Bonjour à tous,
En passe de toucher le fond physiquement et mentalement, après une visite de ma neuropsy ce matin qui m'a reproché clairement l'encombrement de mon appartement et culpabilisée sur mes conso, j'étais en panique totale, et j'ai fini par arriver sur le forum.
En octobre 2019, après 12 ans de sobriété, j'ai replongé.
Une histoire affective compliquée, une douleur dont je pensais être préservée à mon grand âge (j'avais 51 ans), un ami compatissant et alcoolique qui m'a emmenée faire la tournée des bars dès le matin, le cocktail m'a démolie.
Moi qui ne buvais jamais le matin, je me suis mise au gin/ricqlès (pour faire passer le goût) à toute heure, arrosé de bière 7°.
J'avais programmé mon départ sur une plage de la Méditerranée, tout prévu...
et paf! le Voldemort, confinement, zut.
Dans un sens il m'a sauvé la vie...
Depuis l'été 2020, cure, post cure, re-cure, re-post cure...je ne compte plus.
Et dès le retour chez moi, seule dans mon appartement dans une ville que je déteste, loin de ma nature chérie et de mon bled (pour servir de tampon entre ma maman et son mari qui est mon père), j'ai replongé chaque fois, le jour même souvent, ou le lendemain.
Je me suis isolée, plus envie d'appeler mes meilleurs amis, pas d'enfants, pas de famille, j'ai coulé dans une dépression invisible aux autres (devant les autres j'ai toujours la ressource de rire, sourire, gérer leurs problèmes, leurs bobos) mais insidieuse et peu à peu mêlée à la peur : peur de l'avenir, de la maladie, de la souffrance, peur de sortir de chez moi sans être "chargée"...
Aujourd'hui mon corps ne suit plus : stéatose hépatique, nuits blanches avec suées, gêne au foie, mal de ventre, langue qui pèse des tonnes, nausée, obligée de me lever très tôt pour évacuer des selles pleines de bile... la seule chose qui me calme étant, bien entendu, le mal lui-même.
Je ne finis jamais la bouteille, je ne ressens même plus l'ivresse, mais les faits sont là : je vais mourir, souffrir, et surtout faire souffrir ma maman (qui est au courant de mon problème d'addiction(s), mais pas des conséquences récentes).
Sans compter les soucis financiers et les bidouillages après le 15 du mois.
Tous les matins dans mon lit je me promets de "ne pas boire aujourd'hui".
Et devinez quoi? Dès que je me retrouve sur le canapé, toute seule, je remets ça, un peu plus chaque jour.
Aujourd'hui, acculée, seule, les urgences me jettent en me disant qu'ils n'ont "aucune raison médicale de me garder" (si, si), j'ai décidé en lisant vos fils de tenter encore une fois de me libérer de cette prison, d'arrêter de me cogner aux barreaux bêtement, de laisser couler mes émotions.
J'ai peur.
J'ai très, très peur.
Mais si vous avez eu le courage d'affronter le démon, je me dois de le faire aussi.
Courage à vous tous, que vous soyez en rétablissement ou englués encore dans les sables mouvants.
Merci pour vos témoignages, et merci aux personnes qui répondent au chat et au téléphone.
Je vais aller prendre une bonne douche, et tenter de lâcher prise.
J'espère avoir de bonnes nouvelles demain, une journée à la fois, une heure à la fois.
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