Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui je fête mon 57e jour sans consommer. Depuis le 31 octobre, plus aucune goutte. J’avais juste envie de vous faire partager les raisons et les conséquences de cet arrêt.
Je vais essayer d’être bref.
Déjà, j’ai consommé dès l’âge de 14 ans jusqu’à mes 29 ans aujourd’hui. Histoire classique, des grosses cuites entre potes jusqu’à 24 ans, puis l’alcool est devenu banal, il m’a accompagné quand j’étais seul chez moi, et me rendait « plus saoul que les autres » en soirée.
Depuis 2 ans à peu près, ma consommation s’est « améliorée », c’est-à-dire qu’elle n’était plus quotidienne, mais excessive lors des soirées ou des repas de famille.
En clair, des cuites incontrôlées et le sentiment de « défaite » face à l’alcool qui revenait à chaque fois, cet alcool que je croyais avoir réapprivoisé et qui me poignardait dans le dos sans cesse.
Ce qui a rendu l’abstinence évidente, c’est une prise de conscience très importante :
Et si tout simplement mon corps n’était pas fait pour l’alcool ? Dès le premier verre, c’était comme si je perdais déjà le contrôle, mon cerveau se retrouvait possédé et ne pensait plus qu’à une chose : boire. Alors que les autres, eux, pouvaient arrêter de boire quand ils le voulaient.
J’ai réussi à me persuader de ça : Mon addiction fait partie de moi, je suis génétiquement « ALLERGIQUE » à l’alcool, j’ai cette espèce de « HANDICAP », et surtout ce n’est pas ma faute, je n’ai pas à m’en sentir coupable.
J’ai arrêté d’essayer de maîtriser ma consommation (« ce soir je ne perds pas contre l’alcool ») car je suis voué à perdre, mon corps en est physiquement incapable, comme un aveugle est incapable de voir.
Alors j’ai décidé d’arrêter totalement. Et je me rends compte que je n’ai pas envie de boire, à aucun moment. Je n’aurais envie de boire que si je commençais à boire.
L’autre chose importante, c’est que cette décision d’abstinence totale m’a toujours fait peur à cause du regard des autres : « Ah bon ? Tu ne bois plus ? Mais pourquoi ? Il t’est arrivé quelque chose ? Etc… ». Sur ce plan-là, social, il est plus difficile d’arrêter de boire que de fumer par exemple.
J’ai subi ce genre de questions mais que voulez-vous ? Ce sont des petits moments gênants que je finis par accepter, et qui ne sont rien par rapport au sentiment qui m’habite : celui de contrôler ma vie, de ne plus avoir peur de perdre ou d’avoir honte. Et surtout, un sentiment de fierté indescriptible parce qu’arrêter de boire, c’est surtout la grande classe.
Évidemment, mon addiction sera toujours là, en moi, à vie, mais je la considère comme ma kryptonite, qui, je l’espère le plus longtemps possible, me rendra aussi fier qu’un super-héros.
Nous avons chacun et chacune notre propre histoire d’addiction, et si quelqu’un se reconnaît dans la mienne, j’espère lui avoir été utile. En tout cas, ma vie est beaucoup plus simple depuis 2 mois, et j’espère qu’elle le restera jusqu’à sa fin.