Mère âgée alcoolique

Bonjour, Ma mère de 78 ans est veuve et vit seule dans la maison familiale. Nous sommes 5 enfants mais seule ma sœur vivant à 25km et moi à 1h30 de route allons la voir depuis février, suite à un épisode d'alcoolisation devant ses petits enfants, mes autres frères et sœurs ont décidé de s'éloigner et ne viennent que rarement la voir. Elle reboit depuis quelques années, en effet elle a connu d'autres périodes d'alcoolisme dans sa vie, quand nous étions petits. Ma sœur et moi la poussons à se faire soigner, mais c'est difficile, elle est dépressive, se laisse aller au quotidien, s'isole des autres. Elle admet qu'elle boit parfois mais reste dans le déni sur sa consommation. Les prises de sang que nous arrivons à lui faire faire le prouvent (1576ug ferritine, ASAT à 143U/l, ALAT à 70 U/l). Elle ne veut pas d'aide à domicile, n'a pas de médecin traitant, le seul médecin sur sa commune est débordé et refuse de la suivre. Je vais faire appel à une association type alcooliques anonymes mais il est très difficile de la convaincre du bien fondé de ma démarche : ma sœur et moi sommes épuisées, et nous souhaitons que cette association nous épaule et puisse l'aider régulièrement. L'idée est aussi de la sortir de son isolement. Seulement je ne sais pas comment lui parler, pour qu'elle accepte enfin d'admettre qu'elle a besoin d'aide, et nous aussi. Comment faire ? Merci de votre aide

Notre réponse

Bonjour,

Il n'est jamais simple pour l'entourage d'être confronté aux difficultés de consommations d'alcool d'un proche.

Il n'est pas rare que des personnes dépressives ou en mal-être se tournent vers l'alcool pour ressentir les effets anxiolytiques de ce produit. Si l'alcool peut amener une forme de soulagement temporaire, ses consommations peuvent amplifier le mal-être ou le fond dépressif préexistant.

Parfois demander à une personne en mal-être de modifier ses consommations d'alcool ne fait pas sens pour elle, notamment si elle en retire une forme de "bénéfice" dans ce produit pour tenter de diminuer ses émotions négatives. Il peut être parfois plus efficient de faire "un pas de côté" pour échanger avec le consommateur sur son mal-être et lui proposer davantage une porte d'entrée vers le soin sur ce sujet. Les psychiatres, psychologues peuvent être des interlocuteurs adaptés pour une personne dépressive.

Nous vous joignons en bas de réponse un article qui propose des conseils de positionnement pour échanger sur le sujet des consommations et pour tenter d'éviter la rupture de communication. Nous espérons qu'il pourra vous proposer des pistes d'aide au dialogue.

On ne sait jamais ce qui peut provoquer un déclic chez un consommateur qui l'amènera à accepter une démarche de soin concernant ses consommations d'alcool.

Il existe des structures du champ de l'addictologie qui peuvent aider un consommateur volontaire, ou accompagner son entourage si le consommateur est dans le déni ou ne sent pas prêt à une démarche de soin. Ces lieux sont des Centres de Soin d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA). Les consultations individuelles sont proposées dans un cadre confidentiel et gratuit. L'équipe des CSAPA est généralement composée de médecin addictologue, psychologue, infirmier... Si votre mère refuse de l'aide vous pourrez, en tant qu'entourage,  trouver des conseils et du soutien auprès de ces professionnels.

Si cette piste vous intéresse, vous trouverez un lien pour effectuer une recherche de CSAPA dans votre périmètre géographique ou celui de votre mère.

Si vous souhaitez échanger davantage sur votre situation, n'hésitez pas à contacter un de nos écoutants. Nous sommes accessibles 7J/7J, par téléphone au 0980 980 930 (appel anonyme et non surtaxé) de 8H à 2H du matin ou par le Chat de notre site Alcool Info Service du lundi au vendredi de 14H à minuit et le samedi et le dimanche de 14H à 20H.

Avec tout notre soutien,

Bien cordialement.

 

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