Bonjour,
Je viens écrire ici plutôt que d'écrire seule dans mon coin sur un cahier... cela fait des années que l'alcool est un ami sournois pour moi.
Pour poser un peu le contexte, j'ai d'abord, dès mes 12 ans, eu une première grave phase d'anorexie, puis des alternances d'anorexie et de boulimie.
L'alcool est arrivé assez tôt, dès mes 15 ans, uniquement en contexte "social" , "festif", ça m'aidait à aller vers les autres notamment puisque j'ai toujours eu des difficultés dans les interactions sociales (harcèlement scolaire, peur du jugement etc)
Mais seule c'est les crises de boulimie qui me "tenaient", qui m'"aidaient" au quotidien, ça a duré longtemps, avec des phases d'alternance entre hypercontrôle , surtout en période de révision, et alcool et crises de boulimie en dehors.
Je me suis mise en couple à 23 ans, et l'alcool était présent au quotidien. Je ne vivais plus que pour mes études, mon conjoint et l'alcool ; on se retrouvait le soir au bar pour discuter des heures autour d'un-plusieurs- verres ; je m'étais complètement isolée socialement, mais c'était plus facile pour moi.
Vers 28-29 ans, je suis partie seule voyager pendant plusieurs mois, et là c'était plutôt une phase de contrôle sur le plan alimentaire, et au niveau alcool c'était variable, étant dans un pays où il n'était pas accessible partout.
Depuis il n'y a plus eu de crises de boulimie, mon oesophage ayant des séquelles et ne le supportant plus, mais l'alcool a alors pris une place beaucoup plus importante, venant remplacer les crises de boulimie qui me "déconnectaient" le soir.
La conso a explosé après la fin de mes études, après ma thèse -j'ai fait des études de médecine-, n'ayant plus rien pour me canaliser, plus d'obligation, voire d'obsession ou d'addiction au travail...
Je suis ensuite partie travailler dans les Dom tom, et là c'était tous les jours après le travail, de plus en plus, et à sortir de oins en moins de chez moi, majoré encore après une violente aggression qui en a réveillé de plus anciennes.
Je me suis séparée, suis revenue en métropole, j'ai fait des remplacements - toujours en buvant le soir-, j'ai fait des cures et post cure, puis j'ai pris un boulot fixe - en addictologie...- et en parallèle je me suis remise en couple, et on a acheté un petit lieu de vie en pleine campagne.
Il y a 2 ans, suite à 6 mois de galère post opératoire d'une greffe osseuse mal faite, mais sans doute aussi de difficultés d'adaptation à tous ces changements perso et pro, (même si ça se passait très bien de l'avis de tous mes collègues) arrêt de travail, puis re plongeon dans l'alcool, hospitalisations en clinique, multiples suivis etc
Depuis je n'ai pas repris le boulot, je me sens assez paumée sur quel chemin suivre, je suis angoissée tout le temps, je ne prends plus plaisir à rien -bon ça ça a toujours fait partie de moi, l'angoisse et la depression-, je suis toujours suivie, j'ai fait quelques formations, mais je ne trouve ma place nulle part, j'ai juste envie de me cacher dans ma tanière et de picoler...
Voilà, merci de m'avoir lue, et au plaisir de vous lire : )