Une maman

Bonjour, 

Votre message m'a interpellé car les questions que vous posez sont celles que je me pose en boucle depuis 3 ans. J'ai épuisé les structures d'aide ( CSAPA, hôpitaux, psy,....), elles ont été chaque fois plus destructives que bénéfiques, pour le cas de mon fils en tout cas. Il y retrouvait chaque fois des personnes au profil similaires et replongeait de plus belle. La phrase est dite et redite mais la volonté ne peut effectivement venir que de la personne concernée..Pour ma part, mon fils est jeune encore ( 20 ans) mais il a des problèmes d'addictions ( drogues et alcool) et psy depuis environ 5 ans, si bien que je me débat entre la justice, les médecins, les structures d'accompagnement qui se renvoie systématiquement la balle ( la justice le renvoie vers les structures qui le renvoi vers les structures qui le renvoie vers les psy qui le renvoie vers les structure...ect) IL n'y a plus aucune crédibilité dans sa prise en charge et il en a bien conscience. Alors j'ai décidé de me substituer à tous ces dispositifs il y a un an . Pas de miracle mais de l amélioration. Et beaucoup d'épuisement, de déception, de colère, de remise en cause...C est plus difficile pour l accompagnant que pour la personne concernée. De plus mon fils n'a aucune empathie ni reconnaissance pour les efforts que l on fait pour lui. Mai il faut parvenir à se détacher de cela. Parler, lui parler , toujours et encore, même quand je suis déçue, en colère, désespérée. Je le surveille beaucoup également à distance ( il ne vit plus chez moi), mais il me laisse la main sur son compte en échange de quoi je lui assure au minima le logement et sa gestion administrative qu'il est bien sûr incapable d'accomplir. Je n'attends rien, ne porte pas de jugement mais lui fait remarquer de façon factuelle ses errances ( quand il consommé, bu, s'est fait arrété, bref quand il décline). A deux reprises, à bout,  je lui ai donné un sac a dos et un tente pour qu il parte se débrouiller, il a fini bien entendu quelques temps à la rue, je pense que c'est une expérience qu'il ne souhaite plus vivre et cela permet de le tenir un peu mieux. Et surtout je ne lui dit plus à quel point c'est une souffrance pour ses parents, car cela n'a aucun impact. Une personne dans la dépendance est nombriliste et ne pense que pour elle même. Donc, c'est sa vie, c'est son expérience et ses propres choix, pas les miens. Ce qui ne m'empêche pas d'être tout simplement présente, pour éviter qu'il n'ait que du néant autour de lui et sombre totalement. Je n'ai pas de conseils à donner, mais pour mon cas, le dialogue ( ou monologue parfois) reste un fil conducteur, et je peux constater depuis un an, des rechutes plus distantes et moins graves. Parfois, regarder les choses se dérouler de loin ne veut pas forcément dire qu'on les regarde sans bienveillance.Je vous souhaite beaucoup de courage et de retrouver un peu d'apaisement. Et trop vouloir le protéger n'est parfois peut être pas la solution, c'est traumatisant pour un parent de voir sombrer son enfant. IL faut juste être là pour le rattraper à temps, mais rien ne sert de l'accompagner dans sa chute..Il en remontera peut être plus fort..