Bonjour,
Je suis depuis plus d’un avec un homme malade alcoolique. J’ai repéré dès le début qu’il avait cette addiction car j’ai grandi avec un beau-père alcoolique. Je ne souhaitais d’ailleurs pas m’engager dans cette histoire, mais il a minimisé les faits et – sans que j’arrive vraiment à me l’expliquer d’ailleurs - je me suis laissée séduire. Il m’a promis qu’il gérait sa consommation, bien moindre qu’il y a quelques années. Puis il m’a promis qu’il arrêterait de boire car il est « fou de moi ». Un an plus tard….on en est à peu près au même point. Il est conscient du problème, mais n’arrive pas à arrêter. Nous nous sommes séparés plusieurs fois, et rien ne semble produire de déclic.
Je crois qu’il boit peu mais régulièrement : je ne l’ai jamais vu boire (nous ne vivons pas ensemble), et ne l’ai vu qu’une ou deux fois en léger état d’ivresse. Mais je sens fréquemment une haleine alcoolisée, et deux fois j’ai trouvé des canettes de bière vides dans la voiture. Souvent quand je le confronte, il nie, ment - mais parfois admet avoir bu une ou deux bières, en prétextant trop de stress. C’est un homme gentil, attentionné, enthousiaste, par ailleurs un peu immature, émotionnellement instable et rejetant souvent la faute sur les autres. Il peut être ambivalent, parfois reconnaissant ses torts, parfois pas. Ce n’est pas facile de discuter avec lui, il s’emporte et finit par se murer dans le silence ou les pleurs.
Quand je l’ai rencontré, il a passé une semaine dans un service spécialisé dans les addictions (dans une clinique). En ce moment, il voit un psy, un addictologue et est traité par un acupuncteur pour arrêter l’alcool et la cigarette. Je précise qu’il a des addictions multiples (sucre, jeux d’argent comme le loto) mais tout semble maitrisable… Je l’écris avec une pointe d’ironie. Ce que je trouve compliqué avec cet homme, c’est qu’à l’entendre, ce n’est pas si grave – il n’est pas un monstre, il ne boit pas à se rouler par terre, il réussit à gérer sa vie, son travail… Je suis assez lucide mais mon esprit s’embrouille et je me mets à douter. Suis-je intolérante ? Est-ce que je dramatise ?
Ayant vécu cette situation enfant, je m’étais promis de ne jamais fréquenter un homme alcoolique… Et je ne veux pas cela pour mes enfants, qui ont récemment découvert l’alcoolisme de mon ami. Ses enfants étaient en visite en France (ils vivent avec leur mère à l’étranger) et, stressés de nous faire rencontrer, mon ami a bu un peu (pas devant nous mais son attitude était étrange). Ses enfants espéraient que leur père avait arrêté de boire, ils ont été déçus.
En bref, je ne sais plus trop quoi faire. J’avoue que j’ai peu de patience vis-à-vis de cette maladie, qui abime la relation – même s’il n’est jamais saoul devant moi. J’ai l’impression qu’il n’est pas loin de réussir à arrêter de boire, mais c’est peut-être un grand classique. Je ne sais pas si je l’aime encore assez pour l’accompagner dans ce cheminement. Est-ce que certains d’entre vous se sont retrouvés dans cette situation ? Merci à vous.