Bonsoir à tous,
Je sors d'une relation houleuse de 2 ans et demi avec une personne alcoolique. J'ai remarqué sa "bonne descente" dès notre première rencontre, et puis lors de nos premiers mois de relations où toutes nos sorties n'étaient que consacrées à l'alcool.
J'ai eu un coup de foudre pour cette personne, mais je me méfiais de ses "switch" lorsqu'elle buvait trop. Elle devenait incohérente et agressive. Je lui ai fait comprendre que ça ne pourrait pas durer entre nous si elle continuait à boire comme cela. A chaque soirée ensemble, j'avais peur qu'elle vrille. Elle m'a dit son premier "je t'aime" complètement saoule en pleurant. Mais quelque chose me touchait chez elle, je pouvais percevoir sa souffrance mais la belle personne que c'était en même temps.
Au bout de 4 mois de relation, et le confinement ayant du lui faire percevoir sa consommation excessive d'alcool à la maison, elle a arrêté de boire du jour au lendemain. Ça a duré un an. Je comprends alors qu'elle a un problème avec l'alcool depuis au moins 15 ans (elle en à 42). Un an où nous avons été heureuses malgré nos hypersensibilité respectives qui pouvaient créer des conflits assez intenses.
Et puis un jour elle a voulu réessayer de maitriser sa consommation. Puis elle a commencé à devenir très irritable, à ne plus rien supporter. Elle a commencé à voir un addictologue (1 fois par mois) mais n'a pas pris son traitement au sérieux, et je la voyais augmenter sa consommation d'alcool petit à petit. Elle minimisait tout, disant que c'était "léger", que ce n'était pas grave tant qu'elle ne vrillait pas. Sauf que je voyais bien que ses journées était remplies par ses addictions : le travail en journée (qui est une autre de ses addiction) et l'apéro le soir. Elle disait avoir besoin de se remplir tout le temps. Son frère est exactement pareil,
Ayant cette qualité / défaut d'un peu trop analyser les choses, j'ai assez vite pointé du doigt ses incohérences entre ses dires et la réalité. Je me suis acharnée à lui faire voir qu'elle était dans un mode de vie malsain (chose qu'elle reconnaissait elle-même dans ses rares moments de lucidité, elle disait être comme un hamster dans une roue). Aucun centres d'intérêts, des actions compulsives en permanence, des menaces de ruptures et des mensonges à tout va... J'avais l'impression qu'elle ne s'intéressait à moi que quand "ça lui permettait de se remplir". Le reste du temps je quémandais de l'attention, chose qui m'a plongé dans une dépendance affective douloureuse.
La situation est devenue invivable avec des engueulades à répétition selon ses humeurs. Elle me disait que j'étais trop dure, "que ma méthode ne marchait pas". C'est vrai que j'étais assez dure dans mes mots car en colère de la voir passer à côté de sa vie et se faire du mal. Je lui en voulais me laisser dans ce désespoir et rester dans le déni. Elle a fini par partir de chez nous, "pour retrouver sa liberté" et et elle a ressombré. Elle s'est noyé dans l'alcool et le travail pendant 6 mois.
J'ai maintenu le lien et elle manifestait sans cesse des regrets. Au cours de ses 6 mois elle a enfin pris conscience de son alcoolisme et a recommencé un traitement d'anti-deprésseurs. Je l'ai soutenu comme je pouvais malgré ma rancoeur car le démarrage du traitement a été difficile. Puis je l'ai encouragée à aller en cure. Elle m'as beaucoup rejetée puis a voulu revenir mais j'ai posé un ultimatum : tu reviendras si tu arrêtes de boire car je souffres trop quand tu bois / es en manque. Evidemment parfois je l'ai secouée, l'ai retrouvé des lendemains de cuite et j'ai été très en colère. J'ai pu être très dure et blessante mais je revenais aussitôt rongée par la culpabilité.
Elle est finalement allée passer 10 jours dans une maison de repos (donc pas une vraie cure de désintoxication) où je souhaitais lui laisser de l'espace. Je l'y ai accompagnée pour l'encourager mais très vite elle a commencé à tout reporter sur moi. Si je me sors de là, on fait un enfant. Tu es tout pour moi. Elle devenait parano sur mes potentielles rencontres etc etc. J'ai alors compris qu'elle faisait encore une fois ça pour nous et pas pour elle alors j'ai essayé de lui faire comprendre que je ne pouvais rien lui promettre à la sortie de sa cure, que c'était une responsabilité trop lourde de faire porter son abstinence sur notre couple.
Depuis, elle m'a totalement rejetée. Me disant que qu'elle avait besoin d'être seule, que notre relation ne l'aidait pas et surtout "ma méthode". Elle a coupé tout contact avec moi ce que je peux comprendre mais cela a été très violent pour moi. Elle m'a fait espéré pendant 6 mois qu'elle voulait s'en sortir pour qu'on réussisse à construire quelque chose et puis quand ce jour arrive enfin, elle plante tout et me laisse derrière sans même un remerciement et que des reproches. Je ne suis bien évidemment pas toute rose dans cette histoire car j'ai très mal vécu ce rejet soudain, mais je me suis contrôlée car je savais qu'elle était dans une phase d'instabilité émotionnelle forte à cause de son sevrage.
Je me sens vidée et trahie. D'avoir tant donné à quelqu'un qui me voit maintenant comme une source de stress et culpabilisation. Mes mots la dégoutent et elle dit ressentir des émotions négatives uniquement à cause de moi. Avez-vous déjà vécu des situations similaires ? Ou des conseils à me donner pour avancer ?
Merci d'avance pour vos réponses