On est le mercredi 19 août 2020. Il est 13h24. Ça fait 3h24 que je suis sobre. Je me suis préparé, j'ai même passé 2 semaines à ne penser qu'à ça ou presque. J'ai déjà fait 14 sevrages, mais celui-ci est nettement plus compliqué, car depuis la mort de ma mère, en 2018, ma consommation d'alcool est monté à des niveaux que je n'avais jamais atteint : 1 L de vodka / jour, par exemple. Si les autres sevrages n'étaient qu'une affaire de volonté, là, j'ai besoin d'aide médicamenteuse, anxiolytiques et vitamines. Et des tonnes de bouteilles d'eau fraiche dans mon frigo. J'ai dormi de 10h à 12h45, heure à laquelle j'ai pris un demi comprimé d’anxiolytique. Pour l'instant je suis dans un coton bienveillant, les tremblements, l'irritabilité et le mal-être que je connais quotidiennement depuis plusieurs mois quand je suis en manque ne sont pas là. Mais je sais d'après ce que j'ai lu que ça ne devrait pas tarder. Mais cette fois doit être la bonne : j'ai 55 ans, une femme merveilleuse à laquelle j'essaye, surement inutilement, de cacher ma dépendance, un métier que j'adore, une maison qu'on vient tout juste d'acheter. Je ne VEUX PLUS que l'alcool vienne se mettre en travers de ma route. Je continuerai à vous raconter ma traversée du désert du sevrage, puis mon ascension de l'Everest de la liberté, si jamais cela peut donner envie à un ou une autre esclave de cette saloperie de lever le poing et de sortir de la mine.
Par rewinder
21/10/2020 à 21:06
Billienova, vendredi soir je te fais un solo de double grosse caisse rien que pour faire chier les chiens qui nous aboient dessus. Si après ça ils ne filent pas tout doux, eh ben... je te ferai un solo de triple grosse caisse. Je sais pas trop comment ça peut se faire, mais je trouverais. Hasta la vista, camarade.
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Par rewinder
22/10/2020 à 10:46
Bien. Donc je connais maintenant mon ennemi, et je le connais précisément, puisque grâce à notre modérateur préféré, j’ai même appris son nom : le craving, ce besoin irrépressible de consommer. J’ai découvert, en allant trainer sur le net, que cette saloperie venait, notamment, du gyrus cingulaire antérieur et du cortex orbifrontal. Je savais même pas que j’en avais un, de gyrus cingulaire (mon imbécile de correcteur orthographique ne sait même pas l’écrire !) antérieur.
De toute façon, on s’en fout de savoir d’où ça vient, puisqu’on ne dispose pas d’interrupteur à gyrus (enfin, y’a l’option lobotomie, mais je n’envisage pas d’y recourir pour l’instant) Par contre, j’ai découvert que des chercheurs de l’université de Plymouth avaient prouvé qu’il y avait un moyen de « détourner l’attention » du craving. Je vous le donne en mille : Tetris. Si, si (https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/addiction-tetris-u… ). Ma vieille Game Boy Pocket a rendu l’âme il y a déjà fort longtemps, mais bon, il y a de fort bonnes versions sous forme d’app, sur les téléphones et tablettes. Je testerai ça bientôt à mon avis, et je vous tiens au courant.
J’ai aussi découvert, sur le forum « psychoactif.org » que la bonne vieille acétylcystéine aurait un effet anti craving. Je vous mets le lien aussi (https://www.psychoactif.org/forum/t32982-p1-moyen-simple-pour-lutter-co… ) , il y a dans cet échange des liens vers des articles pointus (mais en anglais) sur les recherche qui ont été menées sur le sujet. L’acétylcysteine est un médoc sans danger, on la connait sous le nom d’Exomuc ou Mucomyst, c’est un truc qu’on prend pour se dégager le nez (à mourir de rire quand tu sais que c’est notamment très efficace dans le décrochage de…la coke)
Et je continue à chercher encore d’autres kung-fu pour lutter contre les saloperies envoyés par mon gyrus cingulaire antérieur et mon cortex orbifrontal.
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Par rewinder
22/10/2020 à 11:47
A y est, j'ai installé Tetris sur ma tablette et mon téléphone. Ca existe, "tetris-infos-service" ?
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Par rewinder
25/10/2020 à 17:34
Quand j’ai voulu m’inscrire sur ce site, au début du mois d’aout dernier, j’ai du m’y prendre à je ne sais plus combien de fois. Je voulais pas qu’on puisse m’identifier, non pas que je crois à Big Brother (je ne crois pas au Père Noël, alors c’est pas pour croire en ces débilités de théories du complot), mais parce que j’ai honte, point barre. Honte d’être un alcoolo, honte de laisser partir en live toutes les bonnes choses que compte ma vie. Ma chérie, mon job, ma musique, mes films, mes photos, ma poésie, et tutti quanti.
Alors j’ai carrément créé une adresse mail anonymisée, j’avais l’impression d’être Fax Mulder. Mais chacune de mes inscriptions plantait (tout cela en fait parce que j’étais tellement bourré que j’oubliais de cocher la case « je ne suis pas un robot ». En même temps, c’est un acte manqué - Bon, Rewinder, tu te calmes avec la psychologie de supérette, hein.)
Alors, justement, Rewinder. Ma dernière inscription, je l’ai fait alors que j’étais sur le point de renoncer. J’ai mis mon adresse mail principale, celle avec mon nom et mon prénom, et pis quand le log m’a demandé un identifiant, j’ai regarder la console de mixage juste à coté de moi, et mon regard est tombé sur la touche « rewind » Et voila.
Je savais pas pourquoi. Je ne suis pas un mec tourné vers le passé. Peut-être trop tourné vers l’avenir - pas assez vers le présent, bref. Mais ce choix, en quelques millisecondes, c’était, je le crois maintenant, une intuition.
Une intuition du fait que j’allais pas y arriver du premier coup (enfin, du 15e coup, parce que mine de rien j’avais un peu déjà essayé avant). Une intuition du fait qu’il allait falloir que je rembobine ma cassette perso, pour revenir à chaque fois au début de ce beau film où je choisis de vivre. Une intuition du fait que tenir bon est l’expression de ma liberté, de ma volonté d’exister sans être contraint par ce poison. Une intuition du fait que décrocher est une suite de tentatives, une suite de combat, une suite de larmes comme de joies, une intuition du fait que lutter contre l’alcool, c’est choisir de s’aimer et de s’arrêter de se juger.
Voilà, on est dimanche 25 octobre 2020, il est 17h32, j’ai vidé ma dernière bouteille d’alcool de patate, et j’appuie une nouvelle fois sur la touche REWIND.
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Par Olivier 54150
27/10/2020 à 17:42
Rewinder
Votre journal me touche beaucoup. Quel beau travail, quelle belle écriture.
Je voudrais "participer" au cas où ça pourrait aider.
Je ne connais pas de meilleure façon que la vôtre pour briser les chaînes de l'addiction alors par où commencer ?
En partageant mon expérience, un résumé de mon histoire ?
Aller, j'me lance.
Lorsque je me suis aperçu que je ne pouvais même pas ralentir ma consommation, j'ai vite déduit que j'étais alcoolique.
Pas grave, tellement de gens boivent.
J'me suis lâché et bu de plus en plus.
J'avouerai à qui voulait bien l'entendre mon addictions, pas question de me cacher pour boire.
A force de retards,d'absences au boulot, d'accidents de voiture, de regards tristes venant de ma famille, et mon incrédibilité grandissant, je décidais d'aller voir mon médecin, qui après deux consultations sur le sujet m'envoi chez un alcoologue à Metz.
Après un questionnaire de "2000" questions le diagnostic est alcoolodepressif sévère et le traitement consiste à 10 jours de sevrage à l'hôpital et quelques semaines de cure loin de tout, dans les Alpes.(au grand hôtel du mont blanc, établissement à l'abandon aujourd'hui)
J'ai dis non, bien sûr... Puis j'ai dis oui deux jours après, car je ne voulais pas mourir trop tôt pour voir grandir mes enfants.. quand même !
C'était l'été 1998 et je ne pouvais pas rester plus de 6h sans boire. Il me fallait mes six Ricard pour être bien, normal.
Un sevrage vraiment dur. Dès mes premier jour sans alcool je me suis mis à écrire ma tristesse, mes rancoeurs, mes désirs... pour m'exorciser en quelques sortes.
J'ai commencé à me poser des questions existentielles sans jamais m'arrêter.
L'écriture à toujours été mon meilleur psy.
Chercher à comprendre les mécanismes d'addictions, de dépendances à mon niveau...
L'alcoolique qui veut vivre sans alcool, dois en faire son histoire, j'en suis convaincu.
Je ne voulais pas de traitement médicamenteux mais j'ai commencé à fumer du thc, mauvaise idée, ou pas, l'essentiel étant de ne pas replonger dans l'alcool. J'ai fumé longtemps et beaucoup puis arrêter aussi...
Pas d'internet à l'époque, les AA trop loin et pas très envie. Le psy du coin par période, et des livres, beaucoup de livres.
Mon abstinence ma fait déprimé longtemps, je dois le dire mais revivre attaché à une bouteille, non, c'est trop dur, pour moi, pour mon entourage. J'ai pris cette cure comme un investissement à vie.
J'ai pris tout ça un peu comme une "fatalité" je dis toujours que si je suis allergique au arachides, je ne vais pas me faire une tartine de beurre de cacahuète, idem pour l'alcool.
Voilà, j'ai aussi crée un petit site où je rassemble les choses qui m'ont fait avancer et que je partage ici de temps en temps.
Il y a un article sur le lobi de l'alcool grandement responsable des fameux "craving" à mon avis.
https://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events
Encore merci pour votre témoignage, précieux et aidant, n'en doutez pas.
Merci au modérateurs très pro tout en restant humain.
Au plaisir de vous lire.
Olivier.
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Par billienova
28/10/2020 à 10:13
Hello Rewinder,
Ca fait quelques jours que je ne m'étais pas connectée (un peu moins besoin peut-être...), mais aujourd'hui c'est mercredi et tout comme toi c'est un jour difficile, je suis seule à la maison, du coup je me dis "tiens comment va l'ami Rewinder"?A t-il réussi à contenir sa bête? Sa grosse caisse a t-elle résistée à ses coups acharnés?
Te lire m'a donné beaucoup d'espoir, m'a fait comprendre beaucoup sur moi, sur ce fléau, sur le fait qu'il ne faut jamais baisser la garde (la bête est sournoise, tapis derrière le moindre relâchement, elle est prête à bondir et nous faire boire l'alcool de patate jusqu'à la lie)
Je ne te refais pas le laïus des passions, mais j'ai l'impression que tu débats seul, parler à mes proches me fait du bien, plus mon généraliste, et l'addicto que j'ai vu la semaine dernière et que je dois revoir dans un mois.
Je te propose donc un deal, essayons de nous soutenir, via un truc comme messenger ou mail ou je ne sais pas comment, mais on trouvera si tu le souhaites.
Pourquoi ça tombe sur toi? Pourquoi toi et pas une autre personne en souffrance sur ce site? Parce que tu as écrit que tu continuerais ce journal de liberté si ça pouvait aider une personne, ç'est le cas pour moi, je veux juste te rendre la pareille.
Keep'on fighting Rewinder. Take care
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Par Modérateur
30/10/2020 à 10:05
Bonjour Rewinder,
N'y a-t-il pas une touche "Forward" sur votre console ?
Aller de l'avant plutôt que rembobiner ?
Je vous souhaite de ne pas toujours repasser la même bande en tout cas et d'avoir pu ne plus aller à la supérette.
Vous avez ici un fan club (merci @Billienova, @Olivier), pensez à donner de vos nouvelles, quelles qu'elles soient :)
Cordialement,
le modérateur.
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Par Anonyme
01/11/2020 à 21:02
On est tous addict.
Salut rewinder, me voilà addict...à mon tour...et à ton journal en plus du reste !
En quelques mots, j'ai, il y a peu, arrêté de boire pendant une semaine, histoire de voir...c'était super ! Mais...
Là, j'ai compris qu'il y avait souci et j'ai atterri sur ce site, sur ton journal plus exactement.
Sincèrement merci, j'ai aussi, grâce à toi, compris que je faisais partie du Club ! et comme tu l'as écrit quelque part, s'en rendre compte est un Grand Pas dans cette hallucinante réalité ! (Tiens, toi qui est poète et aime les lettres, j'adore le "réalisme hallucinatoire" de Mo Yan, As-tu lu Le pays de l'alcool ? délire ,,!,.)
T'es mort ? toi aussi ? ou bien tu t'es enfermé sur toi-même comme un petit gosse vexé d'avoir pris (encore une fois) une gamelle en faisant ses premiers pas ?
Ils n'existent pas ces mômes-là, ils se relèvent toujours, il faut bien avancer...ils apprennent à faire gaffe ! On le sait bien, on apprend de nos erreurs. Poubelle le mot échec, considérons-le comme un néo-illogisme.
Dès la naissance, dès les premiers braillements, les mioches que nous étions apprennent le sevrage. Hop, le cordon pour commencer, et la mer, et la sécurité dans le noir, comme les graines qui vont germer et prennent des forces, et les lumières rougeoyantes à travers la peau, le sang, le chaud... Insouciance, Bonheur...Facilité... puis vient le manque, la soif : soif de tout, soif d'amour, de reconnaissance, de téter (un sein, une clope, une boutanche) soif d'apprendre, de posséder, de consommer, manques à combler, infinis...et on voit bien comme la société s'ingénie à donner l'illusion de combler tous ces vides !
De ce manque nait la trouille, La Peur, (cette horrible puissance dont les hommes aiment abuser contre eux-mêmes et leurs frères) La peur de manquer ! peur du vide, peur de perdre, de se perdre, peur du jugement d'autrui, peur d'être faible, malade, impuissant, seul...la peur qui nous conduit inexorablement vers l'objet de notre peur. Aurais-tu peur d'être alcolo ? de perdre ta chérie ? ton boulot, ta "crédibilité" comme tu le dis toi-même ? OUI ! tu vis dans la trouille et ça te ronge bien plus sûrement que la matière (ici liquide) ! et moi pareil ! " se précipiter tout droit sur les obstacles qu'il voit pourtant gros comme une maison, et se vautrer comme une daube" pour ne citer que toi.
Une petite anecdote : quand j'étais gosse, je prenais tous les jours le train pour aller au bahut et tous les jours, face à la gare, quelqu'un était assis avec des sacs plastiques à ses pieds, assis à ne rien faire, à attendre on ne sait quoi. Une personne pas toute jeune ni toute vieille, avec un air triste et un regard vide. Je lui trouvais de jolis traits pourtant, mais j'ignore pourquoi, j'en avais peur, une frousse terrible !
Longtemps, très longtemps j'ai repensé à ce visage avec effroi : peur de lui ressembler ! peur d'être là toute la journée à attendre avec mes sacs plastiques ! pendant des années !
Et puis il y a peu je me suis dit : et pourquoi pas ? Pourquoi ce ne serait pas moi ? L'effet a été immédiat ! La peur m'a aussitôt quitté, mon être s'est gonflé d'une assurance soudaine, et il m'a bien semblé que je changeais de chemin, je n'allais plus devenir cet être-là, et quand bien même je le deviendrais ce serait sans angoisse !
Je pense que d'autres ont fait le lien : tu as replongé peu après avoir avoué ton "vice" à ta femme. Tu as une trouille bleue de la perdre, tu agis "sans que ma compagne ne s'en rende compte", bref, tu fais ce qu'il faut pour détruire sa confiance, droit dans le mur, et tu le sais.
Et si on oubliait nos peurs ?
Et si on biffait aussi les mots "mal" et "bien" (je te renvoie à Nietzsche, Par delà le bien et le mal, "Les grandes choses doivent errer d'abord sur la terre en revêtant un masque effroyable et monstrueux." :)
Ah ! la connaissance du bien et du mal ! Le Gag ! moi, je vois les choses ainsi (tant j'adore cette phrase espagnole qui dit "segun como te lo planteas" (tout dépend de comment tu le conçois)) :
le serpent, c'est le sexe de l'homme et le couple, il a fait des choses pas très "catholiques" (Hé! hé! hé!) et ces deux nigauds, ils ont eu HOOOONTE !!! si tu relis le texte tu verras, ce sont eux qui se sont cachés, ont avoué une faute, qui se sont sentis COUPABLES ! ils se sont inventé un état de conscience du bien et du mal qu'ils n'avaient pas auparavant, et ils se sont punis eux-même, ils détruisent leur Eden, comme nous.
Tu imagines des escargots avoir honte de se rouler des pelles en changeant de sexe ?
Les hommes n'auraient-ils pas tous seuls tourné le dos au paradis en ayant peur du mal ?
braver les interdits, s'autodétruire, se contraindre...on obtient le contraire ! nos Etats le savent bien quand ils abusent de leur pouvoir !
Aller, poubelle le bien, le mal, la culpabilité et la culpabilité de culpabiliser.
Acceptons d'être des cons et des couillons (les dames d'abord) c'est bien de là qu'on est issus.
Acceptons d'être assis là bêtement avec des sacs en plastiques, et d'être des gros nuls ! OUF, ça nous libère déjà d'un fameux poids !
Arrêtons de nous battre contre des moulins, du vent, nous-même.
On change de paradigme, rien de nos formatages subis n'existent réellement.
Et si on s'oubliait un peu, soi-même, si on était plus qu'un brin d'herbe dans une prairie, ou même un escargot, parmi les autres.
On arrête de cogiter.
Ce matin, je me sèvre de moi-même, de mes empreintes socio-économique, génétiques et morales. Je mets de côté la société préfabriquée, les besoins inventés, les préjugés, la critique...
Tout cela n'a jamais existé, pffft, du vent. Inutile de râler, la gueule de bois est bien là, ça passera. je m'oublie. Je ne suis ni le bien ni le mal, effacés, rien, nada.
Tiens, il y a un coin de ciel ici, j'observe les étoiles invisibles en plein jour, le moment présent, le voisin brin d'herbe masqué qui passe avec son chien, j'apprécie chaque minute, chaque instant sans pensée ni jugement. Je ne ressens pas de peur, pas de vide à combler, je respire. Je respire de mieux en mieux, je comble mon corps et mon coeur de rien et me sens bien.
"Il n'y a pas de solution puisqu'il n'y a pas de problème" ; "il n'y a pas de bagarre, puisqu'il n'y a pas d'ennemi" ; "je ne cherche pas, je trouve".
Je suis comme un enfant qui vit avec ses éternels sevrages et prends les choses comme elles se présentent, sans prise de tête, en vivant dans l'instant.
Mais comment font ces gosses pour survivre à tout ? misère ici, crime là, pandémie à côté et vas-y que je joue je rigole ! je tombe et me relève, et recommence.
Ni Bien ni Mal, respire, joue, instinct de survie, autoprotection.
Ah, la belle vie , et comme le mouvement et l'action sont inhérents à l'existence, je me mets en branle et j'agis.
On est dimanche, cons finis comme dit Pierre Perret, tranquille je fais quelques corvées chez moi, des trucs que je repousse toujours car ça me saoule, mais aujourd'hui j'apprécie chaque moment. C'est cool de se débarrasser des corvées sans s'énerver, ça soulage, même.
Je pense au modérateur de ce site, chaque moment compte, au jour le jour, ne pas voir à trop long terme. Chaque instant compte et crée l'avenir.
Je pense à toi, à ton journal mais aussi à certains de tes posts, toi qui soutenais les autres et là, je sais que je vais t'écrire mes conneries, mes "et si" à la noix, mon envie de te dire M.E.R.C.I pour ton soutien, pour ta narration, pour ton humanité, et ton humilité.
Je pense qu'on cogite trop, ce qui revient à un incessant "moi je", une obsession. Et quand on sait comme l'alcool est anxiogène, tu vois un peu le triste "moi je" qu'on propose à la vie...
Ok, Ok, facile à dire tout ça.
Surtout dans le Monde d'Aujourd'hui qui marche sur la tête, où seuls les commerces indispensables sont ouverts, à savoir les tabacs, la mal-bouffe, la picole, l'informatique... l'écran derrière lequel on se croit bien planqués....
L'indispensable c'est le contraire, non ? pas des amis virtuels, des en chair et en os ! avec qui on partage un bon repas, une bonne bouteille et une bonne crise de rire ! et dans ces moments là pas besoin de se planquer !
Mais là, aujourd'hui, ça coince !
Nous avons un Nouveau Monde à créer, on ne peut tout de même pas être tous flics ou infirmiers, pas vrai ?
Et si on cultivait des patates pour les futures réunions entre potes ? ;)) des patates à faire décoller Ariane !!!
Tu es bien heureux si ton amie te comprend, et si tu peux pratiquer tes activités. d'avoir une maison, des passions...
Prends soin d'elle et d'elles, relâche la pression, apprécie l'instant, RESPIRE
et fais nous signe car tu nous manques à tous ici !!!
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Par rewinder
02/11/2020 à 17:33
OK.
Je suis toujours vivant (déjà d'une, c'est pas trop mal et déjà bon à prendre)
Je suis toujours entre deux eaux (enfin, eaux... façon de parler, hein)
Je suis profondément et absolument foudroyé par tout ce que je viens de lire.
Je suis en train de me battre, plein de taf qui m'autojustifie ma consommation d'alcool, je vous fais pas le dessin mes frères et soeurs, vous savez de quoi je parle.
Mais vous venez de me sauver.
Je m'attendais à me faire engueuler. je m'attendais pas à... vous.
Je finis le job. Et on se cause, entre quatre z'yeux numériques.
Avec tout mon respect pour vous, mes frères et soeurs combattants. Ca vous emmerde pas trop si un batteur de punk vous dit qu'il vous aime ?
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Par billienova
04/11/2020 à 10:29
Rewinder,
Tu dis que tu t'attendais à te faire engueuler, on se fait pas engueuler quand on est diabétique ou cancéreux, on se fait engueuler quand on fait des conneries.
Alors je vais gueuler un peu quand même parce que ta connerie à toi c'est de ne pas avoir cru en toi...Les clés de ta liberté sont en toi, tu le sais, y' aura toujours un job à finir, une émotion à gérer, une fête entre zicos...
Alors je t'invite à te relire depuis ton premier post, réactive ces sensations que tu as éprouvées, reprise de contrôle sur ta vie, l'énergie qui revient, la fierté de s'affranchir de ce poison. Et puis putain de bordel de merde, vas taper sur tes caisses quand tu sens le craving arriver!!!
C'est fini pour l'engueulade, keep on fighting Rewinder
A très vite.
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