Bonjour tout le monde,
Je viens d'entrer dans mon 4ème mois d'abstinence.
Avant cela, j'avais connu une première période d'arrêt de mai à novembre 2021.
La première fois, je le fis après une prise de conscience soudaine. Je devais travailler de nuit, et je cherchais un moyen de dormir l'après-midi pour être en forme. La seule solution qui s'offrit à moi, outre un repas copieux, fut de boire l'équivalent d'une bouteille de vin rouge.
Cette consommation excessive, je la pratiquais depuis mes 27 ans principalement (j'en ai aujourd'hui 33).
Je n'ai été ivre quasiment qu'entre mes 16 et 22 ans, à boire seulement en soirée, à m'enfiler des dizaines de bières pour finalement vomir.
L'alcool est rentré dans mes habitudes quotidiennes suite à une rupture où je me suis retrouvé seul, totalement libre et finalement assez heureux. J'appréciais ces soirées après le travail, à m'arrêter à la supérette pour acheter une bouteille de vin et un bon fromage. Je buvais évidemment la bouteille dans la soirée. Il y avait un début d'ivresse, ce sentiment de légèreté après deux verres, puis l'envie d'en avoir encore plus, la tristesse de la bouteille vide, puis le mal de tête du lendemain.
Cette consommation n'a fait qu'empirer lors d'un séjour d'une année chez mes parents, où le cubis était de rigueur chaque soir. Je n'avais dès lors plus de repères de consommation.
Par la suite, j'ai été en couple avec une personne qui aimait beaucoup l'alcool, et dans cette relation principalement à distance, nos rencontres étaient faites avec beaucoup de vin.
J'ai également opéré une reconversion professionnelle dans le pire des domaines possibles pour quelqu'un comme moi, à savoir la bière.
A l'époque, je me considérai comme un connaisseur qui dégustait, mais au final je cherchais toujours à en avoir plus.
Et le fait d'avoir des milliers de litres de bière à disposition dans des cuves n'a rien arrangé.
Je buvais quasiment tous les soirs, au point des fois de craindre de m'ennuyer du simple fait de n'avoir rien à boire.
Je partais ainsi vite fait avant la fermeture des magasins pour m'acheter une bouteille, le plus souvent du rouge.
J'avais cet apaisement du seul fait de savoir que j'allais avoir de quoi boire.
Pourtant, je ressentais assez souvent de la culpabilité, je me disais que je bousillais peut-être mon foie.
Mais j'arrivais toujours à me convaincre que j'arrêterai un jour, mais que pour le moment ça pouvait aller.
Au fur et à mesure je doutais de plus en plus, j'en venais à me détester de ce comportement. Et de l'autre je me disais que c'était qu'une bouteille, que je ne bois jamais d'alcools forts, etc. J'en venais même à faire des recherches biaisés du type "peut-on boire une bouteille par jour?".
Puis est venu cette première période d'arrêt de 6 mois, pour laquelle je n'ai ressenti étrangement aucun manque.
Et, rendant visite à un ami qui n'était pas au courant, celui-ci me sert une bière.
Je me dis "ça va, juste une, tu peux faire ça une fois par mois, c'est bon".
Et je n'ai rien bu d'autre.
Mais tout s'est emballé très vite, pour au final retomber dans mes vices.
Entre temps, j'ai commencé à avoir de très importants tocs. Et l'alcool m'offrait un côté anxiolytique très bref que j'appréciais. Mais la chute et le retour à la conscience étaient terribles, au point que mes tocs ont empiré.
J'ai commencé à voir une psy, qui a approuvé m'ont idée d'en parler à ma généraliste.
Je suis actuellement sous ISRS et anxiolytiques, et depuis ce jour je n'ai plus bu le moindre alcool pour éviter toute interaction.
Je ne ressens toujours aucun manque.
Cependant, j'ai cette crainte en arrière-pensée.
Suis-je condamner à l'abstinence éternelle?
Pourrai-je un jour apprécier un verre de vin?
Je sais que la réponse est très certainement non.
Je me connais malheureusement trop bien.
Je n'arrive pas à m'arrêter, je n'arrive pas à apprécier. Je bois, tout simplement, bière ou vin, je bois jusqu'à ce que le verre soit vide, jusqu'à ce que la bouteille soit vide.