Mon conjoint est rentré de post-cure mardi dernier et il est alcoolisé depuis samedi soir. Depuis, c'est cinq jours de beuverie.
S'il exprime de la frustration d'avoir mis fin à son abstinence, il a vite repris ses vieux démons. J'ai l'impression d'être dans une boucle où sobre, il veut s'en sortir et où chaque rechute est plus démoralisante que la précédente.
Il fait des efforts, je ne peux pas lui enlever mais quand il est dedans, il n'y a plus de volonté seulement son obsession et le besoin de la boisson.
Il y a un peu moins d'un an, j'ai quitté le domicile conjugal suite à une dispute au sujet d'une rechute en cours et d'un coup porté.
Je me suis éloignée plusieurs semaines et petit à petit, je suis revenue chez nous. D'abord pendant des week-end puis plusieurs jours. Pendant sa post-cure, j'étais de nouveau à 100% chez nous et c'était agréable. Pas de stress. Le plaisir de retrouver son chez soi et ses habitudes.
J'ai toujours des sentiments pour lui et je veux le soutenir mais plus on avance dans le temps, plus je me dis que je ne peux pas cohabiter avec lui. Pour ne pas boire, il a besoin d'être dans un cadre médical ou contraint par une autorité. Dès qu'une bouteille passe le pas de la porte, j'ai cette boule au ventre et je guette son alcoolémie. Il y a toujours un moment où sa consommation va m'angoisser : appel à la police, demande d'intervention du samu, insultes envers des proches, chutes, réminiscences de son passé à l'armée...
Je l'ai averti que je ne dormirai pas ici ce soir. Je préfère aller à l'hôtel que de tendre l'oreille dans mon lit en espérant qu'il soit enfin tombé dans l'inconscience.
S'il ne veut pas mettre fin à cette rechute, je n'ai pas à la subir mais c'est encore à moi de fuir le foyer et ça m'énerve. Je suis déçue qu'on en soit déjà là. Il repart en cure trois semaines fin octobre. Il en avait fait la demande avant son retour pour, à la base, l'aider à maintenir cette abstinence et finalement il aura fallu d'une soirée où je n'étais pas présente pour qu'il craque.
Il savait que je devais m'absenter. Il avait prévu des choses pour s'occuper mais non, l'opportunité était trop belle et nous revoilà dans la boucle alcool.
J'aimerai avoir une boule de cristal pour savoir si ses efforts finiront par porter leurs fruits ou si l'addiction finira toujours par le rattraper...
Par paradoxconfus
11/09/2024 à 13:07
Bonjour Fleur2Lys,
Qu'est-ce que j'aimerais aussi avec cette boule de cristal ! Ou cette baguette magique qui transforme l'alcool en eau !
J'ai lu de nombreux témoignages, côté consommateur et aidant et malheureusement, il n'y a pas de solution miracle - c'est tellement aléatoire et propre à chacun.
Votre conjoint est le seul à pouvoir trouver la solution, et c'est une bonne chose qu'il continue les soins.
Ce que vous pouvez faire pour vous, c'est penser à vous, prendre soin de vous. Avez-vous déjà pousser les portes d'un csapa ? Pour ma part, j'y ai trouvé de l'écoute, de la bienveillance et j'ai compris que je ne pourrais plus jamais vivre avec mon ex-conjoint tant que l'alcool sera encore autant présent. Nous nous voyons régulièrement, mais si je vois qu'il a trop consommé, je m'éloigne. Nous sommes restés un couple parental, mais ça s'arrête là. L'alcool est encore présent, trop présent ... J'ose espérer parfois que ça s'arrêtera, qu'il aura ce fameux "déclic" et j'essaie d'avancer pour moi vers de nouvelles choses, de nouveaux projets
Courage
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Par Fleur2Lys
12/09/2024 à 21:30
Bonjour,
J'ai déjà accompagné mon conjoint à des rendez-vous au CSAPA mais la fréquence des rendez-vous et/ou les horaires ne me conviennent pas. Et puis, je préfère laisser des créneaux aux malades quand je vois que les rendez-vous avec la psychiatre sont toutes les 6 à 8 semaines dans ma région.
De mon côté, j'ai préféré entamer une thérapie depuis plusieurs mois. Je vois une psychologue toutes les semaines ou deux semaines selon mon besoin.
Comme vous, je prends du recul et entreprends des choses sans lui. Sans mettre tout mes espoirs sur cette cure, j'espérais tout de même que la rechute ne serait pas si tôt.
Finalement je suis un peu perdue. Je sais que je suis à un stade où cohabiter avec l'alcool ne m'est plus possible mais ça ne signifie pas que je ne suis plus prête à le soutenir ou que je ne l'aime plus.
Entre le soutenir et poser mes limites, je ne sais encore pas très bien comment positionner le curseur. Néanmoins je sais très bien que si je suis impuissante face à ses rechutes, j'ai le contrôle de ma vie. Rien ne m'oblige à endurer une situation qui me déplaît et j'ai le droit, même le devoir, de penser à mon bien-être.
J'ai juste un peu de mal avec le fait de devoir bousculer ma routine et notamment de déménager quand la situation me semble intolérable. Peut-être à tort, je trouve injuste de devoir m'adapter alors que je n'ai rien demandé.
J'aimerai parfois qu'il me dise "ok, là, je vais picoler. Tu me verras pas pendant plusieurs jours mais c'est moi qui m'en vais. Je serais de retour quand je serais sobre"
Je ne serais pas spectatrice et dans l'angoisse de la montée de l'ivresse...
Merci pour vos mots !
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Par paradoxconfus
13/09/2024 à 09:44
Vous avez déjà fait beaucoup de chemin vers vous :)
J'ai encore également ce paradoxe et ce questionnement sur mes limites. Qu'est-ce qui est ok, et qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Pour ma part, la dernière fois que je l'ai vu c'était ce mardi et dans un état d'ivresse avéré, pas très drôle ni pour moi, ni pour notre fils - après ça 48h de silence, je peux dire que c'était long de ne pas savoir - est-ce que je dois aller chez lui ? Vérifier que ça va ? qu'il n'est pas mort ? Si j'y vais et que je le vois ivre, ça me mettra en colère - donc je m'inquiète et j'essaie de penser à autre chose...
On ne s'y habitue finalement jamais, parfois le soir, je m'imagine parler à ses funérailles...
J'ai du forcer pour qu'il parte de la maison, ça a été un long chemin, douloureux. Aujourd'hui, nous passons du temps ensemble mais il n'est pas toujours sobre - et là ce n'est pas possible - j'aimerais aussi, qu'il me dise, là je suis ivre, je ne vais pas venir ... mais je ne suis même pas sûre qu'il ait la capacité de le faire. Il peut ouvertement me dire je n'ai pas bu, alors qu'il a la bouteille à côté de lui et qu'il titube. Il est également suivi en addictologie, mais pareil, les rendez-vous sont espacés - et parfois il décide de ne plus y aller !!
Pour les rechutes, pour mon ex-conjoint, 4 post-cures (6 semaines) - rechute au bout de qqs jours à chaque fois - dernièrement il a réussi à rester sobre plus de 10 jours, avec un changement d'environnement, sans être en cure, il y a un peu de progrès.
Un proche m'a dit une fois "Tu sais les cures, c'est un peu le club med, c'est chouette la bas, on te fait ton petit planning, on te chouchoute..." Le retour à la maison, ce n'est pas ça (et ça ne devrait pas l'être non plus) - Ils doivent apprendre à vivre sans alcool
Je vous souhaite tout le meilleur pour vous et que votre conjoint puisse trouver le chemin vers la sobriété :)
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Par Fleur2Lys
02/01/2025 à 18:59
Je ne sais plus pourquoi je n'avais pas répondu à votre message, j'imagine que la routine a fait son œuvre. J'espère que les choses évoluent positivement avec votre ex-conjoint.
Ici, l'année 2024 s'est achevée sur une rechute de treize jours m. Merci le 1e janvier d'être férié et de forcer les magasins à fermer...
Je crois qu'aucune rechute n'est agréable mais c'est de pire en pire. Elles sont tellement longues. L'alcoolisation est massive et je ne reconnais plus mon homme. D'ailleurs ce n'est plus celui que j'aime dans ces moments, c'est le malade et le malade qui devrait être pris en charge par un établissement de santé. Je deviens infirmière, maman, boniche, ennemi public... C'est éreintant et ça l'est d'autant plus que les deux dernières sont tombées durant mes congés. Pas de répit pour moi.
Je suis fatiguée et en colère contre lui, il n'est plus fiable du tout et imbibé c'est juste cet être mué par ces besoins primaires qui perd toute dignité.
Je sais qu'il est malade et j'ai mal pour lui quand il loupe les évènements importants avec ces proches mais SA maladie m'use. J'ai l'impression de vivre encore et encore à son rythme et toujours sans savoir si cette résilience vaut le coup.
Oui, il y a des progrès. Oui, il continue ses soins mais c'est lent, tellement lent.. Les efforts n'effacent pas les mauvais moments. J'ai l'impression que mes sentiments sont un bloc de glace que l'alcool vient frapper à coup de pique à glace et qu'il fragilise de plus en plus. Un peu d'eau et on répare ce qui a été brisé mais c'est un éternel recommencement...
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Par paradoxconfus
06/01/2025 à 16:17
Je vous souhaite tout d'abord mes meilleurs vœux, et une année 2025 où vous vivrez à votre rythme à vous, où ce sera vous d'abord :)
Je me reconnais dans votre témoignage, même séparés, je vis un peu "en fonction de lui". C'est au jour le jour, est-ce que notre fils verra son papa aujourd'hui ? Est ce que papa est capable de gérer ? Est-ce qu'il sera soul aujourd'hui ? Bingo, c'est oui... Quand cela va t-il s'arrêter ? Tant de questions, encore et toujours. Des rechutes encore et toujours, et le bout de tunnel semble s'éloigner à nouveau.
Je sais également que c'est une maladie, mais les soins c'est lui qui décide quand et comment, et ça peut être très très aléatoire.
La maladie "addiction à l'alcool" est bien particulière, y'a pas de recette miracle pour soigner, et y'a pas non plus d'échéances connues - c'est un peu une épée de Damocles sans fin… et malheureusement elle est aussi et beaucoup sur les conjoints, les enfants, les parents parfois et même les coparents. Parfois j'aimerai fuir loin de tout ça, mais vraiment loin et ne plus jamais y revenir. Je suis comme vous, cette maladie me fatigue tellement, elle me prend tellement d'énergie, et ce n'est même pas la mienne...
Je vous souhaite une fin à tout ça, de l'apaisement et plein de jours heureux.
Pour ma part, je vais pousser à nouveau les portes du CSAPA ...
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