Bonjour à toutes et tous.
Je suis à mon troisième sevrage, les différents postes et discussions sur ce forum et l'ancien Atoute.org m'ont énormément aidé. C'est bluffant comme le simple fait de lire apporte un soutien psy. Donc je témoigne à mon tour pour d'autres qui me liront car je pense être sur le bon chemin.
J'ai 40 ans, ma vie professionnelles et familiale est douce et sans problèmes, je suis globalement assez heureux la dedans, je suis père dune adolescente et artiste peintre. Pourtant j'ai toujours bu en moyenne 12 à 15 unités par jour soit en rouge soit en bières ou les deux pour me déstresser, me sortir de toute angoisse, de zapper tout ce qui m'ennuie et pour me défoncer. j'ai arrêté une énième fois en juillet dernier car je n'en pouvais plus de me voir bouffie avec un gros ventre, des valoches à tomber par terre et de rependre un dix millième cachet d'aspirine mille le matin. je ne supportais plus de me voir comme ça, même l'image du verre ou de la canette dans la main me sortait par les yeux. A chaque fois, comme dans un dessin animé y'avait une petite voix dans la tête qui disait "mais pourquoi tu fais ça, ça ne sert à rien?". Pour la première fois, je pense que c'est la bonne car les deux sevrages précédents m'ont appris que c'est pour moi impossible de reprendre un verre et d’être modéré. Un soir ou une soirée suffit à rompre le mécanisme et au fil des semaines on retombe comme en 40. Me dire que c'est vraiment terminé m'aide bien plus que de penser qu'un jour j'y retournerai, m'enlever toute idée de récompense et de voir la chose comme définitive crée une forme de "turfu" serein et sans attente ou espérance.
A chaque sevrage, j’arrête sans médoc, je pars marcher des kilomètres en écoutant des podcasts pour rompre mes habitudes et me vider l'esprit. J'invite plus de gens chez moi en faisant des soirées de jeux de plateaux ou de belote/tarot pour m'occuper toute la soirée plutôt que de regarder tout le monde boire. J'organise des activités de sortie d'expo, de visites en tout genre ou de parties de pétanque/molki en plein aire avec mon entourage plutôt que de faire un diner ou resto. En gros j'essaie au max de garder une vie sociale sans être confronter à être sur une pauvre chaise entouré de bouteilles. Voila, c'est ma tech des deux premiers mois. Puis ça devient une routine. Le plus marrant dans tout ça, c'est qu'au final, les adultes et les enfants en redemandent.
Pour m'en sortir, j'ai dit à tout mon milieu pro que j’arrêtais de boire en décrivant tout mes problèmes en permanence, par téléphone, SMS, à l'oral, qu'il ne fallait pas se formaliser si je buvais 4 litres d'eau l’après midi, que ma soif était inextinguible, que j’étais HS, que j'avais des crises de sommeil de 3h l’après midi que si je ne répondais pas au tel, c'est que javais un milliard de nuages noirs dans la tête et envie de rien. En fait, quand on dit tout, les gens sont super bienveillants et au petits soins et ça passe crème. Il prennent des nouvelles, te félicitent et comme ils sont au courant de l'enfer que tu viens de passer, jamais au grand jamais ils ne te proposent un verre. voila ma dernière tech.
Aujourd'hui je me sens beaucoup mieux, je bois que de l'eau ou du café et les phases physique et dépressives sont parties.
merci encore d'avoir pu lire vos milliers de témoignages.