Bonjour à tous,
Mon petit partage d'expérience en projet d'une nouvelle vie.
Commençons par une présentation,
Homme, 34 ans en couple avec une quinzaine d'années d'alcoolisation sévère et consécutive à mon actif.
Consécutive ? J'entends pas une seule journée sans alcool depuis 5/6 ans (tous les soirs à minima une demi bouteille d'alcool fort (sky ou vodka) jamais le matin.
Pas de raison particulière de boire, juste une habitude festive prise dans ma jeunesse qui n'a jamais arrêté.
Une prise de conscience il y a plusieurs années quand cette consommation a commencé à être handicapante dans ma vie des tous les jours.
Tremblement le matin, vertige, syndrome de sevrage tous les jours, fatigue quotidienne malgré des nuits de sommeil importante.
Puis depuis plusieurs mois, une culpabilité grandissante chaque jour, la peur d'être jugé, la peur que les gens s'en aperçoivent, le simple mot alcool ou même le sujet dans une conversation avec des collègues m'ont donné des sueurs froides et des coups de stress à m'en essoufflé sans raison comme ça...
Aller on prend les choses en main, prise de rdv avec mon généraliste ! Resigné j'ai indiqué que je voulais tout simplement plus toucher une goutte de ce produit qui m'a donné tant de bons souvenirs, de bons moments, de bonnes rigolades pour au final me rendre esclave de lever le coude tous les jours, de me priver d'activités, de moments avec mes proches, de mettre mes passions de coté, de décevoir, de contraindre ma copine à ne pas faire tous ce qu'on pourrait faire sans cette routine incessante.
Je suis ressorti de ma consultation avec une ordonnance pour de l'esperal, un comprimé à prendre tous les matins après une abstinence de 24h. donc une soirée sans alcool, et sans cachet pour m'aider...
Et là surprise, ce n'est pas impossible ! Juste s'occuper et ne pas penser à mettre le nez dans le placard ou est rangé la bouteille du mal. Que faire ? Tiens me voilà sur ce site à lire tous vos témoignages et expérience encourageante.
Hop le réveil sonne ! Bizarre pas de gueule de bois ? Ce serait presque agréable ? Que faire ? Prendre ce cachet en sachant que le soir même et le lendemain ça va être pareil ? Se dire qu'on verra ça demain ? Non la prise de conscience est là et ce serait dommage d'avoir fait cette soirée pour rien.
Prise du comprimé, ma détermination m'a permis un sevrage de 10 jours presque facilement. (J'ai la chance de ne pas avoir de symptômes de dépendance physique plus d'une journée).
Un miracle, la découverte d'une nouvelle vie ! En fait une soirée qui passe habituellement trop vite pour avoir le temps de se charger comme une mule à l'apéro permet de faire pleins d'activités, comme une seconde journée !
Toujours garder à l'idée qu'il faut s'occuper l'esprit quand arrive l'heure de l'apéro, c'est même LE nerf de la guerre !
La fatigue disparait la motivation revient.
Les vieux réflexes sont toujours là, vite se dépêcher de finir toutes les activités demandant de la voiture pour pouvoir boire. Ah mais nan j'ai pris le comprimé je ne peux pas.
C'est tellement agréable de passer devant le rayon alcool aux courses sans s'arrêter (pas de problème financier mais ça se voit quand même sur la note à la fin)
L'avantage de l'esperal c'est qu'il ne faut choisir qu'une seule fois dans la journée, le matin quand je n'ai pas soif....
Cela évite de passer la journée à se dire "aller ce soir je ne bois pas ! Ce soir je ne bois pas et de changer d'avis à 18h.
Les jours passant une nouvelle interrogation, si j'arrive à me retenir finalement presque si facilement pourquoi pas m'autoriser une soirée alcoolisée ?
On arrive au titre de ce post... après avoir passé pas mal de temps sur les forums à chercher les effets de la prise d'alcool avec esperal on va voir ce que ça donne. On va préméditer la chose.
J'ai arrêté le cachet le mercredi pour une alcoolisation le vendredi soir, la soirée se passe bien, un peu essoufflé mais sans autre symptômes. Arrive l'heure de se coucher, ce n'est pas la même... le palpitant dans le rouge comme jamais, vous pouvez traverser la ville en courant pour attraper le train vous n'aurez pas ce rythme cardiaque alors que moi j'étais juste tranquille dans mon lit. Heureux de me réveiller vivant.
Le lendemain on réessaye, là des plaques rouges sur toute la corp impressionnante. Au couché encore un palpitant à 8000tr/ min.
Bref c'est dimanche, demain c'est boulot on reprend la sobriété en étant convaincu qu'il ne faut pas boire en ayant pris se cachet même 4/5 jours avant.
Pour ceux qui ont pris un cachet ce matin et qui lisent ce post juste parce qu'ils sont entrain de vouloir craquer, je vous conseille fortement de pas le faire c'est dangereux (et je ne suis pas une chochotte donnant des leçons dans le sens du gouvernement ou des médecins hein avaler des antibiotiques avec mon apéro je n'ai même pas cherché à avoir une once de doute), attendez après demain, en plus qui sait l'envie vous sera peut-être passé.
Encore 2 semaines à prendre le comprimé uniquement le lundi et le mercredi vu que l'objectif n'est plus une abstinence totale mais de reprendre une vie comme "les gens normaux". Et sans alcool la semaine. Ce délai passé j'arrive à ne pas boire de la semaine sans traitement mais si je n'ai pas d'occupation le weekend je remets le nez dedans avec beaucoup de mal à m'arrêter. (Les occupations peuvent être diverses, par exemple là je suis en train de vous écrire ce poste).
J'ai revu mon généraliste pour lui demander un traitement qui pourrait limiter ma consommation à quelques verres le weekend, je suis ressorti avec une ordonnance pour du Naltrexone. Mon premier comprimé aujourd'hui je vous tiendrais au courant.
Je ne veux pas crier victoire trop vite mais très honnêtement c'est possible de reprendre une vie normale, faut juste trouver les bonnes motivations et le faire pour soi.
Je vous souhaite bon courage, moi je vais vivre mes rêves au lieu de rêver de vivre