Bonsoir, je suis une maman de 43 ans dépassée et alcoolique… je lis le forum depuis de longs mois et me décide enfin à poster mon vécu. J’ai un rapport ambigu avec l’alcool depuis toujours, dès notre première rencontre, ça a été avec excès,je ne connais malheureusement pas le bouton stop. De l’étudiante festive, je suis passée à la maman sympa, toujours partante pour organiser un apéro ou un barbecue, toujours un verre à la main. La vérité de mon quotidien est tout autre …. Deux bières fortes pour l’apéro, une à deux bouteilles de vin ensuite…. Parce j’ai passé une dure journée et que je le mérite bien après tout. Tout cela avec la complicité de mon cher et tendre, nous nous entraînons…. Cela n’aide pas évidemment. Les lendemains peu glorieux, insomnies, maux de tête , angoisses et cet horrible culpabilité me hantent… et une question demeure. Depuis quand est-ce si difficile d’élever nos enfants? Est-ce le poids de la la société, l’éducation bienveillante ? Je fais mon max pour proposer à mes enfants un cadre posé et bienveillant, pour ne pas crier. Est-ce qu’il n’y a donc que moi qui trouve cela si difficile , qu’après le s avoir couchés, épuisée et dépitée je m’anesthésie au vin? Merci de m’avoir lue, G.
Par MRebirth
05/11/2025 à 11:12
Bonjour,
Saperlipopette, 24 jours c'est super, tu dois déjà te sentir mieux !
J'ai arrêté de boire en décembre 2024, mon conjoint continuait, j'avoue que parfois j'étais très agacée de sa situation , de ses sorties entre potes auxquelles je renonçais pour me protéger, de son verre de vin qu'il se servait machinalement en cuisinant.
mon abstinence l'a finalement conduit à 45 jours sans alcool, a une réflexion sur sa conso et il a clairement changé sa relation avec l'alcool, même si parfois je vois encore sa fragilité, il est sur un chemin, pas le mien mais il va a son rythme. Je bosse sur l'acceptation de nos différences :)
La sobriété génère de la bienveillance envers soi, il ne faut pas être dans un état positif pour sa faire autant de mal avec ce poison.
Se faire du bien est primordial, cela passe par pleins de petites choses, mais mis bout à bout ça devient une belle vie :)
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Par Gallouchka
05/11/2025 à 21:11
Bonsoir Saperlipopette ! Bravo pour tes 24 jours!!! Oui je me reconnais aussi tellement dans ce que tu décris…. C’est ce qui m’a donné envie de lancer ce fil, j’ai lu beaucoup de témoignages de femmes, de mères sur le forum, et je m’interroge…. Y a t’il de plus en plus de femmes alcooliques ? Sommes nous juste plus « à l’aise « à coucher à l’écrit nos combats ? C’est aussi peut-être notre génération…. Une injonction a tout réussir de front, le boulot, l’éducation de nos enfants « l’épanouissement personnel « . Je suis souvent tiraillée, d’un côté un surinvestissement de la parentalité, et par moments un désinvestissement évident…. Un truc tout bête, mes enfants ne savent pas jouer seuls, c’est épuisant ! Moi je passais des heures à jouer aux Barbies ou devant le Club Dorothée. Mais c’est probablement moi qui ai induit ça, en voulant toujours proposer pleins de trucs ( sorties, jeux, créa) bref….. Tu évoques « le prendre soin de soi » , ça me parle, je vais essayer de me concentrer sur des choses très basiques qui me font du bien. Aller marcher , faire du yoga. Je crois que toi aussi MRebirth tu t’y es mise? Je trouve ça super apaisant. Allez j’arrête de me triturer les méninges pour ce soir ! , en tout cas merci mesdames, Belle soirée à vous.
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Par Saperlipopette
05/11/2025 à 21:29
Bonjour MRebirth,
Oui, je me sens déjà tellement mieux !!
J'ai aussi pris de la vitamine B1 et B6 pdt 1 mois, là je continue avec du magnésium... Car bcp de fatigue, je ne traîne pas le soir !
Mais la journée, mon mental est là, je peux à nouveau m'organiser, prévoir, je me sens tellement plus efficace, sans vouloir me surcharger de tâches.
Je trouve mon équilibre, me ré habitue à vivre normalement, et accepter la vie comme elle est, et je peux enfin me remercier de changer, de ne plus culpabiliser par rapport à l'exemple que je donne à mes enfants...
Et d'accepter aussi que mon conjoint continue pour le moment, j'avoue que cela est un questionnement à savoir comment va évoluer notre relation sans alcool... Nous verrons, pour l'instant je ne suis qu'au tout début d'un long parcours, je reste centré sur moi et je veux croire que tout ira bien !
Je reste sur mon parcours de liberté et de positivité !
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Par MRebirth
06/11/2025 à 17:05
Bonjour,
J’avais écrit un long message avant ma pause et j’ai oublié de valider, tout s’est effacé …
Gallouchka, le surinvestissement parental m’a conduit au burn out familial, je n’avais pas de modèle et j’en ai trop fait, j’étais trop dans le contrôle. J’étais tout comme toi, épuisé, vidé et je pensais que mes verres du soir étaient une juste rétribution. Je me suis perdu dans la fausse représentation que les gens se faisaient de moi, je ne suis pas une superwoman. Et puis, il faut dire que l’on est un peu envahi pas la Mommy Wine Culture : la mère/ épouse / working girl parfaite qui s’accorde un moment de détente avec son verre de grand cru.
Tu peux essayer de changer vos habitudes, introduire des jeux qu’ils puissent faire à deux, ou des temps où ils sont dans leur chambre à s’occuper comme ils veulent.
Te remettre au centre de ta vie est primordial, prendre soin de toi fait partie de la sobriété.
J’ai commencé le yoga sur les conseils d’Ariel ( fil de Rewinder) devant ma TV avec des vidéos Youtube 😊 et je pratique depuis quelques mois le hatha yoga dans une asso près de chez moi.
Je pratique la marche tous les jours, avec mon chien, une heure de 6 à 7h. Je rentre pour le réveil ou le départ des enfants. J’ai le sentiment de rentrer en méditation pleine conscience, cela m’apaise pour la journée. Même en vacances, je garde ce moment précieux.
Je pratique du sport à la maison, j’ai peu d’équipement, mais je suis dans le mouvement et parfois ma dernière fille participe, et on partage de bons fous rires.
Comme la sobriété apporte un vrai regain d’énergie, tu peux essayer pleins de choses, te renseigner à droite à gauche … je ne subis plus mes journées, j’arrive à avoir des moments de bonheur ou de satisfaction dans des petites choses : le brossage à sec, la pâtisserie (je m’améliore vraiment), j’ai appris à détendre mon nerf vague si je suis anxieuse ( je ne sais pas si ça marche vraiment), je prends soin de mon microbiote … en ce moment je lis/écoute beaucoup sur les accords de toltèques. J’ai toujours mon carnet pas très loin et je note des idées de lecture, d’écoute ou des activités que je voudrais essayer, mais également des pensées ou des phrases qui me passent par la tête ou que j’entends.
Avec l’acceptation que l’alcool est plus fort, et que je ne boirais plus, mon cerveau à fait un RESET. Certains parlent d’accepter que la bataille soit perdue.
L’alcool fait perdre beaucoup, beaucoup de temps et nous tire vers le bas, vers le sombre. Je disais l’autre jour à ma psy que j’avais le sentiment qu’aujourd’hui si je rechutais je mourrai et je m’y refuse. Cette pensée m’a profondément émue.
Saperlipopette, j’ai aussi eu mon lot de vitamines, de gélules pour le sommeil, je trouve cela important, le corps a besoin d’être soutenu. En ce moment, je bois de l’ortie, aucun lien avec la sobriété mais je crois que je rentre en préménopause 😊
Tu peux te remercier de changer et même te féliciter, agir fasse à nos problèmes ce n’est pas rien, ne doute jamais de ton choix.
Je me questionne aussi sur mon couple, mon changement de vie radical nous demande de nous réajuster constamment, je suis parfois désagréable avec lui qd il boit un verre, ce n’est juste un verre pour lui mais pour moi c’est du poison et je me verrouille, cela me renvoie encore de manière trop violente à des moments passés pas agréables, nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes … je ne vois plus certaines personnes de notre cercle « d’amis » je me suis rendu compte que je n’avais pas grand-chose en commun avec eux hormis les soirées trop arrosées alors que lui les voient encore … on traverse des zones de dissonance cognitive ! Et puis, il faut avouer que l’alcool a toujours été présent dans notre couple, il faut réinventer mais cela demande beaucoup d’énergie des deux côtés, j’avoue que les premiers mois j’étais focus sur mon abstinence et moins sur ce genre de problème.
Encore aujourd’hui j’ai parfois l’impression de rester un peu trop « égocentrique » mais j’y travaille !
Une petite phrase de mon carnet « sortir du déni c’est avancer » !
Chaque jour sobre est une victoire, bravo les filles !
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Par Saperlipopette
06/11/2025 à 22:28
Coucou les filles !
Ça fait tellement bien du bien ces partages !!
Moi aussi Galloushka je trouve la parentalité très dure... Je m'échapper entre autre de ça quand je picolais dehors en cloppant, seule ou avec mon homme... Je faisais en sorte que le repas soit prêt et de superviser les rituels qui s'en suivent, et mon homme lui prenait le temps d'être avec eux avant de me rejoindre...
J'ai très honte de tt ça...
Maintenant, je suis encore pas mal irritable quand même, surtout lorsqu'il boit...
Tu es débordante d'énergie MRebirth, est-ce que ça tjs était ou c'est venu avec la sobriété ??
Je suis carpette dès l'heure du repas!
Je fais du yoga aussi, c'était principalement pour le corps, mais au final j'y trouve vraiment une méditation intérieure bienfaisante et une vision de la vie avec ses aspects positifs malgré le négatif !
Merci et courage !
Je vois que nous sommes toutes ds un remue-méninges pour mener au mieux notre vie !
À très bientôt !
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Par MRebirth
07/11/2025 à 15:41
Bonjour,
Gallouchka, comment vas-tu aujourd'hui ?
Saperlipopette, cette énergie je la dois exclusivement à la sobriété, avec l'alcool tout me demandait un effort surhumain, j'avais envie de rien et mes journées devaient se terminer avec mes verres de vin, à partir de 18h00 il n'y avait que ça.
L'alcool est un dépresseur, il fausse la perception que l'on a de la vie et de soi.
Je sais maintenant que mes journées commencent à 6h00 et se termine max 22h30, je suis opérationnelle dès le levé, plus de nausées, de maux de tête. Mon sommeil est très bon, et ça change vraiment la vie.
Avec ma première psy, j’avais mis en place une habitude simple : faire chaque semaine quelque chose qui me fait plaisir, même une chose simple comme marcher ou lire, mais avoir un temps pour moi qui me fait du bien. J’avoue qu’au début, comme je continuais à boire, je n’avais pas vraiment de bénéfice 😊
Prenez soin de vous !
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Par llilli
09/11/2025 à 22:31
Apprendre à se faire plaisir ...
Pour moi c'est tout un programme!
Se faire vraiment plaisir!
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Par MRebirth
10/11/2025 à 11:33
Bonjour,
Comment allez-vous ?
Gallouchka, je relis ton message du 05/11, je pense que les femmes sont plus honteuses de leur alcoolisme et plus « dissimulatrice » car quand un homme boit en société c’est moins dévalorisé, c’est forcément un « bon vivant », alors que nous, nous sommes renvoyés à un rôle de « mauvaise mère » ou de « pauvre femme ». Je crois que c’est en train de changer, j’espère que ce type de forum ou les émissions sur l’alcoolisme font changer les mentalités.
Llilli apprendre à se remettre au centre de sa vie est compliqué, la dépendance/ l’alcoolisme permet de fuir beaucoup de choses et de s’éloigner, on finit par se perdre.
L’alcool (et toutes les dépendances) active la dopamine, une satisfaction immédiate, mais la sérotonine est liée à un niveau de satisfaction élevé et régulier, la sérotonine dans le cerveau apporte une stabilité de l’humeur, une satisfaction durable : lorsque la dopamine monte la sérotonine descend et réciproquement.
Saperlipopette, c’est d’ailleurs à cause des neurotransmetteurs que tu es parfois encore irritable, il faut que ton système se stabilise 😊
Pour moi, m’obliger à me faire du bien m’a permis de sortir de ce cercle vicieux, à obliger mon cerveau à refonctionné « normalement ».
Bonne matinée !
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Par freshstart
15/11/2025 à 21:57
Bonsoir Gallouchka et bonsoir aux autres.
J'aurais pu écrire la même chose que vous , tellement je me reconnais. Maman de trois enfants, un mari avec qui on se traine vers le bas dans de sacrés apéros malsains. La honte, la gueule de bois des matins du weekend, les enfants "laissés" devant la tv pendant qu'on prend l'apéro en fumant à l'extérieur de la maison...
Moi, c'est seulement le weekend, le vendredi soir principalement. Le samedi, je suis souvent tellement mal que pas en état de remettre ça et là semaine, je tiens bon , entre routine et sport (ma bulle de décompression deux fois par semaine).
J'ai toujours été attirée par l'alcool, de la même façon que vous et avec demesure : étudiante toujours partante pour toutes les soirées, puis la première à organiser toutes sortes de soirées et dîner. Ma consommation s'est vraiment aggravée cette dernière année, car j'ai de grave problèmes de dos, et que seul le fait d'être complètement pétée me soulage...
Jusqu'à cette soirée de trop vendredi dernier, ou je me suis retrouvée ivre morte devant mes étudiants que j'ai croisé par hasard (je suis formatrice). Depuis, l'angoisse a pris le dessus, et la remise en question qui me taraudait depuis des mois (ce n'est pas le seul dérapage de l'année) s'est imposée à moi: je suis alcoolique, il faut que ça cesse et il faut que je change de vie. Il faut que je le fasse pour moi et pour les enfants, pour qu'ils aient un modèle normal. J'ai déjà arrêté de consom er pendant un mois (dry january) ou suite à une grosse honte, mais je crois que pour moi, l'arrêt définitif est la solution. J'en ai parlé à mon mari qui comprends mon point de vue, même si lui considère que notre consommation n'est pas problématique (il a un modèle familial similaire, dans ma famille on est plutôt du genre à ne pas savoir se limiter).
Voilà, je suis sobre depuis 8 jours . Je n'ai pas d'effet physique de manque, je pense que c'est mon cerveau qui est alcoolique. Au départ je voulais faire une pause jusqu'à Noël, mais je me fais doucement une raison: la pause, ça doit être perpétuel.. j'espère tenir sur ce chemin et trouver ici des témoignages et du soutien avec des personnes traversant la même chose que moi. Merci de m'avoir lue.
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Par Gallouchka
17/11/2025 à 21:41
Bonsoir Freshstart , et bienvenue chez les mamans épuisées ! Déjà bravo pour ces huit premiers jours, c’est génial ! Je me reconnais beaucoup dans ce que tu décris aussi…. Les enfants laissés devant la télé et la culpabilité qui en découle. Mes enfants sont friands, en demande de la prochaine soirée «apéro « où ils seront en roue libre devant un dessin animé à manger n’importe quoi, c’est flippant en réalité…. Comme toi j’arrive à « contenir «ça à quelques soirées dans la semaine, mais l’addiction est là, bien réelle. L’écrire ici est déjà un premier pas. C’est une chose de se l’avouer a soit, ou dans le couple mais venir le poser ici est déjà une étape, une première pierre. De mon côté, cela n’a pas tenu. Passé les dix premiers jours, tout a vrillé, depuis c’est en pointillé.( Un coup dur au boulot, une promotion pour laquelle j’ai énormément investi et qui est reportée de plusieurs mois, bref) mais j’ai presque sauté sur l’occasion !( et la bouteille) Avec assez peu de résistance finalement…. Cela me fait avancer sur la question de l’aide. J’étais assez fermée au départ, essentiellement par peur de voir ressurgir de vieux traumas bien planqués. Ça me parait aujourd’hui inévitable, d’ailleurs quand je me relis, cela me saute aux yeux ! Je cherche dans le monde, la société qui nous entoure, des réponses à la difficulté d’être parent ; en réalité elles sont sont en moi, il faut juste que je trouve le courage d’aller creuser. Pas simple….J’ai cherché le centre addicto et les réunions AA près de chez moi, je n’ai pas encore poussé la porte. J’ai aussi regardé les psys de ma ville, c’était assez bizarre…. Qui choisir ? Le psy cinq étoiles ? Je me suis sentie un peu démunie…. Bref le chemin continue, petit caillou après petit caillou…. On est en mouvement ! Avançons ensemble et prenons note des bons mots de MRebirth et Saperlipopette ! Se remettre au centre de nos vies, prendre soin de nous, et un jour après l’autre ! Bisous Ps; moi j’essaie de me trouver une nouvelle routine, cuisine et et vidéo de yoga / méditation le soir, ça marche pas mal !
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