Bonjour,
Je suis revenue récemment vivre chez mon père, après avoir bosser dans différentes villes en France. Ma mère n'habitant pas très loin.
L'état de santé de ma mère s'est progressivement dégradé depuis la fin d'année dernière. Elle a fait plusieurs séjours aux urgences entre décembre et janvier. Son état s'était stabilisé mais là elle rechute depuis le mois d'août.
Ma mère est alcoolique depuis plus de 20 ans. Avec son état de santé qui s'était dégradé, je pensais qu'elle avait arrêté de boire depuis quelques temps. Et en juillet, je me suis rendue compte qu'elle continuait, ce jour-là je l'ai confronté. J'ai fini par ne plus la contacter du tout du mois d'août et quand je l'ai revu, c'était parce qu'elle était repartie aux urgences. C'était la semaine dernière.
Depuis que je me suis rendue compte que ma mère continuait à boire, toute mon adolescence m'est revenue en pleine figure, avec des souvenirs que j'avais occultés. Depuis j'éprouve une profonde colère envers elle et en même temps de la culpabilité (vous savez les enfants sont censés s’occuper des parents, etc). Pourtant, au fond de moi, je n'ai pas envie de porter le résultat de ses choix et de son addiction.
Je l'ai encore emmenée cette semaine parce qu'elle était à peine capable de marcher. Au bout de quelques heures, l’hôpital me la redonner. ne pouvant rien faire de plus. Loin de moi l'idée de leur jeter la pierre, au contraire je trouve qu'elle est bien suivie.
Ce qui m'angoisse c'est la gestion du quotidien. Je n'ai pas envie d'y aller constamment dès qu'elle aura un soucis. Et pourtant, il est évident que son état se dégrade et qu'un maintien à domicile me semble difficilement tenable sur du long voir du court terme.
J'ai vraiment longuement réfléchi à mon positionnement vis-à-vis d'elle : il est vrai qu'il n'est jamais facile de s'occuper de ses parents malades, mais là il y a la dimension de l'addiction. Elle n'est pas tombée malade "par hasard", c'est un ensemble de choix, de pas, qui l'ont menée dans cette direction et je n'ai pas envie d'en porter le résultat. Ça lui appartient.
J'ai envie de vivre, pas d'être tournée vers la mort comme elle l'a fait les 2/3 de sa vie, à s’apitoyer et à se positionner en victime.
Non, vraiment, à chaque fois que je la voit ou même que je pense à elle, j'éprouve une profonde colère et du dégoût.
Vous êtes vous retrouvez dans ce genre de situation ou cet état émotionnel ? Je me sens perdue et confuse.