Bonjour à tous,
Mon mari est alcoolique depuis bientôt 3 ans et demi (il boit tous les soirs environ une demi bouteille de whisky) . J'ai pris contact avec un CSAPA proche de notre domicile, et m'y suis moi-même rendue pour avoir des conseils. Quant à lui il refuse catégoriquement de se faire aider.
Ses parents sont venus nous voir (ils habitent à l'étranger) pour la première fois depuis 4 ans, pendant une semaine. Pendant ce temps, mon mari n'a presque pas bu (seulement un peu le soir quand ils étaient couchés). Dès qu'ils sont partis (chez un autre membre de leur famille) il a repris sa consommation habituelle. Ce qui a été vraiment difficile à encaisser pour moi. Je sais qu'il veut préserver ses parents. C'est sans doute égoïste mais je trouve cela injuste. Je subis son alcoolisme toute seule, tous les jours, sans soutien, pendant que pour eux la vie est belle, ils repartiront sereinement dans quelques mois, pensant que tout va bien, que leur fils va bien...
Je précise que nous avons deux enfants en bas âge, sinon je ne serai probablement plus avec lui.
Ses parents vont revenir nous voir d'ici quelques semaines. J'ai envie de leur parler de son alcoolisme mais j'appréhende leur réaction. J'ai peur qu'ils aient un discours moralisateur qui ne l'aide en rien. Mon mari a énormément de mal à communiquer, de même que ses frères, et je pense que c'est lié à son éducation.Pourront-ils l'aider ? Vont-ils aggraver la situation ? Me sentirais-je un peu allégée de mon fardeau en leur en parlant? Qu'en pensez-vous ?
Par Force2Courage
13/11/2023 à 18:56
Bonjour,
Comme dans chaque histoire, il n'y a pas de recette miracle applicable à chacun. Alors je vais juste vous dire mon expérience, et à vous de voir comment cela se transfert dans votre situation...
Mon mari est alcoolique depuis maintenant 17 ans, ou du moins, j'ai pris conscience à ce moment là...
Il y a quatorze ans, j'étais à bout de nerf, vraiment. Nous venions d'avoir notre fille, son alcool nuisait à l'équilibre familiale et au bien être de ma fille et je n'en pouvais plus de gérer tout toute seule avec la contrainte de ses colères si ça le dérangeait. Les moindres pleurs de notre fille étaient sujet de disputes, pas le droit au moindre caprice, contrariété... Même ses éclats de rire le gênaient. Puis, il débordait sur d'autres sujets (finance, manque de respect, rencontres amoureuses sur internet...) Bref, le dérapage complet.
J'ai pris sur moi d'en parler à sa mère, qui pensait que le problème venait de moi (ce qu'il lui disait). J'ai mis les points sur les i.
Là, il s'en est pris la gueule, elle a refusé de lui parler pendant des mois. Ca m'a fait une belle jambe, j'étais encore plus seule face à mes problèmes. Il m'a hurlé dessus, violence physique, chantage au suicide (il a fallu que je défonce la porte du garage pour l'empêcher de se pendre...)
Il a mis un an à faire croire à sa mère qu'il ne buvait plus. Quand il va chez elle, c'est zéro alcool. Et elle est si fière de lui!!! Il n'a jamais cessé de boire, mais il donne l'apparence. Et il continue de faire croire à sa mère que les problèmes viennent de moi, que je suis une mauvaise mère, une fainéante, une mauvaise épouse ingrate, et j'en passe. Moi j'ai abandonné.
Ses frères savent très bien qu'il boit, il ne s'en cache pas. Eux ne boivent pas une goutte. Mais ils ne sont pas choqués, ils ont l'air de trouver cela "normal" le concernant, comme si son alcool faisait partie intégrante de lui et que c'était dans sa nature... Du coup, ils ne lui disent rien.
Ses "amis" trouvent sa vie trop cool, et aimeraient vivre comme lui (ou sans doute aimeraient ils avoir une petite femme qui subit sans rien dire à la maison et assume la gestion de tout toute seule...)
Pour résumer, me concernant, le fait d'en parler ne m'a posé que des problèmes supplémentaires, donc j'ai arrêté. De plus, il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il est devenu diabétique, il est en surpoids caractéristique (ventre gonflé), elle a conscience que la version de notre vie selon son fils diffère avec celle de moi et de notre fille. Elle connait son passé, et devrait avoir développé une certaine vigilance. Elle pourrait questionner de manière subtile ses autres fils. Mais non, il vaut mieux ne pas voir et me pourrir la vie sur des commérages de son fils. Elle pleurera son fils quand il mourra d'une cirrhose (comme son défunt mari dont elle a divorcé). Et elle me reprochera de ne pas l'avoir sorti de là et ne pas avoir alerter.
Mon histoire n'est pas une généralité, loin s'en faut. Je connais des familles qui se serrent les coudes, même si dans leur cas il n'y a pas de résultats non plus.
En revanche, ce que je peux vous dire avec certitude, c'est que VOUS devez en parler à vos proches, à votre famille. Votre souffrance ne doit pas être passée sous silence pour lui épargner une honte. VOUS avez besoin de soutien, de pouvoir parler, de pouvoir lâcher la pression. Libérez la parole de votre côté.
Bon courage
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Par conjointalcoolique
14/11/2023 à 12:34
Merci Force2Courage de m'avoir répondu. Je pense en parler effectivement à ma famille prochainement, pour me libérer de ce poids. Bon courage à toi.
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Par Dryade
15/11/2023 à 17:59
Bonsoir
C'est compliqué d'en parler à la belle famille, il y a 10 ans j'ai voulu parlé des problèmes à ma belle mère, en gros j'étais la connasse qui ne comprenait rien, qu'il avait le droit de s'amuser, si je n'étais pas contente je pouvais partir, elle a même envoyé boulé ma mère lorsqu'elle a voulu parler avec elle de ce problème.
il y a quelques années on en a rediscuté, elle m'a dit "comment ça il continue???, pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant? quoi je t'avais reproché les choses??? jamais de la vie etc", ses parents ont fini par lui souffler dans les bronches et la psy de couple m'a reproché de leurs en avoir parlé, comme quoi ça n'aidait pas une construction positive, l'alcool soit disant c'est le buccal comme la ciguarette et associé à la mère.
J'espérais qu'en parlant à son frère, qui à le même problème et qui s'en sort bien mieux et fait maintenant attention à sa consommation, de discuter avec lui mais il ne veut pas m'aider ni lui en parler, il préfère faire l'autruche.
Pour ma part je suis en thérapie afin de pouvoir en discuter et m'aider à tenir. Car ma famille me soutien mais est loin et n'osent rien faire
Bon courage
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