Salutation,
il est temps pour moi de tenir parole, à savoir, si j'arrête 1 an, je témoignerai...
j'ai 42 ans, homme, je bois depuis que j'ai 20 ans.
Arrêter de boire a été beaucoup plus difficile que d'arrêter de fumer pour moi.
Je suis somnambule, quand le spécialiste du sommeil me l'a annoncé il y a 4/5 ans de cela, je me souviens qu'il m'avait conseillé 2 choses : de me coucher tôt et d'éviter l'alcool.
Quand j'ai dit ça à mon entourage, je concluais par : "donc il n'y a rien à faire !"
ça faisait rire...
j'ai toujours trop bu, j'avais l'impression d'être plus drôle, mieux accepté, que ça faisait parti de "mon personnage"...
seulement voilà, les black out (trous de mémoires) devenaient de plus en plus fréquents, c'est affreux quand on vous raconte votre soirée et que vous n'avez que quelques bribes de souvenirs, j'ai fini à l’hôpital une fois mais le pire c'est d'avoir pris le bureau d'amis pour des toilettes, ou leurs rideaux... somnambulisme et alcool : ce n'est pas top... et enfin je me suis réveillé un jour, je m'étais pissé dessus, le honte totale...
Ce fut la goutte d'eau, j'ai arrêté depuis ce jour...
Trois mois avant l'arrêt, j'avais vu un addictologue qui m'a beaucoup déçu, il ne me proposait que l'internement... Je lui avais dit que je voulais essayer les AA, il m'avait dit que c'était un peu une "secte", je me souviens lui avoir dit "mais je m'en fous si ça marche!"...
je lui avais dit aussi que la seule fois où j'avais complètement arrêté pendant 6 mois c'était à cause de la prise de médocs pour ma dépression, c'était il y a 7 ans, sa réponse : "ah non, les médocs, ça crée une autre dépendance, vous savez ici on est pour l'internement..."
je l'ai remercié, j'ai dit que je donnerai des nouvelles, chose que je n'ai pas faite et en sortant j'ai vu les gars du centre et je me suis dit en moi même que je ne finirai jamais ici...
mon but n'est pas de choquer les AA ou ceux qui prennent des médocs, c'est juste dire, voilà, vous pouvez tomber sur ce genre de "pro" qui ne prêche que pour son activité et rien d'autre...
Je me suis donc pris en main seul, comme je buvais 2/3 bières en rentrant du boulot, je les ai remplacé par 2/3 bières sans alcool (que du 0,03%). Au bout d'un moment je trouvais ça infecte alors j'ai rempli ces bouteilles avec de l'eau, j'avais besoin du geste. J'ai arrêté un long temps de voir les potes avec qui je me retournais la tête, fini les bars, soirées...
j'y retourne maintenant mais je rentre tôt, ras le bol de parler à de la viande saoule...
Ce qui m'a aidé c'est ce forum, lire les témoignages, le film (et le livre) "un dernier pour la route"...
A 10 mois de sevrage, je me suis mis à pleurer (je sais c'est con) dans ma voiture, car j'ai compris que je ne pouvais pas juste arrêter et reprendre quand je voulais, c'est définitif...
Ma seule déception est d'avoir pris du poids alors que je croyais que j'allais maigrir...En fait des fois je ne faisais que boire et je ne mangeais pas...
Ma grande joie est d'avoir retrouvé un sommeil réparateur, quel bien fou ça fait...
Bien entendu, je ne suis pas à l’abri d'une rechute, mais pour l'instant ça va.
Je pensais que ma femme me soutiendrait plus, mais je la comprends, elle en a trop bavé...
désolé je suis pas écrivain, je voulais juste témoigner car ceux qui l'ont fait avant moi, m'ont permis de m'en sortir.
Merci à eux !