Bonjour à tous,
ce n'est pas forcément un vrai sujet de discussion, j'ai juste besoin de déballer beaucoup de choses pour trouver un peu de soutien, de réconfort...
Voilà je suis mariée et j'ai un petit bébé avec un homme alcoolique. J'ai 28 ans, je l'ai rencontré quand j'en avais 25.
Avant lui, j'étais en couple 8 ans avec un homme sans problème, équilibré mais je m'ennuyais ferme et nous n'avions pas les mêmes projets d'avenir.
Quand j'ai rencontré mon homme, ça a tout de suite été une évidence. Et ... une addiction pour moi. Il a essayé de me faire fuir deux fois pendant les 6 premiers mois de notre relation mais deux fois notre attraction a été plus forte.
Au début bien sûr il n'a jamais nommé son alcoolisme, d'ailleurs à cette époque il ne s'était peut être même pas avoué à lui même son problème. Et moi, même si des alertes s'étaient enclenchées dans mon cerveau, j'avais mis des oeillères. De toute façon je savais que je ne pourrai rien faire pour lui, que c'était à lui d'avoir ou non un déclic.
J'aurais dû partir les deux fois où il m'a laissée, mais j'étais trop amoureuse et sûrement complètement addict à lui.
Depuis les choses ont fait leur chemin, de longues discussions, beaucoup d'empathie, de patience, pas de jugement, de lourds problèmes de santé et un déclic a eu lieu pour lui. Il a voulu entrer en cure. (Qu'est ce que c'est difficile et long d'être admis en service de soins) Après la cure j'ai retrouvé un homme éteint par les médicaments et surtout sans aide réelle pour panser/guérir les plaies que de nombreux traumatismes de l'enfance ont laissé chez lui et qui ont causé,entre autre, son alcoolisme.
Comme vous vous en doutez l'abstinence n'a pas duré plus de 3 mois et pendant ces 3 mois je suis tombée enceinte malgré les difficultés qu'on lui avait prédit pour faire un enfant. Sans alcool, son corps était sûrement plus disposé à nous faire ce cadeau et moi aussi inconsciemment...
Ensuite il y a eu la grossesse, de très beaux moments, notre mariage aussi mais le retour au galop de l'alcool et des crises très douloureuses. Vous savez ce que c'est.
Il y a tellement à dire, tellement de choses que je n'ai pas forcément réussi à mettre assez à distance et à digérer, tellement de honte et de solitude aussi. Je ne peux pas relater toutes les expériences vécues mais une chose est sûre j'aurais aimé connaître une personne sur qui compte pour simplement me confier.
Des amis sur lesquels on peut vraiment compter, sans jugement, sans retournement, j'en ai peu. Et depuis que je connais mon homme je n'ai même plus l'impression d'en avoir tant le climat autour de moi est devenu hostile. Je me sens peu à peu engloutie, enfermée, je ne peux pas en parler. Les seuls à qui je pourrais en parler puisqu'ils sont au courant sont sa famille mais malheureusement je ne peux pas parler de tout car après, il m'en veut ...
Je m'isole de plus en plus et me sens mise à l'écart de plus en plus. D'ailleurs j'ai peur de regretter mon choix de m'être mis en congé parental et d'avoir démissionner pour déménager et suivre mon mari sur son nouveau poste ... Peur de me retrouver très seule et peur de plonger et d'emporter avec moi mon bébé. Je ne veux pas qu'il vive ça.
D'autant plus que j'ai compris avec tout ça d'où viennent tous mes maux, mes manques à moi. Pourquoi j'ai choisi cet homme ?
Tout simplement car je n'ai pas été plus forte que de reproduire le schéma parental que j'ai connu. Même si chez moi, ça n'a jamais été nommé.
Je suis sûre que mon père est dépressif, alcoolique, sûrement bipolaire en fait et que ma mère subit dans le silence et n'a aucune joie, pas d'amis, et prend les reproches ignobles de ses deux filles ...
Bref j'ai besoin de partager, si vous voulez discuter...
