envie de discuter

Bonsoir Pierre0419

Très lucide ta prise de conscience bravo à toi. Tu as déjà fait plusieurs démarches pour te sortir de cette situation avant qu’elle ne devienne hors de contrôle et c’est déjà énorme. 
Je suis sur ce forum depuis presque 2 ans et j’ai longtemps hésité pour les AA. J’ai aussi vu addictologues et psys. Concernant les AA j’ai le numéro de celui de ma ville mais je ne me suis jamais résolue à y aller. 
Pourtant ça m’intrigue beaucoup, je n’ai pas de retour à te faire là dessus donc je ne t’aide pas vraiment désolée. Je voulais juste répondre à ton message et te souhaiter la bienvenue. 
J’espère que tu trouveras l’aide dont tu as besoin, ici ou ailleurs.

Courage, le soleil finit tjs par briller ☀️ 

Bonjour Pierre0419,

Bonjour à tous

Je lis avec intérêt cette file, où je reconnais un grand nombre d’interrogations que j’ai aussi eues au cours de mes longues réflexions sur la consommation d’alcool. Pour faire court, j’ai 51 ans et je suis complètement abstinent depuis 18 mois, le déclic étant la lecture de témoignages sur ce forum en janvier 2023. Je cherchais vainement une consommation modérée, et j’ai pris conscience qu’une abstinence totale, à mon initiative, était la meilleure façon de procéder, pour arrêter le combat avec la bouteille.

Une fois qu’on a dit ça, on gamberge pas mal. En premier, parce que l’abstinence n’est pas un comportement valorisé dans nos sociétés. Et même nous, malades de l’alcool, on est conditionnés pour espérer boire modérément, mais boire quand même. C’est souvent une révolution à accomplir pour se persuader que le comportement normal est de ne pas boire.

Ensuite, on n’est pas aidés dans la démarche. J’ai remarqué que les médecins, même si on leur dit qu’on abuse (et pour nous, abuser c’est pas 3 verres mais 3 bouteilles), et même avec des résultats d’analyses sanguines mauvais, ils nous diront de « lever le pied. Jamais d’arrêter complètement et définitivement, sauf, j’imagine, dans les cas où on découvrirait une cirrhose.

Bref, le premier pas est bien de se dire qu’on va, de soi-même, réaliser une chose qui sera la plus marquante de notre existence récente, arrêter complètement l’ingestion d’alcool, parce qu’on aura bien compris que c’est la seule façon de faire dans nos cas. En ce qui me concerne, j’ai mis des années à réaliser cela.

Après, bien entendu, si on décide d'aller dans cette voie, il y a la question des modalités pratiques. Certains posent le verre un jour, pour ne plus le reprendre, sans forcément être suivi médicalement pour le sevrage. En ce qui me concerne, je suis parti comme ça, en m’accrochant au fauteuil les premiers jours. Je ne dis pas que c’est idéal, mais ça évite la procrastination de prendre un rendez-vous médical, de poser des congés pour maladie, etc. D’autres préfèrent des suivis en milieu médicalisés, parfois nécessaires s’il y a des risques de complications lors du sevrage.

Je comprends que vous avez passé ces étapes, et que maintenant c’est la grande ligne droite, où il faut tenir jour après jour. Faire durer « l’après » en quelque sorte, une abstinence permanente mais qui se joue jour par jour.  Là tous les coups sont permis : dénigrer la molécule honnie (même le « bon vin » c’est de l’éthanol), éviter les occasions et ne pas aller inutilement au combat (rien d’héroïque à tester sa motivation pendant une soirée barbecue où vous serez coincé : dire « non » à l’invitation est parfaitement envisageable). En fait, changer un peu les habitudes, ne pas se mettre de pression inutile, ne pas forcément se justifier (on a le droit de « non » et puis c’est tout). Un nouveau jeu où le joueur « éthanol » est sorti, avec une seule règle ne pas boire, tout le reste étant permis…

Votre « craquage » d'hier soir ne remet rien en cause, c'est plutôt une occasion de refaire le point de bout en bout, affermir la décision d'arrêter complètement, mettre les bons mots dessus, se projeter dans la « vie d'après »... J'avais remarqué qu'une « rechute » au bout de 8 ou 15 jours était souvent liée à une sorte de récompense que l'on croit s'octroyer pour avoir été « sage » pendant une semaine ou deux. C'est ce côté sournois et manipulateur de la molécule qui est vicieux, qu'il faut anticiper avec des mots : non si j'ai tenu 8 jours, ma récompense pour avoir été « sage » est d'aller dormir, pas de boire une bière... plus facile à dire qu'à faire, mais je suis persuadé que vous tenez le bon bout.

Venez nous raconter la suite, on vous lit avec beaucoup d’attention, même on ne répond pas à tous les messages !

Force à vous

Alcool détruis ma vie