Dans mon processus de guérison, on m’a souvent conseillé, à plusieurs reprises, de coucher mes maux et de mettre des mots à cette relation. L’écriture m’aiderait à identifier les mécanismes, les contourner afin de mettre fin petit à petit à cette dépendance envahissante.
La phase d’identfication des déclencheurs étant acquise à 90%, j’ai donc tout naturellement essayé d’accélérer la phase “évitement”, avec plus ou mons de succès. Mais comment, et par quoi commencer pour décrire le plus justement et honnêtement mes abus ?
Parmi mes cycles de nuits hachées par le manque de la présence de MON AMI, que je nommerais pour la suite par LUI ou IL, je me suis sentie interpellée par une chanson en particulier. Les paroles ont eu une résonance singulière en moi. Pour une fois, ma suractivité cérébrale nocturne avait été salvatrice et bénéfique.
Cette balade est une métaphore poétique décrivant la dynamique d’une relation amoureuse tumultueuse. En prenant cet angle de point de vue, pourquoi ne pas transposer mon addiction à une relation amoureuse ou amicale ? Voilà je tenais enfin le biais pour exprimer ma dépendance. Faire un parallèle entre la chanson “LE BALLET” de Céline Dion et mom assuétude. Vous trouvez ça un peu tiré par les cheveux … pas pour moi.
Tout est très bien expliqué et present dans les paroles : la dépendance, la douleur émotionnelle et/ou physique, l’attachement ambigu qui vacille entre attirance, souffrance, plaisir et dégoût, la notion de “cycle”, l’espoir de se libérer de cette relation toxique, l’isolement, le besoin plus fort que tout, le tabou social et le contrôle.
Qui n’a pas connu ou connaît dans son entourage, une relation que l’on sait profondément, viscéralement destructrice ? A lui en laisser une telle importance que l’on est capable d’en perdre la raison, le contrôle, son environnement et ses proches. Une servitude si intense qui nous est impossible de vivre sans cette personne. Dans mon cas, il s’agit de LUI.
Notre liaison dure maintenant depuis plus de vingt ans. Il est temps pour moi de me guérir de cette toxine n’à pas cesse de contrôler mes pensées, mon corps, ma vie. J’ai été, je pense, la plus fidèle, la meilleure des bons petits sujets serviable à souhaits à LUI. J’en ai laissé des parties de moi pour LUI. Aujourd’hui, j’entâme le deuil de cette histoire. Il faut parfois renoncer à un ami, un amour, une béquille, pour se délivrer et briser le joug de son étreinte incessante.
Revenons au parallèle de la chanson et de ma servitude. J’ai enfin compris, que mon pourcentage très élevé su l’assujettissement d’après Young n’était pas lié qu’à mon entourage (malgré leur contribution non contestable) mais à LUI et ses besoins insatiables. IL m’a accompagné dans d’innombrables étapes de vie répondant comme par magie à mes “faux’ besoins et envies. Comme toute relation, le debut est merveilleux, on est transporté.
Puis peu à peu, le piège se referme. On est emprisonné dans SA cage dorée. On passe du soulagement à la souffrance.
“Le Ballet” est une chanson écrite en 1995 par Jean Jacques Goldman. Cette chanson se decompose en 5 phases. Avec ses paroles Empreintes de sensualité et de jeux de seduction, elle peut être lue comme une métaphore fascinante de la relation complexe et ambivalente qu l’on peut entretenir avec LUI. Les deux racontent une danse : celle d’un attrait irresistible, d’un abandon progressif et d’une perte de contrôle inévitable.