Bonjour à tous !
Voilà déjà quelques années que je trouve du soutien auprès de ce site mais ce soir, j'ai besoin d'y voir plus clair.
Je vis maintenant depuis 13 ans avec un homme merveilleux. Mais il y a un hic. Sa consommation d'alcool.
Il vient d'une famille où l'alcool en est un membre à part entière. Personne ne se dit alcoolique mais personne ne sait passer un bon moment sans boire un verre.
À nos débuts, il buvait. Souvent, beaucoup trop. Il cachait ses bières vides, était ivre le soir quand je rentrais du travail, etc. Il lui est arrivé de se battre, d'être violent verbalement et physiquement avec moi. Il a même insulté ma mère un soir de nouvel an. Évidemment, le lendemain, à chaque fois, il regrette et promet qu'il ne recommencera plus.
J'ai longtemps entendu que c'était moi qui avait un soucis, qui était intolérante à l'alcool. Car je ne bois pas. Jamais. Pas une goutte.
Et voilà 2 ans, son meilleur ami, lui aussi alcoolique, s'est retrouvé hospitalisé en psychiatrie du fait de son addiction. Son discours a changé. Les dangers de l'alcool sont devenus visibles. Et il s'est énormément calmé... Aujourd'hui, il est capable de ne pas boire aux repas de famille, de même rester des semaines sans boire. Mais voilà, si j'écris ce soir, c'est que tout n'est pas parfait. Ce serait trop beau.
Bien qu'il ai énormément réduit sa consommation, il boit à en être ivre à chaque fois qu'il se retrouve seul le soir. Quand je travaillais de nuit, c'était à ce moment là. Maintenant, lorsque je suis en déplacement professionnel, il boit.
J'étais infirmière aux urgences. J'ai beaucoup trop vu de patients alcoolisés arriver, blessés à cause d'une chute provoquée par l'alcool, s'étouffant dans leur vomi faute de réflexes, mourir des suites de tout cela. Sans compter les complications à long terme... J'ai beau lui expliquer les dangers, il a beau les avoir vu avec son meilleur ami, etc. Il ne cesse pas pour autant d'agir ainsi. Il n'a pas eu le déclic et je suis lassée aujourd'hui d'attendre ce déclic. Mais dois-je l'attendre ? Car aujourd'hui, il peut passer des semaines sans boire. Mais il craquera toujours à un moment, juste un soir. Même si il sait qu'il me fait du mal, qu'il se met en danger, qu'il finira par me perdre. D'où mon interrogation ce soir finalement... Est-ce moi qui ai trop peur du pire ? Est-ce qu'au final, ce n'est pas lui qui a un problème avec l'alcool mais moi avec la perception de sa consommation ? Est-ce que je ne lui fais juste plus confiance ?
Je l'aime et ne veux pas le quitter mais je suis lasse de passer des nuits blanches, en déplacement professionnel, à m'inquiéter de le savoir seul, ivre, à la maison. À imaginer le pire, à me demander comment il sera lorsque je passerai la porte. Et comment l'aider ? J'ai beau avoir été infirmière, lorsque les proches sont concernés, lorsqu'on est personnellement touché, tout devient différent.
Je vous remercie pour votre aide précieuse.