complètement bourré.

Je suis partie pour de bon le lendemain.

La séparation l'a mis au fond du trou. 

Quand on part les langues se délient. Les proches me disent que tout le monde voyait bien qu'il était alcoolique et dépressif. Je me suis sentie humiliée mais déterminée pour moi et les enfants.

On a commencé à alterner pour les enfants, puis ça n'a plus été possible car il est allé les chercher à l'école alcoolisé. Il est tombé plusieurs fois devant eux. 

Sa famille me pense coupable de ne pas l'avoir aidé et l'avoir quitté au pire moment.

Mais je suis très entourée de mes amis qui me soutiennent.

J'ai l'impression que malgré la séparation il me tient emprisonnée. J'ai du prendre la décision de l’éloigner des enfants car il n'est clairement plus capable de les gérer seul.

Je me sens très seule car je n'ai pas de relai familial dans ma ville et un métier à responsabilité .

Je suis épuisée mais je tiens pour les enfants.

L'alcool a pourri sa vie, ma vie, celle de mes enfants et de tous nos proches qui se battent pour l'aider mais n'en peuvent plus.

On avait une belle vie de cadres dynamiques dans une grande maison, des enfants merveilleux. Et je perds tout et doit repartir à zéro à cause de l'alcool.

J'ai épousé un homme sain, gentil, bienveillant qui est devenu un menteur manipulateur qui fait du mal à ses enfants. Il me harcèle et n'arrête pas de m'envoyer des messages soit méchants soit pour s'excuser et me demander si je vais bien.

J'en viens à penser que j'aurais préféré qu'il disparaisse de nos vies. 

Je voudrais qu'on m'explique cette maladie qui peut tomber chez n'importe qui n'importe quand. Cette maladie brise tout de manière insidieuse et sournoise.

Je sais que je rebondirai mais à l'approche de noël avec un boulot à gérer, des enfants, une maison en vente, un ex mari fou, une vie à reconstruire alors que je n'ai rien demandé, je suis si triste. 

Tout le monde me dit que je suis forte, courageuse, une wonderwoman. Mais c'est une façade. En réalité je suis profondément apeuré, triste, seule. Mais je m'accroche pour mes enfants.

Merci de m'avoir lue et courage à tous ceux qui vivent la même chose.

 

Par Modérateur

27/02/2025 à 10:00

Bonjour Clémentine, 

Je vous encourage à changer votre pseudo car vous donnez votre prénom et votre nom. Vous pouvez changer votre pseudo dans votre espace personnel (onglet Mes informations). 

Prenez conscience que ce forum étant public, les moteurs de recherche peuvent remonter les informations. Une personne qui vous connaît et qui taperait votre prénom et votre nom pourrait tomber sur cette conversation. 

Cordialement,

le modérateur. 

Par pakye76

27/02/2025 à 15:14

Bonjour. 

J'ai entamé le processus de rupture avec mon conjoint car je suis a bout et je ne vois pas d issue.

Je suis triste aussi car on sait que la fin de la relation est due à l alcool..... comme si il y avait une personne en plus dans le couple. 

L'alcool provoque trop de malheur dans les familles.

Bon courage à tous. 

Il faut penser à nous.  

Par Dophinel

27/02/2025 à 21:59

Val8, 

Je suis désolée pour vous, de ce que vous vivez. 

Quand vous dites que vous cherchez des témoignages positifs, je peux vous parler de mon compagnon depuis un an. 

Il a une quarantaine d'année, il a commencé les excès d'alcool adolescent comme beaucoup, au début c'était juste le weekend, et puis il y a eu un mariage, des enfants ... il a commencé à boire tous les jours surtout de la bière et du vin. Je ne l'ai pas connu durant cette époque, mais j'ai eu des témoignage de son beau-frère et ami d'enfance, de sa soeur, ses parents ... 

Il y a eu le divorce. 

Quand je l'ai connu cela faisait 7 mois qu'il était devenu sobre tout seul, sans cure, sans réunion des alcooliques anonymes, il avait fait une prise de conscience grâce à son fils encore tout jeune qui lui a dit : papa si tu continues un jour tu vas nous perdre, tu ne nous verras plus. Cela lui a fait un choc. 

Il a rencontré une autre femme qui elle savait aussi exagéré quand ils sortaient avec des amis, mais il n'a pas replongé, il ne trouvait plus drôles leurs "délires d'ivrognes". Cette relation s'est terminée. Puis il m'a rencontrée. Je n'ai jamais été saoule de ma vie, j'ai toujours eu une consommation très raisonnable, quand je vais danser je ne bois pas, quand je suis fatiguée je ne bois pas, dans la vie de tous les jours je ne bois pas, quand il y a une occasion spéciale comme un mariage ou un gros repas, déjà je m'assure d'avoir mangé et puis j'alterne le vin et l'eau. 

Donc me voyant si raisonnable, mon amoureux voulait m'emmener dans une abbaye qui fabrique une bière spéciale qu'il appréciait particulièrement, il voulait de lui même découvrir s'il était capable de ne boire qu'une seule bière et puis partir. 

Je lui ai fait promettre que ce serait comme ça en plus en mangeant leur fameux fromage sur du pain artisanal ... et cela a été comme ça. Il a bien un peu essayé d'en proposer une 2e, mais j'ai refusé catégoriquement. 

Il a apprécié de pouvoir savourer au lieu d'exagérer ... 

C'en est resté là quelques semaines, puis il y a eu une semaine de vacance ensemble en mai en France, il a voulu qu'on visite 2 caves, là on a but un peu tous les jours durant une semaine, en rentrant j'ai dit qu'il fallait arrêter, les vacances étaient finies. On a espacé la consommation. 

Il y a eu un soir de weekend en août où il a bu trop de bières pour moi, en mode ambiance festive, je lui ai dit que ça ce n'était pas une consommation que je pourrais tolérer. Je peux comprendre une erreur de parcours sans conséquence mais je lui ai toujours dit que je ne voulais pas vivre avec quelqu'un qui fait régulièrement des excès d'alcool ou qui boit même un verre tous les jours. 

Après il y a eu le soir du 31 décembre où il avait de nouveau décidé que c'était une occasion d'exagérer, 2 bouteilles et demi de vin sur la soirée en mangeant, j'ai trouvé que c'était de nouveau trop ... Les fêtes passées il a de nouveaut totalement arrêté de consommer pendant 6 semaines. 

Puis il y a eu la St Valentin où il a voulu s'autoriser 2 verres de vin à table, ça c'était raisonnable, mais le lendeain gros excès à la bière, suite à cela il s'est dit que c'était trop difficile de s'autoriser une consommation raisonnable occasionnelle et il a de nouveau arrêté toute consommation. 

Tout cela pour vous dire qu'on a une vie normale avec un combat contre l'alcool qui est gérable pour moi, je le soutiens autant que je peux, sans l'infantiliser, et je pose mes limites quand je trouve qu'il exagère. 

J'ai bien conscience que je suis arrivée dans sa vie au bon moment, bien après sa prise de conscience et alors qu'il avait déjà remporté des batailles seul dans son combat, c'est ce qui me dit que c'est possible de construire une vie ensemble. Il est n'est pas dans le déni, il tâtonne parfois dans sa gestion du problème, mais on en parle, on cherche des solutions. Je n'ai pas à gérer des frasques liées à l'alcool. 

Donc oui clairement c'est possible, mais tout le mérite lui revient, il a eu le déclic, il a regardé le problème en face et il se bat, moi je ne fais qu'apporter mon soutien tout en ne m'oubliant jamais non plus et en recadrant les choses si nécessaire. 

Prenez soin de vous, retrouvez des choses, des gens qui vous donnent de la joie, voyez un psychologue ou tout autre chose qui peut vous aider à vous sentir mieux. 

On n'arrête pas d'aimer quelqu'un du jour au lendemain parce qu'on l'a quitté, peut-être que cette séparation peut provoquer une prise de conscience chez lui ... ou pas, qu'elle serve au moins à ce que vous, vous alliez mieux et qui sait dans quelques temps vous serez peut-être tous les deux transformés. Je vous le souhaite. Courage ! 

 

Par clementinekruzinski

06/03/2025 à 17:06

bonjour, je suis très touchée de voir vos histoires, je me sens moins seule.

3 mois après mon message les choses ont empiré pour lui. J'ai continué à lui laissé un peu les enfants, et puis un jour l'ecole m'a appelé pour me dire qu'il etait allé les chercher bourré 3 fois de suite. 

J'ai décidé de saisir un jaf en urgence, l'audience aura lieu dans quelques jours. 

J'ai les enfants à plein temps. Ce matin j'ai du les emmener rencontrer des assistantes sociales (c'est la procédure après un signalement de l'ecole). Je me suis sentie humiliée, embarrassée pour mes deux enfants qui ont du raconter leur histoire alors qu'ils sont juste 3 et 9ans et n'ont rien demandé. 

Le papa s'est fait interner pendant 3 semaines, il est sorti hier et m'a deja demandé de reprendre les enfants une journée mais mon grand ne veut pas. Il ne se sent pas en sécurité.

On m'a conseillé les visites médiatisées pour les enfants, je ne sais pas... 

J'ai pris conscience que je serai surement seule avec eux pendant longtemps car l'alcoolisme est une maladie de merde qui prend beaucoup de temps...

Je ressent de la colère pour que ce que mon ex mari nous a fait, et en même temps une infinie tristesse pour lui qui a tout perdu. Et en même temps, comment a t-il pu mettre nos enfants en danger plusieurs fois ? Lui qui etait un si bon père. 

Je ne comprends pas. 

L'assistante sociale m'a dit que mes enfants apprendront à vivre heureux avec leur maman, et un papa malade. JAMAIS je n'aurais pu imaginer que ma vie bascule comme ça.  

 

Par clementinekruzinski

06/03/2025 à 17:07

Je précise que Clementine Kruzinski n'est pas mon nom c'est un personnage de mon film préféré :)

Par Modérateur

06/03/2025 à 17:19

Bonjour Clementine,

Tant mieux si ce n'est pas votre vrai nom :) 

Oui je l'ai appris entre-temps. Pardon pour mon message alors. 

Figurez-vous que je me suis fais gentiment "moquer" par mes collègues parce que je ne connaissais pas ! 

Le modérateur. 

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