Bonsoir,

Cela fait un moment que je lis les messages sur le forum et j'ai décidé de me lancer.

Je suis sobre depuis presque 24 heures. J'ai bu ma dernière bière vendredi soir.

Je consommais pas mal et depuis un certain temps.

J'ai déjà réussi à arrêter seul à 4 reprises, avec une abstinence de 3 fois une semaine et une autre fois 2 semaines au maximum.

Le "piège de la récompense", si j'ai bien compris... C'est vrai que je m'étais dit que mes efforts méritaient bien un peu de réconfort, et j'avais tort. Grâce à ce forum, j'ai appris cela en tout cas.

Je supporte généralement assez mal les premiers jours de sevrage : énormément de transpiration, perte d'équilibre, palpitations, tremblements quand je tiens une tasse.

Je m'hydrate beaucoup en revanche (de l'eau...).

Ce qui me fait peur, c'est le regard des gens qui me voient transpirer abondamment, et j'ai peur de retourner au travail, mais je n'ai pas le choix.

Et puis, comment dire non si l'on me propose une bière... J'aurais bien aimé ne pas être un ovni dans mon entourage, celui qui refuse une simple bière à des gens qui ne sont pas alcooliques.

Cette deuxième nuit me fait un peu peur. Je sais que c'est la plus dure, non pas parce que je risque de rechuter, mais parce que je sais combien il est difficile de trouver le sommeil, avec la fatigue qui sera présente au "réveil".

J'espère avoir moins de symptômes demain et pouvoir faire semblant d'aller bien lundi.

Je sais combien une simple abstinence d'une semaine aide déjà à se sentir mieux.

Je n'ai plus vraiment le soutien de mon épouse, qui ne croit plus en mes belles paroles...

Et j'ai compris que c'est avant tout un combat contre soi-même et surtout pour soi-même.

Merci de m'avoir lu.

Par pauvrebete

23/10/2024 à 19:43

Bonsoir,

Aujourd'hui, j'ai failli céder... 

Une "victoire au travail"  et j'avais envie de me "récompenser".

C'est terrible d'entendre une voix dans la tête qui dis "juste une" parce que l'on a fait des efforts.

J'ai tenu le coup, et j'en ai presque eu des regrets.

Le chemin est encore long...

Par Renouveau82

24/10/2024 à 18:01

Bonjour pauvrebete, Sunshine, Lorelaye, Albertin et toute la commu, 

A mon tour de partager sur ton fil que je viens de lire attentivement. Oui il y a des similitudes dans notre trajectoire. Je vois que tu es dans le premier stade de mon 1ier mois de  combat contre cette addiction, automatisme , fuite dans l'alcool. 

J'espère que tes symptômes de sevrages vont en diminuant, la fatigue reste un bon moment, elle commence seulement à me quitter. Pour ce qui est des soucis de sommeil,  j'ai été passé une nuit à la clinique du sommeil, ça ne fait pas de tort, et on explore une piste physique qui perturbe le sommeil. 

Tu as parfaitement raison d'en parler car cela ne m'a pas sauté au yeux dans ma relation avec l'alcool. J'ai tjrs eu des soucis pour m'endormir, jusqu'à ce que l'alcool ne joue le rôle de somnifère/ assommoir.  Cela n'explique pas tout mais petit à petit, on trouve de bonne raison pour diminuer/ arrêter, et presque une petite déculpabilisation. Si l'alcool le soir pour dormir est presque excusable, celui dès le matin...le pré-apéro, l'apéro du midi et rebelotte au souper marque bien une addiction.

Il n'y a pas à avoir honte de consulter son médecin, c'est p-e le praticien le plus apte à t'orienter, te prescrire les examens pour "évaluer" les conséquences du mésusage d'alcool. 
 

Ce dont tu peux déjà te feliciter est d'avoir sauté le pas et d'en parler, et chaque jour sans est une victoire. 


 

Par pauvrebete

25/10/2024 à 05:57

Bonjour à tous,

Un peu plus de 13 jours sans alcool.

Comme tu le fais remarquer Renouveau82, mon problème principal, c'est la fatigue.

Je suis capable de verrouiller mon esprit face à l'alcool, malgré les tentations, mais la fatigue est complexe a gérer.

C'est vrai que l'alcool m'a toujours servi à m'endormir ou du moins à m'assommer.

Je ne cherche pas d'excuse, mais je crois que c'est une des causes de cette consommation à long terme. Longtemps, je n'ai jamais eu envie de boire qu'à la nuit tombé, juste avant d'aller me coucher. C'est moins compliqué de boire de l'alcool et de s'endormir que d'attendre dans un lit, un sommeil qui ne vient pas.

Je n'ai pas envie de boire, mais j'aurai envie de me faire plaisir, un verre de vin, pendant un bon repas.

Peut être pas tout de suite, mais est ce que c'est une mauvaise idée ?

Après tout, j'ai de l'alcool à la maison, et je n'y ai pas touché par choix lors de mon abstinence.

C'est une question que je vous pose. Est ce que ce n'est pas remettre le doigt dans l'engrenage ? Est ce qu'il est possible de revenir à une consommation d'un verre de vin le week-end par exemple ?

Je vais prendre rendez vous chez un médecin pour savoir dans quel état je me trouve.

En tout cas, je vous remercie tous de me "suivre", je bois vos conseils et encouragements...

Merci encore.

Par Today

25/10/2024 à 09:42

Bonjour pauvrebete. 

Concernant les insomnies, les troubles peuvent persister pendant un mois après l'arrêt de l'alcool.....voir plus si cela était déjà un problème avant  

Il semble que la production de melatonine puisse être inversée /perturbée avec des années d'alcoolisme. 

Avez-vous essayé de prendre de la melatonine pour aider à l'endormissement ? 

Prenez-vous des vitamines (B1 B6 PP magnésium)? 

Bon courage à vous et surtout vous pouvez être fier de vous. 

Un jour à la fois....ce que j'ai fait et cela m'a amenée à un peu plus de 3ans d'abstinence ! 

Je vous le souhaite aussi 

Par Renouveau82

25/10/2024 à 13:28

Bonjour, 

Déjà 13 jours consécutifs, tu peux être fier de toi. Je n’y suis pas encore arrivé depuis le 1ier août. 

Quant à la question de reprendre un verre, c’est sans doute la plus compliquée. Je ne saurai pas quoi te répondre hormis te partager mon expérience.

J’ai tenu 19 jours en décembre 2023, et j’ai repris de façon raisonnable durant les fêtes, les mois de janvier, fevrier et jusque fin mars furent dans les « normes » . Mais suite à une baisse de moral, et croyant faussement me sentir mieux je suis reparti vers des consommations supérieures à avant décembre 2023. J’ai eu le déclic fin juin, me suis laisser juillet pour « profiter » et ne pas trop compter. 

Si j’ai échoué à l’époque, c’est surtout que je n’étais pas prêt ni assez déterminé, et que j’avais besoin de trouver ma méthode pour reprendre un verre sereinement. 

En lisant pas mal d’article, j’ai compris que j’avais effectué des dérapages à différencier des rechutes.  Selon ce que j’ai compris, le dérapage est qd on reboit de façon exagérer de façon ponctuelle ou 2-3 jours (y a pas de chiffres défini), et la rechute c’est quand on reinstaure complètement ses anciennes habitudes de consommation. 

Mais je comprend tout à fait ton désir de vouloir un verre de vin. C’était mon nectar de prédilection à une époque où j’en buvais avec sagesse.  
 

A toi de voir si tu t’en sent capable même si dans  notre combat, parfois le choix se fait indépendamment de notre meilleure volonté…sinon on arrêterait sur commande.

Avec tout mon soutien

Par Albertin

28/10/2024 à 13:42

Bonjour à tous, 

Vos messages sont tous très inspirants pour moi, je me rends bien compte que la lutte contre cette maladie est bien une vigilance de tous les jours. Même si j’arrive à éloigner, après presque deux ans d’abstinence totale, les envies les plus criantes, il reste toujours une tentation de reprendre « pour voir ». Par exemple, je rêve à intervalles réguliers que je suis dans une situation où je prends un verre, un apéritif…

@Pauvrebete : bravo pour vos premiers jours/semaines ! Je me reconnais aussi dans beaucoup de vos interrogations.

Se dire qu’on peut tenter une consommation modérée… j’ai souvent buté là-dessus dans le passé. On est complètement noyé dans un monde où une consommation « raisonnable » est attractive, est valorisée socialement, dans les films et les romans, alors que l’abstinence est semble-t-il mal vue. C’est très difficile d’inverser ces valeurs, même au fond de soi. Longtemps j’ai buté sur l’idée qu’il fallait que j’arrive à boire une coupe de champagne et un verre de vin dans les grandes occasions. Mais ça finit toujours dans l’excès une semaine après… Désormais je m’en sors en me répétant, jour après jour, que la bonne valeur pour moi est l’abstinence, qu’une coupe n’est ni intéressante ni désirable… je me suis persuadé que le meilleur vin est bien un mélange d’éthanol et raisin écrasé : beurk. Je ne sais pas si cette représentation marcherait pareil pour tout le monde, mais c’est pour moi une bonne béquille rationnelle. En tout cas un moyen de résister à la pression ambiante « pro alcool », de déprécier la molécule éthanol.

Dans le fond, cette abstinence, on ne la fait pas pour les autres, on la fait pour soi. Et c’est bien le principal. Comme vous l’évoquez justement, on ne peut pas en parler aux autres. D’une part, nous on y pense tout le temps, alors que les autres pas forcément. Les anciens compagnons de beuverie ont tendance à se sentir visés si on leur parle d’abstinence, et ceux qui boivent sans être alcooliques pensent qu’on n’est que des enfants pas raisonnables (« Il suffit de t’arrêter à deux verres »).

Même chez les médecins, j’ai constaté cette difficulté à aborder le sujet. Pour beaucoup d’entre eux, la consommation excessive chez leurs patients commence à 3 verres de vin par jour, alors qu’on est à 3 bouteilles souvent… Et pour des raisons évidentes de temps, et de priorités, ils ne vont pas non plus faire des efforts démesurés pour vous empêcher de boire. Tant que vous n’avez pas une cirrhose ils feront juste des commentaires d’ordre général, comme à un fumeur. Néanmoins, c’est utile de voir son médecin traitant, sur le thème « je bois trop mais je fais une pause », et demander qqs examens sanguins, histoire de prendre date. C’était utile pour moi, de voir qu’au début les résultats n’étaient pas fameux du tout, mais en général sont réversible et peuvent rentrer dans l’ordre, ce qui peut prendre 6 mois ou un an. Je me dis que si je ne bois plus, il y en a au moins un qui est content, c’est mon foie, et j’y tiens !

Tenez-nous au courant !

Force à vous

 

Par pauvrebete

29/10/2024 à 10:04

Bonjour,

Jour 1, je recommence le chemin.

Je n'ai pas réussi a rester raisonnable, c'était l'objectif et c'est raté.

Je me déçois moi même.

Vous allez me dire que c'est pas grave, qu'il faut essayer pour réussir...

J'ai pu en parler avec ma femme, elle sait que j'écris mon combat.

J'en ai profité pour contacter le numéro de téléphone du site, pour avoir une écoute et des conseils. 

Avez vous essayé les CSAPA ?

Selon la personne qui m'a parlé, il faut que je "soigne" ce qui me fait boire et que j'apprenne a réguler mes consommations.

Par Renouveau82

29/10/2024 à 11:39

Bonjour pauvrebete, 

Ne culpabilise pas trop,le fait de retomber dans ses travers font partie du cheminement.J’ai moi-même repris ce dimanche et lundi tout en limitant et pourvoir rester sous le 5 ieme de ma consommation mensuelle, et au final ca m’a fait de bien d’avoir conscience que ça ne m’apporterai rien de plus passé 3 verres. J’avais cumulé 26 jours d’extrême modération et de bcp de jours zero qui m’ont aidé à enfin avoir une gueule de bois. Ce qui ne m’était plus arrivé depuis des années, donc signé que mon corps se déshabituait . 

Tu fais déjà le plus important, repartir au combat. Chuter est permis, se relever est l’essentiel. 

Par pauvrebete

29/10/2024 à 13:58

Re,

Je sors de chez le médecin, c'est dur de rencontrer une personne en vrai et de lui parler de cela.

C'est un saut dans le vide ou il est dur de trouver par ou commencer quand on en parle.

J'étais "le premier alcoolique" de ce jeune médecin.

J'ai eu droit aux vitamines et aux médocs pour calmer les syndromes du sevrage.

Avec en prime une ordonnance pour la prise de sang.

Je pense que cela va m'anesthésier, pas plus mal pour dormir.

Merci de ton message Renouveau82, c'est bien de ne pas se sentir seul.

Par pauvrebete

30/10/2024 à 07:57

Bonjour,

Jour 2 sans alcool.

Comme lors de ma précédente tentative, l'alcool ne me manque pas, ou du moins pas encore. L'alcool m'avait pas manqué, mais j'ai fait la connerie de croire que je serai capable d'être modéré.

Première nuit avec les médocs, le sommeil qui ne vient pas au bout de deux heures, et du coup j'ai doublé la dose en restant sous la posologie journalière.

Je me suis endormi rapidement, "sans ressentir" les effets du sevrage.

Je sais qu'il faudra pas que je refasse cela, mais pour la première nuit, cela m'a fait du bien.

De toute façon, j'en parlerai au médecin pour que l'on réduise progressivement les doses d'anxiolytique.

Les vitamines ont un mauvais gout mais j'en prend désormais.

@Today, j'ai investi dans des comprimé de mélatonine ( sans ordonnance ). Autant mettre toutes les chances de mon coté. 

Dans un autre registre, j'ai cru comprendre que mon épouse était surprise de savoir que lors de ma précédente tentative de 2 semaines, je n'avais pas bu une seule goutte l'alcool. Je ne sais pas si elle m'a cru, ce n'est qu'une parole d'alcoolique après tout... mais c'était une grande fierté pour moi de la regarder droit dans les yeux en lui affirmant cela.

Je crois qu'elle ne s'est pas rendu compte de mes différentes tentative d'arrêts préalable et combien le sevrage est une étape dure a passer pour moi, c'est pour cela que je souhaitais me faire aider cette fois ci.

Je ne peux pas lui en vouloir, c'est ma faute si j'en suis là.

Et pour finir, j'ai très peur du résultat de la prise de sang... mais les dés sont jetés et il n'y a qu'a attendre.

Merci de me lire et bon courage à tous.

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