Aujourd'hui j'arrête

Bonjour à vous,

Soyez le bienvenu ici. Je me reconnais dans votre démarche, ayant aussi sauté le pas il y a maintenant deux ans, en partant d’une consommation analogue (70cl de whisky par jour).

Je comprends que vous avez eu le déclic qui fait qu’on veut, et qu’on peut !, arrêter. Donc la bonne dynamique pour arriver à des bons résultats.

Empiriquement, je suis convaincu que lorsqu’on a le déclic, il faut arrêter tout de suite, le meilleur moment c’est maintenant, et ne même pas finir la bouteille, période de fêtes ou pas. Le sevrage peut se faire à la maison si vous le sentez comme ça. Vous pouvez éventuellement prévoir un rendez-vous avec votre médecin dans les jours qui viennent, par précaution, mais il ne faut pas non plus que ce soit un frein à votre démarche, le risque étant de procrastiner son sevrage tant qu’on n’a pas toutes les garanties médicales… et à l’arrivée ne jamais sauter le pas. La bonne décision d’arrêter c’est vous qui la prenez, pas votre médecin.

Comme pour un rhume, la période un peu secouée du sevrage dure une semaine en général, et il n’y a pas d’autres médicaments que de boire beaucoup d’eau (plusieurs litres par jour), se reposer, garder tout de même une activité (pas la peine de prendre des jours d’arrêt). Certains conseillent des vitamines B1 et B6, ça ne peut pas faire de mal. De façon générale, si on peut se passer d’anxiolytiques ou de somnifères c’est aussi bien. Zéro alcool et beaucoup d’eau.

Ca reste assez largement une démarche personnelle, parce qu’il est difficile d’expliquer à son entourage d’où on vient dans la consommation, et ce qu’on cherche à faire en ne buvant plus. Venez écrire ici par exemple, de nombreux intervenants sont passés par ces étapes.

En ce qui me concerne, quand j’ai eu ce déclic, je me suis mis dans la démarche de déprécier complètement l’aspect festif ou attrayant de l’alcool, c’est un travail assez long dans un monde où on est entouré de publicités pour l’alcool. Je ne me suis pas non plus étendu sur le passé, on ne peut pas le changer et ça ne sert à rien de regretter d’avoir bu autant.

Ensuite, la vie progressive sans alcool, on la découvre semaine après semaine, par exemple avec le temps gagné : au lieu de consommer toute la nuit, on dort, et on n’a pas besoin de temps consacré à la gueule de bois du lendemain. C’est-à-dire qu’il faut prendre ce temps gagné plutôt comme un cadeau, mais ne pas non plus trop en faire pour vouloir « rattraper le temps perdu »… sinon on retombe en surchauffe, je pense.

Je reviens sur les premiers jours du sevrage : ça a été pour moi l’expérience la plus marquante de ces dernières décennies quoiqu’absolument pas spectaculaire vue de l’extérieur. Concrètement vous aurez de grosses suées, vous n’arrêterez pas de boire de l’eau. Et tourner en boucle qu’on ne boit pas d’alcool dans les prochaines 24 heures, pour tromper le craving de 18 heures. A ce titre et dans ce contexte, ce n’est pas hors de propos d’aller se coucher directement à 19 heures... votre cerveau veut de l’alcool, mais votre corps n’est plus trop d’accord pour en absorber : écoutez votre corps, il a été secoué par des décennies d’alcool…

Je crois qu’un gros écueil à passer est au bout de la première semaine, se croire « guéri », croire qu’on sait s’arrêter, et vouloir une « récompense » pour avoir été sage une semaine. Là encore, il faut écouter son corps, et être attentif aux progrès : déjà meilleur teint, et ce sera de mieux en mieux de mois en mois…

Venez nous raconter !

Force à vous