Bonsoir à tous et à toutes ceux et celles qui liront ces prochaines lignes.
Je crains que ce message soit très long et difficile et je m'en excuse d'avance mais aujourd'hui je suis à bout et on m'a conseillé de parler alors à défaut de trouver un psychologue en pleine nuit j'ai trouvé ce forum pour m'épancher.
Afin de poser le contexte, je serais bientôt âgée de vingt-cinq ans et j'héberge mes deux parents depuis maintenant un an et un jour dans mon petit studio de trente mètres carré (et leur chien).
Comme l'indique le titre de mon post, mes deux parents sont alcooliques depuis, je dirais, quinze années.
Mes premiers souvenirs de leur alcoolisme remontent à lorsque j'avais huit ans me semble-t-il et c'est lorsqu'en pleine nuit je les ai entendu se disputer, des bris de verres et que le lendemain il y avait du sang sur ma porte de chambre.
Je pense que la plupart des personnes sur ce forum verront dans mes lignes de quoi je parle mais mes parents ont deux personnalités : une sobre suffisamment raisonnable pour faire preuve de logique et celle totalement déconnectée de la réalité qui ne comprend absolument rien à ce qu'on leur dit.
Après quinze années d'alcool vous vous doutez bien que s'ils se souviennent d'un quart de leur journée c'est déjà un miracle surtout lorsque l'on tourne à deux litres de whisky par jour.
Pour en revenir au sujet principal, il y a maintenant cinq ans, mon père à perdu son travail à cause de son alcoolisme et depuis tout est parti en vrille... Plus d'argent pour payer les factures et les loyers... En Octobre 2021, ils se sont fait expulsés de leur logement (j'étais déjà partit de chez eux mais pas mon frère qui était en apprentissage à l'époque). Ensuite, mes parents ont été hébergé pendant un an chez une personne qui au bout d'un an les a virés. En urgence et totalement désemparé, je les ai donc pris "temporairement" chez moi. Et comme je l'indique, cela fait maintenant plus d'un an que cela dure.
Je dois mettre entre parenthèses ma vie sociale et privée pour mon "devoir d'assistance" envers mes parents et peut être que certains d'entre vous vont trouver cela horrible mais mi-juillet je leur ai dit que le 30 Septembre donc hier ils devaient partir. Je ne rigolais pas du tout, il faut comprendre et je pense que vous le comprendrez que vivre avec deux personnes dont la seule et unique inquiétude est de pouvoir boire ses deux litres de whisky par jour est un enfer. Sans compter que mes parents ne travaillent pas enfin c'est surtout vrai pour mon père qui je pense souffre d'une dépression assez importante. Ma mère quant à elle, essaie, je ne peux pas lui enlever cela. Néanmoins, dès lors qu'ils ont de l'argent, tout passe dans l'alcool. Ils peuvent boire dès le réveil (peu importe l'heure) jusqu'à ce qu'ils en tombent de sommeil. Ils n'ont plus de rythme normal et peuvent même se disputer en plein milieu de la nuit alors que moi je dors. Je dois d'ailleurs vous précisez que je dois dormir avec des boules quies ainsi qu'un masque de nuit sinon ce n'est pas drôle. Et oui du coup, nous dormons et vivons dans la même pièce.
Pour couronner le tout, mes voisins en ont marre d'eux, ils ont d'ailleurs eu une violente altercation avec ma voisine il y a de cela deux semaines, je me suis dons fait convoquer par mes propriétaires. Je leur ai donc assuré qu'ils partiraient hier dernier délai.
Et vous savez quoi ? Ils ne sont pas partis. J'ai pourtant fait tout ce qui était en mon pouvoir pour les faire partir sans succès, je ne suis pas insensible à leur détresse néanmoins je ne peux aider des personnes qui ne veulent pas d'aide... J'ai essayé durant les douze derniers mois de leur permettre de voir des assistantes sociales pour les aider dans leurs démarches de réinsertion social (ils sont endettés) et médical sans succès... C'est la raison pour laquelle je voulais qu'ils partent.
Suite à notre dispute, mon père à menacer de se suicider... j'ai donc dû appeler la gendarmerie. Quand les gendarmes l'ont trouvé, il était moins une. Ils ont appelé les pompiers et mon père est donc partit à l'hôpital. Il m'a dit qu'il ne comptait pas revenir... Soit. Mais j'ai toujours ma mère chez moi et je ne sais plus quoi faire.
A écrire ses lignes je me rends compte que je n'ai jamais vraiment eu des parents "normaux". Quand j'étais petite, je ne comprenais pas vraiment pourquoi je ne voulais jamais invite quelqu'un chez moi. Je ne comprenais pas non plus pourquoi mes parents ne pouvaient m'emmener chez d'autres enfants. Aujourd'hui je me rends compte que je me suis littéralement couper du monde.
Sans compter que j'ai développé des troubles du comportement lié à ce traumatisme : je suis toujours angoissé et anxieuse, je ne suis pas sociable et j'ai horreur du bruit. La seule chose que j'aime vraiment c'est être chez moi, devant ma TV. Je ne sors quasiment jamais sauf pour aller travailler et même ma solitude ils me l'ont retiré.
J'avais mon propre appartement depuis tout juste six mois lorsqu'ils se sont retrouvés à la rue.
Je suis désolé tout ça est très brouillon mais en lisant quelques posts sur le forum je me suis tellement identifiée à ses proches d'alcooliques que j'ai presque trouvé du réconfort même dans la situation précaire dans laquelle je me trouve.
La plupart des personnes autour de moi ne comprennent pas ce que c'est de vivre avec un alcoolique alors deux... Quand leur seule manière de s'exprimer c'est de crier, se disputer, qu'ils sont incapables de se souvenir d'une journée entière sans avoir de blackout.
Surtout lorsque se sont deux personnes qui ont la fâcheuse habitude de s'entrainer l'un et l'autre...
J'ai peut-être tort mais aujourd'hui j'entrevois un espoir (encore). Les gendarmes ont été compréhensifs et sensibles à ma situation, ils m'ont proposé de me mettre en relation avec l'une de leur intervenante sociale... J'espère juste que mon père tiendra sa parole et qu'il ne reviendra pas chez moi.
Si vous avez lu tout cela, merci. Dans tous les cas, cela m'a fait du bien de le coucher sur mon clavier, j'espère pouvoir m'endormir.