Bonsoir, je suis une maman de 43 ans dépassée et alcoolique… je lis le forum depuis de longs mois et me décide enfin à poster mon vécu. J’ai un rapport ambigu avec l’alcool depuis toujours, dès notre première rencontre, ça a été avec excès,je ne connais malheureusement pas le bouton stop. De l’étudiante festive, je suis passée à la maman sympa, toujours partante pour organiser un apéro ou un barbecue, toujours un verre à la main. La vérité de mon quotidien est tout autre …. Deux bières fortes pour l’apéro, une à deux bouteilles de vin ensuite…. Parce j’ai passé une dure journée et que je le mérite bien après tout. Tout cela avec la complicité de mon cher et tendre, nous nous entraînons…. Cela n’aide pas évidemment. Les lendemains peu glorieux, insomnies, maux de tête , angoisses et cet horrible culpabilité me hantent… et une question demeure. Depuis quand est-ce si difficile d’élever nos enfants? Est-ce le poids de la la société, l’éducation bienveillante ? Je fais mon max pour proposer à mes enfants un cadre posé et bienveillant, pour ne pas crier. Est-ce qu’il n’y a donc que moi qui trouve cela si difficile , qu’après le s avoir couchés, épuisée et dépitée je m’anesthésie au vin? Merci de m’avoir lue, G.
Par MRebirth
23/10/2025 à 15:40
Bonjour Gallouchka,
L'alcool est un dépresseur : il ralentit le fonctionnement du cerveau et du système nerveux.
Donc, selon moi, ce n'est pas difficile d'élever des enfants, ce qui est difficile c'est d'être alcoolique tout en essayant de rester un parent, de vouloir coller à l'image de la maman parfaite.
L'alcool te pompe ton énergie, tu ne peux pas être la mère que tu veux être sans dépenser 1000 fois plus d'énergie qu'une mère sobre.
je ne connais pas ta situation, je suis un peu plus âgée que toi, j'ai 3 enfants ( qui ont entre 20 et 22 mois d'écart), je travaille, je fais du bénévolat ds 2 asso et j'ai arrêté de boire depuis 306 jours. Si jeux te donner un conseil : arrête de boire et vois ce qu'il reste.
tu verras la vie, ta vie autrement, et ton énergie sera là où tu veux la mettre.
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Par Gallouchka
23/10/2025 à 18:17
Bonjour MRebirth, Merci pour ton message, tes interventions sont toujours pleines de bon sens et de bienveillance. C’est très juste , l’alcool m’épuise. Voilà près d’un an que j’ai pris conscience de mon problème et alterne périodes d’abstinence et rechutes. Je tiens deux jours, deux semaines, mon max était de 45 jours, juste avant ma toute dernière rechute. Je ressens un mieux être évident durant mes périodes de sobriété, mon quotidien est bien plus fluide et joyeux , les angoisses et la culpabilité s’allègent.Et puis ça dérape…. Le poids du quotidien fini toujours pour m’accabler . Va vie n’est pourtant pas plus compliquée qu’une autre, mon boulot me plaît, je ne fais pas de bénévolat mais suis très active dans un loisir qui m’apporte beaucoup et surtout mes deux enfants ( primaire et collège) et mon mari sont hyper chouettes ! Quel dommage…..
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Par MRebirth
24/10/2025 à 11:26
Bonjour Gallouchka,
tu as juste besoin d'aide peut-être ? la volonté ne suffit pas ou n'est pas suffisante pour combattre une addiction.
Au départ, j'ai arrêté de boire pour mes enfants, je sais que ce n'est pas ce que l'on préconise, il faut arrêter pour soi mais chacun trouve la motivation qu'il/elle souhaite.
et en tant que maman, les enfants c'est une sacré bonne raison, on déplace des montagnes pour eux. Les miens sont plus grands que tes enfants, je partage avec eux mes étapes : mon 1er mois, mes 50 premiers jours ... ils sont fiers de moi, on répare notre relation, il faut être lucide, l'alcool abîme la relation, se sont pleins de petits détails quotidiens qui mis bout à bout ne préservent pas nos enfants de notre alcoolisme. Donc il faut bosser là dessus aussi.
Je ne sais pas si tu as vu le documentaire France Tv : l'alcool au féminin, elles brisent le tabou.
c'est intéressant de voir le parcours de ces femmes, je crois au pouvoir du témoignage, on y pioche des idées, on se voit, on s'identifie ...
tu as déjà arrêté 45 jours, c'est un beau score ! tu peux te servir de cette expérience, identifier pourquoi tu as repris un verre et demander de l'aide à ton généraliste, un addicto, un centre csapa ... parler avec ton conjoint afin de moins te sentir accabler par le quotidien, il a peut-être des choses à revoir et alléger ta charge mentale, accepter d'en faire moins ou de faire différemment.
l'abstinence m'a vraiment apaisé, je lâche prise un peu plus, je suis moins dans le contrôle total et j'accepte de ne pas pouvoir tout faire : nous avons un planner familial depuis la rentrée et chacun prend sa part selon ses capacités, ce n'est pas gd chose mais on essaie.
il ne faut pas baisser les bras, on ne devient pas abstinent dès la première tentative, il ne faut pas abandonner, si tu parcours ce forum tu pourras te servir de toutes les expériences et trouver ta méthode !
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Par llilli
24/10/2025 à 14:09
Bonjour, bien sûr que c'est hyper difficile d'élever des enfants dans votre société!
Je le dis avec un regard extérieur puisque j'ai 60 ans et que je n'en ai pas et donc que je n'en naurai pas.. Ce n'est pas un choix personnel. C'est la vie qui a fait des choses comme ça pour moi. Car en même temps j'aime beaucoup les enfants.
Il y a un proverbe africain qui dit:''il faut tout un village pour élever un enfant"
Dans notre société Individualiste, entre le travail et le reste J'imagine que ce ne doit pas être facile du tout.
Tu peux peut-être consulter ou en parler à des amis pour essayer de te faciliter la tâche ?
Dans tous les cas je te souhaite bon courage.
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Par Gallouchka
24/10/2025 à 22:55
Merci pour vos retours, La question de l’aide …. Je crois que c’est compliqué pour un certain nombre d’entre nous…Si j’ai pris conscience de mon problème d’alcool, je n’arrive pas à consulter un professionnel ou un centre d’aide. Ma résistance réside à la fois dans la honte d’aborder mon fléau et aussi à une volonté ( stérile,on est bien d’accord) de vouloir tout gérer seule. Je crois que je m’accroche à cette illusion de Supermaman qui encaisse et avance, c’est mon identité.Si je n’ai plus ça… Pour moi aussi les enfants sont ma motivation principale. Lorsque mon premier enfant est né, j’ai passé la nuit à la regarder. J’étais fascinée, et terrifiée aussi… Comment faire d’elle un être heureux et autonome ? Cette responsabilité m’a semblé énorme. Aujourd’hui encore l’idée de les aimer trop , pas assez , ou mal tout simplement me hante. Comme tu le racontes MRebirth, notre relation a elle aussi été abîmée… les plateaux télé pendant que je bois ( parce que c’est samedi !) les histoires du soir ou je bafouille et cache mon haleine avinée, les matins brumeux, les oublis…..j’ai tellement honte. La question de la charge parentale dans le couple, c’est encore autre chose…Je suis du genre à vouloir tout faire seule et lui reprocher son manque d’implication, j’ai bien conscience de l’absurdité du truc…. En tout cas merci … coucher tout cela par écrit m’aide à réaliser que j’ai vraiment besoin de me faire aider. Mais j’ai un peu peur s’ouvrir la boîte de Pandore… Comment est-ce que cela s’est passé pour vous ? Vers quelle aide vous êtes vous tourné? Merci Lilli pour ton message, j’aime beaucoup la métaphore du village, et toi ou en es tu ? Belle soirée, bises. G.
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Par MRebirth
27/10/2025 à 17:35
Bonjour Gallouchka,
essaie de changer de paradigme : l'alcoolisme est une maladie chronique.
je vais affirmer, sans doute certains ne seront pas ok avec cette idée, qu'il est difficile d'arrêter seule, lors de mes précédentes tentatives j'étais dans le même état d'esprit que toi : la honte, l'impression de pouvoir maîtriser ma conso, trouver les ressources en moi.
j'ai recommencé à boire à chaque fois,
cette fois, j'avais déjà entamé un travail avec une psy, l'alcool était encore présent dans ma vie et n'était pas au centre de nos rdv, avec le recul je pense que je minimisais ma consommation, je lui mentais volontairement.
puis il y a eu la fois de trop, le matin de trop où je me suis levé avec la gueule de bois, la honte sans vraiment me souvenir du pourquoi , le regard de mon fils au petit-déj, mes excuses bafouillées et sa réponse cinglante" il faut vraiment que tu arrêtes de boire" . A ce moment là j'ai décidé que j'allais arrêter définitivement.
j'en ai parlé à ma psy en lui disant clairement que mon principal problème était mon alcoolisme, et j'ai mis en place des petites choses :
- publié ici,
- chaque jour avoir une action en relation avec l'abstinence : lire un article, écouter un podcast, regarder un documentaire, écrire ds un petit carnet ce que je trouvais d'inspirant ou des points sur lesquels je souhaitais revenir plus tard,
- j'ai pris rdv avec une naturopathe et revu toute mon alimentation,
- acheter des vitamines B1/B6/B9 et des compléments pour dormir,
- j'ai changé de psy et pris rdv avec un addicto, j'alterne selon mes besoins,
- au bout de 3 mois j'en ai parlé à mon généraliste, bilan sanguin motivant,
- je me suis obligée à changer mon organisation, j'ai mis n place une routine quotidienne que je conserve chaque jour,
- j'ai commencé le yoga, sur les conseils d'Ariel du fil Journal de liberté.
Pour la première fois j'ai accepté et verbalisé mon problème avec sincérité et accepté que je ne boirais plus jamais.
pour t'aider il y a :
ce forum : le chat, le numéro en haut à droite,
des lieux près de chez toi https://www.alcool-info-service.fr/adresses-utiles
des groupes comme les alcooliques anonymes ( il y a des réunions en visio)
ton médecin généraliste qui peut lui aussi t'orienter au niveau local,
Un principe simple : aujourd'hui je ne boirais pas, et je me le dis chaque matin en remplissant mon compteur de jours.
Ma vie a réellement changée, je dis souvent que j'ai fais un RESET :) et cela impacte tout : mon corps, mon état d'esprit, mes relations, ma famille, mon couple.
tu dois juste avoir la volonté d'accepter de te faire aider pour te sentir mieux et te retrouver, tente le, tu verras bien ce qui se passe !
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Par Gallouchka
30/10/2025 à 14:53
Oui c’est vrai, chacune de de mes précédentes tentatives a échoué, même si à chaque fois j’en apprend un peu plus sur moi et mes mécanismes. Ce qu’il me manque c’est assurément un accompagnement adapté. J’ai « la chance « de ne pas souffrir de manifestations physiques trop extrêmes lors de mes périodes sobres, il me reste à comprendre pourquoi je flanche et comment faire barrage. Cela arrive toujours plus ou moins dans les mêmes circonstances : fatigue et charge mentale ++, découragement, sentiment d’être nulle et dépassée,et colère de devoir en plus me battre contre mon addiction. Alors je replonge, m’anesthésie pour quelques jours ou semaines avant de repartir au combat. J’ai parcouru le journal de liberté qui m’a énormément inspiré, outre le fait de se savoir moins seule, j’y ai trouvé de nombreuses pistes de réflexion et et plein de choses à mettre dans ma « boîte à outils ». C’est mon 4ème jour sans alcool aujourd’hui, je ne sais pas où j’irai cette fois-ci, je me méfie des « grandes résolutions «. J’essaie de profiter du moment, de mes enfants et de l’air marin, de reprendre des forces pour « l’après « car je me connais, c’est autour de 15 jours / 3 semaines d’abstinence, que cela viendra me frapper… A suivre….
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Par llilli
30/10/2025 à 22:48
Bonjour Gallouchka,
Je suis d'accord avec Mrebirth quand elle dit que seule, c'est très difficile de s'en sortir.
En plus, Etre suivi par des pros de l'addictologie (ou par des pairs aidants) est important d'après moi. Et il faut trouver le bon! J'ai eu des déboires avec des psy qui manquaient de compétences en addicto. Avec d'autres, pourtant pro, je n'avançait pas...
Là, je suis suivie par une coach addictlogue en ligne depuis 1 an et les résultats sont là. Ma dépression s'est envolée avec le travail psy, j'ai arrêté le cannabis il y a 4 mois et l'alcool il il y'a 42 jours.
Mon sevrage s'est bien passé les 3 premières semaines. Puis j'ai eu un fort craving qui a duré 5-6 jours et qui a été très éprouvant et qui semblait venir d'on ne sait où...J'ai pensé que j'allais rechuter car l'envie était dévorante malgré un bon moral. J'a fini par appeller ma psy, prete a lui expliquer pourquoi j'allai reprendre et elle m'a rattrapé au vol. Et j'ai passé le cap. C'était il y a 10 jours et je n'ai plus eu de craving depuis.
Elle m'a expliqué en détail ce qu'était le craving. Et c'est tres important de le comprendre, de comprendre l'impact de l alcool sur le cerveau, l'impact sur le circuit de la récompense, le processus de l'addiction...
Je ne suis pas dépendante physiquement mais mon cerveau est alcoolique.
Bon courage
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Par MRebirth
03/11/2025 à 11:45
Bonjour,
c'est important ce que tu écris llilli, il faut comprendre ce qui nous arrive avec l'abstinence, les hauts mais aussi les bas, chercher des astuces pour ne pas recommencer, comprendre nos déclencheurs ...
Gallouchka tu as raison de te méfier des "grandes résolutions", pour mon cerveau c'est plus simple de se dire un jour après l'autre, demain ? on verra ! alors que si je me projette à X jours, je ne pense qu'à cela et l'anxiété s'installe.
tes circonstances d'alcoolisation je les connais bien, tout comme l'effet attendu de l'alcoolisation : l'anesthésie, l'oubli momentané, la fuite ... mais si tu es franche avec toi-même tu sais très bien que cela ne solutionne rien, tout reste et est amplifier pour te pousser à boire.
L'alcool est un ennemi sournois, tu n'as pas besoin de lui pour surmonter ces moments et avec l'abstinence, ces moments disparaitront pour laissé la place à ta vie. C'est la dépendance qui génère ce sentiment d'impuissance, de montagnes à franchir.
Sois fière de toi, chaque jour sans alcool est une victoire.
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Par Saperlipopette
04/11/2025 à 21:37
Bonjour Galloushka,
Ton histoire me parle bcp, 2 enfants, un conjoint avec qui l'on s'entraîne ds des apéros minables.
À se relayer pour faire manger les enfants et s'occuper d'eux, car on fume donc on sort...
Sauf que l'on a pas le même soucis avec l'alcool, lui ne le voit pas complétement comme un pb!!
Moi, les lendemains je suis minable, puis les angoisses, la culpabilité de préférer m'intoxiquer plutôt que d'être présente avec mes enfants !!
Bon, cela fait aujourd'hui 24 jours que je suis sobre!!
Après de longs mois de désaddiction progressive, je crois que j'ai franchi le cap d'accepter que pour moi ce sera 0 alcool, car un verre me fait finir à 4 ou 6!!!
Mon conjoint n'a pas arrêté, et en étant sobre, c'est vraiment flippant de voir les effets sur lui...
En tout cas, je rejoins MRebirth, j'ai décidé de m'occuper de moi pour y arriver.
J'accepte de faire ce que je peux, et si je peux pas plus, ben tampis, ce sera fait le lendemain, ou quand je pourrai...
Je ne me mets plus de pression superflu et je suis entrée ds une bulle de positivité et je me préserve!
J'espère tenir très longtemps encore, je reste vigilante vu les témoignages de personnes qui rechute après tant de mois sobre.
Plein de courage, soyons fortes et aimons nous !
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