Bonjour,
J'ai une situation un peu particulière et j'ai besoin d'avis et de conseils.
J'ai eu des nouvelles (complètement par hasard) par trois sources différentes d'une personne qui ne fait plus partie de ma vie depuis plus de 15 ans (cf les aléas des événements) et qui a sombré dans un alcoolisme profond qu'il nie en bloc.
Je dois reconnaître que j'ai été fortement touchée, choquée etc.
A vrai dire, je suis passée par tout un tas de phases en quelques mois. Aujourd'hui ça va mieux j'ai accusé le coup. Cependant je reste inquiète. J'ai peur qu'il lui arrive un malheur, qu'il meure, qu'il perde tout, qu'il se retrouve seul.
Je précise que c'est un homme plutôt introverti, avec une forme de violence qu'il retourne contre lui même. Il n'a pas vraiment d'amis, plus de compagne, pas vraiment de soutien (de toute façon il nie ses problématiques et balade les médecins). Ses proches (compagne(s), famille) ont fait tout ce qu'ils pouvaient mais chacun arrive à une forme d'épuisement très douloureux et insupportable (dépression, angoisse... peur...) et pour se protéger, des ponts se sont coupés et sont en train de se rompre (ce que l'on comprend aisément car c'est terriblement usant). Il ne travaille plus, il dépense beaucoup, il reste enfermé... il est enfermé avec lui même dans cette prison d'alcool.
Je ne connais pas spécifiquement l'alcoolisme mais je sais ce que représente une addiction, je sais l'enfer des maladies où l'on est dépendant (que ce soit une substance, un comportement etc...). Je sais que cela met la vie, les relations, l'équilibre en jeu. Je l'ai éprouvé moi même à travers des troubles très très graves du comportement alimentaire et j'ai accompagné une personne qui avait un grave problème de drogue (accompagné est un bien grand mot, je dirai plutôt que j'étais là si besoin, j'étais là au téléphone... j'étais là physiquement... à la mesure de mon possible... et quand j'estimais qu'il fallait agir : ex appeler les pompiers ou ses référents sociaux).
Ma préoccupation aujourd'hui c'est cette peur qu'il abandonne, qu'il baisse complètement les bras, qu'il se retrouve à la rue, qu'il meure dans son vomi ou parce que ses organes n'en pourront plus. Malgré les années, je suis restée attachée à cette personne. Je suis dégoutée car c'est quelqu'un de bien, doué, intelligent... bref... J'aimerai simplement tendre une perche, dire que je suis là, qu'il peut compter sur moi peu importe le besoin.
Je pense que j'ai fait un long parcours et que j'ai pris beaucoup de recul sur la vie, sur les conditions d'existence... je pense que c'est terrible d'être seule.
J'ai failli mourir et sans la présence de certaines personnes à des petits moments clefs... je pense que je ne serai plus là. Parfois ça ne tient à pas grand chose même si choisir de vivre et d'avancer ne dépend que de soi... savoir qu'il y a parfois quelqu'un (un ami, un parent... parfois un soignant... un inconnu qui passe même), parfois - dans mon expérience - ça change tout.
Je pensais commencer par écrire une lettre et lui donner mes coordonnées afin qu'il puisse reprendre en compte si c'est ok pour lui.
Je ne veut pas l'envahir, je ne veux pas le tirer absolument, je veux juste ouvrir une porte.
Voilà, je m'excuse c'était un peu long mais comme ce n'est pas évident et que je ne sais pas trop comment gérer... voilà.
Qu'en pensez-vous ? Est ce que l'idée est bonne/juste ? et si oui, comment ne pas être maladroite dans cette lettre ?
Merci beaucoup de votre aide