Bonjour,
Mon père a un grave problème d'alcool depuis de longues années. Son problème prend racine dans des troubles familiaux (rejeté par la plupart des membres de sa famille notamment), combiné à de mauvaises fréquentations et le poids de l'alcool dans notre société, ce qui a fait grandir en lui cet instinct d'"autodestruction" (c'est lui-même qui emploie ce mot).
Je me permets ici un peu de contexte : j'ai 26 ans et ne vis plus avec mes parents depuis quelques années. Nous avons un lien fort, et une confiance mutuelle, et je vais régulièrement les voir. Mon père vit donc seul chez lui (avec son chat !), mais a des amis et des voisins à qui il parle régulièrement. Il a une situation professionnelle d'indépendant et travaille donc de chez lui.
Il a toujours bu, même avant ma naissance, mais cela restait occasionnel. Cela s'est accentué lorsqu'il subit un burn-out et la mort de son père en 2009-2010. Depuis qu'il vit seul (depuis 2014), son addiction s'est transformée : il boit en grande quantité, sur des périodes allant de 1 jour à 1 semaine sans discontinuer.
Ceci étant dit, il a accepté sa maladie, et est conscient de son état. Il a entamé des démarches d'aide, et se rend notamment depuis peu dans un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie et consulte une psychologue. Il a essayé les groupes de parole, type Alcooliques Anonymes, mais cela ne lui convenait pas. Il me semble qu'il tente également de se retrouver une place dans un centre de cure, en Bourgogne (là où son ami, ancien alcoolique, a fait sa cure) car c'est 100% pris en charge par la Sécurité sociale. Cependant, il y a tellement de demandes qu'il n'y a pas encore de place pour lui.
Je trouve ça formidable qu'il explore des pistes, qui ont l'air de lui convenir (mais peut-être pas si efficaces ?). Je reste malgré tout très inquiète : il continue de boire (je sais que la route est semée d'embuches, il est vrai) et cela n'aide pas sa situation professionnelle : étant indépendant, il ne touche pas de salaire fixe, et dépend donc des biens qu'il vend (il est agent immobilier). Sauf que son affaire ne décolle pas, et l'alcool ne l'aide pas à se fixer une routine professionnelle efficace. Il a 55 ans, et retourner dans le monde du salariat à cet âge n'est pas chose aisée, je crois.
J'ai donc peur, en plus des ravages de l'alcool sur sa santé, qu'il ne devienne sans-abri car plus de ressources. Je peux l'aider financièrement, mais ça ne dura pas éternellement.
Je vous écris aujourd’hui car j'aime mon père, et que je veux l'aider du mieux que je le peux. Nous sommes en contact toutes les semaines, et je viens le voir 1 fois par mois. Je voudrais connaître les moyens qui sont à ma disposition pour pouvoir l'aider davantage, si cela est possible, à mon niveau : le diriger vers une assistante sociale pour trouver un travail salarié ? Trouver un centre de cure pas trop cher (ou pris en charge entièrement, qui sait) ?
Je m'excuse pour ce gros pavé de mots, et vous remercie par avance du temps que vous m'aurez accordé.